J'aime les
choses brutes, basiques, universelles, intemporelles. Les vêtements de
travail, les stylos bic, les couleurs primaires, les carottes crues, ma
Doudou au réveil...
(M. B.)
J'ai parfois le sentiment que je cherche non pas à inventer quelque chose, mais plutôt à découvrir des formes parfaites, simples, qui existeraient déjà mais qu'il faudrait révéler...
(...)
... j'improvise des accords et des rythmes qui me plaisent, mais la plupart du temps, je ne sais pas comment ils s'appellent.
(...)
Certains jours (...), une suite d'accords, un riff ou une mélodie, le plus souvent trouvés au hasard de la position de mes doigts sur les cordes, va soudainement m'émouvoir. Je n'ai rien cherché, c'est venu. Je suis excité, stimulé, alors je m'abandonne à cette musique qui vient : (...) c'est très spontané, instinctif. Puis des mots aussi me viennent, ils épousent la mélodie qui est en train de se dessiner. Ils sont (...) en yaourt (...).
(...)
À ce moment, grisé par l'inspiration, j'ai la sensation que tout est facile et que des centaines d'autres idées me viendront encore. Mais ma conscience [«] professionnelle [»] me dit que celle que je viens de trouver est peut-être bien plus rare qu'elle n'en a l'air et que je me dois de la capturer.
Alors, comme je suis très organisé (et je suis convaincu qu'il fait l'être pour exploiter sa créativité), j'ai toujours à moins d'un mètre [de quoi enregistrer].
Je commence mon enregistrement en précisant (...) le placement du capodastre sur le manche. (...) des accords bizarres dont je ne connais pas le nom, je les décompose corde par corde. (...) Enfin bref, toutes les informations pour pouvoir rejouer le morceau à la réécoute (...).
(...)
La Phase 1 (qu'on peut comparer à une esquisse, un étalon) a conditionné tout ce qui suit : le ton, la couleur (...). Tout ce qui est ajouté [comme travail, Phase 2] doit dès lors vibrer avec le premier son tombé du ciel (...).
(...)
Je suis perfectionniste. Une chanson n'a pour moi de sens que si elle est « parfaite ». (...) Je ne trouve d'ailleurs l'énergie et la motivation d'approfondir une idée que si j'ai la conviction d'un début solide. À quoi bon bâtir sur des fondations fragiles ?
(...)
Quand le mot est juste, quand la note est bonne, je le sais, la question ne se pose plus, je ne doute pas. Un peu comme quand j'essaie un nouveau pull devant un miroir, je sais dès le premier coup d'oeil s'il me va ou non (...).
(...)
... je n'ai retenu que ce qui me faisait vraiment de l'effet, à défaut de ce que j'aurais pu trouver « intéressant », « intelligent ».
(...)
L'ordre des chansons. [En concert] J'y attache énormément d'importance et j'y consacre toujours beaucoup de temps. Chaque morceau résonne différemment en fonction de sa place dans le set. (...) Je m'efforce donc de considérer le concert dans son ensemble, comme une seule et unique longue chanson qui doit capter l'attention du public (et la mienne) pendant une heure et demie. Le but étant qu'à la fin de chaque morceau, je sois enthousiaste et excité à l'idée de chanter celui qui suit.
(...)
Je ne sais pas, c'est vrai, mais je crois tout de même pouvoir donner quelques conseils.
Le premier auquel je pense, et qui est à mon avis le plus difficile à suivre, est de ne se fier qu'à son oreille : on a trop souvent tendance à choisir une option plutôt qu'une autre sous prétexte qu'elle a nécessité plus de temps ou parce qu'elle est plus sophistiquée. Ou encore, à penser qu'un microphone est plus approprié parce qu'il coûte plus cher. Évacuer le plus possible les a-priori, ce n'est pas facile.
Le deuxième conseil est de considérer l'ensemble, et ce, à toutes les étapes de la création : attention ! ce vers est fort en soi, mais lorsqu'il jouxte tel autre, il perd toute sa puissance ; ce son de piano est très original, mais il perd tout son caractère lorsqu'il est mélangé avec la batterie ; ce solo de guitare est grisant, mais il rend le refrain qui suit ennuyeux ; cette typographie est séduisante mais, associée au thème de la chanson, elle perd toute sa pertinence ; ce morceau est super, mais il ne trouve pas sa place dans l'album.
(...)
Autodidacte moi-même, je m'aperçois encore aujourd'hui, en côtoyant des musiciens qui ont appris de manière académique, à quel point le fait d'apprendre par soi-même, et donc de ne pas trop savoir ce que l'on joue, stimule l'imagination et rend tout possible.
Moi je dis ça, je dis rien.
(M.B.)
(M. B.)
J'ai parfois le sentiment que je cherche non pas à inventer quelque chose, mais plutôt à découvrir des formes parfaites, simples, qui existeraient déjà mais qu'il faudrait révéler...
(...)
... j'improvise des accords et des rythmes qui me plaisent, mais la plupart du temps, je ne sais pas comment ils s'appellent.
(...)
Certains jours (...), une suite d'accords, un riff ou une mélodie, le plus souvent trouvés au hasard de la position de mes doigts sur les cordes, va soudainement m'émouvoir. Je n'ai rien cherché, c'est venu. Je suis excité, stimulé, alors je m'abandonne à cette musique qui vient : (...) c'est très spontané, instinctif. Puis des mots aussi me viennent, ils épousent la mélodie qui est en train de se dessiner. Ils sont (...) en yaourt (...).
(...)
À ce moment, grisé par l'inspiration, j'ai la sensation que tout est facile et que des centaines d'autres idées me viendront encore. Mais ma conscience [«] professionnelle [»] me dit que celle que je viens de trouver est peut-être bien plus rare qu'elle n'en a l'air et que je me dois de la capturer.
Alors, comme je suis très organisé (et je suis convaincu qu'il fait l'être pour exploiter sa créativité), j'ai toujours à moins d'un mètre [de quoi enregistrer].
Je commence mon enregistrement en précisant (...) le placement du capodastre sur le manche. (...) des accords bizarres dont je ne connais pas le nom, je les décompose corde par corde. (...) Enfin bref, toutes les informations pour pouvoir rejouer le morceau à la réécoute (...).
(...)
La Phase 1 (qu'on peut comparer à une esquisse, un étalon) a conditionné tout ce qui suit : le ton, la couleur (...). Tout ce qui est ajouté [comme travail, Phase 2] doit dès lors vibrer avec le premier son tombé du ciel (...).
(...)
Je suis perfectionniste. Une chanson n'a pour moi de sens que si elle est « parfaite ». (...) Je ne trouve d'ailleurs l'énergie et la motivation d'approfondir une idée que si j'ai la conviction d'un début solide. À quoi bon bâtir sur des fondations fragiles ?
(...)
Quand le mot est juste, quand la note est bonne, je le sais, la question ne se pose plus, je ne doute pas. Un peu comme quand j'essaie un nouveau pull devant un miroir, je sais dès le premier coup d'oeil s'il me va ou non (...).
(...)
... je n'ai retenu que ce qui me faisait vraiment de l'effet, à défaut de ce que j'aurais pu trouver « intéressant », « intelligent ».
(...)
L'ordre des chansons. [En concert] J'y attache énormément d'importance et j'y consacre toujours beaucoup de temps. Chaque morceau résonne différemment en fonction de sa place dans le set. (...) Je m'efforce donc de considérer le concert dans son ensemble, comme une seule et unique longue chanson qui doit capter l'attention du public (et la mienne) pendant une heure et demie. Le but étant qu'à la fin de chaque morceau, je sois enthousiaste et excité à l'idée de chanter celui qui suit.
(...)
Je ne sais pas, c'est vrai, mais je crois tout de même pouvoir donner quelques conseils.
Le premier auquel je pense, et qui est à mon avis le plus difficile à suivre, est de ne se fier qu'à son oreille : on a trop souvent tendance à choisir une option plutôt qu'une autre sous prétexte qu'elle a nécessité plus de temps ou parce qu'elle est plus sophistiquée. Ou encore, à penser qu'un microphone est plus approprié parce qu'il coûte plus cher. Évacuer le plus possible les a-priori, ce n'est pas facile.
Le deuxième conseil est de considérer l'ensemble, et ce, à toutes les étapes de la création : attention ! ce vers est fort en soi, mais lorsqu'il jouxte tel autre, il perd toute sa puissance ; ce son de piano est très original, mais il perd tout son caractère lorsqu'il est mélangé avec la batterie ; ce solo de guitare est grisant, mais il rend le refrain qui suit ennuyeux ; cette typographie est séduisante mais, associée au thème de la chanson, elle perd toute sa pertinence ; ce morceau est super, mais il ne trouve pas sa place dans l'album.
(...)
Autodidacte moi-même, je m'aperçois encore aujourd'hui, en côtoyant des musiciens qui ont appris de manière académique, à quel point le fait d'apprendre par soi-même, et donc de ne pas trop savoir ce que l'on joue, stimule l'imagination et rend tout possible.
Moi je dis ça, je dis rien.
(M.B.)
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