N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-04-06

oeuvrécriture

. Dans notre société mercantile, il faut (...) arriver à une « oeuvre » : il faut construire, c'est-à-dire terminer une marchandise. Pendant que j'écris, l'écriture est de la sorte à tout instant aplatie, banalisée, culpabilisée par l'oeuvre à laquelle il lui [faudrait] concourir. Comment écrire, à travers tous les pièges que me tend l'image collective de l'oeuvre ?

. Piège de l'infatuation : donner à croire qu'il accepte de considérer ce qu'il a écrit comme une « oeuvre », passer d'une contingence d'écrits à la transcendance d'un produit unitaire, sacré.

. Je jouis continûment, sans fin, sans terme, de l'écriture comme d'une production perpétuelle, d'une dispersion inconditionnelle, d'une énergie de séduction...

. Et pourtant : plus je me dirige vers l'oeuvre, et plus je descends dans l'écriture ; j'en approche le fond insoutenable ; un désert se découvre ; il se produit, fatale, déchirante, une sorte de perte de sympathie : je ne me sens plus sympathique (aux autres, à moi-même). C'est à ce point de contact entre l'écriture et l'oeuvre que la dure vérité m'apparaît : je ne suis plus un enfant. Ou bien, est-ce l'ascèse de la jouissance que je découvre ?
(R.B.)

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