N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

> page d'accueil

2010-09-30

2010-09-29

ni vu ni connu

Caché dans la chambre des parents de Thomas, Antoine attend qu'on le trouve. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Thomas et tous les invités jouent à cache-cache. Sauf que personne n'est venu et que les autres sont partis jouer aux fléchettes dans le jardin, sans Antoine. Personne ne l'a trouvé parce que personne ne l'a cherché. Ça se passe toujours comme ça pour Antoine. On ne se souvient jamais qu'il est là, qu'il joue, qu'il existe. Au fond, personne ne l'aime ou le déteste vraiment. C'est comme s'il était invisible. Ce jour-là, Antoine décide de se faire oublier pour de bon. Il ne rejoint pas le groupe dans le jardin, il veut rester caché. Puisqu'il a un don pour passer inaperçu, il va s'en servir. Ni vu ni connu...
(O.A.)

cf. sur(le)coté

2010-09-28

2010-09-27

riskant

Im Flugzeug :
« Was mache ich hier eigentlich, so hoch, so schnell ? » (1)
(O.K.)

Salut [karl],
le temps - c´est trop vite pour moi.
J´aime cette phrase de toi: "das ist riskant, aber das Leben!" (2)
toll!
(B.S.)


(1) Dans l'avion : « Qu'est-ce que je fais ici, en fait, si haut, si vite ? »

(2) « C'est risqué, mais la vie ! »

au-dessus des nuages le soleil, au-dessus du soleil le noir

Au-dessus des nuages, toujours le beau temps, fixe, plein soleil, impassible, inaltérable. (Il n'y a jamais qu'à prendre quelque avion pour le vérifier.)
Les nuages n'auraient qu'à dégager...
Ou, nous, à nous élever.
(O.K.)

Jour et nuit
Au-dessus de l'été
Il y a du noir
(E.G.)

2010-09-26

vers le m u r

Droit vers le mur...
Et de près, in extremis, on verra s'il y a une ouverture.
(O.K.)

2010-09-25

régression n(e)in-ja!


Female Ninjas Magic Chronicles, vol. 1 (1991) :: 1'27''::

Plus j'achète, moins c'est cher !

Ça me fait penser à ce réflexe qu'on a, du moins, beaucoup de consommateurs, d'acheter un truc en plus grande quantité (genre « par lot ») parce que c'est moins cher au kilo, mais alors qu'on en a pas vraiment besoin, on dépense davantage, en réalité, puisque le prix à payer est supérieur à celui que nous coûterait la simple dose, nécessaire. Mais sous prétexte que c'est moins cher au poids, on se croit gagnant. Bref, j'ai pas le temps de le dire mieux, mais tu vois ? Ton réflexe [dans un autre domaine] me ferait faire ce rapprochement...
(O.K.)

Plus j'achète, moins c'est cher !
(Netto)

2010-09-24

dans ses vaines

[L’homme] sait le grand secret de toute créature. […] Il sait que l’on n’est pas heureux. Il sait que depuis qu’il y a l’homme nul homme jamais n’a été heureux. […] Or il n’a qu’une pensée. C’est que son fils soit heureux.
(C.P.)

2010-09-23

point : virgule

Sauf que : « lucides », il faudrait nuancer. Il y a aussi la tendance, tentatrice, à noircir l'avenir. Généralement par conservatisme, au fond, même affublé d'autres noms. « C'était mieux avant », « on va vers le pire », etc. Peut-être, mais pour qui ? Tout est pharmakon, pharmacologique. Les alarmistes ignorent souvent les vertus retorses du supposé poison, son envers. C'est qu'ils voudraient à tout prix faire éviter la part de perte – fût-elle certes catastrophique à l'échelle humaine – inhérente à toute métamorphose. Or fondamentalement, tout n'est jamais que métamorphose, transition, devenir, immense... Cosmo-logique, car faut-il rappeler que le monde n'est pas constitué à notre échelle : le monde n'est pas humain.
(O.K.)

... la tâche de la philosophie c'est de dire ce que c'est qu'aujourd'hui et de dire ce que c'est que « nous aujourd'hui ». Mais en ne se donnant pas la facilité un peu dramatique et théâtrale d'affirmer que ce moment où nous sommes est, au creux de la nuit, celui de la perdition la plus grande, ou, au point du jour, celui où le soleil triomphe, etc. Non, c'est un jour comme les autres, ou plutôt c'est un jour qui n'est jamais tout à fait comme les autres.
(M.F.)

2010-09-22

génération ? passons.

Bref, tout est vraiment bouché — avec certes d'infimes failles pour les plus chanceux, triés sur le « relais ». C'est à peine croyable. Génération sacrifiée. Ça a l'allure d'un cauchemar, vraiment. Aucune issue. Vous êtes qui ? Vous repasserez. Mais je n'ai qu'une vie, monsieur, et elle passe. On vous rappellera. (Lévi-strauss avait raison, de s'en plaindre déjà : on est trop nombreux sur cette terre) Alors ? L'arrêt de tout et la réclusion volontaire ? Mais à la charge de qui ? Je te le demande. Alors le suicide ?... Bref. Le cauchemar un peu pour de vrai, quand même. Mais passons. Oui, de toute façon, dans la vie, il n'y a que ça ; on ne peut compter que là-dessus : passer.
(Tant pis. J'aurai fait l'essai.)
Aux suivants...
(O.K.)

cf. le monde aura passé notre tour

2010-09-09

des vrais défauts

Pendant que j'étais à admirer le côté curieux, déconcertant de Cézanne que je ressens depuis nombre d'années, arrive Renoir. Mais mon enthousiasme n'est que de la Saint-Jean à côté de celui de Renoir, Degas lui-même qui subit le charme de cette nature de sauvage raffiné, Monet, tous... sommes-nous dans l'erreur ?... je ne le crois pas... Les seuls qui ne subissent pas le charme, sont justement des artistes ou des amateurs qui par leurs erreurs nous montrent bien qu'un sens leur fait défaut. Du reste, ils évoquent tous logiquement des défauts que nous voyons, qui crèvent les yeux, mais le charme... ils ne le voient pas... Comme Renoir me le disait très justement, il y a un je ne sais quoi d'analogue aux choses de Pompei si frustes et si admirables...
(C.P.)

2010-09-05

J'aime le j'aime-j'aime pas de Robbe-Grillet

Version audiovisuelle, raccourcie :


Version texte, intégrale :

J'aime la vie. Je n'aime pas la mort.
Pourtant, j'aime assez ce qui demeure immobile (j'aime les chats, je n'aime pas les chiens).

J'aime l'impression d'éternité, les vieilles demeures de province au décor immuable, les lourds velours rouges passés depuis toujours, la mousse dans les allées, les carpes entre deux eaux dans les bassins.

Je n'aime pas le téléphone, je n'aime pas la voiture. J'aime les longs voyages en chemin de fer: Paris-Bucarest, New York-Los Angeles, Istanbul-Téhéran, Moscou-Khabarovsk.

J’aime aussi marcher, dans les rues ou à travers la campagne. J'aime les automnes humides et doux, les feuilles brunes luisantes de pluie, en l’épais tapis spongieux sur les chemins.

Je n'aime pas le bruit. Je n'aime pas l'agitation. J'aime les belles voix. Je déteste les cris.

J'aime les foules joyeuses. Je n'aime pas ce qui plaît aux foules. Je ne fais pas confiance aux masses populaires.

J'aime les jours où je me sens plus intelligent, plus instruit, plus aigu. J'aime apprendre. J'aime enseigner.


Je n'aime pas faire une conférence après un bon repas. [J'aime le vin rouge. Je n'aime pas le scotch. J'aime la langue française.

J'aime la vie. J'aime la littérature.

Je n'aime pas... Points de suspension. Je n'aime pas penser à ce que je n'aime pas.

J'aimais la voix de Roland Barthes.]

J'aime bien les petites filles, surtout si elles sont jolies, je n'aime pas trop les petits garçons.

J'aime le joli. Je n'aime pas trop la mode du laid.

J'aime dire ce que je pense, surtout si cela ne se dit pas. [Je n'aime pas les militants, quelle que soit leur tendance.]


J'aime connaître la règle. Je n'aime pas la respecter.

[J'aime ce qui est petit. J'aime les rues de New York, les grands paysages de l'Ouest américain. Je n'aime pas les grands mots.

J'aime comprendre. J'aime analyser les choses.
] J'aime connaître les théories, littéraires ou scientifiques.

J'aime la liberté. Je n'aime pas le gaspillage. Je n'aime pas la salade journalistique.

J'aime mon papa et ma maman. Je me méfie des psychanalystes.

J'aime bien agacer les gens, mais j'aime pas qu'on m'emmerde.

(A.R.-G.)

cf. JaimejaimEpas