Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple ; pour cela, j’ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie, sans autre préoccupation que de rendre, comme le ferait un enfant, les conceptions de mon cerveau avec l’aide seulement des moyens d’art primitifs, les seuls bons, les seuls vrais. (P.G.)
Il faut différencier ce “primitivisme”, qui désigne une posture chez Gauguin, du “primitivisme” de certains artistes du début du XXe siècle (Picasso notamment), consistant à regarder des pièces d’ethnographie (...) n’en gardant que l’aspect formel et les “élevant” au rang de “l’art”. Gauguin, dans ses îles, n’est pas seulement venu chercher des formes exotiques mais aussi un mode de vie. (-)
Le métier [d'artiste] vient tout seul, malgré soi, avec l'exercice, et d'autant plus facilement qu'on pense à autre chose que le métier. (P.G.)
La ligne des corps et des figures, bien que sinueuse, est brute, fruste. Les motifs donnent l’impression d’avoir été traités de façon naturelle, spontanée donnant ainsi des formes sans détails, dépouillées. (...)
Mais au-delà du style, au-delà de la facture, il faut surtout, chez Gauguin, parler d’une attitude primitiviste. (...) ses préoccupations sont loin de la vente des tableaux, du regard des critiques, du public en Europe. (-)
cf. au fond, gauguin, c'est moi
cf. le génie du primitivisme ou le génie