N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-04-30

au fond, liszt, c'est moi


(P.A.)(O.K.)

ottocrédit

... il me semble indispensable de dire qui je suis. On aurait bien de quoi le savoir, car je ne suis pas de ceux qui « n'ont pas laissé de témoignage ». Mais la grandeur de ma tâche et la petitesse de mes contemporains ont créé une disproportion qui les a empêchés de m'entendre et même de m'entrevoir. Je vis du seul crédit que je m'accorde. Peut-être même mon existence est-elle un préjugé ?... Je n'ai qu'à parler au premier « lettré » venu qui passe par [là] pour me convaincre que je n'existe pas...
(F.N. — EH 0§1)

cf. possibilité d'une île
cf. maudit? mais pas trop

2009-04-29

l'angle d'oreille

Pour être bon philosophe, il faut être sec, clair, sans illusion.
(S.)
Rien ne me paraît pouvoir résister à cette inclination à tout noircir. Néanmoins, au pessimisme près, c'est le bon angle. Je veux dire que le pessimisme est ici de trop. Il faut se discipliner à penser le pire calmement, sans en tirer d'aigreur ni de théorie. (...) l'enchaînement des causes et des conséquences humaines n'est que la plate expression d'un désir de s'éterniser dans l'illusion. (...) L'idée du pire est un puissant stimulant pour ceux qui sont capables de la supporter.
(G.P.)
Il est inévitable, il est même juste, que nos plus hautes intuitions apparaissent comme des folies, sinon comme des crimes, lorsqu'elles parviennent indûment aux oreilles de ceux qui ne sont ni faits pour elles ni prédestinées à les entendre. (...) Ce qui est nourriture ou rafraîchissement pour [certains] devient presque un poison pour une humanité très différente...
(F.N. — PDBM§30)
Un thèse pourrait être vraie même si elle était nuisible et dangereuse au suprême degré ; il se pourrait même que l'existence est ainsi faite qu'on ne pût que périr de la connaître entièrement, si bien que la force d'un [«]esprit[»] se mesurerait à la dose de « vérité » qu'il serait capable de supporter, au degré où il lui serait nécessaire de la diluer, dissimuler, édulcorer, estomper et fausser.
(F.N. — PDBM§39)

cf. philosophie d'altitude
cf. l'idée philosophe par excellence

l'idée philosophe de clément rosset

philosophie d'altitude

Qui sait respirer l'air de mes écrits sait que c'est un air des hauteurs, un air mordant. Il faut être fait pour y vivre, sans quoi le péril est grand d'y prendre froid. La glace est proche, la solitude effrayante — mais comme les choses y baignent paisiblement dans la lumière! Comme on y respire librement! Combien de choses on y sent au-dessous de soi! — La philosophie, telle que je l'ai toujours comprise et vécue, consiste à vivre volontairement dans les glaces et sur les cimes, — à rechercher tout ce qui dans l'existence dépayse et fait question, tout ce qui, jusqu'alors, a été mis au ban par la morale. Je dois à la longue expérience acquise au cours d'une telle incursion dans les contrées interdites, d'avoir appris à envisager, tout autrement qu'on ne le souhaiterait sans doute, les raisons pour lesquelles on a jusqu'ici « moralisé » et « idéalisé » : l'histoire cachée des philosophes, la psychologie de leurs plus grands noms, m’est apparue sous son vrai jour. — Quelle dose de vérité un esprit sait-il supporter, sait-il risquer ? Voilà qui, de plus en plus, devint pour moi le vrai critère des valeurs. L'erreur (la croyance en l'idéal) n'est pas aveuglement, l'erreur est lâcheté... Chaque acquisition, chaque pas en avant dans la connaissance est la conséquence du courage, de la dureté envers soi, même de la probité envers soi... Je ne réfute pas un « idéal », mais je ne le touche qu'avec des pincettes... Nitimur in vetitum [nous luttons pour l'interdit] : c'est par ce signe qu'un jour ma philosophie vaincra, car jusqu'ici on n'a jamais, par principe, interdit que la vérité. —
(F.N. — EH0§3)

cf. l'angle d'oreille

philosophe=grimpeur

Rappel : ascèse (philosophique) : discipline de vie, ensemble d’exercices physiques et moraux pratiqués en vue d’un perfectionnement « spirituel », autrement dit : éthique.

(O.K.)(R.E.)(I.B.) :: 7'06''::

cf. l'éthique philosophique
cf. au fond, bruce lee, c'est moi
cf. l'espace du temps autour

2009-04-28

pas d'amitié qui tienne non plus

Non : rien ne dure fixement, même pas l'amitié. Et précisément, que rien ne dure fixement, c'est la vie même, par définition. Fixer les choses est anti-nature, ça va contre la vie, contre la santé. (Entre parenthèse : une cellule qui refuse de mourir, par exemple, s'appelle une cellule cancéreuse, et propage la maladie au reste du corps. Tout un symbole.) Mais, le malheur, c'est qu'en effet depuis toujours les hommes s'arrangent pour fuir cette réalité, par tous les moyens, toutes sortes d'expédients, d'échappatoires (illusions, religions... IDÉALISME en général — qui consiste à se mentir sur la réalité, à donner plus de voix à l'idée qu'on se fait des choses qu'à la réalité même, le réel, les lois du réel, c'est-à-dire, en ce qui nous concerne : les lois de la vie : dures, certes, à peu près insupportables même — à peu près —, mais qui n'en sont pas moins les nôtres, jusqu'à nouvel ordre ! — un nouvel ordre qui pointe son nez, d'ailleurs : par la technique.)
Enfin, pour moi, il y a pas vraiment d'amitié qui tienne, comme dit jules renard : « il n'y a pas d'ami, il n'y a que des moments d'amitié », qui vont, qui viennent, donc, qui passent... comme nous...
(O.K.)

tout à l'éscargaux

La nature nous écrase un jour par la même intention (de nuire) qu'on écrase en aveugle un escargot en marchant dans l'herbe, une nuit.
(O.K.)

cf. huître et demi

... szt


(P.A.)(O.K.)

2009-04-27

le méconnu du nord-express

L’imitation virgilienne obéit toujours à une intention précise et poursuit un projet qu’il appartient au lecteur de découvrir à travers l’écart, parfois minime, qui la sépare de son modèle, Homère ou l’un des nombreux autres écrivains (...) auxquels Virgile se mesure tout en leur rendant hommage.
(W.)
La correction des maximes (...) qui se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu dans Poésies II [d'isidore ducasse], ne sont pas de simples retournements ; elles opèrent de véritables détournements de sens, quelquefois à la faveur d'anodins changements de temps ou de ponctuation. Nous nous trouvons ici dans l'espace ténu de ce que marcel duchamp appellera « l'inframince ». La subversion provoquée n'est pas spectaculaire, car elle s'insinue par l'intermédiaire de légères inflexions lexicales ou linguistiques aux limites de la banalité. (...) Ces infimes variations instillées au sein des maximes de ses illustres prédécesseurs sont de véritables [détonations]...
(B.M.)
cf. cf. au fond, virgile, c'est moi
cf. au fond, isidore ducasse, c'est moi

au fond, virgile, c'est moi

Offrir (...) une épopée (...) capable de rivaliser en prestige avec l'Iliade et l’Odyssée, tel est le premier défi que Virgile avait à relever en entreprenant l’Enéide au cours des 11 dernières années de sa vie. (...) Virgile ne cache d’ailleurs nullement son ambition. Au niveau architectural le plus visible (...)
Mais l’émulation avec Homère se manifeste surtout par le nombre considérable des imitations textuelles, dont les critiques s’employèrent très tôt à dresser la liste, cela quelquefois dans une intention maligne, et pour accuser Virgile de plagiat. (...) [Or], loin qu’elle soit servile ou arbitraire, l’imitation virgilienne obéit toujours à une intention précise et poursuit un projet qu’il appartient au lecteur de découvrir à travers l’écart, parfois minime, qui la sépare de son modèle, Homère ou l’un des nombreux autres écrivains, tant grecs que latins, auxquels Virgile se mesure tout en leur rendant hommage. Ce jeu intertextuel presque illimité n’est pas la moindre source de la fascination qu’exerça toujours l’Enéide sur les lettrés.

Le second défi consistait à filtrer l’actualité (...) à travers le prisme de la légende.
(W.)

On faisait ce reproche (...) dans l'antiquité à Virgile, de couper dans la littérature alexandrine tous les passages qui le passionnaient, et ensuite de les coller de façon... faisant un peu sauter l'attention, et créant en effet une difficulté à faire se suivre les phrases qu'on lisait. Cette difficulté c'est une sorte de blanc (...), c'est une coupure (...) où le chiffre permet un peu comme dans les textes sacrés (...) d'avoir une sorte, comme ça, de ponctuation, comme le verset...
(P.Q.)

2009-04-24

postsexuel

Nous avons voulu libérer le sexe, mais c'est peut-être du sexe que nous aurions dû nous libérer. Devenez postsexuel.
(M.I.)(P.M.)

Ce que j'entends par postsexuel ce n'est pas « ne plus avoir envie » de sexe (la mutation humaine n'est pas avancée à ce point), mais (dans l'état actuel des choses) réussir à ne plus en être aussi dépendant(e) : s'être dépris(e), dégagé(e) autant que possible de « la loi de l'oeuf », impérieuse, « reptilienne », toute bête, trop bête. Dont on mésestime tellement les dégâts.
(O.K.)

cf. chapitre : POSTSEXUEL

ad demeure

Ne demeure que ce qui est fondé poétiquement.
(F.H.)

de ceux qui n'ont pas leur content

Une chose est nécessaire : que l'homme parvienne à être content de lui-même — que ce soit par tel ou tel genre d'art ou de poésie : ce n'est qu'alors que l'homme offre vraiment un aspect supportable ! Quiconque est mécontent de soi-même est prêt sans cesse à en tirer vengeance : nous autres en serons ses victimes, ne serait-ce que pour devoir supporter son aspect hideux ! Car la vue de la hideur rend mauvais et sombre.
(F.N. — GS§290)

Ce qui vous juge, c’est pas des valeurs qui vous seraient extérieures, c’est les affects qui viennent remplir votre mode d’existence. Vous existez de telle ou telle manière. Bien, ce mode d’existence, il est rempli, il est effectué par des affects. Ce qui vous juge c’est la nature de vos tristesses et de vos joies. Donc, vous vous jugez vous-même.
(...) Que le type qui remplit son existence d’affects tristes, eh bien, il se juge lui-même. En quel sens ? Au sens où il s’est fait le pire mode d’existence. Sans doute il a pas pu faire autrement, tout ça, ça compte pas, mais Spinoza va très loin, il nous dit, c’est des gens tellement contagieux et qui ne veulent que ça, répandre la tristesse, qu’il faut être sans pitié. Ils se jugent eux-mêmes. (...)
Vous savez, vous voyez les gens exister, les modes d’existence des gens, eh ben, il y a une certaine manière dont l’existence est juge d’elle-même.
C’est un peu ça aussi que Nietzsche (je dis pas que ça se résume à ça)... Lorsque Nietzsche dit : ne jugez pas la vie, n’osez pas juger la vie. Il dit : c’est affreux, qu’est-ce que c’est que tous ces types qui jugent la vie ? Qu’est-ce que ça veut dire ça, de quel droit vous osez juger la vie ? Donc, c’est comme Spinoza, il met en question la morale parce qu’il met en cause tout système de jugement, il met en cause tout tribunal. Mais, l’idée complémentaire de Nietzsche, c’est un tout autre sens du mot « jugement ». À savoir, s’il est impossible de juger la vie c’est parce que finalement la vie ne cesse pas de se juger elle-même, et en un tout autre sens de « jugement ». À savoir, c’est : vous avez la vie que vous méritez, n’allez pas vous plaindre, ne vous plaignez jamais, allez pas vous plaindre, ne vous plaignez jamais parce que finalement les affects que vous avez, qu’ils soient de malheur ou de joie, etc., vous les méritez ; pas du tout au sens où vous avez fait tout ce qu’il fallait pour les avoir, c’est même pas ça, mais c’est en un sens beaucoup plus malin, beaucoup plus subtil, à savoir : les affects que vous éprouvez renvoient et supposent un mode d’existence immanent. C’est là que le point de vue de l’immanence est complètement conservé. C’est un mode d’existence immanent, qui est supposé par les affects que vous éprouvez et finalement vous avez toujours les affects que vous méritez en vertu de votre mode d’existence.
 (G.D.)

Comme on fait son lit, on se couche, personne ne viendra vous border. Trop de gens veulent être bordés, par une grosse maman identificatrice, ou par le médecin social des distances. Oui, que les fous, les névrosés, les alcooliques et les drogués, les contagieux, s’en tirent comme ils peuvent, notre sympathie même est que ce ne soit pas notre affaire. Il faut que chacun passe son chemin. Mais en être capable, c’est difficile.
(G.D.)

C'est au bord des larmes / que tu t'es noyée / C'est au bord des larmes / que tu as abandonné / Te regardant couler / non, je n'ai pas bougé / Je me suis contenté / d'apprendre à nager.
(C.B.)

cf. dictatumanité
cf. de ceux qui rendent content

2009-04-23

les autres suivaient sans y penser...


(G.D.) :: 0'24''::
cf. (version texte) la routine ça n'arrive qu'aux autres
cf. contre la misère misérable

noous philosophes

Habitants ou tout au moins hôtes de nombreuses provinces de l’esprit, évadés sans cesse des obscurs et agréables refuges (...), pleins de méchanceté à l’égard de la dépendance et de ses appâts cachés dans les honneurs, l’argent, les fonctions ou les entraînements des sens, reconnaissants même envers la détresse et les vicissitudes de la maladie parce qu’elles [v]ous affranchirent toujours de quelque règle et de son " préjugé ", reconnaissants envers le dieu, le diable, le mouton et le ver qui [v]ous habit[ai]ent, curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’à la cruauté, pourvus de doigts agiles pour saisir l’insaisissable, de dents et d’estomacs pour digérer les viandes les plus indigestes, prêts à toute tâche qui réclame un esprit perçant et des sens aiguisés, prêts à n’importe quel risque grâce à [v]otre surabondance de " libre volonté ", doués d’une âme qui se montre et d’une âme qui se cache et dont personne ne pénètre aisément les ultimes desseins, animés de mobiles qui s’avouent et de mobiles qui se taisent et que personne ne peut scruter jusqu’au bout, clandestins sous des manteaux de lumière, conquérants sous [v]os airs d’héritiers et de dissipateurs, classificateurs et collectionneurs du matin au soir, avares de [v]os richesses et de [v]os tiroirs pleins, ménagers de [v]otre savoir, qu’il s’ag[ît] d’apprendre ou d’oublier, inventeurs de schémas, quelquefois fiers de [v]os tables de catégories, quelquefois pédants, quelquefois hiboux laborieux en plein jour et même, s’il le faut, épouvantails — et [alors] il le fa[llait], car [vous étiez] les amis nés, jurés et jaloux de la solitude, de [v]otre propre et profonde solitude du plein midi et du plein minuit —, voilà l’espèce d’hommes que [vous étiez, vous], les esprits libres ! Et peut-être [ne sommes-nous] pas sans [v]ous ressembler un peu, [n]ous qui ven[ons], [n]ous les nouveaux philosophes ? —
(F.N. — PDBM§44)

l'autre temps : pas perdu


(I.B.)(O.K.) :: 1'02''::
cf. la technique (de la mort de la mort)

braconnÂge

Pour De Certeau, les usagers (les consommateurs) des mass media ont un espace d'autonomie : leurs pratiques d'usages.
Les consommateurs/usagers sélectionnent des éléments d'un texte ou d'un discours médiatique, les interprètent à leur manière et les mettent en relation avec d'autres éléments extérieurs.
Le quotidien est parsemé de failles, d'inventivité. Il n'y a pas de conformité dans les comportements des récepteurs.
Les usagers utilisent des stratégies et des tactiques et s'approprient d'une manière invisible la technologie. C'est ce que De Certeau appelle le braconnage.
( - )
De Certeau assimile les producteurs de sens à des propriétaires terriens qui imposent le sens des biens culturels aux consommateurs, grâce à la règlementation des usages et accès. Il compare alors les consommateurs/usagers à des "braconniers" sur ces terres, au travers des mailles du réseau imposé, mais recomposant leur quotidien par leur marche propre. De même la lecture répond à l'acte d'évidement, de mort de l'auteur, par une sélection active du fait du lecteur.

Les propriétaires élaborent des stratégies, des actions de contrôle de l'espace pour piéger les dominés qui, eux, mènent des actes de résistance consistant en des micro-libertés face au pouvoir, à une réappropriation de ce réseau imposé au consommateur, par l'intermédiaire de "ruses" ou "procédures". M. de Certeau élabore ainsi, en parallèle à la théorisation du système panoptique de M. Foucault, surveillance et contrôle par "le haut" de la société, une théorie des tactiques de résistance au champ de l'autre, subversion mais de l'intérieur et de la base même du système. Si ceux qui écrivent semblent imposer leur pouvoir à ceux qui disent et font, de Certeau montre bien que les publics ne sont pas si dominés et restent actifs devant la réception des messages qu'on leur envoie, avec des paroxysmes critiques quand le "dire" s'écarte trop du "faire".
(W.)

cf. postmédiation

2009-04-22

la joie-jauge


(H.B.) :: 0'46''::
Transcription et suite :
Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l’homme n’ont pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même. Elle nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe est la joie. Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n’est qu’un artifice imaginé par la nature pour obtenir de l’être vivant la conservation de la vie ; il n’indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal.
Or, si nous tenons compte de cette indication et si nous suivons cette nouvelle ligne de faits, nous trouvons que partout où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie.
(H.B.)

en courant d'art

Bien qu’on dise avec raison qu’il n’y a pas de progrès, pas de découvertes en art, mais seulement dans les sciences, (...) il faut pourtant reconnaître, que dans la mesure où l’art met en lumière certaines lois, une fois qu’une industrie les a vulgarisées, l’art antérieur perd rétrospectivement un peu de son originalité.
(M.P.)
Le moyen d'expression que je développe en avant-garde me paraît aller de soi tellement, de nos jours, qu'il risque de devenir bien banal bien vite. C'est comme ça. Et toujours comme ça. Il y aura dans ce style soudain surabondance, dont découleront plein de merdes prévisibles qui lasseront les gens, naturellement, jusqu'à engendrer, selon les lois de toujours, les styles de rupture et d'opposition, histoire de rafraîchir, respirer, d'exister.
Espérons seulement, car rien n'est moins sûr dans pareille conjoncture, que d'ici-là ou un jour on aura reconnu les meilleurs et les précurseurs de ce courant d'art. Je veux dire : les bienfaiteurs.
(O.K.)
Cependant, je plains ceux qui s'étonnent naïvement d'être (...) dans un monde médiocre. Ils voudraient que la qualité soit reconnue, que la noblesse ne soit pas systématiquement marginalisée.
(G.P.)

cf. post... toujours tu m'intéresses !
cf. truffes

le cynisme gagnant (mais pas avec tous)


(R.B.) :: 1'42''::

Note :
Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c'est-à-dire pour voir clair dans ce qui est.
(S.)

paethos, ou périodes de vie

Nous ne prenons que rarement conscience du pathos propre à chaque période de vie, tant que nous y sommes plongés, et nous pensons au contraire qu'il s'agit là de l'état désormais le seul possible pour nous, le seul raisonnable, le seul qui soit totalement ethos, et non pathos — pour parler et distinguer avec les grecs. Aujourd'hui quelques sons de musique évoquèrent en moi un hiver et une maison, et une existence fort érémitique en même temps que le sentiment de ma vie d'alors : — je croyais pouvoir vivre indéfiniment ainsi. Mais à présent je comprends que ce n'était là que du pathos, que passion...
(F.N. — GS§317)

ottosoleil

Ascèse : discipline de vie, ensemble d’exercices physiques et moraux pratiqués en vue d’un perfectionnement « spirituel ».
( — )
Les vertus de l'autodiscipline sont innombrables. (...) Chacun a besoin d'un catéchisme personnel.
(G.P.)
Mon ambition est bien plus grande (...) Ce que je veux, c'est me créer un soleil personnel.
(F.N. — GS§320)

cf. au fond, bruce lee, c'est moi

2009-04-21

libération personnelle


(R.B.)(O.K.)

cf. meilleur monde
cf. prendre le taureau, pas les cornes

réhauteur

Dispensez-vous, de grâce, de songer sans cesse à punir, à blâmer, à corriger ! Il est rare que nous arrivions à changer un individu isolé : et quand nous y réussirions, peut-être insensiblement sera-ce la réussite de quelque chose d'autre : nous aussi, nous aurons été changé par lui ! Veillons bien plutôt à ce que notre propre influence sur tout ce qui est à venir contrebalance la sienne et l'emporte sur elle ! Ne luttons pas en combat direct ! — ce à quoi se ramène tout blâme, toute punition, tout désir d'améliorer. Mais élevons-nous nous-mêmes d'autant plus haut ! Rehaussons l'image de notre exemple de couleurs toujours plus lumineuses ! Obscurcissons l'autre par notre lumière ! Non! nous ne voulons point, à cause de lui, devenir obscurs nous-mêmes à l'instar de tous les punisseurs, de tous les mécontents ! Mettons-nous plutôt à l'écart !...
(F.N. — GS§321)

d'mauvaise foi

Qui ne sait mettre sa volonté dans les choses, y met au moins un sens : cela revient à croire qu'une volonté s'y trouve déjà (principe de la « foi »).
(F.N. — CDI 0§18)
... ce mensonge (...) insignifiant [fut signifiant, au contraire, et] je n'aurais pas dû [cautionner si longtemps] une personne qui en était capable. Car ce que les gens ont fait, ils le recommencent indéfiniment (...) pour une même raison permanente à la place de laquelle il[s] croi[en]t voir des raisons variées, tirées des circonstances.
[M.P.](O.K.)

cf. le bovarysme (trop) humain
cf. concentré
cf. par la dissonance cognitive
cf. mauvaise foi de rigueur

notre chaosmos, illustré


(B.A.)(O.K.)

le style c'est l'homme

LE SILENCE ÉTERNEL DE CES ESPACES INFINIS M'EFFRAIE.

Célèbre formule de blaise pascal, où la subjectivité n’est représentée que par la seule lettre « m », apparaissant en outre comme décalée, intercalée dans cette phrase distendue, minérale, qui précisément représente cet espace... et son silence...
Sans parler du verbe — final.
(O.K.) (merci à aegidius)

cf. aide à la relativisation générale

consciance

Puis j'ai fait confiance à mon instinct (...) J'ai découvert ainsi que l'instinct est le guide le plus sûr pour sortir de soi sans vraiment se quitter. Qui le renie se condamne à perdre contact avec la réalité — crois-en l'expérience d'un obstiné candidat à l'enlisement.
Avec les embarras que je m'oppose, il y a largement de quoi empoisonner une vie d'homme.
(G.P.)

cf. c'est en le faisant qu'on le fait

(r)évolution de conscience

La conscience est la dernière et la plus tardive évolution de la vie organique, et par conséquent ce qu'il y a de moins accompli et de plus fragile en elle. C'est de la vie consciente que procèdent d'innombrables faux pas, qui font qu'un animal, un être périssent avant qu'il n'eût été nécessaire — « en dépit du destin », comme dit homère. (...) Avant qu'une fonction soit développée et mûre, elle constitue un danger pour l'organisme : tant mieux si pendant ce temps elle est rudement tyrannisée ! (...) On croit que c'est là le noyau de l'homme : ce qu'il a de permanent, d'éternel, d'ultime, de plus originel ! On tient la conscience pour une quantité stable donnée ! On nie sa croissance, ses intermittences ! On la conçoit comme « unité de l'organisme » ! — Cette surestimation et cette méconnaissance ridicules de la conscience ont eu pour heureuse conséquence d'empêcher son élaboration trop rapide. Parce que les hommes croyaient déjà posséder la conscience ils se sont donné d'autant moins de mal pour l'acquérir — et, aujourd'hui encore, il n'en est guère autrement ! S'assimiler [s'incorporer] le savoir, se le rendre instinctif, voilà qui constitue une tâche absolument nouvelle, à peine discernable, dont le regard humain devine tout juste la lueur — une tâche ne peut être aperçue que par ceux qui ont compris que, jusqu'à présent, seules nos erreurs ont été incorporées et que toute notre conscience ne se rapporte qu'à des erreurs !
(F.N. — GS§11)

cf. les grandes raisons (se rencontrent)

2009-04-20

aide à la relativisation générale


:: 2'35::


:: 3'37::

cf. l'espace du temps autour
cf. le style c'est l'homme

pour faire simple

La vie, les choses sont pourtant tellement simples! de surcomplexité.
(O.K.)

cf. le bon sens philosophe

un(e) proche s'éteint, un soleil...


(A.J.)(S.P.)(O.K.) :: 1'31''::


(A.J.) :: 1'31''::

cf. notre besoin de représentation

métacréation performative


(B.)

c'est miné

[Si la vérité se trouve dans les livres, c'est] disséminée. Ici et là, au détour d'une phrase, entre deux mots, minuscule et tranchante comme du verre cassé. Beaucoup lire pour ramasser si peu, beaucoup vivre pour ne retenir dans le creux de sa paume qu'un éclat dérisoire qui s'éteindra avec le soleil.
(G.P.)

cf. au café crème
cf. un(e) proche s'éteint, un soleil...

animal on est mal

... irrité de voir l'animal-machine qui est en nous prendre le meilleur sur le reste. (...) Ce qui pèse, ce qui répète, ce qui simplifie et fonctionnalise marginalise la vraie vitalité. Chez certains, la morbidification est incroyablement avancée. Quatre-vingt-dix pour cent de la population. Autant dire l'Homme.
(G.P.)

cf. après nous les robots

-pect

— Je te prends comme tu es alors accepte-moi comme je suis.
— Non : je fais comme je le sens, tu fais comme tu le sens, ainsi que moi, et ainsi de suite.
(O.K.)

médioeuvre

En outre, toute cette musique romantique manquait d'aristocratie, elle n'était pas assez musique pour se justifier ailleurs qu'au théâtre et devant la foule ; elle fut d'emblée une musique de second ordre, peu appréciée de musiciens authentiques.
(F.N. — PDBM§245)

2009-04-18

esthéthique ®

Toute esthétique relève d'une éthique, et la révèle.
(O.k.(2009))
Non, plus. Plutôt : Toute esthétique dégage une éthique, mais elle est cette éthique : toute esthétique est une éthique en soi.
(O.k.(2012))

cf. une esthéthique ®

de là le bon et le mauvais

Nietzsche veut dire que le bien et le mal c'est (...) une mystification. (...) Spinoza, avant Nietzsche, (...) dit que (...) la vraie différence passe entre le bon et le mauvais, et que la différence du bon et du mauvais ne coïncide pas avec celle du bien et du mal. Il y a une différence fondamentale. L'art (...) d'organiser ce couple bon-mauvais dans sa différence avec bien-mal, c'est ça que Spinoza appelle une éthique.
(G.D.)

2009-04-17

fataliste =/= tragique

Ne pas confondre. En gros :
Le fataliste est celui (...) qui accepte les choses, le destin, passivement. Pour ainsi dire : mollement.
Le tragique (au sens nietzschéen) est celui qui accueille les choses, le destin, activement, en un mot : les affirme ! Et par là-même s'en rend plutôt maître, relativement. C'est d'un autre style, tonique, affirmateur, ja-sager, danseur, amant, bref, dionysiaque ; autrement classe. Le grand style, dirait nietzsche.
(O.K.)
cf. vademecum tragique
cf. « nietzschéen »
cf. les deux voies/voix de la conscience tragique

postmoderne ?

Si le modernisme se caractérise par la création de formes nouvelles, le postmodernisme réutilise des formes préexistantes. (...)
L'œuvre postmoderne se présente souvent comme un collage d'éléments hétéroclites (...) efface le temps et l'espace pour rendre toute la culture immédiatement présente, ainsi que la hiérarchie entre culture élitaire et culture populaire.
(...) là où le modernisme place l'auteur et la création au centre de son esthétique, le postmodernisme fait jouer ce rôle à l'interprétation. Le simple fait d'apporter un regard nouveau sur un texte ou une œuvre picturale amène à en faire une œuvre nouvelle. (...)
Ce regard ironique se pose aussi naturellement sur l'œuvre postmoderne elle-même, et aboutit à l'auto-commentaire.
(...) le modernisme cherche à construire une image fidèle du monde réel, en dépassant les limites de la perception humaine. Le postmodernisme s'interroge plutôt sur le statut du monde fictionnel créé par l'œuvre d'art et son rapport au monde réel...
(W.)

il boit eux

D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et qu'un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu'un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié et non colère.
(B.P.)

2009-04-16

au fond, bruce lee, c'est moi


(O.K.) :: 7'00""::

Note :
Qui a appris à mourir, il a désappris à servir.
(M.d.M.)

mail de motivation

Je crois, j'ai même le sentiment que ce blog va vraiment m'alléger et me permettre de me taire enfin, de finir par me taire — enfin. C'est tellement ce que je voudrais : me taire. Du moins, ne plus me répéter ! Auprès de l'un(e) puis de l'autre, et des autres... Ça sert à ça, d'écrire, je crois. Ou plutôt, c'est une des motivations de l'acte d'écrire. Parce que, pour ce qui est de servir à ne pas se répéter, l'écriture, c'est pas dit. Quant à se répéter d'un auteur à l'autre, ça, c'est dit ! Et redit. Voilà pourquoi, moi, je les compile ! Voilà pourquoi mon écriture à moi, ici, c'est de les compiler, avant tout. Après tout...
(O.K.)

cf. bavardage philosophe
cf. taire

dévotion à la désacralisation des femmes

C'est l'homme qui a créé la femme. De quoi donc ? D'une cote de son dieu — de son « idéal »...
(F.N. — CDI 0§13)

Casanova aime les femmes : il les décrit comme il les aime, c'est-à-dire sans dévotion. Mais laforgue [premier traducteur-censeur de casanova, XIXe siècle], lui, est déjà féministe : ils les respecte, il les craint, il annonce déjà des légions de professeurs prudes, notamment philosophes, nouveau clergé qui va remplacer l'ancien.
(P.S.)

Sans parler ici des femmes romantiques, le problème des hommes malheureux de romantisme est, presque par définition, qu'ils idéalisent les femmes, c'est-à-dire en entretiennent une conception inadéquate à la réalité.
Leur romantisme les rend d'ailleurs piètres baiseurs, et du coup d'autant plus romantiques... suite à la fuite (crac!) de leurs adorées. C'est l'un des cercles du romantisme. À la base, il faudrait leur apprendre ; les guérir de cet idéalisme qui les maintient dans une sacralisation (issue de l'interdit symbolique) des femmes.
S'intimider devant les filles, pour les avoir sacralisées à la base, c'est encore bafouer d'une certaine manière leur égalité effective avec les hommes. Or, ce que les filles « attendent », il me semble, et qui manque par conséquent rarement de les séduire, c'est qu'on les traite justement en égales, en véritables égales, c'est-à-dire qu'on les traite — du moins celles qui nous plaisent, humainement —, qu'on les aborde à peu près de la même façon qu'on le ferait avec un type qui nous plairait également [désolé pour l'affreux style]. C'est ceux qui ont compris ça, c'est-à-dire intégré le féminisme, soit, mais sans s'y arrêter, qui n'ont pas pris ce combat légitime pour une vérité établie mais bien pour ce qu'il est — un combat, avec l'excès que ça suppose pour atteindre son but ; et sachant, en outre, que l'évolution des sensibilités, en l'occurrence celles de la majorité des femmes, accuse toujours un retard sur celle des idées —, c'est ceux-là, donc, ceux qui ont compris ça, mais aussi, c'est vrai, ceux qui en donnent bêtement l'impression (auprès de certaines filles crédules ou au moins aussi aliénées qu'eux) pour n'avoir jamais rien intégré du féminisme, c'est en tout cas ceux-là qui « raflent » presque tout (le succès). Après quoi les malheureux romantiques (pléonasme !), hyperpolicés, cérébraux, s'étonnent, se désolent et s'enragent le plus souvent contre ladite légèreté des femmes, leur cruauté, leur inconstance, leur inconséquence, ou je ne sais quoi.
Pourtant le vice est dans leur pré-jugé à eux, qui leur fait voir et vivre les femmes comme trop étrangères, trop essentiellement différentes. Ce qui les dissuade d'un effort sérieux d'identification même relative, grâce auquel, par exemple, ils reconnaîtraient qu'être idéalisé par un tiers ne peut qu'intimider et inhiber et donc faire fuir quiconque attend au contraire qu'on l'aime, réellement, pour ce qu'il est, de plain-pied, le plus terre-à-terrement possible, le plus humainement qui soit.
Je terminais à l'instant par « ou je ne sais quoi », alors que je sais très bien! quand moi-même je me re-trouve en peine, par un re-flux de mon incorporée culture moderno-judéo-islamo-chrétienne, de les aborder effectivement d'égal à égale, sans la moindre sacralité parasite, sur le même pied, le même ton camarade, décontracté, terre-à-terre, que n'importe qui.
(O.K.)

Il n'était jamais à l'aise, quoi. Et quelqu'un qui n'est pas à l'aise vous met mal à l'aise aussi.
(M.N.)

cf. king/kang
cf. apprendre à savoir danser

2009-04-15

l'art de rencontrer d'aimer

La culture c'est la règle, l'art c'est l'exception. (J.-L. G.)

(P.S.)(D.R.)(O.K.) :: 7'57''::


SAVOIR FLAIRER
cf. flair play


ÉCOUTER DE LA MUSIQUE ENSEMBLE
Pour savoir où on en est avec quelqu'un, il suffit d'écouter de la musique ensemble. Le moindre désaccord nerveux vient faire tache dans les intervalles, mais si le son passe sans rencontrer personne, c'est le signe que tout va bien. Et tout allait bien, il faut que je le dise, au risque de faire convulser (...) la marché constant du pathétique obligatoire. « Jusqu'à présent, dit Lautréamont (...), on a décrit le malheur pour inspirer la terreur, la pitié. je décrirai le bonheur pour inspirer leurs contraires. » (...) Qui vante la pitié vante la terreur. Et réciproquement. C'est usant. Personne ne veut jamais admettre la complicité entre le goût du malheur, la plainte romantique, le sentimentalisme apitoyé et la vraie brutalité sanglante. (...)
Les terroristes sont de grands sentimentaux ; les apologistes de la pitié sont des terroristes.
(P.S.)

MARCHER ENSEMBLE
J'en reviens au fait de marcher dehors à côté de quelqu'un : tu peux faire une analyse morale et psychique exacte du quelqu'un en question rien qu'à sentir comment son corps réagit à distance au tien. S'il y a un infime désaccord harmonique, une résistance sourde presque imperceptible, la fausse note de la double allure, ton opinion est faite : il y a comme un défaut chez l'autre, plus qu'un défaut, la preuve d'un malentendu définitif qui sera révélé tôt ou tard. (...) Dans mon cas, l'estimation d'un individu ou d'une individue s'enracine en ce point très précis. D'où ma joie, le plus souvent, à marcher seule.
(P.S.)

SAVOIR SE PARLER
Le psychologue américain John Gottman de l'université de Washington aux Etats-Unis estime qu'il existe une sorte de modèle mathématique permettant de prévoir le succès d'une relation avec un taux de réussite de 94%.
C'est, selon lui, en étudiant les premières minutes d'une conversation menée par les deux partenaires d'un couple autour d'un sujet important pour celui-ci que l'on peut dire si oui ou non, ils vivront une longue aventure.
Ce sont des centaines de séances filmées qui ont constitué la base de travail de Gottman et de son équipe, assistés d'éminents mathématiciens recrutés pour cautionner l'aspect scientifique de l'étude.
Chacune d’entre elles se déroulait selon le même scénario : une discussion où l'homme et la femme s'affrontent sur un thème à propos duquel ils sont en désaccord. Ce n'est pas la dispute en soi qui a intéressé les chercheurs mais bien plus l'attitude des deux partenaires en train d'argumenter et de s'opposer.
Pour situer le moment où la discussion emprunte un chemin sans issue, les psy ont entrepris de mesurer les pulsations cardiaques et autres manifestations physiologiques symptomatiques de l'humeur des sujets étudiés. Même en se disputant, on peut réussir à produire des connections émotionnelles liées aux sentiments que l'on éprouve pour l'être aimé, parvenant ainsi à ne pas stagner dans une logique d'affrontement.
On peut rire pour se décrisper, mais on peut aussi se montrer incapable de produire ces connections. On se trouve alors sous la menace potentielle du divorce car on atteint très vite un état de saturation nerveuse où l'on n'accepte plus rien.
Le résultat mathématique de l'étude a permis d'établir que les couples qui conservent leur calme et se respectent mutuellement sur 80% du temps de discussion alors qu'ils sont en train d'argumenter, ont des chances d'aller longtemps ensemble.

ultime critère esthé..tique

La seule critique que l'on puisse faire de ces tableaux c'est qu'on n'a pas envie de sauter au cou d'aucun des artistes. (...) si j'avais connu Balzac, j'aurais essayé de lui voler un baiser.
(A.C.)

Je suis amoureux de Mozart comme une jeune fille.
(S.K.)

Il se ne doutait pas de l'exaltation où nous jetait l'idée de son talent. Sans doute qu'il ignorât notre admiration (...) mais, attardés à un âge où l'enthousiasme ne peut rester silencieux et transportés dans une vie où l'incognito semble étouffant, nous [lui] écrivîmes une lettre signée de nos noms...
(M.P.)

cf. l'art de la vie

l'a(rt) vie

... on était soudain devenu si amoureux, en voyant ce portrait magique, qu'on ne pensait plus qu'à courir le monde pour retrouver la journée enfuie, dans sa grâce instantanée et dormante.
(M.P.)

2009-04-13

l'éthique philosophique

qu'est-ce qu'un philosophe


d'un philosophe, c'est-à-dire d'un [H]omme qui pense par lui-même, consulte avant tout sa propre expérience, médite aussi ce que disent les autres et fait un usage réfléchi du langage. Il fallait poser cela au départ parce que nous ne savons presque rien... (J.-F.B.)


(M.O.)(O.K.) :: 0'37''::

cf. les espèces de « philosophes », et : le philosophe
cf. anti(quitter la) philosophie moderne

devenez postmoderne

Il faut être relativement postmoderne.
(O.K.)
Devenez à votre tour un sauvage postmoderne.
(F.C.)

cf. a spi r an t sauvage (moderne)

de nouvellxs voies

Chaque jour se fraient sous nos yeux de nouvelles voies de passage entre les domaines autrefois cloisonnés de l'art, de la technique, de l'éthique, de la politique, etc. Des objets inclassables, des “attracteurs étranges” – pour paraphraser une fois de plus les physiciens – nous incitent à brûler les vieilles langues de bois, à accélérer des particules de sens à haute énergie, pour débusquer d'autres vérités.
(F.G.)

cf. postmédiation
cf. félix ottoguattari
cf. devenez postmoderne

bruce lee, maître d'art général


(B.L.) :: 0'52''::

cf. « sylvie aymard, c'est moi »

l'artistisant dénatureur de ruines

Depuis le début des années 80, Georges Rousse (...) transforme puis photographie des lieux abandonnés. L’artiste a toujours aimé ces lieux de solitude, hors du temps, suspendus entre la vie et la mort, propices à la méditation. Voyageur infatigable, il parcourt le monde en quête d’usines désaffectées, de maisons oubliées, de bâtiments voués à la destruction.

Pour quelques jours, pour quelques semaines, il prend possession de ces lieux vides, et transforme l’espace au gré de son imagination. De son intervention naît une image virtuelle, visible en un point unique, et dont l’artiste garde la trace par une photographie.

Georges Rousse est l'auteur d'une oeuvre décousue, fondée sur des emprunts (notamment à l'in situ), recyclés à des formats qui permettent d'être très fortement représentés dans nombre de galeries européennes.
(W.)

cf. l'exploration urbaine

2009-04-10

pour le détournement


(G.D.) :: 1'30''::
Les idées s'améliorent. Le sens des mots y participe. Le plagiat est nécessaire. Le progrès l'implique. Il serre de près la phrase d'un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l'idée juste.

Le détournement est le langage fluide de l'anti-idéologie. Il apparaît dans la communication qui sait qu'elle ne peut prétendre détenir aucune garantie en elle-même et définitivement. Il est, au point le plus haut, le langage qu'aucune référence ancienne et supra-critique ne peut confirmer. C'est au contraire sa propre cohérence, en lui-même et avec les faits praticables, qui peut confirmer l'ancien noyau de vérité qu'il ramène. Le détournement n'a fondé sa cause sur rien d'extérieur à sa propre vérité comme critique présente.

Ce qui, dans la formulation théorique, se présente ouvertement comme détourné, en démentant toute autonomie durable de la sphère du théorique exprimé, en y faisant intervenir par cette violence l'action qui dérange et emporte tout ordre existant, rappelle que cette existence du théorique n'est rien en elle-même, et n'a à se connaître qu'avec l'action historique, et la correction historique qui est sa véritable fidélité.
(G.D.)

cf. au fond, isidore ducasse, c'est moi
cf. le progrès l'implique, et le plaisir aussi !
cf. citétranse

2009-04-09

lu

lucille
de l'originale... — signée Michel Jonasz —

:: 5'36''::

à la reprise épurée fulgurante — signée Mathieu Boogaerts —

:: 1'02''::

cf. la naissance du lecteur
cf. citétranse

cf. journal de m...
cf. où le blues continue

2009-04-08

s'impliquer

Le vrai est [apparemment] trop simple, il faut y arriver toujours par le compliqué.
(G.S.)

cf. k.o.

2009-04-06

oeuvrécriture

. Dans notre société mercantile, il faut (...) arriver à une « oeuvre » : il faut construire, c'est-à-dire terminer une marchandise. Pendant que j'écris, l'écriture est de la sorte à tout instant aplatie, banalisée, culpabilisée par l'oeuvre à laquelle il lui [faudrait] concourir. Comment écrire, à travers tous les pièges que me tend l'image collective de l'oeuvre ?

. Piège de l'infatuation : donner à croire qu'il accepte de considérer ce qu'il a écrit comme une « oeuvre », passer d'une contingence d'écrits à la transcendance d'un produit unitaire, sacré.

. Je jouis continûment, sans fin, sans terme, de l'écriture comme d'une production perpétuelle, d'une dispersion inconditionnelle, d'une énergie de séduction...

. Et pourtant : plus je me dirige vers l'oeuvre, et plus je descends dans l'écriture ; j'en approche le fond insoutenable ; un désert se découvre ; il se produit, fatale, déchirante, une sorte de perte de sympathie : je ne me sens plus sympathique (aux autres, à moi-même). C'est à ce point de contact entre l'écriture et l'oeuvre que la dure vérité m'apparaît : je ne suis plus un enfant. Ou bien, est-ce l'ascèse de la jouissance que je découvre ?
(R.B.)

à peine perdue

Ce qu'il y a de vécu dans ce livre, je n'ai pas l'intention de le rendre sensible à des lecteurs qui ne s'apprêtent en toute conscience à le revivre.
(R.V.)
En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même.
(M.P.)
Ce qu'il y a de manqué dans l'écriture reflète aussi le manque chez le lecteur, en tant que lecteur et plus encore en tant qu'homme. Si la part d'ennui à l'écrire transparaît dans une certaine part d'ennui à le lire, ce ne sera là qu'un argument de plus pour dénoncer le manque à vivre.
(R.V.)

cf. savoir lire

k.o.

. Le meilleur ordre d'un livre, c'est de n'en avoir pas, afin que le lecteur y découvre le sien.

. De ce chaos sortiront quelque jour des formules qui tireront à bout portant sur nos ennemis.


Entre-temps, que la phrase à relire fasse son chemin. La voie vers la simplicité est la plus complexe...
(R.V.)

cf. la naissance du lecteur
cf. savoir lire
cf. b.-a. banalités
cf. citétranse

2009-04-05

b.-a. banalités

La banalité, c'est le discours sans le corps.
En somme, ce qu[e j']écris procéderait d'une banalité corrigée.
(R.B.)

Jamais je n'ai prétendu révéler du neuf, lancer de l'inédit sur le marché de la culture. Une infime correction de l'essentiel importe plus que cent innovations accessoires. Seul est nouveau le sens du courant qui charrie les banalités.

Depuis le temps qu'il y a des hommes, et qui lisent Lautréamont [isidore ducasse], tout est dit et peu sont venus pour en tirer profit. Parce que nos connaissances sont en soi banales, elles ne peuvent profiter qu'aux esprits qui ne le sont pas.

Le monde moderne doit apprendre ce qu'il sait déjà, devenir ce qu'il est, à travers une immense conjuration d'obstacles, par la pratique. (...)
On n'échappe à la banalité qu'en la manipulant, en la dominant, en la plongeant dans le rêve, en la livrant au bon plaisir de la subjectivité.
(R.V.)

cf. pour le détournement
cf. B.A.nal
cf. bah, l'existence

2009-04-02

bah, l'existence.


Retrouver le b.a.-ba de l'existence.
(J.L.-G.)(O.K.) :: 0'10''::

c'est con mais dition

Ce que je lui demandais était beaucoup plus important qu'elle ne le croyait car pour arriver à penser, il faut faire des choses très simples qui vous mettent en bonne condition.
(J.-L.G.)

curriculum sympathiae

— scolarité —
vincent leclerc, jean-philippe tanguy, frédéric garcin***, ludvina collet***, julien lebouffan, nathalie husson*, patrice fleury**, carole rossi*, servane duchêne, vincent rauline (& la TWK), fabien pezzotti***, mickaël bizien, edwin robertson...
julie caré***, nicolas boisnard***, aurélie cogghe**, david sergent***, camille deslypper*, judicaël denecé***, pierre barré...
Et compagnie...

— contexte professionnel —
hélène touzé**, sibylle herzer**, andrea herzer**, cornelia queck**, jérôme fève, laurent chapuis***, loïc windels***, marie müller-zetzsche*, meilie hanke***, deele margarethe andrée***, kamel hebheb*, ...
Et compagnie...

...

Note : les astérisques(*) graduent l'actualité du contact. Un, contact lâche ou possible, deux, contact à distance, trois, contact courant.

« sylvie aymard, c'est moi »

2009-04-01

comme un poisson dans l'autre

La magie de l'Internet existe encore, un internaute (...) m'a plongé la tête de force (merci encore) dans l'album "Krilian Selections" de The Flashbulb (« one of the pseudonyms of electronica musician Benn Jordan »). Inconnu au bataillon.
La structure du CD a déjà de quoi étonner. 28 pistes, 28 courtes vignettes oscillants entre deux et trois minutes. On est loin des digressions sonores de 8 minutes [de ses paires] sur une demie douzaine de titres.
Et pourtant tout est clair des les premières minutes, on a quelque chose de grand dans les oreilles. (...) décrire tous les titres de haute volée sur les 28 proposés dans ce "Krilian selections" serait un travail herculéen.
(D.3)

Bogdan Raczynski est né en Pologne en 1977, mais sa famille a vécu aux États-Unis pendant toute son enfance.
Il a suivi des cours à l'école d'art au Japon dans les années mi-90, mais a abandonné. Il passait son temps à jouer de la trompette dans les clubs japonais de jazz et à créer des morceaux électroniques sur son ordinateur en utilisant les trackers qu'il mettait ensuite en ligne sur Internet, sous le netlabel Kosmic Free Music Foundation, gratuitement, sous ce pseudonyme : Karl.
Par la suite, il est devenu un sans domicile fixe vivant dans les rues de Tokyo, ou chez des amis, faisant toujours de la musique sur son ordinateur en attendant ; la chanson Nihon De Homuresu de l'album Samurai Math Beats reflète bien ces moments-là de sa vie. Cet album était sorti en 1999, chez Rephlex Records - ainsi que ses albums suivants -, la maison de production de disques de Richard D. James. Certains des morceaux de son premier album, Boku Mo Wakaran (sorti aussi en 1999), étaient ceux déjà mis en ligne sur Internet plus tôt.
Ses disques et chansons sont souvent ironiquement nommés, comme par exemple, l'album '96 Drum 'n' Bass Classixxx, un album sorti en 2002, où tous les morceaux ont été écrits par Bogdan lui-même, mais crédités à des pseudonymes différents...
(W.)

Tout le monde sait que Aphex Twin et AFX sont de la même personne, d'ailleurs sur les vinyles est écrit que la production et les compositions sont de Richard D. James. Il affirmait : « Ils existaient avant que j'entre dans le business musical. J'avais l'habitude de mettre des petits noms sur mes cassettes et mes autres trucs quand je triais ce que j'avais fait. C'est de là que vient la plupart des noms. Cette habitude a bien fonctionné quand je suis entré dans le business musical. Je donnais des noms différents à différentes compagnies de disques et je trouvais ça bien cool. Mais maintenant (...) je pense qu'avoir différents noms complique tout, c'est pourquoi j'ai maintenant tout réuni sous deux noms. »
(W.)