N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2008-12-31

uni vers de l'imbécile

De génération en génération, les imbéciles se sont habitués à comprendre de travers, ou à ne pas comprendre du tout. Les premiers s'étaient peut-être contentés de faire les imbéciles. Les premiers imbéciles faisaient peut-être semblant de croire tout ce que leur disaient les Puissants, les Probes, les Purs, puis les autres ont fini par le croire en effet.
Je parle des imbéciles (...) L'univers du crétin, de l'idiot ou du fou est une création hagarde, où la vérité peut se trouver par hasard. Elle ne se trouve jamais dans l'univers de l'imbécile qui, par contre, le premier principe posé, se déduit comme un théorème. L'univers de l'imbécile est logique, l'imbécile toujours logicien, le raisonnement de l'imbécile est l'un des plus coriaces qui soient. Personne n'est plus désarmé devant l'imbécile que le sage de ce monde ; la sagesse de ce monde (...) a été inventée pour exploiter l'imbécile, elle est tout à fait impuissante à le convaincre (...)
Pour comprendre la situation de l'imbécile dans la société qui l'exploite et le protège à la fois, lui assure plus que la sécurité elle-même, cette fidélité inflexible aux apparences, (...) il faut penser à celle du bigot parmi les chrétiens. (...) Le bigot, comme l'imbécile, préfère l'abêtissement au scandale. (...) Ces malheureux préfèrent tout accepter en bloc, ce qui est une manière de tout refuser. (...) ce sont des gens qui ne veulent plus rien savoir.
(G.B.)

2008-12-30

ami parcours

Mais nous sommes tous des voyageurs dans ce que J.B. nomme le désert de ce monde (...) et ce que nous trouvons de meilleur en route c'est un loyal ami. Bienheureux le voyageur qui en trouve plusieurs! Nous courons le monde, en fait, pour les rencontrer. Ils sont le but et le récompense de la vie. Ils nous gardent dignes de nous-mêmes[.]
(R.-L.S.)

2008-12-29

r/éception

Ce que j'aime ne m'a jamais déçu, mais je ne puis supporter que d'autres soient déçus par ce que j'aime. Je souffre amèrement de la déception des imbéciles, j'en souffre à ma manière...
(G.B.)

2008-12-19

impasse de la vi( )e

Je m’ennuyais affreusement. Je me disais : « Ah paris, que je te porte de haine ! Que fais-tu dans cette ville ? Ah ! c’est du propre ! Sans doute penses-tu y réussir ? Mais il faut vingt ans pour le faire, mon pauvre, et si tu atteins à la gloire tu seras alors laid comme un homme. (...) Malgré tout, j’aspire au succès, car je sens que je saurais drôlement m’en servir, et je trouverais amusant d’être célèbre ; mais comment ferais-je pour me prendre au sérieux ? Dire que, tant que nous sommes, nous ne rions pas sans discontinuer. Mais, nouvel embarras, je désire aussi la vie merveilleuse du raté. Et comme la tristesse en moi se mêle toujours à la plaisanterie, c’était des « Oh, la la ! » suivis aussitôt de « : « Tra, la, la ! » Je pensais encore : Je mange mon capital, ça va être gai ! et je puis deviner, ce que sera ma peine, quand, vers la quarantaine, à tous les points de vue, je me verrai ruiné. (…)
Je suis ici, sur ce lit, comme un fainéant ; non point qu’il me déplaise d’être un terrible paresseux ; mais je hais de rester longtemps que ça, quand notre époque est la plus favorable aux trafiquants et aux filous ; moi, à qui il suffit d’un air de violon pour me donner la rage de vivre ; moi qui pourrais me tuer de plaisir ; mourir d’amour pour toutes les femmes ; qui pleure toutes les villes, je suis ici, parce que la vie n’a pas de solution.
(A.C.)

noproblemo

S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème.
(J.R.)

2008-12-15

t'as du feu, s'te plaît ?

La jeunesse, c'est quand on ne sait pas ce qui va arriver.
(H.M.)
Une petite flamme de folie, si on savait comme la vie s’en éclaire !
(H.d.M.)
Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.
(F.d.L.R - § 209)

cf. à l'insu
cf. l'il d'un je

2008-12-14

pourquoi écrire quand même


(L.N.) ::1'43''::

[Ajout 2013 :] Je me rends compte, avec des sentiments mélangés, que la vie ne m’intéresse pas assez pour que je puisse me passer d’écrire. Ça ne me suffit pas.
(M.H.)

grand temps

Pour avoir du talent, il faut être convaincu qu’on en possède. (G.F.)
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. (L.T.)
Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes, avec le temps.(S.B.)
Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage. (H.M.)
Il faut avoir beaucoup de patience pour apprendre à être patient. (S.J.L.)
J’ai toujours senti que l’état d’auteur n’était, ne pouvait être illustre et respectable qu’autant qu’il n’était pas un métier. Pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès. (J.-J.R.)
La joie est dans le risque à faire du neuf. (M.F.)
Peu importe le succès, il s’agit d’être grand, non de le paraître. (R.R.)
Qu’est-ce qu’une grande vie, sinon une pensée de la jeunesse exécutée par l’âge mûr ? (A.d.V.)

créateur malgré le vit


(R.T.)(...)

> en modèle postsexuel

2008-12-13

maudite espérance


Bien que j'ai eu de l'aisance à partir vers l'inconnu
Je n'aurais pourtant jamais cru y mettre autant d'excellence
Mon amour-propre comme une lance pointe vers l'obscur, le tordu
La besogne d'un mec obtus qui s'abîme de persistance

J'ai bien failli perdre le sens et beaucoup s'y sont perdus
Combien d'amis elle a eus, celle qu'on nomme désespérance
Pourtant je reste comme en transe, attaché comme un mordu
A cette chose qui épuise, tue, me ferait déplacer l'immense

J'ai les pieds lourds, l'esprit rance, j'suis épuisé, y a plus d'jus
Y a des jours où j'me situe, entre le néant et l'absence
Pourtant encore si j'avance, c'est qu'elle me colle, me pollue
Ma saleté d'espérance

J'aurais voulu me prélasser entre divan et télé
Mais y a la sueur qui coule et les idées qui dérangent
La sueur noie les idées et je reste un peu lassé
Mais bientôt une vague me saoule, m'aspire, me noie, me démange

Le monde s'est laissé réglé, les foules sont apprivoisées
L'économie est une bible, consommation est leur ange
Et on prie l'esprit billet pour qu'il nous laisse épargner
On croit qu'on décroche la lune avec nos ailes de mésange

Et quand je parle d'mes projets, introuvables chez l'VRP
On trouve que je suis endiablé, on dit de moi que je m'enfonce
Finit par dire qu'j'suis fâché, fauché j'deviendrais fâché
Avec ma saleté d'espérance

Les maux de tête ont repris, et tous les mots qu'on s'est dit
Nos vieux plans, nos stratégies, valables pour changer trois mondes
On ne pense plus, on les oublie, on en rit et on sourit
Pourtant dans la tête réside, une voie endormie qui songe

Elle sommeille dans un bon lit, à l'édredon bien rempli
Elle s'enfonce dans tant de replis qu'son lit ressemble à une tombe
Mais dans mon esprit meurtri cette vie n'est pas endormie
Son lit doit être fait d'orties car elle gratte et ça me ronge

Elle m'impose tous ses ennemis, elle m'engrène vers les conflits
Plonge ma tête dans nos vomis, quelles qu'en soient les conséquences
J'ai des tâches d'antipathie, des boutons d'fièvre d'incompris
C'est ma saleté d'espérance

Quand tu entendras ce morceau, ça sera parce que je perdure
Ou bien parce qu'en coup dur, j'l'aurai chanté dans l'métro
Mais s'il passe à la radio, où s'il crache dans ta voiture
Sache qu'à son stade d'écriture, j'tais assis dans un bistro

Refusant de vivre des rimes, préférant vivre d'intérim
Pour laisser libre court à l'art, sans patron, sans révérence
Laissant loin de moi cette frime, qui rend bien médiocrissime
Laissant mes mots devenir star, révolutionner cette science

Ma plume jouant de l'escrime, pour m'aiguiser dans l'estime
Autant d'efforts m'assassinent, et pourtant je reste dans la danse
C'est que dans mon malheur prime, mon ami le plus intime
Ma saleté d'espérance.
(R.)

huître et demi

La vie du plus sublime des hommes n'est pas à la nature d'une plus grande importance que celle d'une huître.
(D.A.F.S.)
cf. tout à l'éscargaux

dix secrets

Quand la main droite ignore ce que fait la main gauche, elles ne sont pas tentées d'applaudir servilement à tout propos.
(D.A.F.S.)(R.T.)(H.X.)?

2008-12-11

ventard

Je peux d'autant plus me permettre d'être « vantard » que je crois infiniment peu à la notion de mérite.
(O.K.)

cf. la liberté ta soeur

2008-12-10

le vacancierozier

« Pour lui, le temps n’a pas d’importance, dans la vie comme dans les films. Plus que prendre son temps, il lui donne toute sa valeur. Avec cette méthode, si c’en est une, vous n’avez pas le temps de faire votre cinéma, avec vos petits tics d’acteur, puisque vous ne savez ce qui va se passer. En plus, Jacques finissait toujours les magasins de pellicule et, à la fin de chaque prise, n’entendant pas « coupez », on devait meubler les silences, gérer la gêne du moment. Rozier se sert de tout ça. Ce n’est pas la ligne qui l’intéresse, c’est ce qu’il y a entre les lignes, les creux. Tout ce qui nous échappe, qu’on ne contrôle pas. Faire ressentir à quelqu’un quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de ressentir, le voir s’en étonner ou ne pas s’en apercevoir. Il aime les points de suspension. C’est peut-être pour ça qu’il tourne avec des amateurs, parce qu’il a peur que les acteurs confirmés lui donnent la musique qu’ils savent jouer. Les acteurs, il les prend pour ce qu’ils savent faire, mais surtout pour en donner une relecture. »
Ce n’est donc pas surprenant si le cinéma de Rozier ne ressemble à rien de connu. Jacques Mandelbaum en donne une belle définition : « Le goût du voyage et de la vacance, la récurrence de l'eau et des îles, le sens aigu de la durée, l'inclination pour les genres et les acteurs populaires, l'hybridation du documentaire et de la fiction, l'improvisation et les changements de cap élevés au rang des beaux-arts marquent de façon indélébile ce cinéma, qui procure comme aucun autre la sensation, simultanément joyeuse et mélancolique, de la grâce de l'existence et de la fragilité de l'instant. »
Pour Pascal Thomas, « Rozier est un singulier dans le siècle. On croit qu'il s'empêche lui-même, mais c'est faux. Il vit dans l'instant, et cette manière de vivre ne coïncide plus du tout avec les exigences de ce métier, où la dictature du scénario, qui détermine seule le financement du film, est devenue terriblement néfaste. »
(W.)

vers ce temps pris à le perdre, perdu à le prendre

Cette fois-ci, pourtant, je viens en tant que Dionysos victorieux, qui va mettre le monde en vacances... Mais je n’ai pas beaucoup de temps.
(F.N.)

cf. la vie de révélations que je vais mener...

2008-12-09

somme...

Prenez un peu de repos, afin de finir plus vite.
(G.H.)
Mais comment faites-vous pour faire autant de choses ?
— Je dors beaucoup.
(R.T.)
cf. « délasse ta tête »
cf. sommeilleur

2008-12-08

la vie en une leçon

La vie comme moyen de connaissance — avec ce principe au cœur, on peut non seulement vivre avec bravoure, mais encore vivre gaiement, et rire joyeusement !
(F.N. — GS§324)

cf. in media vita

no made's land

La vraie culture ne peut s'apprendre que dans l'espace...
(A.A.)
Nous, qui avons tellement d'espace et si peu de temps, nous nous ferons nomades.
(A.L.)

cf.
la vie en une leçon

2008-12-06

aux aurores

Combien d'aurores n'ont pas encore lui.
(R.-V.)(F.N.)

les Otto

Son but n’était pas de faire de la littérature, mais de transformer ce qu’il vivait en matière littéraire. (...) Et il accumule matériaux publics et privés pour son livret de littérature-épargne. En effet, de 1893 à 1956, il enfante les 7 000 pages de son Journal littéraire (1954-1966).

2008-12-04

m'ême pas dans la cour...

Moi qui ai si peu de chance avec les femmes à cause de ma timidité et de mon horreur du sentiment (...) Donner tant d'importance à cette chose si simple et nullement romanesque : faire l'amour ! Nous y avons perdu, elles et moi, sans doute, et je n'ai pas acquis pour cela la patience de faire ce qu'on appelle la cour aux femmes.
(P.L.)

2008-12-03

2008-12-01

intervalles : le coup d'être vécu

Il faut vivre dans les intervalles. (...) je pars du constat que tout est invivable... sauf les intervalles que je décris. (...) les [sympathies] aussi sont des intervalles... qui ne demandent qu'à éclore.
(P.S.)[O.K.]