Je pense que le Nouveau Roman, par sa diversité d'une part et par sa complexité d'autre part, n'a pas encore été entièrement digéré. Il ne pourra naître quelque chose de fondamentalement nouveau que lorsque tout cela aura été davantage assimilé. Pourquoi, en outre, est-ce qu'on ne voit rien aujourd'hui ? Tout le monde en fait le constat, par opposition à la richesse des années cinquante. Je crois que cela tient pour une part au fait qu'il n'y a plus de groupes possibles. (...) Aujourd'hui [en 1988] la haine des idées de groupe s'est accrue encore, à cause de la chute de toutes les idéologies communautaires. L'horreur de l'idéologie qui rassemble l'a emporté sur la possibilité du combat commun. Or c'est un fait que les individualités ont plus de mal à se faire connaître que les groupes. Regardez la façon dont le groupe surréaliste, le groupe existentialiste ont joué un rôle promoteur pour leurs membres... Il y a un cas très intéressant à cet égard qui est celui de Samuel Beckett. Son théâtre a tout de suite été groupé avec le théâtre de l'absurde, et son théâtre est très connu. Ses romans n'ont pas été rangés dans le Nouveau Roman, parce qu'ils sont un peu antérieurs, et ils sont relativement peu connus. Molloy ou Malone sont tout à fait des Nouveaux Romans, et qui méritaient la carrière de Godot. Mais, sans étiquette, ils ont paru des objets aberrants. L'effet de groupe a profité au théâtre. Il n'a pas joué pour l'oeuvre romanesque. Sans groupes, aujourd'hui, le paysage paraît amorphe.
— Alors, qu'est-ce qui peut surgir maintenant ?
— On ne sait pas ce qui peut surgir. Quelque chose surgira.
(A.R.-G.)
Peut-être aussi est-il apparu du nouveau sans qu'on le sache encore.
Ce qui fait l'importance du Nouveau Roman, c'est qu'un certain nombre d'écrivains ont été réunis plus ou moins artificiellement (...). Or, ce qui remue les médias, ce qui fait bouger la conscience littéraire du temps, ce sont les groupes, ce sont eux qui donnent l'impression qu'il y a un tir « groupé » justement. Maintenant, on a l'impression qu'il s'agit de coups de feu isolés : ce n'est pas une révolution, mais simplement des pétards, dans la nuit. Mais il y a sûrement des choses importantes qui se font, mon optimisme veut y croire.
(A.R.-G.)
ottorenvoi : génération solo forcé
ottorenvoi : la bonnx voie postmoderne
chapitre : PIONNIER
— Alors, qu'est-ce qui peut surgir maintenant ?
— On ne sait pas ce qui peut surgir. Quelque chose surgira.
(A.R.-G.)
Peut-être aussi est-il apparu du nouveau sans qu'on le sache encore.
Ce qui fait l'importance du Nouveau Roman, c'est qu'un certain nombre d'écrivains ont été réunis plus ou moins artificiellement (...). Or, ce qui remue les médias, ce qui fait bouger la conscience littéraire du temps, ce sont les groupes, ce sont eux qui donnent l'impression qu'il y a un tir « groupé » justement. Maintenant, on a l'impression qu'il s'agit de coups de feu isolés : ce n'est pas une révolution, mais simplement des pétards, dans la nuit. Mais il y a sûrement des choses importantes qui se font, mon optimisme veut y croire.
(A.R.-G.)
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chapitre : PIONNIER
.. c'est l'effet de groupe. Tant que ces gens (...) publiaient sous des couvertures diverses, et dans la mesure où il s'agissait d'une littérature qui ne correspondait pas aux normes de la critique au pouvoir, on n'en parlait pas. (...) Le groupe a créé ce qu'il faut bien appeler un phénomène médiatique. Et si on l'a accusé de faire du marketing, c'est parce que j'avais eu cette idée intéressante de réunir sous la même étoile les écrivains qui me passionnaient.
RépondreSupprimer(A.R.-G.)