L’imitation virgilienne obéit toujours à une intention précise et poursuit un projet qu’il appartient au lecteur de découvrir à travers l’écart, parfois minime, qui la sépare de son modèle, Homère ou l’un des nombreux autres écrivains (...) auxquels Virgile se mesure tout en leur rendant hommage.
(W.)
La correction des maximes (...) qui se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu dans Poésies II [d'isidore ducasse], ne sont pas de simples retournements ; elles opèrent de véritables détournements de sens, quelquefois à la faveur d'anodins changements de temps ou de ponctuation. Nous nous trouvons ici dans l'espace ténu de ce que marcel duchamp appellera « l'inframince ». La subversion provoquée n'est pas spectaculaire, car elle s'insinue par l'intermédiaire de légères inflexions lexicales ou linguistiques aux limites de la banalité. (...) Ces infimes variations instillées au sein des maximes de ses illustres prédécesseurs sont de véritables [détonations]...
(B.M.)
cf. cf. au fond, virgile, c'est moi
cf. au fond, isidore ducasse, c'est moi
[De l'inframince, par thierry davila.]
RépondreSupprimerL'art peut-il se passer de formes jusqu'à devenir invisible ? L'art peut-il être - et jusqu'à quel point ? - imperceptible ? Cet ouvrage propose une série de réponses à ces questions qui hantent l'histoire de l'art depuis ses origines et sont particulièrement prégnantes au XXe siècle comme dans la production la plus récente. Le terme inframince inventé par Marcel Duchamp, jusqu'à présent très peu étudié par l'historiographie, cristallise ces interrogations et les opérations plastiques qui leurs sont liées. Il sert ici de point d'ancrage à une analyse au cas par cas d'oeuvres particulièrement exemplaires du devenir imperceptible de la plasticité. Ce livre, qui puise dans de nombreux exemples modernes et contemporains la matière de ses analyses (Piero Manzoni, Robert Barry, Ian Wilson, Max Neuhaus, Jiri Kovanda, Roman Ondák...), est cependant tout sauf encyclopédique : il propose une étude des singularités formelles et des disruptions qu'elles produisent sans souci d'exhaustivité. Comment l'oeuvre peut-elle être là sans insister sur sa présence ? Comment la disparition peut-elle devenir l'autre nom de la manifestation ? Autant d'interrogations auxquelles ces pages donnent une résonance théorique et historique. De l'inframince donc ou comment construire des intensités par soustraction.
J'estime que l'oeuvre d'art accomplie
RépondreSupprimerserait celle qui passera d'abord inaperçue, qu'on ne remarquera même pas.
André Gide, Incidences. (cité par Thierry Davila)