N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

> page d'accueil

2007-07-14

la france buissonnière

...et poursuivit sa route qui n'était autre que celle que voulait sa monture. Car il était persuadé qu'en cela consistait l'essence des aventures.
(M.d.C)

2007-07-12

désir n

Je n'ai pas peur de la route / Faudrait voir, faut qu'on y goûte / Des méandres au creux des reins / Et tout ira bien / (...) Le vent nous portera.
(B.C.)

2007-07-10

acte 1, scène 0

Je dédie cette aventure (...) aux jeunes gens d'aujourd'hui fatigués de la littérature pour leur prouver qu'un [«] roman [»] peut aussi être un acte.
(B.C.)

on y est presque...

Le secret du succès est de faire de ta vocation tes vacances.
(M.T.)

2007-07-09

l'aire de la trentaine



C'est à trente ans que nous comprenons que, pour la première fois de notre vie, l'espoir n'est plus exclusivement situé dans l'avenir, mais aussi dans le passé. C'est à trente ans que nous apprenons à espérer à l'envers, à attendre autant d'hier que de demain, aussi heureux d'avoir encore à vivre longtemps que d'avoir un peu vécu déjà. Il existe, à cet âge, une sorte de futur à rebours qui, loin de se confondre avec le chagrin, contient non seulement ce que nous sommes, mais ce que nous n'avons pas encore achevé d'être. Il est trop tard pour le rêve, mais trop tôt pour le remords, et c'est cet espace intermédiaire, cette interface entre le monde des morts et celui des mortels qu'explore l'âge de trente ans. Nous visitons plus souvent les jours enfouis, nous partons en voyage dans les années abolies. Nous n'avons plus pour seule obsession celle du temps à remplir, et nous nous tournons volontiers vers le temps rempli.
Il m'avait fallu atteindre l'âge de trente ans, aussi distant du début de la vie que du début de la mort pour admettre, dans ce monde sans cesse parcouru par les mouvements convulsifs des êtres qui se cherchent l'un l'autre, que l'amour est la seule réalité possible. Toujours précaire, puisque tel est le destin d'une flamme, il était plus simple qu'à vingt ans parce que j'avais la force, enfin, de le préférer au reste. (...)
Je n'avais plus, à trente ans, à ce moment de l'existence où les certitudes deviennent des hypothèses, le souci de la fonction ni le goût de la carrière. La réussite est la forme la plus subtile de l'échec.(...)
Grâce à l'amour, la politique n'existait pas, ni les salaires, ni les cours de la Bourse. La mondialisation ne venait pas jusque dans mon lit. Autiste, irresponsable, imbécile et buté, j'acceptais enfin, à trente ans, d'éprouver une réalité parallèle à la réalité sociale du monde.
J'avais appris à ne plus vouloir être riche (...) Ce que j'avais appelé autrefois la survie n'était finalement que la vie, et l'avenir, qui m'avait semblé infini, je commençais à comprendre qu'il ne serait que la succession de journées minuscules que j'aurais à remplir sans mourir.
Notre corps est là, livré à ce qui lui reste à vivre, attendant sa fin quand nous rions, pleurons, discutons, relisons un chef-d'oeuvre. À vingt ans, nous n'imaginons jamais que nous aurons trente ans un jour. Mais à trente, nous savons que nous en avons déjà presque quarante, que ce presque, de proche en proche, s'appelle la mort.
La mort n'est pas soudaine ; elle est millimétrique. (...)
C'est la dernière fois, à trente ans, que ce corps marche aussi bien, qu'il sait si bien faire l'amour aux femmes ; plus instruit qu'à vingt ans, nous sommes plus vigoureux qu'à quarante. Nous savons la fragilité d'un instant, et c'est pourquoi chaque caresse pèse davantage, ployant sous le poids de l'approche de cette fin qui ne vient jamais, mais qui pourtant est déjà là, sur nos épaules. À trente ans, nous pouvons faire l'amour à des filles de vingt ans et à des femmes de quarante. Nous sommes les meilleurs observateurs de l'amour, situés à la meilleure place. Au centre géométrique de l'amour. Nous sommes le barycentre de la vie sexuelle. Le temps, à trente ans, se gaspille encore un peu, mais nous savons reconnaître qu'il s'agit d'un gâchis. Tout devient plus grave — et par conséquent plus précieux.
Les années passent vite, mais les secondes sont dilatables à l'infini dès lors que nous les chargeons d'étreintes, de souvenirs d'étreintes, de perspectives d'étreintes. Entre avenir et passé, le moment présent balance, hésite, et se prolonge sous un drap, mêlé de peau, de sueur et de griffes, la nuit, à l'aube, le jour, viens, tu es belle, je suis jeune et je suis vieux, j'ai trente ans : le meilleur âge pour aimer.
(Y.M.)

2007-07-08

à la truffe

Tout est en mouvement. Il suffit d'avancer pour vivre, d'aller droit devant soi, vers [tout ce] que l'on aime.
(P.E.)[O.K.]

> vademecum !

la réalisé

Au moment des Renaissances italienne et française, l'avènement de la bourgeoisie a valorisé l'art comme activité séparée de l'ensemble des productions humaines...
On reprochera aux dadaïstes d'avoir voulu supprimer l'art sans le réaliser, et aux surréalistes d'avoir cru pouvoir réaliser l'art sans le supprimer.
((A.C.))

> untro postartiste

2007-07-07

du vagabondage (2)

... parce qu’au lendemain il faut être en forme, la ville est à nous : on taille les rues, les places, les squares, à la dure, à l’arrache, la poche en bandoulière. C’est par les pieds, qu’on se fait une idée de la ville ; avant de filer sur un coup de tête. Mais tant qu’on y est on trace ou déambule, on cueille les fruits des branches qui dépassent... du privé : pommes, poires, figues... et le reste en sandwichs. Toujours on se contente d’assez peu à vivre beaucoup ; et les besoins qu’on a, eh ben... on les fait un peu partout ! — par jeu, et en attendant le rétablissement des toilettes publics, et dignes de ce nom. Sinon alors on rentre dans les mairies et les IUT pour se laver la chatte et regorger nos bouteilles d’eau... publique, grâce « à quoi » on se mijote un peu de pastis local, qu’on rafraîchit comme on peut à la flotte des fontaines... publiques, où trempent nos pieds ; ou alors dans l’eau méditerranée, qu’ici à marseille on ira trouver au large de la ville, et non moins en plein arrondissement, pour se retrouver direct à siester sur d’espèce de pavés en se disant que décidément la plage n’est sûrement pas très loin — dessous.
(o.K.)

du vagabondage (1)

Je traînai des mois en france, évitant les gendarmes et les hôtels, traversant Nivernais, Bourbonnais, Auvergne, Cévennes, Provence, tout à pied. C'était le début de l'été. Je dormais n'importe où, vivais de pain et de fromage, de fraises ou de cerises cueillies dans la campagne. Il faut si peu d'argent. Je ne comprends pas qu'il y ait si peu de vagabonds. J'invite ceux qui aiment la liberté à la grande promenade. (...) Les fruits sont gratuits. Le vin ? Se le faire offrir. Méthodes ? Nombreuses. (...) L'important c'est d'être gai et d'avoir l'air jeune. On n'aime pas les vieux qui traînent sur les routes. Ne comptez pas sur les filles. Un garçon qui passe et qui vit de rien, ça ne les attire pas du tout. Quelques femmes mûres peut-être — si ça vous dit — mais je ne le conseille pas. Ça amollit pour pas grand-chose. Le meilleur, c'est de garder l'oeil et le jarret vifs. Enfin, inutile de partir si vous êtes angoissé. Le vagabondage demande une âme légère dans un corps dur.
(J.P.)

2007-07-05

zombies

Ne les réveillez pas / Ils sont dans leur sommeil / Comme de petits soldats / Raisins sur une treille / Qu’on ne cueillera pas /Au milieu des vallons / Et des vallées sans nombre / Regardez-les dans l’ombre / De jouets insignifiants
(G.M.)

> objection du vivant

2007-07-01

pas à pas

Ceux qui envisagent le but dès les premiers pas, ceux qui veulent la certitude d'y atteindre avant de marcher n'y arrivent [pas].
(A.L.)