N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2011-02-09

presqu'insulaire

Et la Bretagne, en général, l'air de la Bretagne, je le retrouve comme du berceau, ma source — et ressource ? À ce que j'en ressens ; ou crois ressentir. Par un certain délire peut-être. Peut-être bien. Mais la lumière, tout !... C'est comme une part de retrouvailles avec moi-même. C'est mon enfance, toute mon atmosphère – dont je suis pétri jusqu'à la « gueule », puisqu'il paraît. Jamais l'effet n'a été si fort auparavant, si prégnant. Certes je le pressentais de loin, m'y préparais, ce qui a pu jouer en sa faveur, mais ça m'a quand même pris par surprise : j'attendais le vent fort, marin… d'être sur la côte, mais ça m'a saisi dès Rennes, et sa lumière (jaune-grise), et son air, son atmosphère... de Bretagne. D'armorique !
Il faudrait que je prenne la peine de trouver les mots sur cet effet que ça me fait, mais pour ça il faudrait du temps, et c'est pas tellement mon génie. Donc c'est comme ça et puis c'est tout. Un sentiment, assez fort. J'ai bien fait de venir en hiver. Cet hiver.
(K.)


Bref. Je pourrais continuer comme ça… Mais je te dis, c'est à me demander si, au fond, ma place ne m'attendrait pas dans ce coin-là. Un jour. Et pour cause !... Qu'il faudrait pas aller chercher loin : Il paraît que le système nerveux central reste marqué, déterminé par ce qu'il épouse, ce qui l'immerge les premières années. Soi-disant. Sans parler du sang qui est le mien !... Soi-disant ; aussi. Aussi bien ? Eh oui, qu'est-ce qu'on fait de mon atavisme sanguin ? Et puis on est limite insulaire, ici, tu remarqueras bien. D'ailleurs on l'était ! Mes ancêtres, il y a des chances. J'entre pas dans les détails. Mais, est-ce que c'est pas optimal (pour moi) ne serait-ce qu'en symbole : de la presqu'île, comme ça ? Un modèle de vie ? Est-ce que c'est pas un sommet d'environnement favorable, de disposition futée ? La presqu'île... En termes de ce j'ai appelé le conditionnement réflexif. Déjà, depuis longtemps, j'adore le mot (en français), non seulement astucieux, bricoleux, bricolé et plutôt singulier, non ? et parce que magnifiquement représentatif de la chose, aussi. Jusque physiquement ; graphiquement ! PRESQU'ÎLE. Enfin, est-ce que c'est pas une aire de vie bonne, une base de bonne santé, ça ? La presqu'île. L'île c'est peut-être trop extrême, isolée ; mais la presqu'île... Ne serait-ce pas le bon terrain du/pour « s'en sortir sans sortir » ? (Comme la montagne, peut-être). Établir ses distances sans se détacher de tout, sans tout larguer, à la romantique ; non : seulement serrer le goulet, les vannes (tiens !), l'entrée de chez soi. Bref, tu vois peut-être... En tout cas, je suis de là, moi. Et las(,) du reste, j'en suis un peu là. Et le décor détermine les gestes. Et a fortiori toute la géographie d'une enfance, de zéro à plus de vingt ans, et par la suite encore — et toujours. Et encore, sans remettre ici le sang sur la table, si je puis dire ! L'histoire du sang. Eh oui !... « Contaminé » ?
(K.)

cf. convanaissance (en Bretagne)
cf. pour un autoconditionnement (ou conditionnement réflexif)
cf. comment s'en sortir sans sortir

4 commentaires:

  1. (…) Pline dit de la Bretagne : Péninsule spectatrice de l’Océan.
    Entre la mer et la terre s’étendent des campagnes pélagiennes, frontières indécises des deux éléments : l’alouette de champ y vole avec l’alouette marine ; charrue et la barque à un jet de pierre l’une de l’autre sillonnent la terre et l’eau. Le navigateur et le berger s’empruntent mutuellement leur langue : le matelot dit les vagues moutonnent, le pâtre dit des flottes de moutons. Des sables de diverses couleurs, des bancs variés de coquillages, des varecs, des franges d’une écume argentée, dessinent la lisière blonde ou verte des blés.
    (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe)

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  2. Lawrence, dans sa théorie de la guérilla insiste sur le fait que la rébellion doit disposer d'une base inattaquable, d'un « endroit préservé de toute attaque et même de toute crainte ». (…) La promiscuité de l'eau est importante, et voilà ce que beaucoup n'ont pas compris en se retirant à l'intérieur des terres, ce qui peut entraîner un encerclement, et surtout la crainte et la dépression. À partir de cette base, si on a eu la chance de la trouver et de l'améliorer, ce qui compte c'est la vitesse d'exécution au loin, l'endurance, l'ubiquité, l'indépendance par rapport aux voies de ravitaillement, l'étude constante des communications, afin d'être là où l'ennemi n'est pas, et pas là lorsqu'il croit nous tenir. En revanche, vous fondez sur lui lorsqu'il repart sans vous avoir trouvé, vous augmentez son vertige.
    (Philippe Sollers, LVDT)

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  3. Presque : Ce mot ne s'élide que dans le nom composé « presqu'île ». En revanche : Presque exact, etc.

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