N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-03-30

jeune pousse

Une jeunesse pousse l’autre, mais l’essentiel c’est de savoir garder la sienne.
(A.D.)

2009-03-24

au(x) nombril(s) du monde

Rien n’est plus naturel que de considérer toutes choses à partir de soi. Choisi comme centre du monde : on se trouve par là capable de condamner le monde sans même vouloir entendre ses discours trompeurs. Il faut seulement marquer les limites précises qui bornent nécessairement cette autorité : sa propre place dans le cours du temps, et dans la société : ce qu’on a fait et ce qu’on a connu, ses passions dominantes. (...) « Il n’y a de véritables histoires que celles qui ont été écrites par des hommes qui ont été assez sincères pour parler véritablement d’eux-mêmes. »
(G.D.)

2009-03-22

pour une « dénaturalisation » du travail

Nous savons bien que le travail est « naturel » dans la mesure même où il est « profitable », et qu'en modifiant la fatalité du profit, nous modifierons peut-être un jour la fatalité du travail.
(R.B.)
cf. le recul historique contre le cul du présent
cf. si-non gagner sa vie ?
cf. vers la fin du travaliénant

2009-03-21

vivre-filmer

Film simple et sans mystère (...), dans le cinéma comme dans la vie, il n'y a rien de secret, rien à élucider, il n'y a qu'à vivre — et à filmer.
(J.-L.G.)

cf. t
cf. avant-garde « on dirait... »

2009-03-18

mé-tiers

Le métier [d'art] vient tout seul, malgré soi, avec l'exercice, et d'autant plus facilement qu'on pense à autre chose que le métier.
(P.G.)

2009-03-16

félix ottoguattari


(F.G.)(O.K.) :: 5'15''::

Commentaire :
De ce chaos sortiront quelque jour des formules qui tireront à bout portant sur nos ennemis. Entre-temps, que la phrase à relire fasse son chemin. La voie vers la simplicité est la plus complexe et, ici particulièrement, il était utile ne pas arracher aux banalités les multiples racines qui permettront de les transplanter dans un autre terrain, de les cultiver à notre profit.
(...)
Consacrées à l'analyse de l'une et l'autre, les deux parties qui composent le Traité de savoir-vivre mériteraient donc d'être abordées non successivement, comme l'exige la lecture, mais simultanément, la description du négatif fondant le projet positif et le projet positif confirmant la négativité. Le meilleur ordre d'un livre, c'est de n'en avoir pas, afin que le lecteur y découvre le sien.
(R.V.)

2009-03-15

la naissance du lecteur

Il affirme que « la naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’auteur ». En effet, son idée est que l'auteur doit céder sa place au lecteur, qui réécrit le texte pour lui-même.
(W.)
cf. citétranse

le milieu de la vie

Le "milieu de la vie" n'est peut-être jamais rien d'autre que ce moment où l'on découvre que la mort est réelle, et non plus seulement redoutable. Ainsi cheminant, il se produit tout d'un coup cette évidence : (...) je n'ai plus le temps d'essayer plusieurs vies. (...) pour celui qui écrit, qui a choisi d'écrire, il ne peut y avoir de "vie nouvelle", me semble-t-il, que la découverte d'une nouvelle pratique d'écriture.
(R.B.)

2009-03-14

revers le cinéma primitif

Mais, dans l'ensemble, les films « primitifs » ne placent pas dans la narration leur enjeu principal. (...) Nous les jugeons à travers ce que nous connaissons ; soit nous voyons en eux des oeuvres maladroites, balbutiantes, soit nous considérons qu'ils témoignent d'une richesse d'invention, d'une liberté perdues depuis. Parce que, par la suite, une grande partie de la production cinématographique a été narrative, on s'est évertué à découvrir en eux les prémices de la narration à venir, alors que l'histoire du cinéma devrait être une histoire de l'oeil et de son invention sans cesse reprise.
(J.L.-L.)

cf. le génie du primitivisme ou le génie

2009-03-12

au fond, isidore ducasse, c'est moi

« le poète doit être plus utile qu'aucun citoyen de sa tribu »
(...)
« S'il s'abaisse, je le vante. S'il se vante, je le vante davantage. » La correction des maximes (...) qui se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu dans Poésies II, ne sont pas de simples retournements ; elles opèrent de véritables détournements de sens, quelquefois à la faveur d'anodins changements de temps ou de ponctuation. Nous nous trouvons ici dans l'espace ténu de ce que marcel duchamp appellera « l'inframince ». La subversion provoquée n'est pas spectaculaire, car elle s'insinue par l'intermédiaire de légères inflexions lexicales ou linguistiques aux limites de la banalité. (...) Ces infimes variations instillées au sein des maximes de ses illustres prédécesseurs sont de véritables explosifs (...) » [qu'] accompagne une volonté de débarrasser la pratique de l'écriture de ses remugles psychologiques. « Si vous êtes malheureux, il ne faut pas le dire au lecteur. Gardez cela pour vous. (...) Les sentiments sont la forme de raisonnement la plus incomplète qui se puisse imaginer. « La poésie personnelle a fait son temps de jongleries relatives et de contorsions contingentes. Reprenons le fil indestructible de la poésie impersonnelle... » (...)
La « poésie impersonnelle » que ducasse appelle désormais de ses voeux est celle-là même qui est à l'oeuvre dans Poésies II. Les ingrédients en sont : une écriture débarrassée des métaphores, des sentiments et de sa soumission au modèle romanesque ; une suite discontinue de maximes « corrigées » et « développées » ; le « plagiat » considéré comme l'un des beaux-arts ; l'entreprise d'une « science distincte de la poésie » ; le tout prenant finalement la forme d'une « publication permanente [qui] n'a pas de prix ». Chacun de ces composants va devenir, au siècle suivant, l'objet des débats les plus passionnés et les plus contradictoires. En effet si cette oeuvre passe quasiment inaperçue de son vivant, elle est au coeur des enjeux éthiques et esthétiques de l'art du XXe siècle. « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique » ; « le plagiat est nécessaire » ; « la poésie doit être faite par tous ». Ces maximes ciselées et étincelantes ont été littéralement privatisées par les surréalistes ou transformées en mots d'ordre par les lettristes et les situationnistes.
(...)
Collage, ready-made, cut-up, appropriation, détournement, mixage, sampling : de nombreuses procédures textuelles, visuelles et même sonores du XXe siècle trouvent leur légitimité dans l'oeuvre d'isidore ducasse. La contribution de ce dernier à la pensée contemporaine ne saurait cependant se réduire à ces trouvailles formelles. (...) Si depuis plus de cent ans cette oeuvre contradictoire ne cesse de hanter l'imaginaire occidental, c'est qu'elle est porteuse d'une énergie (d'un vouloir-vivre) qui dépasse le simple champ du style ou de la manière. (...)

Ducasse est dans l'urgence d'en finir une fois pour toute avec les « gémissements poétiques de ce siècle », de rompre définitivement avec la « convention peu tacite entre l'auteur et le lecteur, par laquelle le premier s'intitule malade, et accepte le second comme garde-malade ». Les poésies I attaqueront de front « le doute de ce siècle (mélancolies, douleurs, désespoirs, hennissements lugubres, méchancetés artificielles, orgueils puérils, malédictions cocasses etc., etc.) » tout en « corrigeant dans le sens de l'espoir » les « plus belles poésies de lamartine, de victor hugo, d'alfred de musset, de byron et de baudelaire ». Cette petite brochure (...) constitue à la fois un pamphlet contre l'idéologie romantique et un manifeste pour une pensée esthétique et morale à venir.
Les Chants l'avaient déjà pressenti : les affaires morales sont aussi de simples affaires de mots.
(...)
Affirmer qu'« une vérité banale renferme plus de génie que les ouvrages de dickens, de gustave aymard, de victor hugo, de landrelle », (...) c'est ouvrir le territoire de la sensibilité aux réalités les plus prosaïques, c'est rendre possible le fait qu'une pissotière, une roue de bicyclette ou un porte bouteilles puissent désormais accéder au statut d'oeuvres d'art.
La pratique du plagiat de ducasse est la porte grande ouverte à l'usage du ready-made (...) La contribution de duchamp à l'art est de nous avoir montré, à rebours de toute approche artisanale et romantique, la charge poétique (...), du déjà-là du monde.
(B.M.)

cf. au fond, duchamp, c'est moi
cf. le horschamp duchamp
cf. citétranse
cf. b.a. banalités 
cf. lettres mortes
cf. apprendre à nager

2009-03-10

la page aux romantiques

Toi, lucide ? Non : romantique, donc plutôt le contraire.
Passer d'un excès à l'autre, du tout blanc (aveuglement) au tout noir (aveuglement) ; en l'occurrence, de la passion (douloureuse) à l'oubli forc(en)é (douloureux), de l'auto-illusion à l'auto-torture : d'une mystification l'autre : on ne s'en sort pas ! Un peu plus de mesure, non ? C'est le Plein (absolu), ou le Vide (absolu), c'est ça ? Le contraire de la mesure, de la raison, du flair et de la nuance. J'insiste sur cet ensemble de notions, à défaut de le développer ici. Ils sont parmi les composants de l'antidote au romantisme.
Car romantique tu l'es « terriblement », et donc candidat(e) à la souffrance. Qu'on peut éviter !
Mais non, toi, tu sembles re-signer pour un tour ! Et jusqu'où comme ça ?

Moi, n'étant pas romantique, c'est-à-dire à peu près guéri, ce n'est pas Tout ou Rien, mais plutôt la vérité de la vie, autant que possible, donc la complexité, le devenir (et non la fixation), l'existence (et non l'essence), la variété, la nuance... bref l'authentique, l'âpre et difficile richesse ; et non la vérité de notre esprit ! divaguant, aliéné par notre culture idéaliste, dont le romantisme est un des sommets (et qui dit sommet dit impasse, et pas n'importe où : au-dessus du gouffre), sa cristallisation la plus séduisante peut-être, hélas : son meilleur fleuron. D'où son succès, pour notre malheur plus grand — plus abouti.

Et ce congé soudain, en prétendant avoir agrandi ? Je pense, permets-moi de penser que tu te trompes. Et violemment. « Terriblement ». C'est précisément là, maintenant, que tu fais erreur — et non pas dans la rencontre elle-même. Je crois justement que c'est en réagissant comme tu le fais (par réflexe romantique, comme n'importe quel(le) adolescent(e), en quelque sorte) que tu ne grandis pas.
Je pense que c'est un cercle dans ta vie ; dans lequel tu t'enfermes, et ce serait le moment, l'occasion d'en sortir, justement.
Les meilleurs moyen et façon de grandir, d'apprendre, et une des plus grandes satisfactions qui soient, c'est peut-être bien d'arriver à infléchir non pas sa pensée, abstraite, mais son comportement, concret, habituel, réflexe, ses réflexes de comportement, qui nous enferment dans un schéma — existentiel, même. C'est là! qu'on a vraiment le sentiment de grandir, de s'affiner, de s'affirmer... autant dire de monter en puissance !
Et la définition du bonheur, pour nietzsche : le sentiment que ma puissance augmente.

Pour sortir de ce binarisme sentimental (propre à notre culture occidentale idéaliste romantique délétère morbide étriquée), et pressentir ce que je pourrais t'expliquer en 10 minutes, oralement, je te recommande à ce manifeste (intitulé contre l'amour). Au moins les deux trois premiers articles.
Et il y aurait plein d'autres choses (notamment le blog nordexpress) si tu cherches vraiment à grandir pour de bon, selon moi, à sortir de ce cercle que je te suppose, à « changer, ne plus [te] voir venir ». Et à ne pas te « méfier », comme tu dis, [de ce genre de rencontre], au contraire ! C'est le chemin contraire, qu'il faut prendre! tu penses bien. Naturellement. Mais pour ça il faut être équipé, au point. Certes.

Mes derniers mots, si tu veux, tu les trouveras sur ce blog d'otto (nord-express), à cette page. Tout ce que je voudrais te suggérer pour que tu sortes de ce qui te fait souffrir et te fera souffrir encore encore, sans doute. Sauf si :
http://nordexpress.blogspot.com/search?q=I.D.

En espérant que tu reviennes sur tes réflexes, et qu'ainsi tu enrichisses ta vie, comme la mienne — parce qu'on est là pour ça !
(O.k.)

cf. extension du domaine de l'amour

2009-03-08

l'amatueur, ou l'artiste contre-bourgeois

. Ce qui sauve du risque de récupération (...) c’est justement d’accentuer le plaisir de la production, c’est de se faire soi-même un producteur, c’est-à-dire un amateur. La grande figure d’une civilisation qui se libérerait serait celle de l’amateur. L’amateur actuellement n’a pas de statut, il n’est pas viable ; mais on peut imaginer une société où les sujets qui en auraient envie pourraient produire. Ce serait beau.

. (...) je peux imaginer une société à venir, totalement désaliénée, qui, sur le plan de l’écriture, ne connaîtrait plus que des activités d’amateur. (...) Les gens écriraient (...) pour le plaisir, profiteraient de la jouissance de l’écriture...

. Le profit énorme de la situation d’amateur, c’est qu’elle ne comporte pas d’imaginaire, de narcissisme. Quand on a fait un dessin ou un coloriage en tant qu’amateur, on ne se préoccupe pas de l’imago, de l’image qu’on va donner de soi en faisant ce dessin ou cette peinture. C’est donc une libération, je dirai presque une libération de civilisation. À inclure dans une utopie à la Fourier. Une civilisation où les êtres agiraient sans préoccupation de l’image qu’ils vont déclencher chez les autres.

. [L'amateur] est — il sera peut-être — l’artiste contre-bourgeois.
(R.B.)

cf. chant libre
cf. pour une révolution amateuriste
cf. l'éthique hacker
cf. maudit ? mais pas trop.

let's trip


:: 2'42''::

2009-03-04

ce film total vécu


(J.L.-G.)(O.K.) :: 0'41''::

On allait souvent au cinéma. L'écran s'éclairait et on frémissait.
Mais encore plus souvent aussi Madeleine et moi on était déçus. (...)
Ce n'était pas le film dont nous avions rêvé.
Ce n'était pas ce film total que chacun parmi nous portait en soi.
Ce film qu'on aurait voulu faire.
Ou, plus secrètement sans doute, que nous aurions voulu vivre.
(J.-L.G.)

cf. que dédale

quel temps perdu

Notre plus grande liberté ? "Choisir" ce à quoi nous voulons perdre [notre] sacré temps.
(K.T.)

2009-03-02

notre divine comédie

Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un poème. La poésie c'est une prise en considération du langage dans son essence-même. Donc...

(P.S.)