N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2011-12-25

au fond, le Christ, c'est moi

A.R.-G. — On retrouve cette névrose chez Kierkegaard, dans son opposition entre reprise et répétition que j'utilise dans mon prochain roman : la seconde est un mouvement tournée vers l'arrière, tandis que la première est résolument dirigée vers l'avant. « Mais, précise le philosophe, il n'y a de véritable reprise que si je deviens le Christ. » C'est surprenant !
              — Vous avez si peu parlé du Christ…

A.R.-G. — Mais parce que le Christ, c'est moi !
              — Pourtant le Christ n'est pas le Créateur. Il ne crée rien, Jésus. C'est mieux d'être Dieu, non ?

A.R.-G. — Sauf que [le] Dieu [que vous concevez] n'existe pas. Le Christ, si. Et il s'est fondé comme le Dieu vivant.

2011-12-22

créateur, de conscience

Il y a des artistes inconscients et d´autres parfaitement conscients.
Les premiers ne sont ni inférieurs ni supérieurs aux seconds. Mais les seconds sont indispensables aux périodes de transition.
(J.R.)

Cependant, il est une chose entre toutes que les critiques supportent mal, c'est que les artistes s'expliquent. (…)
    Ici encore, on constate que les mythes du XIXe siècle conservent toute leur puissance : (...) le « génie » est une sorte de monstre inconscient, irresponsable et fatal, voire légèrement imbécile, de qui partent des « messages » que seul le lecteur doit déchiffrer. Tout ce qui risque d'obscurcir le jugement de l'écrivain est plus ou moins admis comme favorisant l'éclosion de son oeuvre. L'alcoolisme, le malheur, la drogue, la passion mystique, la folie, ont tellement encombré les biographies plus ou moins romancées des artistes qu'il semble désormais tout naturel de voir là des nécessités essentielles de leur triste condition, de voir en tout cas une antinomie entre création et conscience.
    Loin d'être le résultat d'une étude honnête, cette attitude trahit une métaphysique. Ces pages auxquelles l'écrivain a donné le jour comme à son insu, ces merveilles non concertées, ces mots perdus, révèlent l'existence de quelque force supérieure qui les a dictés. [Celui-ci], plus qu'un créateur au sens propre, ne serait alors qu'un simple médiateur entre le commun des mortels et une puissance obscure (…) …
    Il suffit en réalité de lire le journal de Kafka , par exemple, ou la correspondance de Flaubert, pour se rendre compte aussitôt de la part primordiale prise, déjà dans les grandes oeuvres du passé, par la conscience créatrice, par la volonté, par la rigueur. Le travail patient, la construction méthodique, l'architecture longuement méditée de chaque phrase comme de l'ensemble du livre, cela a de tout temps joué son rôle.
(A.R-.G.)

cf. artiste conscient
cf. au fond, proust, c'est moi
cf. chapitre : autorevendication

2011-12-21

… entre autres le Projet.

… entre autres le Projet. Si vous voulez, pour reprendre la célèbre opposition de Saussure, je ne travaille pas sur la langue (ce français du XXe siècle que j'utilise tel que je l'ai reçu) mais sur la parole d'une société (ce discours que me tient le monde où je vis). Seulement, la parole en question, je me refuse à la parler à mon tour, je m'en sers comme d'un matériau, ce qui revient à la faire rétrograder en position de langue, afin de développer à partir d'elle mon propre discours.
(…) un travail de déconstruction sur des éléments découpés dans le code, désignés comme mythologiques, datés, situés, non-naturels, tirés au grand jour au lieu de baigner obscurément dans le plasma d'origine : l'ordre établi, qui a justement pour fonction de les faire passer inaperçus, comme allant de soi, vivant depuis toujours et à jamais, ce qui définit précisément une Nature.
        En outre, je ne suis pas de ceux qui croient que la sécrétion du mythe par les sociétés vient uniquement de l'aliénation de l'homme… (…) « Tant qu'il y aura de la mort, il y aura du mythe. » Aussi ne s'agit-il pas pour moi d'essayer de me débarrasser une fois pour toutes des éléments mythologiques qui m'entourent, mais au contraire de les parler, c'est-à-dire d'exercer sur eux le pouvoir de ma liberté au lieu de les subir comme des pièges, au fonctionnement fixé à l'avance et fatal.
(A.R-.G.)

cf. pour le détournement
cf. relevons
cf. chapitre : ottopostmoderne

au fond, otto, c'est moi (ottodémonstration)

2011-12-20

ottodéfense

— Constance —
otto karl, votre philosophie, plutôt n’est-ce pas celle de P.B-C.R-I.C-G.B-A.S-L.F-M.T-S-I.D-P.M-A.B-W.G-M.P-F.N-P.N-M.D-C.T-C.P.E entre autres, sans oublier naturellement P.S ?
(...)
    Si je le peux, j’énonce le fait qu’une femme continue a être une palette multicouleurs même si elle est devenue mère. Et je ne vous permets pas de me dire si je suis ou non une salope (ni où je dois le dire), vous ne me connaissez pas.

— O. KArl —
Mais moi je me permets. Qu’y puis-je si aujourd’hui encore vous prenez ce mot pour une offense ? Onfrayienne ? « Encore un effort… ». En attendant, car tout espoir est permis, laissez peut-être P.B-C.R-I.C-G.B-A.S-L.F-M.T-S-I.D-P.M-A.B-W.G-M.P-F.N-P.N-M.D-C.T-C.P.E et P.S de côté. Sous votre plume, donc votre pensée, ça ne donne rien qui vaille, qu’une suite de lettres. Même pas une phrase, voyez ? Même pas un mot. Du balbutiement, du bredouillement, de la récitation. Je ne vous connais pas, certes, mais je vous reconnais bien là, il n’empêche. (C.Q.F.D.)

— J —
    Constance, (...)
    Concernant l’obscure série d’initiales qui tombe des étoiles, je me pose des questions.
    Des articles de monsieur O. sont certes constitués de phrases qui proviennent d’ailleurs, mais… vos (nos) messages sont constitués de mots qui proviennent du dictionnaire et je n’ai pas l’impression que les idées que vous exprimez (nous exprimons) soient celles du dictionnaire pour autant, si ?
    Les livres de monsieur Onfray sont, eux aussi, constitués de mots, de phrases, d’idées, qui proviennent d’ailleurs que de lui-même, peut-être de façon moins flagrante, peut-être aussi de façon plus importante ; lui en avez-vous fait la critique de la même façon ?

    Si nous pouvons exprimer une pensée propre à l’aide de mots que nous n’avons pas créés, nous pouvons également exprimer une pensée propre à l’aide de phrases que nous n’avons pas construites mais que nous assemblons dans une syntagmatique qui nous est propre.

— Edgar —
   Oui, je voulais y revenir aussi, à ça. (...) À l’attaque des initiales. Mais J. l’a fait pour moi, et avec brio. Ouf. Ça fait ça de moins à faire. Et ça fait plaisir de le lire. J’ajouterai, Constance, que vous n’êtes pas sans suivre les séminaires de michel onfray à l’université populaire de caen, et vous ne trouvez pas que la pensée de tous ces auteurs relus et reliés, cités et présentés par onfray n’est pas sans parenté sinon ressemblance confondante avec la pensée dite onfrayienne ? Bref, j’en aurais à dire, là-dessus. Mais otto karl s’en explique lui-même en partie, sur son blog. Donc pourquoi insister ? En tout cas, je vous laisse peut-être réfléchir encore un coup, après coup, sur la transparence, la gratitude, la modestie et somme toute la fraîcheur de la démarche ottokarlienne. Démarche écologique, en plus. Et littéralement (on ne peut plus) subversive. Mais ça, ce serait trop long d’expliquer tout ça… à ceux n’en sont pas là.


— Constance —
     La bataille d’ego qui fait rage ici n’a rien avoir avec la philo-sophie.
    « Remarquez votre attachement à vos points de vue, à vos opinions. Percevez-bien l’énergie mentale et émotionnelle derrière votre besoin d’avoir raison et de donner tort à l’autre. C’est l’énergie de l’ego » E. Tollé
    Tous les auteurs se trouvant sur votre blog, otto karl, vous permettent de mettre en lumière votre philosophie, qui puis-je si vous prenez cela pour une offense ?
    On ne convainc pas en disant simplement à l’autre qu’il a tort (argument de la mauvaise foi qui ferme inévitablement tout débat) et qu’il y aurait manque (d’intelligence) à ne pas voir la vérité (la vôtre) comme une évidence.


— O. KArl —
    Tout en vous demandant (de vous demander) ce qu’on ferait sans ego, dans la vie, je me demande d’où vous viennent toutes ces valeurs morales réflexes, sans me le demander vraiment. Militante du dépassement de « l’ancien corps », vous ? « Encore un effort… »
    Votre leçon très entendue sur l’art de convaincre me convaincrait peut-être elle-même si, comme vous, manifestement, j’en étais encore tout à fait là. Or…
    http://nordexpress.blogspot.com/2011/03/ts.html
    Chapitre :
    http://nordexpress.blogspot.com/search/label/injustifier

    Et pourtant, je vais faire un pas.
    Mais d’abord, une chose – sur la mauvaise foi : vous voudriez faire gober cette opération à qui ?
    « Tous les auteurs se trouvant sur votre blog, otto karl, vous permettent de mettre en lumière votre philosophie… »  =  « otto karl, votre philosophie, plutôt n’est-ce pas celle de P.B-C.R-I.C-G.B-A.S-L.F-M.T-S-I.D-P.M-A.B-W.G-M.P-F.N-P.N-M.D-C.T-C.P.E entre autres, sans oublier naturellement P.S ? »
    Ensuite, pour être gentil avec vous, et avec moi – qui m’en resservirai peut-être par ailleurs –, je vous concéderai cette fois cette réponse : oui, ma philosophie c’est ça : P.B-C.R-I.C-G.B-A.S-L.F-M.T-S-I.D-P.M-A.B-W.G-M.P-F.N-P.N-M.D-C.T-C.P.E, etc-etc. Autrement dit, sans même évoquer pour preuve la vie que je mène, une pensée capable d’opérer une synthèse singulière inédite, par la voie éco-logique du recyclage, subversive du détournement flagrant (délit) ou inframince, etc., en un mot, par une voie postmoderne… à venir. Ou plus simplement, et pour faire suite aux vaillantes interventions de J. et d’Edgar que je salue :
    http://nordexpress.blogspot.com/2011/09/centons.html
    Alors, une lumière ? Voire convaincue ?
    Chapitre :
    http://nordexpress.blogspot.com/search/label/ottopostmoderne


— Constance —
     C’est cela que j’aime le moins (à voir, le plus ?) chez vous : vous semblez inaccessible.

    Quelle défense mise en place par J et edgar, pour une petite chose insignifiante, moi, qui ne sais même pas faire une phrase !

    Evidemment, votre philosophie est une synthèse. Comme celle de Michel Onfray. Mais je n’en suis qu’à novembre 2009, vous verrez, je rajouterai peut-être encore quelques initiales :) . Vous dites être en quête de reconnaissance, il faudra pour cela coucher sur papier vos idées, permettre à vos lecteurs d’avoir un support, lire, prêter, emporter, y revenir, crayonner. Je ferai quelque chose pour vous dans mon banquet.

    Oui, soyez gentil avec moi. Je suis irraisonnée, jeune et irraisonnée.


— Constance —
[C’est cela que j’aime le moins (à voir, le plus ?) chez vous : vous semblez inaccessible. ]

— O. KArl —
Inaccessible ? Ou à moitié. C’est fait pour. Optimiser les chances d’échapper aux emprises extérieures. De toute sorte. Alors philosophe presque fantôme, certes, mais pour philosophie bien réelle, et d’autant plus réelle que philosophe presque fantôme. Pour vivre heureux, vivons caché. (Au-) tant qu’on peut. Alors on essaie, à moitié. Jusqu’à nouvel ordre.
http://nordexpress.blogspot.com/2009/04/quest-ce-quun-philosophe.html
http://nordexpress.blogspot.com/2011/02/quelques-trompettes-sur-la-renommee.html
http://nordexpress.blogspot.com/2010/02/ecran-total.html

D’autant plus réelle, cette philosophie, je disais, que plurielle, qui l’inscrit dans le devenir, notamment, et me protégeant de cette emprise, « intérieure » cette fois, de la tentation de système, unitaire, identitaire… En tout cas, jusqu’à nouvel ordre.
http://nordexpress.blogspot.com/2010/11/fragmentisme.html

Et puis, « la poésie personnelle a fait son temps », la philosophie aussi, ou devrait.
http://nordexpress.blogspot.com/2009/03/au-fond-isidore-ducasse-cest-moi.html

Après tout, la vie elle-même « n’est pas quelque chose de personnel ».
http://nordexpress.blogspot.com/2010/05/redevenir-evenement.html
Mais au lieu d’un tel radicalisme, je fais le mix des deux (otto / karl), et d’ailleurs de tout ; contradictions y compris – là où il y a contradictions il y a de la vie, même sans espoir. C’est la voie (ottodite) postmoderne. Comment s’en sortir sans sortir ? S’en sortir postmoderne. (Point d’interrogation ?)
http://nordexpress.blogspot.com/2009/10/sen-sortir-postmoderne.html
http://nordexpress.blogspot.com/2009/04/postmoderne.html


— Constance —
[Evidemment, votre philosophie est une synthèse. Comme celle de Michel Onfray.]

— O. KArl —
Je n’ai jamais dit ça, ni de moi ni (edgar) de michel onfray. Veuillez noter la nuance : « Une pensée capable d’opérer une synthèse singulière inédite ». Sous-entendu : la pensée est avant tout intuitive. Le reste n’est que littérature.
http://nordexpress.blogspot.com/2010/11/les-moyens-de-ses-intuitions.html


— Constance —
[Mais je n’en suis qu’à novembre 2009, vous verrez, je rajouterai peut-être encore quelques initiales :) . ]


— O. KArl —
Ou finirez-vous peut-être par reconnaître à quel point ces « initiales » – pour continuer de filer notre métonymie – sont accessoires.
http://nordexpress.blogspot.com/2011/09/centons.html
http://nordexpress.blogspot.com/2011/03/signe-otto.html 
http://nordexpress.blogspot.com/2009/11/mes-postrealisations.html


— Constance —
[Constance — Vous dites être en quête de reconnaissance, il faudra pour cela coucher sur papier vos idées, permettre à vos lecteurs d’avoir un support, lire, prêter, emporter, y revenir, crayonner.]

— O. KArl —
(Le lien qui précède vous répondra déjà un peu sur ce point.) Il y faudrait plutôt la reconnaissance du support, du médium qui est le mien. Et le nôtre, de plus en plus. Vous entretenez vous-même un blog avec sérieux, constance, et à la fois pourtant cette idée ? Ne vous manquerait-il un peu d’ego, pour le coup ? Cette idée courante, rampante et jusque dans l’air, bref une idée-baygon, me ferait dire le marketing, selon laquelle un livre – lui-même objet commercial, je le rappelle – est un support plus noble et respectable, seul à même d’entériner un auteur en tant que tel. Ce n’est pas ce que vous avez dit, mais vous conviendrez peut-être de ce que ça implique, implicite et entretient… dans l’air… Au lieu de faire l’effort de mieux (encourager à) adopter ces nouveaux supports, qui permettent et inspirent déjà de nouvelles formes d’écriture, bien fraîches, autant dire aussi de vie…
http://nordexpress.blogspot.com/2010/02/ottopresentation.html

À l’heure, à l’ère où le livre se fait numérique, vous n’anticipez pas qu’il devienne très bientôt audiovidéo ? Et l’écriture avec, non ? Directement hypertextuelle, non seulement, mais je dis bien : audiovidéo. Seulement, malheur à moi qui suis en avance sur le support, en effet – et les mentalités qui suivront le pas, après l’avoir tant marqué. En attendant, votre bienveillant conseil voudrait que je me convertisse à l’ancienneté, ancien support et même ancien art, convenu, convenable et notable, celui de la formulation par alignement de mots noirs qui seraient « les miens » ? Alors question : vous conseilleriez à un breakdancer, par exemple, de se mettre à la danse classique pour espérer intégrer l’Opéra de Paris c’est-à-dire le monde ? Et continuer là, encore, de danser classique ? Drôle de figure imposée, n’est-ce pas ? Amusons-nous encore. Vous demanderiez à un cinéaste à histoires de raconter ses histoires dans un bouquin, pour espérer être enfin reconnu comme cinéaste ?… Et j’en passe. Le rap a mis de longues années pour sortir de l’underground. Aurait-il fallu que les protorappeurs se mettent à la chansonnette, en attendant ? pour se faire connaître ?
http://nordexpress.blogspot.com/2007/09/bizot-de-sous-la-terre.html

Est-ce à dire, donc, que de ma « pensée » vous sauriez à ce point dissocier le fond de la forme, vous ? Faire ainsi (si) peu de cas de sa dimension artistique… Eh oui, car j’ai modeste revendication d’une philosophie artiste, tout de même, que voulez-vous – d’autre ?
http://nordexpress.blogspot.com/2011/12/ca-dit-tout.html
http://nordexpress.blogspot.com/2011/03/livre-vous.html

Tout ça une fois dit, figurez-vous que j’y songe, en effet. Au livre à faire. Le monde est si mal fait, par des mentalités si lentes, que je suis forcé, acculé d’y songer, oui.
http://nordexpress.blogspot.com/2007/06/sur-le-champ.html

Mais alors un livre d’entretiens avec vous ? Comme vous avez le chic… Ou, pour commencer – ou pour finir, ou continuer –, rassembler notre discussion-hypertextuelle-ci en vue d’une autopublication hypertextuelle (donc audiovidéo par le fait) ? Allez, ce sera fait au moins sur Nordexpress, si vous le permettez. Et sur votre Banquet, un jour, qui sait, quand vous y serez, je pourrais peut-être m’amuser à évoquer, en bonus d’appoint, d’à-propos, mon rapport à michel onfray, tenez ! Depuis mille-neuf-cent-quatre-vingt-seize ou dix-sept. « Hommage (critique) d’un philosophe nouvelle génération/formule » ? (Smiley)
Bonne continuation de découverte (de mon blog), en tous les cas – où vous vous en sentiriez la constance. Enfin, sachez que vraisemblablement d’ici fin janvier, sans parler d’ensuite, j’y aurai, à cette discussion genre autoplaidoyer, donner bonne suite – à ma manière, mon ôttre manière… « Inaccessible » ?

cf. créateur, de conscience

2011-12-17

moi, même, sûr, de mon oeuvre

Mais vous avez dit intellectuel heureux. C'est vrai qu'une des choses qui me sont reprochées, c'est mon optimisme. D'une part je crois à ma propre oeuvre d'une façon tout à fait démesurée. C'est le cas de quantité de créateurs ; simplement, comme j'ai un peu plus d'humour, je le dis, et je le dis en riant, ce qui choque deux fois. C'est comme si je donnais l'impression aux gens de me croire infiniment plus malin qu'eux. Ce qui est, d'ailleurs, souvent vrai, en un sens. Heureux. Façon de parler. Je suis un optimiste inquiet, à chaque instant plein de souci pour des tas de choses, grandes et petites. Mais je garde un optimisme fondamental, un optimisme de résistance.
(...)
Je ne me déteste pas, et je suis tout à fait étonné quand je vois à quel point des gens que j'ai un peu connus, comme Sartre, ou beaucoup connus, comme Barthes, se détestaient profondément, et en chaque occasion. C'est très répandu, et très bien porté chez les intellectuels de se détester. Tant pis pour moi.
(A.R-.G.)


cf. chapitre : autorevendication

2011-12-16

le K., d'un enfant surdoué mésestimé


 
Vous m’engueulez, moi, le roi des génies temporels, et après cela, vous osez me demander à moi, [K.] le Grand, à l’aide d’une phrase simpliste comme : « Dis-nous bonsoir », de pardonner votre manque de respect incontrôlé envers ma précieuse personne, le Génie du siècle, l’étoile et l’exemple des décennies à venir.
Et moi, le surdoué, je devrais vous grâcier, ayant comme excuse de n’être pas maître de votre cerveau à 100% comme moi, le tout puissant après Dieu et Jésus.
Et bien laissez moi vous dire que moi, l’incomparable [K.], je suis d’une bonté égale à ma supériorité intellectuelle c’est à dire sans limite.
Et cette fois encore, moi, l’extraordinaire génie temporel, je vous grâcie vous, oui vous, misérables normaux.
Mais, attention, calmez vous, vous et votre joie, car je ne supporterai guère plus d’une dizaine de manques de respect envers moi comme celui-ci de votre part, dans ma trop courte vie d’une centaine d’années, ma vie à moi, l’éternel meilleur.
(K., 11 ans, discours aux parents)

cf. complexe intelligence type

2011-12-15

complexe intelligence type

En préambule à : surdoués adultes, com me, com(m)e to(o) me




(O.K.) (Merci à PhD.)

    Aux (...) esprits (...) que ce genre d’énonciations chiffrées continue de révolter au delà de la période officielle de l’adolescence, ai-je noté moi-même plus tôt qu’à mon tour, un conseil : relire cet article, autant de fois qu’il faudra pour si possible comprendre de quoi il en retourne véritablement, si ce n’est avant tout d’handicap, plus ou moins lourd… dans un monde massif d’abrutis moyens, voyant et créant ainsi de la compétition partout (...). Bref, c’est par ce genre de bien-pensance-réflexe de travers qu’on n’avance guère, et que certains crèvent… comme d’autres, par d’autres différences tout aussi incomprises.
(E.)

La moyenne statistique de l’intelligence mesurée par le quotient intellectuel (QI) est de 100. Un surdoué possède par définition un QI d’au moins 130. On estime que c’est le cas de 2,2 % de la population, mais les spécialistes préfèrent désormais parler d’un indice qui oriente le diagnostic. La détermination du QI est donc une étape incontournable mais insuffisante. Même si les échelles permettant de déterminer le QI des enfants évoluent régulièrement et explorent désormais différentes composantes de l’intelligence. Certains modèles détaillent jusqu’à sept types d’intelligence (langagière, logico-mathématique, spatiale, musicale, somato-kinesthésique, inter-individuelle, introspective) et chaque enfant présente à la fois des zones de compétence et des zones de fragilité. Impossible de réduire l’enfant à un chiffre. Même celui du QI.

... l’originalité de la pensée des enfants surdoués. « Ce sont des enfants dont l’intelligence n’est pas seulement différente en termes de QI, mais aussi en termes d’organisation et d’émotions », explique Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne et auteur de L’Enfant surdoué. L’aider à grandir, l’aider à réussir (...).

[Ils] sont comme dotés d’office d’un ordinateur de dernière génération et du haut débit, là où les autres disposent de connexions plus classiques et d’un matériel plus modeste. « Ils ont une architecture cérébrale différente, mais c’est surtout le fonctionnement qui est original, en raison de l’hyperconnectivité des réseaux neuronaux, ajoute la psychologue. La pensée est plus créatrice, plus complexe, plus intriquée avec l’affectif, mais elle est aussi plus difficile à organiser, à structurer » (J.S.-F).

Les parents ne s’en rendent pas toujours compte tout de suite et le diagnostic peut même tomber lorsqu’un enfant (surdoué méconnu) est en échec scolaire, ce qui arrive tout de même à un surdoué sur trois. « Le cliché auquel on se heurte le plus souvent, tant dans l’Éducation nationale que du côté des professionnels de santé, c’est de penser qu’un enfant à haut potentiel est forcément en réussite scolaire», insiste le Dr Sylvie Tordjman, pédopsychiatre (...). Oui, des enfants surdoués peuvent être en difficulté scolaire. Non, tous les enfants en difficulté ne sont pas des surdoués.

L’enjeu, pour mieux aider et guider les enfants dans leurs potentialités, est de comprendre leur façon particulière de fonctionner. «Par exemple, ces enfants comprennent vite et vont donc avoir rapidement un avis, une pertinence de raisonnement, un sens critique très développé… Mais cela peut gêner, voire agacer l’entourage », explique le Pr Laurence Vaivre-Douret, neuropsychologue clinicienne (...).

(...) « La singularité de leur fonctionnement intellectuel et cognitif permet de comprendre pourquoi ils peuvent rencontrer des difficultés, notamment à l’école ». (J.S.-F.)

Car, à côté de leurs aptitudes intellectuelles supérieures à la moyenne, il est une autre particularité de ces enfants souvent ignorée : leur hypersensibilité et leur réactivité émotionnelle. « Ceci était bien connu des spécialistes, mais c’est désormais validé par les neurosciences », s’enthousiasme Laurence Vaivre-Douret. « Ce sont des enfants chez qui une broutille peut déclencher un cataclysme émotionnel. Ils captent la moindre variation du monde qui les entoure et ont une empathie qui peut même être envahissante » (J.S.-F.). D’autant qu’ils sont aussi très sensibles à l’injustice, d’une curiosité insatiable, aiment faire plusieurs choses à la fois, ont une mémoire exceptionnelle, débordent d’énergie et, souvent, n’ont pas besoin de beaucoup de sommeil. De quoi agacer, en effet. « Ces enfants questionnent toutes les règles », remarque aussi le Dr Tordjman. Autant par soif de comprendre que pour le plaisir intellectuel de l’échange.
(...)
Mais le fait d’avoir des connexions plus rapides et plus diversifiées a aussi un revers : « Avoir un moteur de Ferrari et devoir rouler en ville à la vitesse des autres peut parfois être frustrant », conclut le Pr Vaivre-Douret.
(D.M.)(E.) (Merci à Edgar)

cf. tonus
cf. désertic
cf. chapitre : INTELLIGENCE

2011-12-14

despressions

Ton mal tu l'as pris en patience
Hélas à l'évidence
Rien jusque-là
Ne faisait tourner la roue

Tant bien que mal
T'as continué le combat
Le salaud n'allait pas
Mettre au garde-à-vous
Ta volonté d'aller de l'avant
De rebondir et d'en venir à bout.
(N.B.)

2011-12-13

des (gens) simples aux (gens) doubles

Les petites mains ça turbine / Pour construire les berlines / Que tu t'achètes en double.
(N.B.)

cf. à partir de là

2011-12-11

d'une génération frustrée



(trad. O.K.)

Je sens venir (...) l’âge proche d’une clandestinité moitié volontaire et moitié contrainte, qui sera le plus jeune désir, y compris politique.
(G.D.)

> génération solo forcé
> qu'il vient autre chose

2011-12-10

ça ? dit tout.

[Au coiffeur] — I love your hair ! What's going up there ? (J'adore votre coiffure ! Que signifie-t-elle ?)
[Le coiffeur]— Everything. (Tout.)
(S.C.)

Dans le grenier de Roche où Rimbaud écrivait (criait) Une saison en enfer, sa mère l'avait questionné sur la « signification » de ces « troublants poèmes » ; il lui répondit (...) : « J'ai voulu dire ce que ça dit, littéralement et dans tous les sens »…
(A.B.)

    En outre, il est évident que les idées restent brèves, par rapport aux oeuvres, et que rien ne peut remplacer celles-ci. (...) nous savons que c'est surtout au niveau de l'écriture que cette recherche s'opère, et que tout n'est pas clair à l'instant de la décision. (...)  « Expliquez-nous donc pourquoi vous avez écrit ce livre, ce qu'il signifie, ce que vous vouliez faire, dans quelle intention vous avez employé ce mot, construit cette phrase de telle manière ? »
    Devant de pareilles questions, on dirait que son « intelligence » ne lui est plus d'aucun secours. Ce qu'il a voulu faire, c'est seulement ce livre lui-même. (...)
    Toute la conscience critique du romancier ne peut lui être utile qu'au niveau des choix, non à celui de leur justification. Il sent la nécessité d'employer telle forme (...). Mais de cette nécessité il ne peut produire aucune preuve (sinon, parfois, après coup). Il supplie qu'on le croie, qu'on lui fasse confiance.
(A.R.-G.)

> mys-tère
> pour le sens de la forme
> comprendre un peu / beaucoup / passionnément, sans comprendre
> la langue-clé des détails

2011-12-09

tout dit, toudi...


J'ai tout dit / J'ai terminé ma phrase / J'ai tout dit / C'est gravé dans le marbre
Et si ma soeur / Tu veux que l'on se parle / Oh ma soeur Hildegarde / Je suis le bruit / Des oiseaux dans les arbres
J'ai tout dit / J'ai fui à la hussarde / J'ai tout dit / Et les rats m'ont suivie
Et si ma soeur / Tu as peur pour ma vie / Oh ma soeur Hildegarde / Je suis le bruit / De la pluie dans les arbres
J'ai tout dit / J'ai rompu le charme / J'ai... tout... dit... / Maintenant je vous regarde
Et si ma soeur / Tu veux sécher mes larmes / Oh ma soeur Hildegarde / Je suis le bruit
Du vent dans les arbres
Et si ma soeur / Tu donnes un jour ton coeur / Oh ma soeur prend garde / Ne dis pas tout /
Ou tu mourras d'ennui
(C.)

2011-12-08

objection ou votre honneur

C’est une douce violence, laissez-vous aller. Il ne s’agit pas de discuter. Comprenez la bêtise des objections.
(G.D.)

Chaque fois qu'on me fait une objection, j'ai envie de dire : « D'accord, d'accord, passons à autre chose. » (…) C'est pareil quand on me pose une question générale. Le but, ce n'est pas de répondre à des questions, c'est de sortir, d'en sortir.
(G.D.)