N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2010-11-01

re-tenue

Question
Pourquoi ne donnez-vous plus rien au public ?

Réponses

C’est que le public me paraît avoir le comble du mauvais goût et la rage du dénigrement.
(...) une disgrâce me ferait peut-être beaucoup de peine.
C’est que je ne dois pas troubler mon repos, parce que la compagnie prétend qu’il faut divertir la compagnie.
C’est que je travaille pour les Variétés Amusantes, (...) et que je
mène de front, avec cela, un ouvrage philosophique, qui doit être imprimé à l’Imprimerie Royale.
C’est que le public en use avec les Gens de Lettres comme les racoleurs du Pont Saint-Michel avec ceux qu’ils enrôlent : enivrés le premier jour, dix écus, et des coups de bâton le reste de leur vie. (...)
Exemple de M. Thomas, insulté pendant toute sa vie et loué après sa mort. (...)
C’est que j’ai peur de mourir sans avoir vécu. (...)
C’est que j’ai à travailler et que les succès perdent du temps. (...)
C’est que si j’avais donné à mesure, les bagatelles dont je pouvais disposer, il n’y aurait plus pour moi de repos sur la terre.
C’est que j’aime mieux l’estime des honnêtes gens, et mon bonheur particulier que quelques éloges, quelques écus, avec beaucoup d’injures et de calomnies. (...)
C’est que jamais, comme dit Bacon, on n’a vu marcher ensemble la gloire et le repos.
Parce que le public ne s’intéresse qu’aux succès qu’il n’estime pas.
Parce que je resterais à moitié chemin de la gloire de Jeannot.
Parce que j’en suis à ne plus vouloir plaire qu’à qui me ressemble. (...)
C’est que j’ai connu presque tous les hommes célèbres de notre temps, et que je les ai vus malheureux par cette belle passion de célébrité, et mourir, après avoir dégradé par elle leur caractère moral.
(C.)

cf. quelques trompettes sur la renommée