N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

> page d'accueil

2012-01-31

martyr / groùpé ?

    Je pense que le Nouveau Roman, par sa diversité d'une part et par sa complexité d'autre part, n'a pas encore été entièrement digéré. Il ne pourra naître quelque chose de fondamentalement nouveau que lorsque tout cela aura été davantage assimilé. Pourquoi, en outre, est-ce qu'on ne voit rien aujourd'hui ? Tout le monde en fait le constat, par opposition à la richesse des années cinquante. Je crois que cela tient pour une part au fait qu'il n'y a plus de groupes possibles. (...) Aujourd'hui [en 1988] la haine des idées de groupe s'est accrue encore, à cause de la chute de toutes les idéologies communautaires. L'horreur de l'idéologie qui rassemble l'a emporté sur la possibilité du combat commun. Or c'est un fait que les individualités ont plus de mal à se faire connaître que les groupes. Regardez la façon dont le groupe surréaliste, le groupe existentialiste ont joué un rôle promoteur pour leurs membres... Il y a un cas très intéressant à cet égard qui est celui de Samuel Beckett. Son théâtre a tout de suite été groupé avec le théâtre de l'absurde, et son théâtre est très connu. Ses romans n'ont pas été rangés dans le Nouveau Roman, parce qu'ils sont un peu antérieurs, et ils sont relativement peu connus. Molloy ou Malone sont tout à fait des Nouveaux Romans, et qui méritaient la carrière de Godot. Mais, sans étiquette, ils ont paru des objets aberrants. L'effet de groupe a profité au théâtre. Il n'a pas joué pour l'oeuvre romanesque. Sans groupes, aujourd'hui, le paysage paraît amorphe. 
    — Alors, qu'est-ce qui peut surgir maintenant ?
    — On ne sait pas ce qui peut surgir. Quelque chose surgira.
(A.R.-G.)

Peut-être aussi est-il apparu du nouveau sans qu'on le sache encore.
    Ce qui fait l'importance du Nouveau Roman, c'est qu'un certain nombre d'écrivains ont été réunis plus ou moins artificiellement (...). Or, ce qui remue les médias, ce qui fait bouger la conscience littéraire du temps, ce sont les groupes, ce sont eux qui donnent l'impression qu'il y a un tir « groupé » justement. Maintenant, on a l'impression qu'il s'agit de coups de feu isolés : ce n'est pas une révolution, mais simplement des pétards, dans la nuit. Mais il y a sûrement des choses importantes qui se font, mon optimisme veut y croire.
(A.R.-G.)

ottorenvoi : génération solo forcé
ottorenvoi : la bonnx voie postmoderne
chapitre : PIONNIER 

au fond, gangpol und mit, c'est moi

Gangpol und Mit est un duo sonore et visuel français composé de deux membres ayant chacun un rôle spécifique : Gangpol s'occupe de la partie musicale, Guillaumit de la partie graphique et vidéo...

Leur style se caractérise par une musique électronique contrastée et mélodique, confrontant de nombreuses références...

La spécificité de ce projet français, particulièrement efficace dans ses live audiovidéo... Avec les musiciens...

Les origines de leur univers sonore et visuel recoupent l'humour... se réappropriant souvent les humeurs de divers styles musicaux pour aboutir à d'improbables combinaisons.

(w.)

2012-01-27

( l'art ) de l'inframince



(O.K.)(T.D.)

    Écrire, c'est « donner notre réalité à la vérité, de qui nous la tenions, afin de redevenir dans son sein légers comme des rêves ».
    (...) « Je veux recueillir mon néant à l'ombre d'une réalité digne de la lumière et forger de mes mains un objet qui efface mes traces. »
    Un texte « serré et irréductible », si parfait qu'il ne semble pas « avoir été touché », un objet si parfait qu'il effacerait nos traces... Ne reconnaissons-nous pas ici la plus haute ambition de tout écrivain ?
(A.R.-G.)

... des écrivains, c'est-à-dire des créateurs de formes qui, au travers de ces formes, inventent un nouveau type de conscience du monde. Ils ne dissertent pas à son sujet, ils le mettent en oeuvre dans un texte. C'est, je crois, ce qui a déconcerté les lecteurs. La plupart d'entre eux lisaient la littérature moderne en oubliant son travail d'écriture. Avec le Nouveau Roman, il devient trop visible. L'impression de coupure vient de là. (A.R.-G.)
Dans la littérature non plus moderne, mais postmoderne, cette fois, le travail d'écriture redevient plus discret voire indiscernable, mais suggérant au lecteur d'en prendre conscience, et ainsi encore un autre « type de conscience du monde », considératrice de l'invisible, des nuances, de l'inframince et des manipulations de toute sorte. (O.K.)


cf. : au fond, pouchkine, c'est moi
cf. au fond, otto, c'est moi (autodémonstration)
cf. otto qui ? karl
cf. sur... de mes postréalisations
etc.

2012-01-26

vocabul'aire du progrès

... le vocabulaire en philosophie (...) implique tantôt l'invocation de mots nouveaux, tantôt la valorisation insolite de mots ordinaires... (G.D.)
ou leur redéfinition légère. (O.K.)
Les idées s'améliorent. Le sens des mots y participe. (I.D.)


cf. filtre (témoignage sur ma redéfinition de la notion d'intelligence)
cf. philosophie artiste
 

2012-01-25

postphilosophie, ou : pour une philosophie artiste

Est-ce à dire que de ma « pensée » vous sauriez à ce point dissocier le fond de la forme, vous ? Faire ainsi (si) peu de cas de sa dimension artistique ? Alors même que j’ai modeste revendication d’une philosophie artiste. (O.K.)

Un livre de philosophie, c’est à la fois un livre difficile mais c’est aussi un livre tout à fait accessible, une boîte à outils formidablement ouverte (...). [Il] offre des effets de connaissance... (G.D.)

Il y a des auteurs, il y a des penseurs... traitez-les comme des grands peintres. (...) en philosophie il y a autant de création qu’ailleurs, c’est comme la peinture, c’est comme la musique. (G.D.)

(...) les bonnes manières de lire aujourd’hui, c’est d’arriver à traiter un livre comme on écoute un disque, comme on regarde un film ou une émission télé, comme on reçoit une chanson (...). (G.D.)

Pop’philosophie. Il n’y a rien à comprendre, rien à interpréter. (...) Proust dit : « Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère. Sous chaque mot chacun de nous met son sens ou du moins son image qui est souvent un contresens. Mais dans les beaux livres tous les contresens qu’on fait sont beaux. » C’est la bonne manière de lire : tous les contresens sont bons, à condition toutefois qu’ils ne consistent pas en interprétations, mais qu’ils concernent l’usage du livre, qu’ils en multiplient l’usage, qu’ils fassent encore une langue à l’intérieur de sa langue. (G.D.)

(...) le seul problème est « est-ce que ça fonctionne, et comment ça fonctionne ? » Comment ça fonctionne pour vous ? (...) Il n’y a rien à expliquer, rien à comprendre, rien à interpréter. C’est du type branchement électrique. (G.D.)

 Mais il y a aussi le fait que, si on veut qu'il devienne un instrument dont d'autres pourront se servir, il faut que le livre fasse plaisir à ceux qui le lisent. Ça me paraît être le devoir élémentaire de celui qui livre cette marchandise ou cet objet artisanal : il faut que ça puisse faire plaisir ! (...)
Que des trouvailles ou des astuces de style fassent plaisir à celui qui écrit, et à celui qui lit, je trouve ça très bien. Il n'y a aucune raison que je me refuse ce plaisir, de même qu'il n'y a pas de raison que j'impose de s'ennuyer à des gens dont je souhaite qu'ils lisent mon livre. Il s'agit de parvenir à quelque chose d'absolument transparent au niveau de ce qui est dit, avec tout de même une espèce de surface de chatoiement qui fasse qu'on ait plaisir à caresser le texte, à l'utiliser, à y repenser, à le reprendre.(M.F.)

  En outre, il est évident que les idées restent brèves, par rapport aux oeuvres, et que rien ne peut remplacer celles-ci. (...) nous savons que c'est surtout au niveau de l'écriture que cette recherche s'opère, et que tout n'est pas clair à l'instant de la décision. (...)  « Expliquez-nous donc pourquoi vous avez écrit ce livre, ce qu'il signifie, ce que vous vouliez faire, dans quelle intention vous avez employé ce mot, construit cette phrase de telle manière ? »
    Devant de pareilles questions, on dirait que son « intelligence » ne lui est plus d'aucun secours. Ce qu'il a voulu faire, c'est seulement ce livre lui-même. (A.R.-G.)

cf. philosophie artiste
cf. ça ? dit tout.
cf. devenir-bête-intellectuelle

2012-01-23

les found footeux

Depuis Claude Lévi-Strauss et sa réhabilitation du bricolage comme activité légitime de l'esprit, on sait combien il est essentiel parfois de recourir à des outils hétéroclites, et aussi de prendre des outils à rebours de leur usage normal. Il existe chez les cinéastes toute une famille – nomade et dispersée – de bricoleurs de l'esprit, qui font des films avec quelques bouts de ficelle mais aussi de puissants leviers, et prennent comme matière la plus noble ou la plus démunie. (...)
la technique du found footage, du « métrage trouvé », qui repose sur le refus de produire des images et le désir de n'utiliser que des images déjà faites. Cette pratique par elle-même a valeur évidente de manifeste théorique, car elle restreint de facto la responsabilité créatrice du cinéaste aux agencements, et non à l'enregistrement des images. La métaphore du bricolage est ici littérale, le cinéaste se mettant dans l'attitude d'un collectionneur de « bricoles », qui ensuite décide d'en faire quelque chose (une oeuvre, mais pas forcément).
     L'activité du bricoleur est socialement dévalorisée, considérée au mieux comme un passe-temps inoffensif et mineur. Du point de vue créatoriel, elle a représenté un idéal modeste et ambitieux à la fois, celui de l'appropriation totale, directe, quasi corporelle de son matériau par le cinéaste : en traitant de la pellicule trouvée, ou des images très simples et qu'il organise en structures élémentaires, le cinéaste bricoleur a le rapport le plus intime avec le matériau (ne serait-ce qu'en termes de production : c'est un cinéaste de la table de montage, proche des conditions de l'écrivain (...)). (...)
    Bricoler, c'est tout maîtriser, parce qu'on s'est proposé un matériau « pauvre », et qu'on a limité la gamme des gestes créatifs au minimum.
(J.A.)

cf. la bonnx voie postmoderne
cf. chapitre : COMPOS(T)ER

2012-01-22

détour(ne)ment du recyclage

Le problème pour transmettre notre raisonnement de façon écologique à ceux que nous souhaitons influencer dans ce qui nous semble être une direction écologiquement bonne est donc lui-même un problème écologique.
(G.B.)



2012-01-20

la bonnx voie postmoderne

… les objections de nombreux lecteurs apparemment de bonne foi, les réserves formulées par plusieurs amis sincères m'ont bien montré que c'était aller trop vite en besogne. Mis à part quelques esprits engagés eux-mêmes dans des recherches comparables – artistiques, littéraires ou philosophiques –, personne ne voulait admettre… (A.R.-G.)

La voie : Marcel Duchamp, Gil Joseph Wolman, The Residents, L'oeil du cyclone (Alain Burosse & co, Canal +), le Zapping (Patrick Menais & co., Canal +), The Avalanches, Postradio, Otto karl, DocMango, Giovanni Sample, Kutiman...
Sur la voie : Isidore Ducasse, Guy Debord, Jean-Jacques Schuhl, Philippe Sollers...
À suivre...

cf. les found footeux
cf. le mauvais postmoderne
cf. CHAPITRE : OTTOPOSTMODERNE

2012-01-19

james blake post

On l’a dit, James Blake, 22 ans, vient du « dubstep », un genre minimal et assez sombre dont les infrabasses constituent l’épine dorsale. Avec son premier album, qualifié de "post-dubstep", il fait un pas de côté et tend (intentionnellement ou pas ?) la main au mainstream. Son disque est en effet, et de loin, le plus accessible des disques expérimentaux qu’il nous ait été donné d’entendre depuis longtemps. Une démarche fraîchement accueillie par son public de base. Forcément.

James Blake, premier album, coup de maître. De fait, on chercherait en vain les infrabasses dans ce disque vaporeux, extrêmement délicat et mélancolique, dominé par la belle voix du jeune homme et par le piano, qu’il pratique depuis l’enfance. Un piano, une voix, où est l’innovation ? Dans le travail de déconstruction.

James Blake prend en effet un malin plaisir à découper et re-séquencer les sons et  à trafiquer sa voix à loisir pour un résultat déconcertant, futuriste et souvent envoûtant. Son travail d’orfèvre s’attache essentiellement aux textures. Et s’articule autour du silence, élément capital qu’il confie utiliser comme un véritable « outil ».

(...)

On pourrait n’y voir parfois qu’un caprice de bidouilleur, qu’un jeu facile et hasardeux sur l'équalisation. L’effet produit est en tout cas loin de ressembler à une mécanique sans âme, plutôt à une néo-soul sensible et tordue très XXIe siècle.
http://www.deezer.com/fr/music/james-blake/

2012-01-17

otto qui ? karl



(O.K.)


otto qui ? SOURCE



    Écrire, c'est « donner notre réalité à la vérité, de qui nous la tenions, afin de redevenir dans son sein légers comme des rêves ».
    (...) « Je veux recueillir mon néant à l'ombre d'une réalité digne de la lumière et forger de mes mains un objet qui efface mes traces. »
    Un texte « serré et irréductible », si parfait qu'il ne semble pas « avoir été touché », un objet si parfait qu'il effacerait nos traces... Ne reconnaissons-nous pas ici la plus haute ambition de tout écrivain ?
(A.R.-G.)

ottoréf. (écho) : au fond, pouchkine, c'est moi

2012-01-16

(en)vers le postlivre

à constance


(F.B.)(O.K.)

ottorenvoi : michel butor, visionnaire du présent (de la création littéraire)
ottorenvoi : ottodéfense
etc.

Le risque de telles rebuffades s'accroît encore si l'on ose prétendre que la littérature nouvelle, non seulement est désormais possible, mais est en train déjà de voir le jour, et qu'elle va représenter – en s'accomplissant – une révolution plus totale que celles d'où naquirent, jadis, le romantisme et le naturalisme.
(…)
De toute façon, il ne faudrait pas se faire d'illusions sur les difficultés d'un bouleversement de ce genre. Elles sont considérables. Toute l'organisation littéraire en place (depuis l'éditeur jusqu'au plus modeste lecteur, en passant par le libraire et le critique) ne peut que lutter contre la forme inconnue qui tente de s'imposer. Les esprits les mieux disposés envers l'idée d'une transformation nécessaire, ceux qui sont les plus prêts à reconnaître la valeur d'une recherche, restent malgré tout les héritiers d'une tradition. Or, inconsciemment jugée par référence aux formes consacrées, une forme nouvelle paraîtra toujours plus ou moins une absence de forme.
(…) Il y aura de la curiosité, des mouvements d'intérêt, des réserves quant à l'avenir. Parmi les louanges sincères, la plupart s'adresseront aux vestiges des temps révolus, à tous ces liens que l'oeuvre n'aura pas encore rompus et qui la tirent désespérément en arrière.
(...)
Ainsi les spécialistes du roman (romanciers ou critiques, ou lecteurs trop assidus) seront sans doute ceux qui éprouveront les plus grandes peines à se dégager de l'ornière.
(A.R.-G.) 

2012-01-14

otto pour karl

Être, non pas toutes les idées d'un homme – qu'il les garde – mais tous les hommes d'une idée.
(G.P.)

Donc j'écris pour un écrivain qui sera peut-être moi, mais je n'y tiens pas exagérément. Je lui donne des idées, des directives. Je lui soumets tout ce que je remarque d'intéressant, ramasse tout. À lui de faire tri un jour, si bon lui semble. Moi, si jamais je vais au-delà de cinq pages, sans rupture de rythme, sans distraction tranchant le fil, c'est que je me serai endormi sur le papier.
(G.P.)

cf. signé otto
cf. au fond, karl marx, c'est moi

2012-01-13

que les qu'on ne pressente...

Mon orgueil sans cesse s'irrite de mille infimes froissements. Je souffre ridiculement que déjà tous ne sachent pas ce que plus tard (...) je serai ; qu'à mon regard on ne pressente pas l'oeuvre à venir.
(A.G.)

Une définition de moi-même ? C'est comme demander une définition de l'infini ! (...) Quand je pense à moi-même, je pense à quelque chose d'infini. (...) Pour vous je suis une chose bien finie, mais pour moi je suis infini !
(P.-P.P.)

Il est sûr de lui et de son triomphe de fond, le disant ouvertement dans ses articles sur flaubert et sur baudelaire ; (...) la guerre est-elle gagnée pour autant ? Pas sûr, jamais sûr. « On dit que dans mes livres je parle de tout au hasard, que c’est une salade. Or ce n’est pas vrai. Il n’y a pas un détail qui n’en annonce un autre dans le même volume ou les volumes suivants. » (...) Non, aucun doute ne semble effleurer Proust : il écrit, il réécrit, il persiste, il précise, il amplifie, il réclame ce qui lui est dû (...) Le mot qui revient sans cesse, maintenant, sous la plume de Proust, celui qu’il martèle à tous ses correspondants est : classique. Le novateur imprévu, contesté, méconnu, mais inévitable, parce qu’il est novateur, est classique. (...) Comment, ce « petit Marcel » que nous avons connu et touché du doigt, avec ses manies, ses tics, ses complications, ses extravagances, c’était Racine ? Lui-même ? Ça alors !
(P.S.)


cf. CHAPITRE : autorevendication
cf. au fond, proust, c'est moi (1)
cf. je suis unfini
 

2012-01-11

fût-ce l'histoire d'une solitude

C'est une histoire compliquée que celle-ci et le lecteur croira peut-être que j'ai compilé là dieu sait quelles bonnes choses disparates, pourtant je garantis à chacun qu'il n'est ici question que d'une seule et même chose, ainsi qu'il en ressortira peut-être.
(M.F.)

2012-01-09

hétérotopie postmoderne

au fond, karl marx, c'est moi

     Parallèlement à cette activité [in]visible, Marx élabore une oeuvre théorique immense, toujours inachevée, publiée de façon très partielle de son vivant. Cet inachèvement est lié à la manière très singulière qu'a Marx de travailler (...). Il semble n'être jamais en mesure d'embrasser de manière unifiée l'énorme quantité de faits, d'archives, de données qu'il amasse au cours de ses lectures. Son travail se modifie à mesure qu'il avance, reportant l'achèvement de la théorie à un moment ultérieur.
    Du coup, la pensée de Marx telle qu'elle était perçue par ses contemporains ne correspond pas exactement à la réalité d'une oeuvre complexe qui demeure en suspens. En outre, pour nous, lecteurs de Marx aujourd'hui, il est nécessaire de tenir compte de l'évolution de sa pensée, des différentes optiques qu'il adopte successivement dans un chantier perpétuellement remanié.
(R.-P. D.)

cf. hétérotopie postmoderne

2012-01-06

A. b. C. D emande

Albert Camus écrivait en 1953 dans ses Carnets : « Je demande une seule chose, et je la demande humblement, bien que je sache qu’elle est exorbitante : être lu avec attention. »
(M.O.)

cf. artiste à son poste
cf. re-li-re

2012-01-04

le temps d'une oeuvre pour soi

R.M. — Quel conseil donneriez-vous donc à un jeune homme – ou à une jeune fille  – qui s'intéresserait à la littérature, et voudrait se développer, se tenir au courant ?

J.P. — Ça dépend. S'il veut simplement être capable de parler de littérature, qu'il s'abonne à l'un de ces cours de conversation mondaine, qui se trouvent un peu partout. Après dix leçons il saura très bien ce qu'on peut raisonnablement dire de Sartre ou de Maurois. Ou même de Simenon.

R.M. — Mais s'il s'intéresse véritablement à la littérature ?

J.P. — Ah !  s'il y croit véritablement, c'est tout différent ! Eh bien, je lui conseillerais de ne prendre qu'un auteur ! Un auteur qu'il se sente disposé à aimer bien entendu. Mais un seul auteur, qu'il épuisera, dont il lira l'oeuvre tout entière. Qu'il y passe un an s'il le faut ou deux ans. Mais qu'il le possède à fond ! Je ne sais rien de plus révélateur — ni qui montre mieux les tenants et les aboutissants, enfin les raisons d'être, de la littérature.

R.M. — Il sera conduit à lire pas mal de pauvretés.

J.P. — C'est donc que les pauvretés, les manques, les erreurs font partie de la littérature. (…)

R.M. — Mais ce ne sont pas des oeuvres si faciles à trouver.

JP — Eh bien, que votre amateur les cherche ! Qu'il aille les recopier dans les bibliothèques ! Qu'il s'associe avec huit ou dix camarades pour les acheter ! Ou bien qu'il lise au hasard (…). Qu'il se lance en pleine aventure ! Qu'il ouvre les livres dont personne ne veut. Ce sont les meilleur marché. Il arrive même qu'ils ne coûtent rien. (…)

R.M. — Il tombera sur de la mauvaise littérature.

J.P. — Mais peu importe. Les mauvais livres aussi sont nécessaires. Ce sont les plus excitants : ils donnent envie de les recommencer. Ils vous invitent à intervenir. Ils vous jettent en pleine littérature. Au lieu qu'un très bon livre est souvent un peu froid. Décourageant, en tout cas.

cf. re-li-re
cf. partenaires particuliers

2012-01-03

re-li-re

Vous savez, pour vous dire la vérité, je considère que pour moi un écrivain n'existe que si on le relit. Quand je dis que j'aime quelqu'un ou que je l'ai lu, ça veut dire que je l'ai relu. Plusieurs fois. Avoir lu un livre une seule fois ne signifie rien. (…) Lire une seule fois c'est faire connaissance de quelque chose, c'est tout. Tous les écrivains qui ont compté dans ma vie, je les ai relus.
(C.)

Livres préférés ?
Ceux que je relis... qui me relient... zzz...
(O.K.)

cf. mévoir ou mémoire
cf. même longueur d'ondes entre les lignes

2012-01-01

résolution pour tous

Une vie à parler de ce qui est mal / et de ce qui est bien / alors qu'on a soi-même / jamais fait le point. (A.M.)*

Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement. (F.d.l.R.)

Qu’il s’agisse de politique, de morale ou de philosophie, je suspecte les jugements de ceux qui ignorent tout de ce qu’ils sont. (J.R.)

Jamais les hommes ne sauront assez la contingence de leur personne, et à combien peu ils doivent de n'être pas ce qu'ils méprisent. (J.R.)**


*cf. une vie : programme
**cf. la liberté ta soeur

cf. CHAPITRE : moralisme