N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2015-12-28

en pointillés, mathieu boogaerts, c'est moi

J'aime les choses brutes, basiques, universelles, intemporelles. Les vêtements de travail, les stylos bic, les couleurs primaires, les carottes crues, ma Doudou au réveil...
(M. B.)

J'ai parfois le sentiment que je cherche non pas à inventer quelque chose, mais plutôt à découvrir des formes parfaites, simples, qui existeraient déjà mais qu'il faudrait révéler...
(...)
... j'improvise des accords et des rythmes qui me plaisent, mais la plupart du temps, je ne sais pas comment ils s'appellent.
(...)
    Certains jours (...), une suite d'accords, un riff ou une mélodie, le plus souvent trouvés au hasard de la position de mes doigts sur les cordes, va soudainement m'émouvoir. Je n'ai rien cherché, c'est venu. Je suis excité, stimulé, alors je m'abandonne à cette musique qui vient : (...) c'est très spontané, instinctif. Puis des mots aussi me viennent, ils épousent la mélodie qui est en train de se dessiner. Ils sont (...) en yaourt (...).
(...)
    À ce moment, grisé par l'inspiration, j'ai la sensation que tout est facile et que des centaines d'autres idées me viendront encore. Mais ma conscience [«] professionnelle [»] me dit que celle que je viens de trouver est peut-être bien plus rare qu'elle n'en a l'air et que je me dois de la capturer.
    Alors, comme je suis très organisé (et je suis convaincu qu'il fait l'être pour exploiter sa créativité), j'ai toujours à moins d'un mètre [de quoi enregistrer].
    Je commence mon enregistrement en précisant (...) le placement du capodastre sur le manche. (...) des accords bizarres dont je ne connais pas le nom, je les décompose corde par corde. (...) Enfin bref, toutes les informations pour pouvoir rejouer le morceau à la réécoute (...).
(...)
    La Phase 1 (qu'on peut comparer à une esquisse, un étalon) a conditionné tout ce qui suit : le ton, la couleur (...). Tout ce qui est ajouté [comme travail, Phase 2] doit dès lors vibrer avec le premier son tombé du ciel (...).
(...)
    Je suis perfectionniste. Une chanson n'a pour moi de sens que si elle est « parfaite ». (...) Je ne trouve d'ailleurs l'énergie et la motivation d'approfondir une idée que si j'ai la conviction d'un début solide. À quoi bon bâtir sur des fondations fragiles ?
(...)
    Quand le mot est juste, quand la note est bonne, je le sais, la question ne se pose plus, je ne doute pas. Un peu comme quand j'essaie un nouveau pull devant un miroir, je sais dès le premier coup d'oeil s'il me va ou non (...).
(...)
... je n'ai retenu que ce qui me faisait vraiment de l'effet, à défaut de ce que j'aurais pu trouver « intéressant », « intelligent ».
(...)
    L'ordre des chansons. [En concert] J'y attache énormément d'importance et j'y consacre toujours beaucoup de temps. Chaque morceau résonne différemment en fonction de sa place dans le set. (...) Je m'efforce donc de considérer le concert dans son ensemble, comme une seule et unique longue chanson qui doit capter l'attention du public (et la mienne) pendant une heure et demie. Le but étant qu'à la fin de chaque morceau, je sois enthousiaste et excité à l'idée de chanter celui qui suit.
(...)
    Je ne sais pas, c'est vrai, mais je crois tout de même pouvoir donner quelques conseils.
    Le premier auquel je pense, et qui est à mon avis le plus difficile à suivre, est de ne se fier qu'à son oreille : on a trop souvent tendance à choisir une option plutôt qu'une autre sous prétexte qu'elle a nécessité plus de temps ou parce qu'elle est plus sophistiquée. Ou encore, à penser qu'un microphone est plus approprié parce qu'il coûte plus cher. Évacuer le plus possible les a-priori, ce n'est pas facile.
    Le deuxième conseil est de considérer l'ensemble, et ce, à toutes les étapes de la création : attention ! ce vers est fort en soi, mais lorsqu'il jouxte tel autre, il perd toute sa puissance ; ce son de piano est très original, mais il perd tout son caractère lorsqu'il est mélangé avec la batterie ; ce solo de guitare est grisant, mais il rend le refrain qui suit ennuyeux ; cette typographie est séduisante mais, associée au thème de la chanson, elle perd toute sa pertinence ; ce morceau est super, mais il ne trouve pas sa place dans l'album.
(...)
    Autodidacte moi-même, je m'aperçois encore aujourd'hui, en côtoyant des musiciens qui ont appris de manière académique, à quel point le fait d'apprendre par soi-même, et donc de ne pas trop savoir ce que l'on joue, stimule l'imagination et rend tout possible.

    Moi je dis ça, je dis rien.
 (M.B.)

 

2015-12-10

prolétaires de toute espèce...


(merci à J.D.)

Rappel du sens premier :
Prolétaire : Du latin proletarius (« citoyen romain pauvre qui ne compte aux yeux de l'État que par ses enfants ») dérivé de proles (« descendance », « portée (pour les animaux) ») de pro- et alere (« nourrir »).
Ceux qui, dans l'Antiquité romaine, formaient la sixième et dernière classe du peuple, et qui, étant fort pauvres et exempts d’impôts, n’étaient utiles à la république que par les enfants qu’ils engendraient.
(source : wiktionnaire)

chapitre : PROGRAMME
 

2015-09-15

(otto)GiedRéCéDaire

En avant-première (sur la date de sortie officielle et anniversaire du 23 octobre 2015) :

GiedRéCéDaire [1/3] : A-C

GiedRéCéDaire [2/3] : C-P


GiedRéCéDaire [3/3]: P-Z

(G.)(O.K.)

> dans le giedrÉ mil...
> (méth)ode nokidding
(> (otto)GiedRécédaire : nokidding)

2015-06-30

cool, l'existence, coule

Vraiment on a peine à croire à quel point est insignifiante, vide de sens aux yeux du spectateur étranger, à quel point est stupide et irréfléchie de la part de l'acteur lui-même, l'existence que coulent la plupart des hommes : une attente sotte, des souffrances ineptes, une marche titubante, à travers les quatre âges de la vie, jusqu'à ce terme, la mort, en compagnie d'une procession d'idées triviales. Voilà les hommes : des horloges; une fois monté, cela marche sans savoir pourquoi; à chaque conception, à chaque engendrement, c'est l'horloge de la vie humaine qui se remonte, pour reprendre sa petite ritournelle, déjà répétée une infinité de fois, phrase par phrase, mesure par mesure, avec des variations insignifiantes.
(A.S.) 

> le coûp des gens
> ...

2015-06-25

quadra recherche la bonne mama

C’est donc bien loin de toute forme d’agitation que Thomas Dutronc se relaxe, mais pas seulement. Car, celui qui a fêté son 42e anniversaire le 16 juin dernier, commence à penser sérieusement à fonder une famille.
Récemment interrogé par nos confrères de Femina, Thomas Dutronc aborde sans langue de bois ses envies de paternité. « Je commence à y penser. Je suis mûr, enfin, je serai[s] mûr ! Ne reste plus qu’à trouver la bonne personne ! »
Il faut dire que les années passent, et à un moment il faut savoir se ranger. D’autant plus que les folies de jeunesse semblent déjà bien loin pour Thomas Dutronc. (...)
Un équilibre que Thomas Dutronc trouvera peut-être encore plus facilement, lorsque ce dernier goûtera aux joies de la paternité.
(source)

> cet secondaire objet du désirt
 > ça se voit trop (-rogramme)

2015-06-10

l'esprit boit ? euh...

Il est difficile de donner de l'entendement à qui n'a pas la volonté d'en avoir...
(B.G.)

2015-06-06

géniambition

... si l'ambition précède et fomente le génie, à force de labeur l'engendre, ou si au contraire le génie déployant par pur miracle ses ailes s'avise après coup de l'ombre qu'elles font…
(P.M.)(O.K.)

2015-06-01

perds du temps perdu

Temps perdu faute d'être pris.
(O.K.)
Le temps nous échappe parce qu'on ne se donne pas la peine de le prendre.
(Y.M.)

2015-05-03

cailloux, bijoux... joujoux !...

   Un jour, un vieux professeur (...) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps (...). [Pour ça, il ne disposait que d'une heure.]
   Debout, devant ce groupe d'étudiants, le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis (...) sortit de sous la table un immense pot (...) qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
 "Est-ce que ce pot est plein ?".
 Tous répondirent "oui." 
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment ?".
   Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux, jusqu'au fond du pot. Le vieux prof leva de nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda :
 "Est-ce que ce pot est plein ?". Cette fois, ses (...) élèves commençaient à comprendre son manège.
 L'un d'eux répondit : "Probablement pas !".
 "Bien !" répondit le vieux prof.
   Il se pencha de nouveau et, cette fois, sorti de sous la table une chaudière de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : 
"Est-ce que ce pot est plein ?".
 Cette fois, sans hésiter et en choeur, les élèves répondirent : "Non !".
 "Bien !" répondit le vieux prof.
   Et comme s'y attendaient ses (...) élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux prof leva les yeux vers son groupe et demanda : "
Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?".
  (...) "La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : Si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite".
   Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos. Le vieux prof leur dit alors :
"Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?" (...) Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles, on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie. Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : quels sont les gros cailloux dans ma vie ? Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot".
D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.
– merci à G.D. –

Cela dit, entre autres critiques possibles de cette leçon, on pourrait aussi faire remarquer, par exemple, que sans les gros cailloux, le pot peut accueillir plus grande quantité de sable et d'eau. Et si ces petites choses fluides et légères se trouvent avoir notre préférence dans la vie... ? Pourquoi ne pas l'en remplir en effet, sans les gros cailloux ? Autre option.
Moins le voyage (organisé) que l'errance, moins la chasse (organisée) que la cueillette, moins les enjeux que les jeux... Etc.
(O.K.)

2015-04-22

le cas où Vera nique...

Camille, passionné(e) par cette injonction à la maternité, enquête depuis des années sur la question, demandant aux mères pourquoi elles ont eu, voulu un enfant. Cela fera l’objet d’un prochain article mauvais esprit – il paraît que certaines mères ont répondu : « Par hasard » ou « par naïveté. »
En attendant, entretien avec la [scénariste de la BD « Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? » (éd. Fluide Glacial)] Véronique Cazot.

C. : À quel âge avez-vous réalisé que vous vouliez/ne vouliez pas d’enfants – et avez-vous réalisé que vous n’en vouliez pas alors que vous pensiez en vouloir... ou l’inverse ?
V.C. : Un peu avant 30 ans. Jusqu’à cet âge-là, je ne me posais pas vraiment la question, mais je pensais que je voulais des enfants, comme tout le monde. Je ne pensais même pas qu’une alternative soit possible.
J’imaginais un grand pique-nique au soleil avec mon beau mari et notre flopée d’enfants, comme lorsque je m’inventais des histoires, petite fille.

C. : À quelle occasion ? Une rencontre, une discussion, un bouquin, une remarque ?
V.C. : Bizarrement, c’est lorsque j’ai rencontré le premier homme avec lequel je me suis sentie vraiment bien et avec lequel j’ai pu être moi-même. La question de l’enfant s’est posée naturellement, et cette question m’a fait prendre conscience que j’avais le choix. Cela semble logique, mais ce n’est pas si évident lorsqu’il s’agit des questions qui impliquent les lois de mère nature.
J’ai su alors intimement et immédiatement que je ne voulais pas être mère. Par bonheur, mon compagnon a respecté ce choix, qui lui convient aussi.

C. : Trouvez-vous qu’il y a une forte pression sociale pour avoir des enfants ?
V.C. : La pression est énorme ! Surtout entre 30 et 40 ans, l’âge où tout le monde se lance dans la grande aventure familiale et vous encourage à plonger avec eux ! Toute la société est construite sur ce modèle unique. C’est le seul qu’elle reconnaît et qu’elle avantage moralement et socialement. Une femme normale veut FORCÉMENT des enfants. Sinon, c’est qu’elle a FORCÉMENT un problème.
Un couple équilibré qui s’aime veut FORCÉMENT des enfants. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il y a FORCÉMENT quelque chose qui cloche ou que le couple ne s’aime pas assez. Or, des tas de couples déséquilibrés ou qui ne s’aiment plus font des enfants et ont leur place dans la société.
Les filles sont conditionnées dès le plus jeune âge à devenir mère. C’est la fin heureuse de tous les contes de fée. Une promesse de bonheur qui me semble pourtant loin d’être évidente.
J’imagine à quel point les femmes qui voulaient, mais ne peuvent pas avoir d’enfant doivent se sentir inutiles et désespérées, car la société oublie de les rassurer sur le fait qu’on peut s’épanouir sans être mère et qu’un enfant ne garantit pas non plus une vie heureuse.

C. : Et vous, comment vivez-vous cette pression sociale ?
Je l’ai mal vécue les premières années car j’avais du mal à assumer mon choix. Je me sentais harcelée par la société et par mon entourage. Je souffrais de ne pas être comprise et me sentais de plus en plus anormale. Je m’indignais que l’on puisse juger ou imposer un choix aussi intime et important.
Je me sentais vraiment rejetée par la société. Depuis, ce rejet n’est plus du tout subi. Il incarne ma liberté et me protège de ce conformisme qui me semble enfermer tout le monde dans une illusion collective. Je trouve que la norme imposée par la société nous fait tous nous sentir anormaux à un moment ou à un autre et nous pousse à gommer nos différences jusqu’à ce que nous ne soyons plus nous-mêmes et ne réfléchissions plus par nous-mêmes. La norme me semble être la plus dangereuse des illusions.
Elle met la pression dans tous les domaines et pousse de nombreuses personnes à faire semblant. Se libérer de cette pression ne simplifie pas forcément la vie mais permet de vivre en accord avec soi. C’est déjà énorme !

C. : Pensez-vous que cette norme vous influence dans un sens ou dans l’autre ?
Elle a pu m’influencer quand j’étais plus jeune, lorsque je pensais encore qu’elle agissait pour mon bien et celui de tous, à l’image d’un parent responsable et aimant. Aujourd’hui, je sais beaucoup mieux que la société ce qui est bon pour moi et ce qui me convient.
Elle ne m’influence ni dans un sens ni dans un autre, car agir contre elle par simple esprit de contradiction ne me permettrait pas non plus d’être juste et bienveillante envers moi.
Mais je n’ignore pas son pouvoir et je le crains, car la pression sociale a de nombreux supers pouvoirs comme faire plier les plus faibles, rassurer les bons élèves, culpabiliser les brebis galeuses, frustrer les impuissants et radicaliser les rebelles (du pain bénit pour elle).

C. : Quel est votre genre ? Votre âge ? Où vivez-vous/avez-vous grandi ? Quelle est en gros votre profession/milieu social ?
J’ai 37 ans. Je suis auteur dans le milieu de l’audiovisuel et de l’édition et je partage ma vie entre la campagne normande et Paris. Je suis issue d’un milieu modeste, élevée par une mère au foyer et un père ouvrier.
Je pense évidemment que mon métier et mon mode de vie me facilitent la tâche. Une passion qui permet de trouver sa place et de s’épanouir peut donner la force de ne pas céder à la pression et de faire ses propres choix.

2015-04-20

Bruce Coolidge, même programme

En biologie et psychologie, l'effet Coolidge est le phénomène de performances sexuelles répétées d'un mâle lorsque de nouvelles partenaires sont disponibles, phénomène décrit expérimentalement en 1974.
Il a été constaté chez quasiment tous les mammifères et est attribué à une augmentation du niveau de dopamine, qui agit sur le système limbique.
Bien que l'effet Coolidge touche principalement les mâles, il a également été constaté, dans une moindre mesure, chez certaines femelles.

Protocole expérimental
Un rat mâle est placé dans une grande boîte avec environ 5 femelles en chaleur. Il commence alors à s'accoupler avec toutes les femelles, jusqu'à l'épuisement. Bien que les femelles continuent à se frotter à lui et à le lécher, il ne répond plus.
Toutefois, lorsqu'une nouvelle femelle entre dans la boîte, les sens du mâle se réveillent et il parvient à s'accoupler avec elle.

Chez les hommes
Après une relation sexuelle, les hommes connaissent une période post-éjaculatoire réfractaire. Ils ne peuvent recommencer immédiatement avec la même femme et ont besoin de temps pour retrouver toute leur vigueur. La période réfractaire est réduite ou inexistante si une nouvelle femme devient disponible.
Des biologistes évolutionnistes expliquent par l'effet Coolidge le fait que, plus que les femmes, les hommes désirent souvent avoir des relations avec des partenaires nombreuses et variées.

Origine de l'expression
L'anecdote voudrait que le président américain Calvin Coolidge et sa femme fussent en visite d'un élevage de volaille. Pendant la visite, Mme Coolidge demanda à l'agriculteur comment il arrivait à obtenir autant d'œufs fécondés avec aussi peu de coqs. L'agriculteur répondit fièrement que chaque coq accomplissait son devoir des dizaines de fois par jour.
« Expliquez cela à M. Coolidge ! » dit alors la première dame.
Le président demanda à l'agriculteur si chaque coq côchait la même poule à chaque fois.
« Non », répondit-il, « chaque coq dispose de nombreuses poules ».
« Expliquez cela à Mme Coolidge ! », répondit le président.



L'effet Bruce est une forme d'avortement chez les mammifères, lorsque l'exposition d'une femelle enceinte à un mâle inconnu provoque l'échec de la préimplantation ou de la postimplantation.
Cette interruption de grossesse a été constatée en laboratoire chez au moins 12 espèces de rongeurs. Les expériences menées consistent à mettre une femelle récemment fécondée en contact avec un nouveau mâle, ou son urine, ou son lit souillé. La femelle bloque alors l'implantation de ses embryons, ou les avorte, ou les réabsorbe. En fonction de l'espèce et des conditions expérimentales, l'interruption peut avoir lieu entre le moment de la conception et jusqu'à 17 jours ensuite.
L'effet Bruce a également été mis en évidence en conditions naturelles chez des primates, au sein de communautés de Gélada vivant dans le Parc national du Simien en Éthiopie.

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer le phénomène :
    •    La femelle estime que le nouveau mâle est supérieur au précédent. En avortant, elle décide alors d'investir son temps et son énergie en s'accouplant avec le nouveau mâle, de façon à pourvoir sa progéniture des meilleurs gènes disponibles ;
    •    La femelle estime que le nouveau mâle risque de tuer la portée à venir. Elle a donc intérêt à avorter plutôt que d'investir son temps et son énergie en pure perte ;
    •    L'avortement profiterait uniquement au nouveau mâle, qui pourrait alors s'accoupler avec une femelle redevenue disponible après 1 à 4 jours. Richard Dawkins estime même que l'effet Bruce est entièrement une manipulation du mâle qui va à l'encontre de l'intérêt de la femelle, et que le comportement d'auto-avortement de la femelle fait partie du phénotype étendu des gènes du mâle.

> chapitre : PROGRAMME

2015-04-15

sans enfant : stars

Béatrice Dalle :
« Je n'ai jamais voulu d'enfant. Je ne voulais pas assumer la responsabilité de quelqu'un d'autre. Et puis tu prends perpète quand tu fais un enfant ! »



Arielle Dombasle :

« Je n'explique pas forcément ce choix, c'est une décision inconsciente. Je l'ai prise très tôt. Je voulais être éternelle petite fille, puis une éternelle jeune fille et j'ai toujours su que je serai une femme qui n'aurait pas d'enfants. »

Catherine Robbe-Grillet :
« Avoir l'impression d'avoir quelque chose qui grossit dans le ventre, ça m'épouvantait. Alors je suis pas une femme normale, je dois pas être une femme normale, puisque la plupart des femmes désirent avoir des enfants… Et d'ailleurs je dois avouer qu'en présence d'une femme très grosse, prête à accoucher, je suis pas à l'aise...  Alors, j'ai tort de le dire, hein, ça se dit pas, ce genre de choses, mais enfin, bon…
Et je sais pas pourquoi, je pourrais pas l'expliquer. J'ai des soeurs qui ont eu des enfants tout à fait normalement…
— Et vous, vous regrettez pas du tout de pas avoir eu d'enfant ?
— Non. Non, je regrette pas. Parce que… quand je vois autour de moi la façon dont ça se passe… C'est presque toujours difficile… Alors, il y a une conséquence chez moi : Comme j'ai pas eu d'enfant, j'ai pas eu de petits-enfants ni d'arrière-petits-enfants… je flotte dans l'âge. Je ne suis pas une arrière-grand-mère, j'ai jamais été une grand-mère, j'ai jamais été une mère… Donc, dans un certain sens, je n'ai pas d'âge. Je me sens comme « pas d'âge ». Parce que je n'ai pas suivi les étapes, normales. »


Liane Foly :

Elle raconte également qu'aujourd'hui, âgée de 51 ans, elle n'est pas triste de ne pas avoir d'enfants : « Mes copines disaient : "On va se marier, on va faire des mômes". Et elles en ont eu. Aujourd’hui, je suis célibataire, sans enfants. Le jour où j’ai découvert comme toutes les petites filles qu’on allait avoir mal tous les mois, ça m’a emm… Je disais à ma mère : "Pour quoi faire ? Moi, je m’en fous, je ne veux pas d’enfants !" J’ai mes neveux et mes nièces que j’adore et ça suffit. »

Valérie Lemercier :
— Vous avez été tentée par l’adoption dans votre vie?

V.L. : Jamais. Je ne me suis jamais sentie d’être une «vraie» mère, alors une «fausse»…  Si un enfant m’arrivait dans un petit panier, je le prendrais bien sûr et je m’en occuperais. Mais cela ne m’a jamais paru être vital.

— Pas vital, mais naturel quand même?

V.L. : Bien sûr. La situation normale est qu’une femme ait des enfants. Nous sommes nées pour perpétuer l’espèce et je serais mal placée pour dire le contraire : je viens d’une famille nombreuse, où du côté de mon père, comme du côté de ma mère ils étaient neuf. Et j’ai trois sœurs qui toutes ont eu des enfants.
— Mais pas vous...

V.L. : Je n’ai pas non plus tout fait pour. Et arrive un jour où c’est trop tard. Mais je ne considère pas ça comme un drame.

Eva Mendes :
« Je ne fais pas partie de ces filles qui rêvent de fonder une famille. »
« Je n’ai jamais eu le désir d’avoir des enfants. »

Elisabetta Canalis (32 ans) :
« Ça n’a jamais été un objectif pour moi. Mon instinct maternel est totalement satisfait par mes chiens. »

Jessica Biel :
« J'ai tellement d'amies qui se marient et font des bébés qui veulent m'entraîner avec elles. Elles veulent juste pouvoir m'embarquer avec elles à la crèche et tout le reste. Mais moi je crie "Nooooon !". Je résiste... »

Jacqueline Bisset :

« Je ne regrette pas de ne pas avoir eu d'enfant. Je me sens tout à fait en paix avec ça. (…) On ne peut pas tout avoir. »

Cameron Diaz (38 ans) :
« J’ai une vie géniale parce que je n’ai pas d’enfants. Avoir des enfants, ça change radicalement votre vie, et moi, j’adore la mienne telle qu’elle est. »
    (+ « Je crois que les femmes ont peur de dire qu’elles ne veulent pas d’enfants (…) J’ai plus d’amis qui n’ont pas que d’amis qui en ont. Et honnêtement ? On n’a pas besoin de plus d’enfants. Il y en a déjà beaucoup sur cette planète. »)

Lara Flynn Boyle (40 ans) :
« J'adore les enfants et les hommes mais je ne peux pas m'engager pour l'un ou l'autre pour le reste de ma vie. »

Véronique Cazot (39 ans) :
« J'aime bien les enfants, mais j'aime aussi cuisiner et c'est pas pour ça que j'ai envie d'ouvrir un resto. »

Renée Zellweger (42 ans) :
« Je veux simplement être indépendante et capable de prendre soin de moi. »
                   + Renée Zellweger, 44 ans, n'a pas d'enfants dans sa vie. Ou plutôt si, elle a ses neveux, qui lui suffisent amplement. (...) L'avantage, c'est qu'elle a la possibilité de les fuir quand bon lui semble ! Les enfants, « ce sont de mini-dictateurs », et être parent, « c'est être esclave », résume l'actrice.

George Clooney :
Ce n'est pas un scoop, George Clooney est allergique aux enfants,  « je ne serai jamais candidat au titre du père de l'année », jure-t-il. Le jour où les Jolie-Pitt sont venus lui rendre une petite visite avec leur smala dans sa villa italienne, il a cru devenir dingue au point, paraît-il, de les avoir bannis à jamais de remettre les pieds dans sa maison.

Georges Brassens :
— Ça ne vous manque pas de ne pas avoir de famille ? D'enfants qui grandissent autour ?
G.B. — Des enfants, non, mais j'ai une famille quand même ! Et j'ai beaucoup d'amis. Mais les enfants ne me manquent pas, non. Je pense que si j'avais eu des enfants, j'aurais été un peu gâteux, bien sûr, mais n'en ayant pas eu je n'en manque pas. Mais je préfère ne pas me continuer, je préfère que la dynastie s'arrête avec moi, parce que… je n'ai pas tellement confiance en l'avenir, voyez, je préfère ne pas me reproduire.

> au fond, brassens, c'est moi (1)

2015-04-11

n'être ou naître pas

[Amis, ils avaient] des terrains d’entente très profonds. (…) Il y a la même chose chez Beckett [que chez Cioran], ce refus de la naissance : il aurait mieux valu ne pas être né, c’est tout.
(S.B.)

san vou jecerè / néan / néan
mê jesuiné / voila / é enfan
(...)
é je suiné / néan / trevou
en vous appelant / papa / maman
comm' cèttanfan / êné / entrenou
(...)
devotrintérêt / jesui / jecê
javê riendemandé / jesui / céfê
(O.K.)

Maintenant que je suis là, au Programme... : faire avec, en jouer autant que se peut. Mais « être ou ne pas être » ne fait absolument pas question pour moi : n'être pas : n'avoir pas été.
(O.K.)

Le bien suprême, il t'est absolument inaccessible : c'est de ne pas être né, de ne pas être, de n'être rien.
(F.N.)


> de l'inconvénient-né

2015-04-08

non-père : non-coupable

On a connu plusieurs filles
Certaines voulaient faire de nous le père de leurs enfants
Mais nous on ne voulait pas
Ni s'accrocher à elles
Même quand elles étaient belles. (…)
On n'aura pas de descendance
On n' ira jamais promener nos familles le dimanche…
(A.M.)

N.D. : Vous n'avez jamais souhaité avoir un enfant, essayé de le convaincre ?
S.B. : Vous imaginez, un enfant avec Cioran !

… tous les crimes hormis celui d'être père.
(C.)

La procréation est un crime.
(L.L.)

Toi l'enfant que je n'ai pas eu
Au moins tu n'es pas mort
Tu n'auras pas vécu
Je n'aurai pas ce tort
(O.K.)

Mon fils, reste dans le néant
Je t'évite un aller-retour.
(F.)

2015-04-04

Others ; puis mother : baisée...

Florence Foresti, femme sans enfants, que ceux des autres :



Florence Foresti, sa grossesse, son accouchement :



Florence Foresti nouvellement mère (extrait de Mother Fucker) :



Florence Foresti, Mother Fucker (spectacle complet) :
>>>

2015-04-01

du surmenage maternel, honnêtement

... notre société actuelle véhicule l'image d'une parentalité remplie d'amour et de moments inoubliables, en laissant de côté l'absence de sommeil – qui peut s'apparenter à de la torture – ainsi que le poids des nouvelles responsabilités. Personnellement, je me souviens que la fatigue accumulée me laissait dans un état d'apathie extrême.
(J.R.)

Le burn-out maternel est le mal du siècle, nous disent les journaux. Les mères sont de plus en plus fatiguées, épuisées, au bout du rouleau. Tout le monde le sait. Ce sont vos amies, vos soeurs, vos cousines, vos mères, vos collègues de travail. Personne ne bouge. “Mais les hommes aussi sont touchés” me dit-on. Ah oui? Vraiment? Les 3% qui prennent un congé parental? Et le pire c’est qu’on est CONTENT que des hommes soient touchés, parce que ça veut dire qu’on AVANCE dans la répartition des tâches. Non mais vous vous rendez compte? On finit par SOUHAITER que des types soient mal, au bord de la dépression, à pleurer chaque jour de leur vie ou presque parce que ce serait signe de PROGRÈS SOCIAL. Miam le progrès.
Parmi ceux qui ne bougent pas, les pouvoirs publics tiennent le haut du pavé. Surme… quoi? Burn… quoi? D’abord la loi Toubon n’a-t-elle pas interdit les mots anglais? J’ai cherché sur le site de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé je rappelle) si ce mal insidieux avait fait l’objet d’une préoccupation étatique: RIEN. Faut dire, déjà qu’ils s’en tamponnent pas mal du surmenage au travail tant qu’il n’y a pas trop de suicidés alors pensez donc, aller se préoccuper du surmenage de celles qui ne travaillent MÊME PAS TOUJOURS!! En cherchant bien, on finit par dégoter un truc sur les troubles émotionnels et psychiques du post-partum. Comme si la question du surmenage maternel se résumait tout entière au post-partum immédiat. Vous avez accouché depuis plus de 6 mois? Bonne nouvelle, vous ne risquez plus rien! A la rigueur, notre ami Google nous sort deux trois trucs sur le surmenage des parents dont les enfants sont atteints de pathologies graves, diabètes, cancer, parce que eux quand même, ils ont de bonnes raisons de ne plus en pouvoir (ce qu’on imagine aisément, mais qui laisse quand même pas mal de monde sur le carreau).
Bon mais alors, je leur dis quoi moi aux copines qui du matin au soir se disent qu’elles doivent vraiment être complètement NULLES de ne pas s’en sortir avec leur nouveau-né hurlant, leurs bambins fiévreux, et toutes les petites galères du quotidien? De ne pas réussir à être la mère souriante, heureuse, épanouie, qu’on voit sur les magazines, qu’on nous vend dans les films et série TV, comme semble réussir à être la voisine, l’ancienne copine de fac, la grand mère, qui s’en sort(ai)ent si bien ELLES.
Je leur dis “implique leur père, tu ne les as pas fait seule ces enfants!”. Parce c’est pas faux (même si les familles monoparentales sont aussi une réalité par trop niée), parce que c’est la seule issue et que ça marche, parfois. Je dis seulement “parfois” oui, parce que c’est pas facile de remettre en cause des siècles de patriarcat en quelques générations, parce que ça bouscule, parce que c’est pas naturel et que se battre, déconstruire les habitudes et en changer, c’est pas simple quand on n’a déjà plus l’énergie de se lever le matin. Parce que les habitudes reviennent au galop, parce qu’on peut pas dire à une jeune mère “ton mec ne veut pas se lever la nuit? T’as qu’à le quitter”. Alors on tricote, on négocie, on concilie et ça évolue, doucement. Trop doucement au regard de l’urgence de l’épuisement. D’autres leur disent “t’avais qu’à pas faire de mômes”, et c’est pas faux. Mais c’est un peu facile aussi. Pas besoin de réfléchir au problème, pas besoin de compassion, d’empathie, d’intelligence. Pas besoin de changer, pas besoin d’inventer. Le “tavékapa” est une panacée universelle en matière de politique: Tavékapa arrêter l’école, tavékapa fumer, tavékapa manger au fast food, tavékapa vivre en ville, je vous passe le reste. Je milite pour que chacune puisse faire ses choix et soit respectée quelqu’ils soient, pour qu’on fiche enfin la paix à celles qui ne veulent pas d’enfant et qu’on ouvre les yeux sur le quotidien de celles qui ont décidé d’en faire.
Car je vous le dis bien fort: nous sommes des menteuses, des menteuses de mères en filles même!
Ma mère m’a menti, toutes les années où elle prétendu se moquer d’avoir le talon trop cuit du rosbeef, les biscuits éternellement cassés, où elle nous a donné sa glace sans sourciller parce que, finalement, on préférait le chocolat à la fraise. Toutes les années où elle a fini les assiettes tout en débarrassant la table parce qu’elle n’avait pas le temps de s’asseoir, les centaines de cafés réchauffés qu’elle a finalement bu froid parce qu’il le fallait bien. Son sourire quand mon père annonçait qu’il partait à l’autre bout du monde pour le boulot deux jours après en la laissant avec les mômes et les miasmes était un mensonge, son tendre empressement à repasser ses chemises et à les disposer dans la valise de façon à le prémunir d’une faute de goût aussi. Elle m’a caché ses larmes, ses crises de nerf, ses ras-le-bol, ses frustrations quand “prendre soin d’elle” était réduit à “aller aux réunions Weight Watchers” pour substituer à la tyrannie de ses enfants la tyrannie sociale, quand nous ne la laissions même pas déféquer en paix. Elle m’a menti chaque fois que je suis rentrée de l’école et que j’ai trouvé la maison propre, le repas chaud et appétissant sur la table, chaque fois que trempée de sueur dans l’insouciance d’une après-midi passée au grand air, j’ai trouvé un gâteau tiède et du jus de fruit frais sur la table du jardin. Elle m’a menti quand, pour avancer sur ses projets, elle devait consentir à des nuits blanches. Elle m’a menti chaque fois que mon père nous emmenait à la plage et où elle se disait tellement heureuse de pouvoir “mettre la maison au clair” en shampouinant les moquettes et lessivant les volets.
Moi aussi je suis une menteuse. Chaque fois que je n’ai pas n’osé dire combien de fois je me lève la nuit, combien de temps cela fait que je n’ai pas dormi d’une traite, combien de temps cela fait que je n’ai pas mangé chez moi assise de l’entrée au dessert. Chaque fois que je n’ai pas osé dire à quel point la grossesse peut être un moment pourri, à quel point on peut se sentir malade, diminuée, impuissante, terrorisée aussi. Chaque fois que je n’ai pas osé dire que oui, un nouveau-né tète tout le temps, chie tout le temps, et grandit lentement. Très lentement. Qu’un petit enfant c’est tout le temps malade, et qu’on s’inquiète, et que ça tombe jamais au bon moment. Qu’un tout petit enfant, ça a tellement de choses à apprendre et d’idées dans la tête que chaque minute, ça réclame trois cent choses. Qu’un petit enfant, c’est une bombe émotionnelle, qui pleure puissance mille, se réjouit puissance mille et que, bon gré mal gré, c’est au parent d’encaisser. Chaque fois que je m’enferme dans ma chambre pour crier fort dans un coussin (parce qu’il ne faut déranger personne) d’épuisement, de rage, de désespoir, chaque fois où j’ai supplié mon nouveau-né d’arrêter de pleurer, mon enfant d’arrêter de me solliciter, mon ado d’arrêter de m’envoyer bouler. Chaque fois que je me suis réfugiée dans les toilettes parce que c’était la seule pièce de la maison avec un verrou fiable. Chaque fois que j’ai fait semblant d’avancer sur mes projets professionnels alors que je n’avais ni le temps ni la disponibilité pour le faire sereinement et efficacement. Chaque fois qu’après avoir amené mon bébé chez la nounou, je me suis assise sur les marches de la cage d’escalier pour pleurer un bon coup en entendant ses hurlements derrière la porte, avant de commencer ma deuxième journée.
J’aimerais vous dire que je suis une exception, mais ce n’est pas vrai. J’aimerais vous dire que c’était un mauvais moment à passer, mais ce n’est pas vrai. Grattez sous le vernis de celles qui vous disent qu’elles ne voient pas de quoi je parle, examinez les cernes, les mâchoires tendues, les colères ravalées, vous verrez les mères épuisées.
Pourquoi suis-je une menteuse? Pourquoi sommes-nous toutes des menteuses? Parce que nous avons HONTE. Et pourquoi avons-nous honte? Parce qu’on nous a menti.
On nous a fait croire que...

2015-03-27

témoign-âge d'être non-mère par stérilisation

Avec le recul, je crois que je l'ai toujours su. Pendant que mes amies jouaient à la poupée, je préférais jouer à l'enseignante, ou alors j'habillais mes Barbies à la fine pointe de la mode et je prétendais qu'elles étaient les femmes les plus puissantes du monde.

À 24 ans, j'ai commencé à demander à mes médecins si je pouvais être stérilisée. Année après année, lors de mon examen médical annuel, je tentais de faire valoir mes arguments, les mêmes que lors des années précédentes. À chaque fois, le médecin me disait que j'étais trop jeune et que ferais-je si jamais je changeais d'idée? Non seulement n'ai-je jamais changé d'idée, mais ma détermination à ne pas avoir d'enfants était plus ferme après chacune de ces visites.

Il faut comprendre que cette décision ne m'est pas venue du jour au lendemain; déjà au lycée j'étais très franche quant à mon désintérêt en ce qui concerne la procréation. C'est aussi à cette époque que j'ai eu droit à mon premier "tu vas changer d'idée" paternaliste, ce qui était d'autant plus choquant que ce commentaire provenait immanquablement des mes amies. C'était comme si, soudainement, mes opinions n'avaient aucune importance, car elles ne correspondaient pas à la vie que toutes les femmes sont censées désirer.
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des non-parents des raisons

Qui sont ces hommes et ces femmes qui [de nos jours] refusent d'avoir un enfant? Selon une note de l'Institut national des études démographique (Ined) intitulée "Rester sans enfant: un choix de vie à contre-courant" publiée le 12 février [2014], 6,3% des hommes et 4,3% des femmes déclarent ne pas avoir d'enfant et ne pas en vouloir.
Très rare, l'infécondité volontaire n'est pas davantage en augmentation. Car comme le relèvent les chercheuses Charlotte Debest et Magaly Mazuy, le désir de fonder une famille demeure fort à tous les âges. Alors pourquoi ne pas vouloir d'enfants ?
(...)
« (...) je n'ai déjà pas assez de temps pour faire tout ce dont j'ai envie, alors si en plus faut s'occuper d'un gluant, non merci », plaisante à moitié Pascal.
 (...)
Première raison invoquée dans les enquêtes comme dans vos réponses: la liberté, mise en avant dans 80% des cas. Souci de profiter de la vie, de se conserver un espace...
(...)
Opter pour sa vie plutôt que de donner la vie, c'est le choix qu'a fait Queenie, 41 ans:

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2015-03-18

dans le giedrÉ mil...




Je ne suis pas méchante
C'est le monde qui est pourri
Si la vie était moins violente
Je le serais aussi
(G., Je ne suis pas méchante)

Il faut regarder la vie
Avec le sourire
Sinon
On a envie de mourir
(…)
Non non non non, ne croyez pas
Que le monde ne soit qu'un gros caca
Regardez dessus on a planté des fleurs
C'est ce qu'on appelle le bonheur
(G., Avec le sourire)

Mais dans le fond tu le sais bien que ta vie c'est de la merde
Que tout ce que tu fais ne sert à rien
Parce que la vie c'est de la merde
Que tu auras beau essayer tant que tu veux
La vie sera toujours de la merde
Que tu ne seras jamais vraiment heureux
Parce que la vie c'est de la merde
La vie c'est de la merde
La vie c'est de la merde
La vie c'est de la merde
(…)
D'ailleurs toute ta vie t'emmerde
Mais maintenant tu fais comme tout le monde et tu te démerdes
Maintenant tu te démerdes, allez tu te démerdes
Maintenant tu te démerdes
(G., la vie c'est de la merde)

Et tu sais la vie c'est pas comme dans les romans, ça ne peut pas être romantique tout le temps.
Tu sais la vie c'est plutôt comme le disait ta mère, ferme ta gueule et apporte-moi une bière.
(G., ferme ta gueule et apporte-moi une bière)

>>>

2015-03-13

demande de par(ental)ité

D'une manière générale, on accorde désormais moins d'importance au père, qui semble devenu aléatoire et un brin maltraité. Aujourd'hui, un homme ne peut plus échapper à sa paternité, mais on peut, par ailleurs, la lui voler, en lui expliquant qu'il n'est pas le père, ou en lui laissant ignorer qu'il l'est.

R. F.: Il y a un seul domaine dans lequel on demande obligatoirement l'accord du père potentiel: c'est l'implantation d'embryon, dans le cadre de la PMA. Pour sortir du laboratoire un embryon congelé, il faut l'avis de l'homme autant que celui de sa femme.

M. I.: Pour le rapport sexuel, c'est pareil! Mais l'homme ne peut pas refuser ni exiger un avortement. Il ne peut pas accoucher sous X ni empêcher sa femme de le faire. Il y a une vraie dissymétrie.

R. F.: Moi, j'ai le sentiment que les hommes comme les femmes ont gagné en possibilités. L'homme, aujourd'hui, vit intensément la naissance de son enfant.

M. I.: C'est un double discours: d'une part, on exalte la paternité et, d'autre part, on la précarise. C'est facile de reconnaître un enfant pour un homme qui n'est pas le géniteur, mais c'est aussi facile de le déloger de sa position. Il y a, en France, des centaines d'actions en contestation de paternité par an!
 (...)
M. I.: En précarisant le lien paternel, on renforce encore et toujours la première place de la femme dans la procréation, au détriment des autres domaines dans lesquels elle pourrait s'investir. C'est une victoire à la Pyrrhus: on abandonne aux femmes l'empire de leur ventre. Mais cette puissance est le tombeau de leur liberté. Il faudrait désacraliser la grossesse pour vraiment égaliser les rôles paternels et maternels, modifier les textes pour faire en sorte que la venue au monde d'un enfant soit choisie de la même façon par l'homme et par la femme, en finir avec ces rôles distincts père-mère.

> pa(te)r(n)ité ? matern(inégal)ité

2015-03-11

8 fois raison de ne pas avoir d'enfant

"Tu ne sais pas ce que tu perds."
"Tu passes à côté de la vie."
"Tu ne te seras jamais accomplie."
"Tu le regretteras plus tard."
"Tu finiras par changer d'avis."
"Tu ne seras jamais une Femme avec un grand F."
"Tu ne comprendras jamais vraiment ce qu'est l'amour."

On m'a dit toutes ces choses parce que j'ai choisi de ne pas avoir d'enfants.
J'ai plein de raisons de ne pas en vouloir (et elles ne regardent que moi) mais on me demande sans arrêt de me justifier.
> femme sans enfant sans façon

Alors voici [encore] quelques aspects qu'il est utile d'envisager:

1. Financier
Les enfants, ça coûte cher, surtout aux Etats-Unis. En août 2013, une famille américaine de la classe moyenne dépensait 304.480 dollars (235.318 euros) pour élever un enfant jusqu'à ses dix-huit ans. Prix de l'accouchement: de 3296 dollars (2547 euros) à 37.227 dollars (28.771 euros). Prix des études supérieures, très chères outre-Atlantique: de 8893 dollars (6871 euros) à 22.203 dollars (17.156 euros) par an et par enfant. Je reviens, je vais me verser un whisky. Ces chiffres me font défaillir.
> Une (mauvaise) foi(s) pour toutes

2. Logistique
Malgré les avancées sociétales et culturelles, les femmes continuent à s'occuper davantage de leurs enfants, surtout les premières années. Elever un enfant jusqu'à son entrée en primaire est plus qu'un boulot à plein temps, c'est 24h/24, dimanche compris, et sans remise de peine pour bonne conduite.
> Pa(te)r(n)ité ? Matern(inégal)ité 
 Je ne suis pas capable d'être sociable avec des adultes quand je suis crevée, alors imaginez quand il s'agit d'un enfant qui a BESOIN. DE. MOI. EN. PERMANENCE.

3. Ecologique
Il y a environ 153 millions d'orphelins sur Terre. Je ne vois pas l'intérêt d'imposer une bouche de plus à nourrir à notre planète surpeuplée, au nom d'un instinct égocentré que je ne ressens même pas. Si je devais vraiment choisir, j'adopterais.

4. Physique
Mon corps a déjà bien souffert en trente-cinq années d'existence. (...)

5. Emotionnel
(...) Je travaille de chez moi et je choisis mes horaires, une situation idéale. Que se passerait-il si... (...)
> enFINtillage

6. Social
Je ne pense pas me tromper en affirmant que le monde va mal. (...) Je crois que je vais aller me servir un autre verre, parce que c'est horrible rien que d'y penser.

7. Culturel
(...) Et je devrais choisir de faire porter ce fardeau [ontologico-]culturel à un innocent?

8. Envie
Vivre toutes les choses horribles liées à la maternité et aux enfants ne m'intéresse absolument pas. Les déchirures du périnée, les hémorroïdes, la constipation, les contractions, les conjonctivites, les sécrétions, les vomissements, les diarrhées, les gamins à torcher, ceux qui se roulent par terre en public, qui veulent regarder [leur émission débile] en boucle, la phase critique des deux ans, la crise de l'adolescence, l'abandon de mon identité propre? NON. MERCI.

(...)

C'est pourtant simple. J'aime dormir. J'aime m'organiser comme je le souhaite. J'aime avoir du temps pour moi, pour écrire, pour rêvasser. J'aime manger quasiment 100% bio. J'aime me faire tatouer. J'aime avoir un week-end entier à faire ce que bon me semble, entre deux projets. J'aime ma liberté. Entre un travail créatif, un boulot que j'aime et un [compagnon] que j'adore et qui est d'accord avec tout ce qui précède, je me sens heureuse, en pleine forme et plus épanouie que jamais.
Tout ça disparaîtrait avec un enfant, tout simplement parce que c'est dans la nature des choses. Un petit être vient au monde, totalement dépendant de vous, et de personne d'autre. Votre univers se rétrécit jusqu'à son échelle, et il ne se développe qu'à son rythme.
Je préfère avoir accès à tout ce qui m'entoure quand j'en ai envie, et pas uniquement parce que mon enfant fait enfin sa sieste, ou dans les rares instants où je peux m'autoriser une douche, ou un petit casse-dalle. J'ai filé un coup de main à des amies qui avaient des enfants. Je sais comment ça marche.


Pourquoi suis-je régulièrement obligée de me justifier? Et pourquoi mon [compagnon] – qui a fait les mêmes choix – échappe-t-il aux critiques?

Voilà pourquoi [cette voix isolée à l'intérieur du] féminisme est indispensable : malgré toutes les avancées technologiques, sociétales et culturelles, le rôle d'une femme passe obligatoirement par celui de mère de famille.
Et voici ce que ça m'inspire:
(...)
J'ai choisi de ne pas avoir d'enfants. Et alors?
Je n'ai pas besoin d'expulser un enfant par mon vagin pour me sentir femme.
Je n'ai pas besoin d'un enfant pour connaître l'amour absolu ou faire des sacrifices.
Je n'ai pas besoin d'un enfant pour être heureuse.
Je n'ai certainement pas besoin d'avoir des enfants pour mes vieux jours. Pour ça, il y a les maisons de retraite.
Et je ne changerai pas d'avis. (...)

La culpabilisation, ça suffit.
(S.K.)(O.K.) – merci à I.K. –

2015-03-09

derrière l'oreille

Toute [l]a vie, c'est courir après des choses qui se sauvent
Des jeunes filles parfumées, des bouquets de pleurs, des roses
Ma mère aussi mettait derrière son oreille
Une goutte de quelque chose qui sentait pareil
(A.S.)

> relais 4... 100 mètres
> bougeoir
...

2015-03-01

les petites-mères

[Les petites-mères ou pubmères] sont charmantes, sans doute, mais emmerdantes. (…) Elles veulent sans cesse m'encadrer, me surveiller, m'accompagner, m'aider à marcher. Quand nous revenons ensemble (…), elles tiennent absolument à venir me chercher, à me prendre par la main, à aller à leur allure de [petites-mères] tranquilles. Elles font les importantes, les pré-mères, les responsables de mon existence. Seule solution : dégager mes bras et courir à toute allure pour échapper à cette tutelle de mauvais anges gardiens. Je cours, je cours, elles ne pourront pas me rattraper, tant pis si une voiture et un tram me renverse (…). [Les pubmères] rentrent affolées et dénonciatrices, réprimandes, une fois, dix fois, et, comme je n'arrête pas, permission enfin d'aller seul. Après quoi, nous sommes en froid, [les pubmères] et moi. (…) Elles se sont mariées, elles ont faits beaucoup d'enfants, tout est pour le mieux dans le moins mauvais des mondes possibles. Cela dit, le type qui a résisté, enfant, à [des petites-mères] plus âgées que lui, est blindé pour la vie.
(Ph.S.)(O.K.)

2015-02-27

A.K. [thanks] O.K.

Le nom d'A.K. ne sera certainement pas inconnu des amateurs de la scène black metal parisien, ce dernier officiant, ou ayant officié, au sein de Love Lies Bleeding, Epic, Vorkreist, Merrimack ou encore Mahlkebre. Avec Decline of the I [comme pour déjà Love Lies Bleeding], le multi-instrumentiste se charge de la totalité de la composition, tout en s'entourant de musiciens pour l'enregistrement et le live. Avec son deuxième album, Rebellion, Decline of the I continue son exploration des travaux du biologiste français Laborit (…) sous la forme d'un black metal malsain, lourd et qui prend aux tripes.
(S., in Hardrock Magazine, janvier-février 2015)

Rebellion est la 2ème partie d’une trilogie qui repose sur les travaux du biologiste Henri Laborit. (…)
Le premier, [Inhibition], lourd et neurasthénique s’attardait sur l’inhibition de l’action (…).
Rebellion marque le moment où le sujet tente de répondre par la violence à cette agression. Vaine ou efficace, peu importe : il doit se battre, et cette réaction lui est salvatrice. Ainsi, ce deuxième album est plus violent, plus rapide, tout en gardant les éléments qui marquent le style de Decline of the I : une musique qui ne se donne aucune barrière de genre, et traverse sans complexe le Black Metal, le Doom, le post-hardcore, le drone, le breakcore, etc.
(v.s.w.)

En termes de one man band iconoclaste bourré de talent, Decline Of The I en impose méchamment. C'est armé de son second opus Rebellion qu'A.K., multi-instrumentiste prolifique et inspiré, revient nous hanter les neurones et d'emblée on est assailli de samples philosophiques, de riffs tranchants, de cris torturés et d'arrangements d'une intelligence rare, puisant aussi bien dans la musique classique que dans l'électro insaisissable. Decline Of The I ne suit aucun courant, trace sa route seul, une nouvelle preuve que le Metal Extrême Hexagonal est et restera un vivier d'artistes surprenants, toujours là pour nous proposer de la musique à la fois innovante, abrasive et sans compromis. Alors que bon nombre de formations sont toujours engagées dans cette course sans fin à l'extrémisme sonore, A.K. se détache du lot, nous offrant l'un des albums de Metal Noir le plus cérébral et original qui soit.
(T.M.)


A.K. : (…) De façon générale, Decline est un peu une synthèse de tout ce que je peux faire à côté, et c'est donc normal qu'un peu toutes mes influences s'y retrouvent. Mais le maître mot est, et sera toujours : faire ressortir ce que j'ai en moi, par la musique. Après, la forme précise importe peu tant que j'y trouve une cohérence. Même si d'extérieur, mixer un cours de Deleuze [et autres, via une postréalisation d'otto karl, merci] avec de la drill'n'bass semble un peu absurde, cela ne l'est pas du tout pour moi.

(…)
S. : Sur « Low Degree of God's Might », on peut entendre un sample qui est une citation d'Emil Cioran dans le film Un Siècle d'écrivains ; sur « Le Rouge, le vide et le tordu », un sample tiré de Mon Oncle d'Amérique ; sur « Piece of drowned motion », un extrait de La Mort en face de Robert Brasillach. Déjà sur le premier album un certain nombre de samples étaient utilisés au sein des morceaux d'une façon qui les structuraient et qui jouaient une importance dans le rendu final de la chanson, ça ne donnait pas l'impression d'avoir été placé là juste pour faire une couche supplémentaire. Ce sont toujours des citations qui portent des idées très fortes et surtout des pensées à la fois négatives mais en temps libératrices dans le sens que leur donnent leurs auteurs, comment se fait la sélection des films et passages utilisés ?

A.K. : Bien vu, en tout cas, car les extraits ne sont pas toujours simples à retrouver ! J'aime bien jouer avec cette idée propre au postmoderne qui dit qu'il n'y a pas de nouvelles formes fondamentales à inventer mais qu'on crée des alliages avec ce qui existe déjà pour obtenir de nouveaux agencements. C'est l'esprit du détournement, du sampling, que j'utilise avec Decline of the I. Je pense arriver à quelque chose d'assez propre, de peu commun, et pourtant je n'ai rien vraiment inventé. Et les extraits de ces films, penseurs, philosophes, sortis de leurs contextes (sans pour autant les déformer) participe à une sorte de nouveau discours, à l'émergence de nouvelles rencontres. Je vois un peu les morceaux de Decline comme des mondes avec leurs différentes strates, qu'on peut explorer au fil des écoutes. Les samples peuvent d'abord être pris purement musicalement : une texture de voix, un rythme de phrasé (que je re-travaille très souvent, parfois à la syllabe près). Puis quelques mots émergent, rendent l'ensemble un peu plus poétique, puis, enfin, le discours lui-même et sa mise en relation avec les autres samples, avec l'ambiance du morceau, etc. C'est un peu l'inverse de l'opéra, en fait : dans l'opéra, la musique est au service d'une histoire, d'un thème. Dans Decline, le propos sert la musique, rend l'expérience musicale plus dense.

S. : Le morceau « Hexenface » a une résonance toute particulière car on peut y entendre un texte en hommage à Marianne, aka LSK, qui a malheureusement disparu en octobre 2013, avec qui tu as collaboré au sein de nombreux projets et qui était certainement une amie très proche. À quel point son esprit a-t-il influencé la création de ce nouvel album ?

A.K. : Une bonne partie de l'album était terminée quand c'est arrivé. Mon père est d'ailleurs mort 15 jours après. C'était une très étrange époque pour moi. Je ne peux pas dire, directement, à quel point tout ceci a influencé ma musique, mais c'est évident qu'il y a quelque chose. Quand un ami m'a fait écouter [à dessein, par un pré-montage de 20 minutes, merci otto karl] des extraits du film inclus dans « Hexenface », j'ai été complètement troublé de voir à quel point il y avait moyen d'en faire une « rencontre » comme je disais plus haut. Il y a des éléments très personnels dans ce morceau, notamment la fin, mais je n'en dirai pas plus. Je l'ai fait avant tout pour moi, et aussi pour rendre hommage à celles et ceux qui étaient présents autour de moi pendant ces moments difficiles. Je ne peux que terminer par cette phrase [merci otto karl] qui m'a hanté pendant tous ces mois froids de l'année 2013 : La vie ne suffit pas.
(Hardrock Magazine, janvier-février 2015)

Extrait du livret :


> postmoderne ?
> fuir l'inhibition de l'action
> pour pensée la musique
> « La vie ne suffit pas » : parce que pas que + pourquoi écrire quand même
...
>>> [AU FOND, HENRI LABORIT, C'EST MOI]

2015-02-23

le dess(e)in ranimé

Du bon usage de la clandestinité (…). L'enfance, par définition, est clandestine, il suffit de s'apercevoir assez tôt que la surveillance et le dressage n'en finiront pas. Il y a une contre-vie enfantine qu'il s'agit de protéger, d'amplifier, de prolonger et de ranimer.
(Ph.S.)

> sauv(et)age de l'enfance
> l'enfance offensée
> jeu d'adulpte

> intervalles : le coup d'être vécu
> pour cette « clandestinité de la vie privée »
 

2015-02-15

du hérisson

Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société (...) pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières.
(A.S.)(O.K.)

En tout cela, (...) on suit les ordres donnés par un instinct de conservation dont la manifestation la plus nette est celle de l'instinct défensif. Fermer les yeux sur bien des choses, s'abstenir de les écouter, ne pas les laisser venir à soi, c'est le premier commandement de la sagesse, la première façon de prouver qu'on n'est pas un hasard mais une nécessité. Le mot qu'on emploie couramment pour désigner cet instinct de défense c'est celui de « goût ». Son impératif ne commande pas seulement de dire « non » quand le « oui » serait une marque de « désintéressement », mais encore de dire « non » le moins souvent possible. Éloignons-nous, séparons-nous de ce qui nous obligerait à répéter le « non » sans cesse. Rien de plus raisonnable : car, si petites qu'elles soient, les dépenses de force défensive, quand elles deviennent la règle habituelle, amènent une pauvreté extrême et parfaitement superflue. Nos grandes dépenses sont faites de la répétition des petites. La défensive, la faction constante constituent - qu'on ne s'y trompe pas - une vraie dilapidation, un vain gaspillage des forces. En prolongeant l'état précaire que représente la défensive on s'affaiblit facilement au point de ne plus pouvoir se défendre. (...) mon instinct m'oblige[ant] à me replier sur moi-même pour repousser l'envahissement (...). Comment ne pas s'y transformer en hérisson ? – Mais les piquants sont un gaspillage, un double luxe, alors qu'il est loisible non seulement de n'en point avoir mais de tenir les mains ouvertes...
Une autre mesure de sagesse et de tactique défensive consiste à réagir le plus rarement possible, à se soustraire aux situations, aux conditions qui vous condamneraient à suspendre en quelque sorte votre initiative et votre « liberté » pour devenir un simple réactif.
(F.N. — EH2§8)(O.K.)

2015-01-30

la sirène et la fée

Pourquoi du champagne ? Parce que son ivresse ne ressemble à nulle autre. Chaque alcool possède une force de frappe particulière ; le champagne (...) élève l'âme vers ce que dut être la condition de gentilhomme à l'époque où ce beau mot avait du sens. Il rend gracieux, à la fois léger et profond, désintéressé...
(…)
j'ai compris que le breuvage provoquait des visions qui lui étaient apparentées : l'or de sa robe (…), les bulles (…)[,] le glacé de la gorgée.
(...)
l'esprit du champagne approuvait ma conduite : je l'avais accueilli en moi comme un hôte de marque, je l'avais reçu avec une déférence extrême, en échange de quoi il me prodiguait ses bienfaits à foison ; il n'était pas jusqu'à ce naufrage qui ne soit une grâce. Si Ulysse avait eu la noble imprudence de ne pas s'attacher au mât, il m'aurait suivi là où m'entraînait l'ultime pouvoir du breuvage, il aurait coulé avec moi au fond de la mer, bercé par le chant blond des sirènes.
(A.N.)

Il y a un instant, entre la 15e et la 16e gorgée de champagne où tout homme est un aristocrate.
(A.N.)

Le champagne est le vin de la civilisation.
(T.)

C'est une toute nouvelle lubie, ça. (...) Pourquoi pas plus de champagne dans ma vie quotidienne, juste comme ça. En économisant sur le reste. Mais puisque c'est le « tip-top » du top... Avec l'absinthe, pour moi. (...) Absinthe et champagne, c'est la grâce, les deux « forces de frappe » éthyliques que je préfère, aujourd'hui. Ma fée, ma sirène... « Que dis-tu d'un ménage à trois » ?
(O.K.)

2015-01-29

postradio : § 12, extrait



Note : En mémoire et anniversaire du 29 janvier 2005, il y a donc 10 ans, pile, jour du concert unique du groupe Baise et Bute, événement qui nous vaut surtout, pour moi, l'enregistrement des 4 titres (sur 5) de ce groupe-événement.

> chapitre : POSTRADIO

2015-01-28

affin(...)age

Je revendique hautement les situations favorables avec des femmes, elles ont illuminé ma vie, elle l'illumine toujours. On sait que c'est la guerre, on en joue, on ne dort jamais que d'un oeil, mais on sait aussi s'amuser, se taire, travailler ensemble. La contradiction est un bien, l'objection aussi, on affine le propos, l'instant, l'expérience. L'autre est une question, il est aussi une réponse. On fait des progrès, on analyse des malentendus, le corps devient plus sensible, on a recours à la moquerie, on rit.
(Ph.S.)