Un artiste doute, en effet, de lui-même ; il est en même temps sûr de lui.
(...) Ils ne se donnaient pas la peine de voir l'unité de vues sous la diversité de moyens d'expression, principalement entre mes romans et mes essais politiques. (...) Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages.
Je me suis trouvé comme tous les autres écrivains contemporains devant un fait écrasant : la décadence.
(...) Attendons la postérité ? Mais par qui est faite la postérité ?
(...) Un écrivain est obligé de croire dans le fond (...) qu'il passera à la postérité, sinon l'encre se tarirait dans ses veines. Et, sauf chez les médiocres, cela est touchant.
(...) Mais tout cela, ce sont des humeurs qui passent. Il reste deux choses : la joie de l'artisan qui fait son travail, qui se dit qu'il participe à cette aventure merveilleuse qu'est le travail de l'homme — et la joie d'être un homme, de rester un homme pur et simple, à côté de (...) l'écrivain. Un homme qui mange, qui boit, qui fume, qui fait l'amour, qui marche, qui nage, qui ne pense à rien et qui pense à tout, un homme qui ne fait rien et qui n'est rien, un homme qui rêve (...), qui se prépare à la terrible et splendide mort, un homme qui jouit [du cinéma] [et] de la musique autant que de la littérature, qui s'enivre de ce que font les autres bien plus que de ce qu'il fait, et un homme qui a d'autres passions encore...
(P.D.L.R.)
(...) Ils ne se donnaient pas la peine de voir l'unité de vues sous la diversité de moyens d'expression, principalement entre mes romans et mes essais politiques. (...) Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages.
Je me suis trouvé comme tous les autres écrivains contemporains devant un fait écrasant : la décadence.
(...) Attendons la postérité ? Mais par qui est faite la postérité ?
(...) Un écrivain est obligé de croire dans le fond (...) qu'il passera à la postérité, sinon l'encre se tarirait dans ses veines. Et, sauf chez les médiocres, cela est touchant.
(...) Mais tout cela, ce sont des humeurs qui passent. Il reste deux choses : la joie de l'artisan qui fait son travail, qui se dit qu'il participe à cette aventure merveilleuse qu'est le travail de l'homme — et la joie d'être un homme, de rester un homme pur et simple, à côté de (...) l'écrivain. Un homme qui mange, qui boit, qui fume, qui fait l'amour, qui marche, qui nage, qui ne pense à rien et qui pense à tout, un homme qui ne fait rien et qui n'est rien, un homme qui rêve (...), qui se prépare à la terrible et splendide mort, un homme qui jouit [du cinéma] [et] de la musique autant que de la littérature, qui s'enivre de ce que font les autres bien plus que de ce qu'il fait, et un homme qui a d'autres passions encore...
(P.D.L.R.)
Albert Camus écrivait en 1953 dans ses Carnets : « Je demande une seule chose, et je la demande humblement, bien que je sache qu’elle est exorbitante : être lu avec attention. » (M.O.)
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