Savoir jusqu'où s'étend le caractère perspectiviste de l'existence ou même, si elle a en outre quelque autre caractère, si une existence sans interprétation, sans nul "sens" ne devient pas "non-sens", si d'autre part toute existence n'est pas essentiellement une existence interprétative — voilà comme d'habitude ce que ne saurait décider l'intellect ni par l'analyse la plus laborieuse ni par son propre examen le plus consciencieux : puisque lors de cette analyse l'intellect humain ne peut faire autrement que de se voir sous ses formes perspectivistes, et rien qu'en elles. Nous ne pouvons regarder au-delà de notre angle : c'est une curiosité désespérée que de vouloir savoir quels autres genres d'intellects et de perspectives pourraient exister encore (...). Mais je pense que nous sommes aujourd'hui éloignés tout au moins de cette ridicule immodestie de décréter à partir de notre angle que seules seraient valables les perspectives à partir de cet angle. (...) Une fois encore le grand frisson nous saisit : — mais qui donc aurait envie de diviniser, reprenant aussitôt cette ancienne habitude, ce monstre de monde inconnu ? (...) Hélas, il est tant de possibilités non divines d'interprétation inscrites dans cet inconnu, trop de diableries, de sottises, de folies d'interprétation, — notre propre nature humaine, trop humaine interprétation, que nous connaissons...
(F.N. — GS§374)
Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons.
(A.E.)
Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.
(K.M.)
Dans la vie, chacun ne saura jamais rien que ce que lui fera comprendre son unique existence singulière ; jamais rien que midi à sa porte.
De là, évidemment, aussi, tout (le) problème politique.
(o.K.)
Ce qu'il y a de terrible, c'est que tout le monde a ses [«] raisons [»].
(J.R.)
« Connais-toi toi-même ». Empruntée à l'inscription gravée au fronton du temple d'Apollon à Delphes, cette devise ne reflète pas la sagesse de Socrate dont la véritable maxime était en réalité « Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien ». Mais on peut douter qu’elle invite à s'observer, se connaître soi-même en tant que particulier ; il s'agit bien plutôt de s'observer en tant qu'homme, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions qui ne sont toujours qu’une illusion de données ; cette connaissance-conscience (...) est d’ailleurs la seule qui soit à notre portée. La science de l’Être (...) est en effet une chimère ; il reste à connaître ou observer l’homme, mais cette science de l’homme moral est d’une infinie complexité, sa recherche ne semble pas pouvoir prendre fin (...)
L’ignorance ou l'aveuglement de soi-même fait l’homme dépendant et esclave de ses opinions ou données. En revanche, la connaissance ou l'observation de notre nature, de ce que nous sommes, nous rend libres et capables de nous suffire à nous-mêmes. C’est là proprement que se constitue l’idée d’une science morale [une éthique] dont l'observation nous rend heureux. Mais cette science socratique soulève plusieurs difficultés relatives à la méthode.
(W.)
cf. les grandes raisons se rencontrent
cf. la liberté ta soeur
cf. that isn't the question
cf. pour faire simple
cf. gauchehcuag droitetiord = gauchetiord ?
cf. perspectivisme
cf. compris c'est compris
...
>> chapitre : INTELLIGENCE
(F.N. — GS§374)
Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons.
(A.E.)
Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.
(K.M.)
Dans la vie, chacun ne saura jamais rien que ce que lui fera comprendre son unique existence singulière ; jamais rien que midi à sa porte.
De là, évidemment, aussi, tout (le) problème politique.
(o.K.)
Ce qu'il y a de terrible, c'est que tout le monde a ses [«] raisons [»].
(J.R.)
« Connais-toi toi-même ». Empruntée à l'inscription gravée au fronton du temple d'Apollon à Delphes, cette devise ne reflète pas la sagesse de Socrate dont la véritable maxime était en réalité « Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien ». Mais on peut douter qu’elle invite à s'observer, se connaître soi-même en tant que particulier ; il s'agit bien plutôt de s'observer en tant qu'homme, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions qui ne sont toujours qu’une illusion de données ; cette connaissance-conscience (...) est d’ailleurs la seule qui soit à notre portée. La science de l’Être (...) est en effet une chimère ; il reste à connaître ou observer l’homme, mais cette science de l’homme moral est d’une infinie complexité, sa recherche ne semble pas pouvoir prendre fin (...)
L’ignorance ou l'aveuglement de soi-même fait l’homme dépendant et esclave de ses opinions ou données. En revanche, la connaissance ou l'observation de notre nature, de ce que nous sommes, nous rend libres et capables de nous suffire à nous-mêmes. C’est là proprement que se constitue l’idée d’une science morale [une éthique] dont l'observation nous rend heureux. Mais cette science socratique soulève plusieurs difficultés relatives à la méthode.
(W.)
cf. les grandes raisons se rencontrent
cf. la liberté ta soeur
cf. that isn't the question
cf. pour faire simple
cf. gauchehcuag droitetiord = gauchetiord ?
cf. perspectivisme
cf. compris c'est compris
...
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