C'est l'homme qui a créé la femme. De quoi donc ? D'une cote de son dieu — de son « idéal »...
(F.N. — CDI 0§13)
Casanova aime les femmes : il les décrit comme il les aime, c'est-à-dire sans dévotion. Mais laforgue [premier traducteur-censeur de casanova, XIXe siècle], lui, est déjà féministe : ils les respecte, il les craint, il annonce déjà des légions de professeurs prudes, notamment philosophes, nouveau clergé qui va remplacer l'ancien.
(P.S.)
Sans parler ici des femmes romantiques, le problème des hommes malheureux de romantisme est, presque par définition, qu'ils idéalisent les femmes, c'est-à-dire en entretiennent une conception inadéquate à la réalité.
Leur romantisme les rend d'ailleurs piètres baiseurs, et du coup d'autant plus romantiques... suite à la fuite (crac!) de leurs adorées. C'est l'un des cercles du romantisme. À la base, il faudrait leur apprendre ; les guérir de cet idéalisme qui les maintient dans une sacralisation (issue de l'interdit symbolique) des femmes.
S'intimider devant les filles, pour les avoir sacralisées à la base, c'est encore bafouer d'une certaine manière leur égalité effective avec les hommes. Or, ce que les filles « attendent », il me semble, et qui manque par conséquent rarement de les séduire, c'est qu'on les traite justement en égales, en véritables égales, c'est-à-dire qu'on les traite — du moins celles qui nous plaisent, humainement —, qu'on les aborde à peu près de la même façon qu'on le ferait avec un type qui nous plairait également [désolé pour l'affreux style]. C'est ceux qui ont compris ça, c'est-à-dire intégré le féminisme, soit, mais sans s'y arrêter, qui n'ont pas pris ce combat légitime pour une vérité établie mais bien pour ce qu'il est — un combat, avec l'excès que ça suppose pour atteindre son but ; et sachant, en outre, que l'évolution des sensibilités, en l'occurrence celles de la majorité des femmes, accuse toujours un retard sur celle des idées —, c'est ceux-là, donc, ceux qui ont compris ça, mais aussi, c'est vrai, ceux qui en donnent bêtement l'impression (auprès de certaines filles crédules ou au moins aussi aliénées qu'eux) pour n'avoir jamais rien intégré du féminisme, c'est en tout cas ceux-là qui « raflent » presque tout (le succès). Après quoi les malheureux romantiques (pléonasme !), hyperpolicés, cérébraux, s'étonnent, se désolent et s'enragent le plus souvent contre ladite légèreté des femmes, leur cruauté, leur inconstance, leur inconséquence, ou je ne sais quoi.
Pourtant le vice est dans leur pré-jugé à eux, qui leur fait voir et vivre les femmes comme trop étrangères, trop essentiellement différentes. Ce qui les dissuade d'un effort sérieux d'identification même relative, grâce auquel, par exemple, ils reconnaîtraient qu'être idéalisé par un tiers ne peut qu'intimider et inhiber et donc faire fuir quiconque attend au contraire qu'on l'aime, réellement, pour ce qu'il est, de plain-pied, le plus terre-à-terrement possible, le plus humainement qui soit.
Je terminais à l'instant par « ou je ne sais quoi », alors que je sais très bien! quand moi-même je me re-trouve en peine, par un re-flux de mon incorporée culture moderno-judéo-islamo-chrétienne, de les aborder effectivement d'égal à égale, sans la moindre sacralité parasite, sur le même pied, le même ton camarade, décontracté, terre-à-terre, que n'importe qui.
(O.K.)
Il n'était jamais à l'aise, quoi. Et quelqu'un qui n'est pas à l'aise vous met mal à l'aise aussi.
(M.N.)
cf. king/kang
cf. apprendre à savoir danser
Devant son corps de femme, je suis un géant de papier.
RépondreSupprimer(J.J.-L.)
les lapins je les compte plus / tellement j'en prends / elles m'en posent autant / que je prends des gants.
RépondreSupprimer(N.B.)
Chienne splendide, écarte l’idolâtre !
RépondreSupprimer(Paul Valéry)
Eh oui, aussi, la chienne splendide écarte l'idolâtre.