Je ne suis jamais certain non pas seulement d'avoir fini [un livre], mais d'avoir bien fait de commencer. Il y a peut-être un indice — il est très ténu — : je serais peut-être un petit peu plus libre, ou un petit peu moins asservi... un peu plus libre que je n'étais quand j'ai commencé. Des choses que je ne comprenais pas, qui m'échappaient, qui étaient donc une source de déplaisir, de souffrance, m'apparaissent peut-être avec une plus grande netteté : je sais où elles finissent, donc je sais où je commence. Ce que j'appelle, moi, cette chose à laquelle mon destin se trouve lié, me paraît m'appartenir un petit peu plus que devant, puisque j'ai peut-être réussi à briser ou à réduire la tutelle qu'exerçait sur cette chose toutes les autres choses : Il me sera un petit peu moins difficile de mourir, parce que j'ai fini ce livre.
(P.B.)
cf. le bénéfice d'avoir écrit
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