N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-05-16

le droit s'en aller


(B.B.) :: 0'18''::
cf. le fin du fin
cf. « On ne part pas. »
cf. au fait de son égoïsme

JaimejaimEpas

Ma méthode est très simple. Je dirai ce que j'ai aimé ; et tout le reste, à cette lumière, se montrera et se fera bien suffisamment comprendre.
(G.D.)
Je crois que, de temps en temps, il faut dire ce que l’on aime [et ce que l'on n'aime pas], sans que l’on ait, d’ailleurs, du tout à l’expliquer. S’y risquerait-on en effet, il se pourrait bien qu’on oublie l’essentiel, ou seulement une petite partie de l’essentiel : ce qui dépend de votre goût profond, et qui est évidemment ce qu’il est le plus difficile d’expliquer et qui est, pourtant, le plus important à partager pour qui désire vous aimer vraiment.
Disant donc, sans la moindre explication, que vous aimez telle ou telle chose, il se peut bien que cela sépare de vous quelques-uns, voire plusieurs, voire beaucoup, voire tous. Là n’est pas l’important, car vous n’avez pas tant d’illusions et vous vous attendez bien, n’est-ce pas, à rester seul. Vous ne prétendez pas, bien sûr, vous, être aimé : il vous suffit d’aimer naturellement. C’est-à-dire d’être vraiment vous-même (car l’on n’est rien si l’on aime rien ni personne).
Ceci posé, eh bien, ce que je désire dire aujourd’hui, c’est que j’aime M., que ce film, mieux qu’aucun autre, vraiment, correspond à mon goût profond, que rien ne m’y choque, au contraire, que tout y est en accord avec ma sensibilité, que je pourrais le regarder sans cesse, qu’il aurait pu durer indéfiniment sans me lasser, que je demande à le revoir bientôt et le plus souvent possible. Et je ne serais pas tellement étonné de ne plus pouvoir le revoir jamais, car je ne me fais pas trop d’illusions. Mais alors, qu’on ne se fasse non plus pas trop d’illusions quant à prétendre m’aimer moi-même.
(F.P.)[O.K.]
J'AIME PAS : ceux à qui je déplais, me sentir malade, le grincement du bec verseur amovible du pack de sucre, me déverser en bavardage, le romantisme sentimental, frida kahlo, pedro almodovar et tous leurs semblables, être commandé, lire le journal, m’endormir sur une envie quelconque, la salive, les bagarreurs, sortir à seule fin de bronzer un minimum, les musiciens de rue jouant des standards archigalvaudés et surtout les sud-américains à la flûte de pan, leur public, la flûte de pan, le rock progressif (genre Genesis), les cafards, les cousins et les papillons qui m’importunent, attendre longtemps debout, attendre sans rien faire, rater le coche d’un transport en commun, le conformisme, (donc) le lynchage, l’hypocrisie, l’esprit de sérieux, la mièvrerie, les chichis, la solennité, les personnes coincées, mes propres inhibitions, l’impéritie (médicale, administrative...), la rouquinerie, le crépuscule, mordre dans un bout de papier aluminium, voir quelqu’un grignoter en bûchant, la BD, le polar, le roman romanesque (purement narratif), les comportements pubertaires et immatures en général, les religions monothéistes, les hommes/femmes d’affaires imbus de leur statut à la gomme et la petite semaine, téléphoner quand l'enjeu est important, etc.
J'AIME : savoir vivre, la vitalité, la fraîcheur, le naturel, le ciel, l’esprit d’aventure, les fulgurances, boire frais "à grande verdée", bouffer comme un cochon, l’offre « à volonté », chanter par-dessus les chansons, le style brut et vivant, la poésie là où je la trouve, et là où je la fais, les ovations que j’approuve, ce qui me parle, ce qui me chante, les vraies rencontres, les beautés féminines, la grâce, une certain genre de peaux/teints, « pâtiner », les vapeurs d’essences minérales, les crêpes froides fourrées de glace à la vanille, l'eau pétillante, le fromage, la pomme, les petites poires très dures (des jardins), les sorbets au citron en été, les soirs d’été, l'été, l'ensoleillé(e), l’ivresse légère, la moutarde, les fanfares, les tambours, la musique, les décalages rythmiques (syncope, rubato...)(« le rythme, c'est le retard »), "Friedrich Nietzsche", "Marcel Proust", "Roland Barthes", "Philippe Sollers", "les Poésies" d'Isidore Ducasse, "Vie d'un païen" (de Jacques Perry, l'intégral en 3 volumes), les lettristes-situationnistes, la tournure d'esprit et de sagesse de Jean Paulhan, Marika Green dans pickpocket (la beauté comme promesse de bonheur), Jean Renoir, "Maurice Pialat", "Andreas Dresen", et d'autres... tout ce qui est solaire, les filles (assez jolies) blondes, les oeuvres initiatiques réussies (exemples : gadjo dilo, danse avec les loups, etc.), du jour au lendemain (d'alain veinstein), la literie dure, rêche et fraîche des hôtels, le hasard objectif, faire la planche dans une eau sûre, le sèche-cheveux, l’éloquence, les cachettes, voir sans être vu, certains livres de poche extrêmement souples et doux, penser, détourner, associer, court-circuiter, synthétiser, bref écrire, me défouler, être détaché, traiter avec des gens heureux, être seul et peinard, le/mon phallus, avoir une jolie fille pour amie, l'intelligence, les amitiés sexualisées tout naturellement, les personnes libres directes immédiates sans tabou, que ça corresponde, qu’on me coupe la parole intelligemment, la graphie des acronymes re-substantivés (genre : RMiste), porter les mêmes vêtements d'une activité à l'autre, les digressions, etc.
(O.K)
Dans cette écume anarchique des goûts et des dégoûts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu à peu la figure d’une énigme corporelle, appelant complicité ou irritation.
(R.B.)

cf. objection passée goût
cf. 57 pieds sous, et sur terre
cf. j'aime le j'aime-j'aime pas de Robbe-Grillet

rencontre SeINple