N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2008-12-31

uni vers de l'imbécile

De génération en génération, les imbéciles se sont habitués à comprendre de travers, ou à ne pas comprendre du tout. Les premiers s'étaient peut-être contentés de faire les imbéciles. Les premiers imbéciles faisaient peut-être semblant de croire tout ce que leur disaient les Puissants, les Probes, les Purs, puis les autres ont fini par le croire en effet.
Je parle des imbéciles (...) L'univers du crétin, de l'idiot ou du fou est une création hagarde, où la vérité peut se trouver par hasard. Elle ne se trouve jamais dans l'univers de l'imbécile qui, par contre, le premier principe posé, se déduit comme un théorème. L'univers de l'imbécile est logique, l'imbécile toujours logicien, le raisonnement de l'imbécile est l'un des plus coriaces qui soient. Personne n'est plus désarmé devant l'imbécile que le sage de ce monde ; la sagesse de ce monde (...) a été inventée pour exploiter l'imbécile, elle est tout à fait impuissante à le convaincre (...)
Pour comprendre la situation de l'imbécile dans la société qui l'exploite et le protège à la fois, lui assure plus que la sécurité elle-même, cette fidélité inflexible aux apparences, (...) il faut penser à celle du bigot parmi les chrétiens. (...) Le bigot, comme l'imbécile, préfère l'abêtissement au scandale. (...) Ces malheureux préfèrent tout accepter en bloc, ce qui est une manière de tout refuser. (...) ce sont des gens qui ne veulent plus rien savoir.
(G.B.)

2008-12-30

ami parcours

Mais nous sommes tous des voyageurs dans ce que J.B. nomme le désert de ce monde (...) et ce que nous trouvons de meilleur en route c'est un loyal ami. Bienheureux le voyageur qui en trouve plusieurs! Nous courons le monde, en fait, pour les rencontrer. Ils sont le but et le récompense de la vie. Ils nous gardent dignes de nous-mêmes[.]
(R.-L.S.)

2008-12-29

r/éception

Ce que j'aime ne m'a jamais déçu, mais je ne puis supporter que d'autres soient déçus par ce que j'aime. Je souffre amèrement de la déception des imbéciles, j'en souffre à ma manière...
(G.B.)

2008-12-19

impasse de la vi( )e

Je m’ennuyais affreusement. Je me disais : « Ah paris, que je te porte de haine ! Que fais-tu dans cette ville ? Ah ! c’est du propre ! Sans doute penses-tu y réussir ? Mais il faut vingt ans pour le faire, mon pauvre, et si tu atteins à la gloire tu seras alors laid comme un homme. (...) Malgré tout, j’aspire au succès, car je sens que je saurais drôlement m’en servir, et je trouverais amusant d’être célèbre ; mais comment ferais-je pour me prendre au sérieux ? Dire que, tant que nous sommes, nous ne rions pas sans discontinuer. Mais, nouvel embarras, je désire aussi la vie merveilleuse du raté. Et comme la tristesse en moi se mêle toujours à la plaisanterie, c’était des « Oh, la la ! » suivis aussitôt de « : « Tra, la, la ! » Je pensais encore : Je mange mon capital, ça va être gai ! et je puis deviner, ce que sera ma peine, quand, vers la quarantaine, à tous les points de vue, je me verrai ruiné. (…)
Je suis ici, sur ce lit, comme un fainéant ; non point qu’il me déplaise d’être un terrible paresseux ; mais je hais de rester longtemps que ça, quand notre époque est la plus favorable aux trafiquants et aux filous ; moi, à qui il suffit d’un air de violon pour me donner la rage de vivre ; moi qui pourrais me tuer de plaisir ; mourir d’amour pour toutes les femmes ; qui pleure toutes les villes, je suis ici, parce que la vie n’a pas de solution.
(A.C.)

noproblemo

S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème.
(J.R.)

2008-12-15

t'as du feu, s'te plaît ?

La jeunesse, c'est quand on ne sait pas ce qui va arriver.
(H.M.)
Une petite flamme de folie, si on savait comme la vie s’en éclaire !
(H.d.M.)
Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.
(F.d.L.R - § 209)

cf. à l'insu
cf. l'il d'un je

2008-12-14

pourquoi écrire quand même


(L.N.) ::1'43''::

[Ajout 2013 :] Je me rends compte, avec des sentiments mélangés, que la vie ne m’intéresse pas assez pour que je puisse me passer d’écrire. Ça ne me suffit pas.
(M.H.)

grand temps

Pour avoir du talent, il faut être convaincu qu’on en possède. (G.F.)
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. (L.T.)
Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes, avec le temps.(S.B.)
Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage. (H.M.)
Il faut avoir beaucoup de patience pour apprendre à être patient. (S.J.L.)
J’ai toujours senti que l’état d’auteur n’était, ne pouvait être illustre et respectable qu’autant qu’il n’était pas un métier. Pour pouvoir, pour oser dire de grandes vérités, il ne faut pas dépendre de son succès. (J.-J.R.)
La joie est dans le risque à faire du neuf. (M.F.)
Peu importe le succès, il s’agit d’être grand, non de le paraître. (R.R.)
Qu’est-ce qu’une grande vie, sinon une pensée de la jeunesse exécutée par l’âge mûr ? (A.d.V.)

créateur malgré le vit


(R.T.)(...)

> en modèle postsexuel

2008-12-13

maudite espérance


Bien que j'ai eu de l'aisance à partir vers l'inconnu
Je n'aurais pourtant jamais cru y mettre autant d'excellence
Mon amour-propre comme une lance pointe vers l'obscur, le tordu
La besogne d'un mec obtus qui s'abîme de persistance

J'ai bien failli perdre le sens et beaucoup s'y sont perdus
Combien d'amis elle a eus, celle qu'on nomme désespérance
Pourtant je reste comme en transe, attaché comme un mordu
A cette chose qui épuise, tue, me ferait déplacer l'immense

J'ai les pieds lourds, l'esprit rance, j'suis épuisé, y a plus d'jus
Y a des jours où j'me situe, entre le néant et l'absence
Pourtant encore si j'avance, c'est qu'elle me colle, me pollue
Ma saleté d'espérance

J'aurais voulu me prélasser entre divan et télé
Mais y a la sueur qui coule et les idées qui dérangent
La sueur noie les idées et je reste un peu lassé
Mais bientôt une vague me saoule, m'aspire, me noie, me démange

Le monde s'est laissé réglé, les foules sont apprivoisées
L'économie est une bible, consommation est leur ange
Et on prie l'esprit billet pour qu'il nous laisse épargner
On croit qu'on décroche la lune avec nos ailes de mésange

Et quand je parle d'mes projets, introuvables chez l'VRP
On trouve que je suis endiablé, on dit de moi que je m'enfonce
Finit par dire qu'j'suis fâché, fauché j'deviendrais fâché
Avec ma saleté d'espérance

Les maux de tête ont repris, et tous les mots qu'on s'est dit
Nos vieux plans, nos stratégies, valables pour changer trois mondes
On ne pense plus, on les oublie, on en rit et on sourit
Pourtant dans la tête réside, une voie endormie qui songe

Elle sommeille dans un bon lit, à l'édredon bien rempli
Elle s'enfonce dans tant de replis qu'son lit ressemble à une tombe
Mais dans mon esprit meurtri cette vie n'est pas endormie
Son lit doit être fait d'orties car elle gratte et ça me ronge

Elle m'impose tous ses ennemis, elle m'engrène vers les conflits
Plonge ma tête dans nos vomis, quelles qu'en soient les conséquences
J'ai des tâches d'antipathie, des boutons d'fièvre d'incompris
C'est ma saleté d'espérance

Quand tu entendras ce morceau, ça sera parce que je perdure
Ou bien parce qu'en coup dur, j'l'aurai chanté dans l'métro
Mais s'il passe à la radio, où s'il crache dans ta voiture
Sache qu'à son stade d'écriture, j'tais assis dans un bistro

Refusant de vivre des rimes, préférant vivre d'intérim
Pour laisser libre court à l'art, sans patron, sans révérence
Laissant loin de moi cette frime, qui rend bien médiocrissime
Laissant mes mots devenir star, révolutionner cette science

Ma plume jouant de l'escrime, pour m'aiguiser dans l'estime
Autant d'efforts m'assassinent, et pourtant je reste dans la danse
C'est que dans mon malheur prime, mon ami le plus intime
Ma saleté d'espérance.
(R.)

huître et demi

La vie du plus sublime des hommes n'est pas à la nature d'une plus grande importance que celle d'une huître.
(D.A.F.S.)
cf. tout à l'éscargaux

dix secrets

Quand la main droite ignore ce que fait la main gauche, elles ne sont pas tentées d'applaudir servilement à tout propos.
(D.A.F.S.)(R.T.)(H.X.)?

2008-12-11

ventard

Je peux d'autant plus me permettre d'être « vantard » que je crois infiniment peu à la notion de mérite.
(O.K.)

cf. la liberté ta soeur

2008-12-10

le vacancierozier

« Pour lui, le temps n’a pas d’importance, dans la vie comme dans les films. Plus que prendre son temps, il lui donne toute sa valeur. Avec cette méthode, si c’en est une, vous n’avez pas le temps de faire votre cinéma, avec vos petits tics d’acteur, puisque vous ne savez ce qui va se passer. En plus, Jacques finissait toujours les magasins de pellicule et, à la fin de chaque prise, n’entendant pas « coupez », on devait meubler les silences, gérer la gêne du moment. Rozier se sert de tout ça. Ce n’est pas la ligne qui l’intéresse, c’est ce qu’il y a entre les lignes, les creux. Tout ce qui nous échappe, qu’on ne contrôle pas. Faire ressentir à quelqu’un quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de ressentir, le voir s’en étonner ou ne pas s’en apercevoir. Il aime les points de suspension. C’est peut-être pour ça qu’il tourne avec des amateurs, parce qu’il a peur que les acteurs confirmés lui donnent la musique qu’ils savent jouer. Les acteurs, il les prend pour ce qu’ils savent faire, mais surtout pour en donner une relecture. »
Ce n’est donc pas surprenant si le cinéma de Rozier ne ressemble à rien de connu. Jacques Mandelbaum en donne une belle définition : « Le goût du voyage et de la vacance, la récurrence de l'eau et des îles, le sens aigu de la durée, l'inclination pour les genres et les acteurs populaires, l'hybridation du documentaire et de la fiction, l'improvisation et les changements de cap élevés au rang des beaux-arts marquent de façon indélébile ce cinéma, qui procure comme aucun autre la sensation, simultanément joyeuse et mélancolique, de la grâce de l'existence et de la fragilité de l'instant. »
Pour Pascal Thomas, « Rozier est un singulier dans le siècle. On croit qu'il s'empêche lui-même, mais c'est faux. Il vit dans l'instant, et cette manière de vivre ne coïncide plus du tout avec les exigences de ce métier, où la dictature du scénario, qui détermine seule le financement du film, est devenue terriblement néfaste. »
(W.)

vers ce temps pris à le perdre, perdu à le prendre

Cette fois-ci, pourtant, je viens en tant que Dionysos victorieux, qui va mettre le monde en vacances... Mais je n’ai pas beaucoup de temps.
(F.N.)

cf. la vie de révélations que je vais mener...

2008-12-09

somme...

Prenez un peu de repos, afin de finir plus vite.
(G.H.)
Mais comment faites-vous pour faire autant de choses ?
— Je dors beaucoup.
(R.T.)
cf. « délasse ta tête »
cf. sommeilleur

2008-12-08

la vie en une leçon

La vie comme moyen de connaissance — avec ce principe au cœur, on peut non seulement vivre avec bravoure, mais encore vivre gaiement, et rire joyeusement !
(F.N. — GS§324)

cf. in media vita

no made's land

La vraie culture ne peut s'apprendre que dans l'espace...
(A.A.)
Nous, qui avons tellement d'espace et si peu de temps, nous nous ferons nomades.
(A.L.)

cf.
la vie en une leçon

2008-12-06

aux aurores

Combien d'aurores n'ont pas encore lui.
(R.-V.)(F.N.)

les Otto

Son but n’était pas de faire de la littérature, mais de transformer ce qu’il vivait en matière littéraire. (...) Et il accumule matériaux publics et privés pour son livret de littérature-épargne. En effet, de 1893 à 1956, il enfante les 7 000 pages de son Journal littéraire (1954-1966).

2008-12-04

m'ême pas dans la cour...

Moi qui ai si peu de chance avec les femmes à cause de ma timidité et de mon horreur du sentiment (...) Donner tant d'importance à cette chose si simple et nullement romanesque : faire l'amour ! Nous y avons perdu, elles et moi, sans doute, et je n'ai pas acquis pour cela la patience de faire ce qu'on appelle la cour aux femmes.
(P.L.)

2008-12-03

2008-12-01

intervalles : le coup d'être vécu

Il faut vivre dans les intervalles. (...) je pars du constat que tout est invivable... sauf les intervalles que je décris. (...) les [sympathies] aussi sont des intervalles... qui ne demandent qu'à éclore.
(P.S.)[O.K.]

2008-11-30

règle hoptique

L'irrésolution est le pire des maux.
(R.D.)
Pour décider il y a pas besoin de savoir quoi faire.
(O.P.)
Règle d'optique : tout semble plus grand de loin.
(S.J.L.)

associé à :
envolée
that isn't the question
c'est en le faisant qu'on le fait
des coincés
le bon génie de l'audace
(du culminant)
se (dé)jouer
...

2008-11-27

nechangerien

Ne change rien pour que tout change.
(R.B.)


(G.B.) :: 0'35''::

> perd ou... sévère
> envivre aujourd'hui

le change

Il faut que tout change pour que rien ne change.
(G.T.d.A)

t.emps t.

Il ne faut pas dire que le temps passe, mais qu'il surgit.(...)
Ce qui « a été » ne passe pas. (...)
Mozart n'est pas un musicien du passé. (...) Il faut bien comprendre cela sans quoi on est dans l'historiographie et pas dans le coeur des choses.
(P.S.)

2008-11-25

57 pieds sous, et sur terre

1. Quelle heure est-il ?
Quatrième temps : « qui englobe présent, passé et avenir. C'est de ce temps-là que les humanoïdes ne veulent pas. Et la poésie se veut dans ce temps-là de façon plus ou moins fulgurante. »
2. Prénom ?
Ça dépend. Karl, en partie.
3. Ton anniversaire ?
Le 29 mars 1976, il paraît. Civilement. (Calendrier chrétien.)
4. Age ?
Quatrième temps.
6. Tatouages ?
Ma peau.
7. As-tu déjà été amoureux (se) ?
Bien bête, alors.
8. As-tu déjà aimé jusqu'au point de pleurer ?
Je doute que ce fût la vraie cause.
9. Taille ?
Géant.
10. Café ou thé ?
Ça dépendra.
11. Tasse ou mug ?
Fontaine.
12. Numéro(s) préféré(s)
Aucun sens l'un sans les autres.
13. Couleur des cheveux ?
Naturelle.
14. Couleur des yeux ?
Organique, donc infiniment complexe.
15. As-tu déjà eu une fracture ?
Oui.
16. As-tu déjà eu un accident de voiture ?
Oui.
17. Type de musique préférée ?
Tout « ce qui me chante. »
18. Fleur ?
Les mauvaises herbes.
19. Sujet de conversation détesté ?
Ça dépend avec qui.
21. Fast food préféré ?
Chez moi.
22. Problème ?
La médiocrité de la masse-humanité.
23. Couleur préférée ?
Ça dépend — des autres couleurs associées, notamment. Ou alors disons : jaune blonde, comme des cheveux...
24. Comment vois-tu l'avenir ?
Je le vis, un peu.
25. Des animaux à la maison ?
Oui, moi. (Et des ami(e)s de passage.)
26. Lequel de tes amis vit le plus loin ?
Les amis morts (auteurs), ou inconnus.
27. Qui sera le plus rapide à répondre à ton mail ?
...
28. Qui sera le plus long ?
...
29. Amis spéciaux ?
Ceux que je ne connais pas personnellement.
30. Que changerais-tu dans ta vie ?
Ne pas exister.
31. As-tu un ordi?
La preuve, je réponds de chez moi.
32. CD préférés ?
Les CD vierges, gravés par moi, pour partager ce qu'il faut.
33. La première chose à laquelle tu penses quand tu te réveilles ?
Une infinité de choses, différentes à chaque fois.
34. Comment vois-tu l'Amour ?
Sans majuscule, déjà.
Et je le vois pas, je le fais. À ma manière.
35. Quelque chose que tu as toujours avec toi et que tu n'as jamais quitté ?
Mon corps.
36. Qu'y a t'il sur ton mur ?
(« Qu'y a-t-il », déjà, bande d'ânes alphabêtes !)
36bis. Qu'y a-t-il sur ton mur ?
Une fenêtre.
37. Qu'y a t'il sous ton lit ?
Ses pieds.
38. Ecris quelque chose à la personne qui t'a envoyé ce mail.
Je suis en train...
39. Nomme la personne qui ne te répondra sûrement pas.
Jamais sûr de rien. Et quand je peux éviter la délation...
40. Celle dont tu es sûr qu'elle te répondra.
Jamais sûr de rien.
41. Qui aimerais-tu voir répondre ?
Ma webcam n'est pas allumée.
42. Que dirais-tu à quelqu'un en particulier mais que tu n'oses pas ?
Je dis à peu près ce que j'ai à dire. (Dans le presque vide, certes.)
43. Sport favori ?
L'activité quotidienne, censément sensément physique.
44. Timide ou extraverti ?
Les deux, mon capitaine.
45.Ton surnom ?
Plusieurs.
46. Langues parlées ?
Le français, l'allemand, l'anglais, l'espagnol, l'italien, le russe, l'arabe...
47. Un mot, une expression, que tu aimes ?
Salope.
48. Un coucou à quelqu'un en particulier ?
À nord-express, ce génie encore inconnu.
49. Aimerais-tu qu'on t'offre des fleurs à ton anniversaire ?
Quelle blague !
50. Qu'est-ce que tu voudrais pour ton anniversaire ?
Lequel ?
52. Sucré ou salé ?
Les deux, bien sûr.
53. Lieu favori ?
Dans mes pompes, juste au centre.
54. Citation favorite ?
Des milliers. Lire nord-express, déjà, pour résumer.
55. Bière ou vin ?
Selon l'envie.
57. Un piercing ?
Anciennement aux os de la cheville droite.

(merci à karl)

cf. tu charles, karl !

que tout p(o)ète

Le poète est toujours en danger. La poésie, c'est la guerre. C'est la guerre physique.
(P.S.)
Oui, car la question est très physique. Vous savez, aujourd'hui il y a beaucoup de poésie, beaucoup de poèmes... Tout le problème est de savoir s'il y a stratégie de guerre ou pas. Les poètes se contentent de ce qu'on leur donne... C'est la servitude volontaire, il n'y a pas d'autres mots. Sans parler du masochisme, ce qui revient au même. (...) Les poètes ne se battent pas. Il faut se battre. Les poètes aujourd'hui sont paresseux. Avec pas grand-chose. Ils manquent d'ambition. Je répète : je parle de servitude volontaire. Le bon esclave d'aujourd'hui milite, d'une certaine façon, pour sa marginalisation. Le système est fortement organisé, il sait très bien ce dont l'esclave volontaire va se contenter... Alors on appelle ça des poètes. Moi j'appelle ça des esclaves de la marchandise...
(P.S.)

2008-11-24

RESignation de PERSonne


(J.-L.G.) :: 0'37''::
La dépréciation du monde des hommes augmente en raison directe de la mise en valeur du monde des choses.
(K.M.)

cf. objection du vivant
cf. zombies

modérer l'inter, net.

... tous les altruismes féconds de la nature se développent selon un mode égoïste, l'altruisme humain qui n'est pas égoïste est stérile, c'est celui de l'écrivain qui s'interrompt de travailler pour recevoir un ami malheureux, pour accepter une fonction publique, pour écrire des articles de propagande...
(M.P.)
associé à : chef-d'oeuvreur insoupçonné

√consolitude

Et pourtant, alors même que je m'exaltais dans ma solitude, je pris conscience d'un manque singulier. Je souhaitais une compagne qui s'allongerait près de moi au clair des étoiles, silencieuse et immobile (...) Car il existe une camaraderie plus reposante même que la solitude et qui, bien comprise, est la solitude portée à son point de perfection. Et vivre à la belle étoile avec la femme que l'on aime est de toutes les vies la plus totale et la plus libre.
(R.L.S.)

> assortiment camarade

bio... logique


(merci à djkl de lepostier.fr)

cf. du douillet le rêve
cf. éthologie

2008-11-23

vers là rév0lution



J'écoute les publicités sur mon transistor. Grâce à E... SS... O. je pars tranquille sur la route du rêve, et j'oublie le reste. J'oublie...
(...) J'ai tout oublié... Sauf que : puisqu'on me ramène à zéro, c'est de là qu'il faudra repartir.
(J.-L.G.)

2008-11-21

assortiment camarade

« J'ai besoin d'une femme qui irait n'importe où et ferait n'importe quoi! »


(A.H.) :: 2'57''::

Car il existe une camaraderie plus reposante même que la solitude et qui, bien comprise, est la solitude portée à son point de perfection.
(R.L.S.)

cf. √consolitude
cf. (li)la femme sauvage

naturelle...



H1 — But a man expects his wife...
F1 — ...to behave herself, naturally !
H2 — To behave herself naturally.

2008-11-20

vin nouveau

Nous qui, par hasard ou sur le choix d’un(e) d’entre nous, vous écrivons,
NOUS AVONS :
- l’ambition de ne pas passer notre vie à trahir l’idée qu’on s’en fait.
- à coeur (joie) d’y parvenir.
- pris notre parti du désaccord essentiel qui nous oppose à la marche des choses.
- la fâcheuse aptitude à vivre comme on l’entend et à s’y entendre un peu mieux chaque jour — que dieu ne fait pas.
- pris en grippe tout ce qui nous sépare d’une vie plus directe, « plus » immédiate avant qu’il ne soit trop tard.
- encore de quoi faire.
- cependant la tête dure, autant que la peau, et fixée nulle part ailleurs que sur les épaules.
- les deux pieds hors de la tombe, indociles à cette marche funèbre, cette vaste blague de moins en moins drôle.
- le goût du jeu et des affinités de fond.
- de qui tenir.
- peut-être de quoi nous entendre immédiatement, avant qu’il ne soit trop tard.
- des initiatives, la preuve.

NOUS RECHERCHONS :
- un renfort de complices, de moyens et de procédés, qui nous rallongerait le bras et l’espérance de vie.
- des lieux de passage, individuels ou collectifs, personnels ou impersonnels, comme autant de nouveaux points de fuites, d’échanges, de repères, de confluences, qui étayeraient sans relâche notre terrain d’ententes, et nous mèneraient la vie belle.
- en somme, de quoi faire de notre désaccord essentiel et passionné l’essentiel d’une vie plus passionnante, ensemble pour chacun(e),
- en un mot (comme en seize), une plus efficace coordination des vivants dispersés, à fin d’autonomie maximale, pour une vie maximale.

le vingt novembre 2005
s290654(at)yahoo.ca

cf. chapitre : s'en sortir sans sortir

cf. que dédale
cf. pas de lieu, sans formule

2008-11-19

donc filmer

La mémoire ne filme pas, la mémoire photographie.
(M.K.)
Le bonheur, c'est avoir une bonne santé et une mauvaise mémoire.
(I.B.)

se rencontre


(J.S.) :: 4'30''::
cf. extension de domaine de l'amour

tracy & tracy

À vingt ans, [Katharine Hepburn] pose nue pour un peintre. Le poète Phelps Putman dit d'elle : « Elle était l'anarchie vivante du cœur. Elle était aussi impolie que la vie et la mort. »
(...)
Au début des années 1940, Kate rencontre le grand amour de sa vie, Spencer Tracy. Elle dit dès leur première rencontre « oh, monsieur Tracy, mais je suis vraiment trop grande pour vous ! » Tracy répliqua « ce n’est pas grave, ma chère, j’aurai vite fait de vous rendre votre vraie dimension. » Elle a dit également de lui qu'il était « bon comme une pomme de terre au four ». Une profonde intimité les unira tout de suite...
(W.)

2008-11-18

testament d'un vivant


(J.M.)
Je ne voulais pas que ma vie soit réglée d’avance ou décidée par d’autres. Si, à six heures du matin, j’avais envie de faire l’amour, je voulais prendre le temps de le faire sans regarder ma montre. Je voulais vivre sans heure, considérant que la première contrainte de l’homme a vu le jour à l’instant où il s’est mis à calculer le temps. Toutes les phrases usuelles de la vie courante me résonnaient dans la tête : Pas le temps de... ! Arriver à temps... ! Gagner du temps... ! Perdre son temps... ! Moi, je voulais avoir "le temps de vivre" et la seule façon d’y arriver était de ne pas en être l’esclave. Je savais l’irrationalisme de ma théorie, qui était inapplicable pour fonder une société. Mais qu’était-elle, cette société, avec ses beaux principes et ses lois ?
(J.M.)

hum... ou terrorisme

... et là je me suis dit « bon, ce monde dans lequel je vis, il faut que je continue à vivre dedans, en essayant d'y croire un petit peu », et la seule chose que j'ai trouvée c'était l'humour, rire... avec mes contemporains... en écoutant les discours... voilà, d'un sarko sur l'afrique... qui était... si on n'a pas le sens de l'humour, je veux dire, on fait du terrorisme! pour moi... Donc la moindre des choses s'est de s'amuser, de rigoler, de se dire... Il nous reste au moins cette liberté de conscience, de pensée, qu'est le rire. Pour le reste...
(D.)

2008-11-17

artiste à son poste

Un artiste doute, en effet, de lui-même ; il est en même temps sûr de lui.
(...) Ils ne se donnaient pas la peine de voir l'unité de vues sous la diversité de moyens d'expression, principalement entre mes romans et mes essais politiques. (...) Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages.
Je me suis trouvé comme tous les autres écrivains contemporains devant un fait écrasant : la décadence.
(...) Attendons la postérité ? Mais par qui est faite la postérité ?
(...) Un écrivain est obligé de croire dans le fond (...) qu'il passera à la postérité, sinon l'encre se tarirait dans ses veines. Et, sauf chez les médiocres, cela est touchant.
(...) Mais tout cela, ce sont des humeurs qui passent. Il reste deux choses : la joie de l'artisan qui fait son travail, qui se dit qu'il participe à cette aventure merveilleuse qu'est le travail de l'homme — et la joie d'être un homme, de rester un homme pur et simple, à côté de (...) l'écrivain. Un homme qui mange, qui boit, qui fume, qui fait l'amour, qui marche, qui nage, qui ne pense à rien et qui pense à tout, un homme qui ne fait rien et qui n'est rien, un homme qui rêve (...), qui se prépare à la terrible et splendide mort, un homme qui jouit [du cinéma] [et] de la musique autant que de la littérature, qui s'enivre de ce que font les autres bien plus que de ce qu'il fait, et un homme qui a d'autres passions encore...
(P.D.L.R.)

2008-11-16

au courant ?

Il y a (...) dans la succession de la nuit et du jour, des signes pour ceux qui sont doués d'intelligence.
(Coran, sourate 3, verset 190)

2008-11-15

les forçats de la société

Le drame pour tous ceux-ci c'était de sentir en eux plus de force qu'il n'en restait dans la société. De là la nécessité de se dépayser pour dire leur rêve ou l'obligation de ne se vouer qu'à l'exécration convulsive.
(P.D.L.R.)

2008-11-14

pour un autoconditionnement

Le décor détermine les gestes.
(I.S.)

La transformation, l'amélioration de soi ne se commande pas autant qu'on le voudrait. Dans la mesure où nous sommes en très grande partie le produit de notre environnement, un des meilleurs moyens d'améliorer notre caractère (humeurs, perspectives, idées, comportements, valeurs...) est d'en passer par l'aménagement tactique des conditions extérieures de notre existence (géographiques, climatiques, alimentaires, affectives...), qui alors ne manquent pas de nous déterminer en retour, à leur façon, qui en revient donc à la nôtre, à peu près. Appelons ça l'autoconditionnement environnemental, ou conditionnement réfléchi, ou réflexif ? En tout cas, le principe est celui-ci : les influences extérieures étant inévitables, si ce n'est constitutives, il s'agit d'en jouer de manière à en tirer un parti optimal. Au lieu de la servitude normale.
(O.K.)

En tout cela, - choix de la nourriture, choix du lieu et du climat, choix de sa récréation - on suit les ordres donnés par un instinct de conservation dont la manifestation la plus nette est celle de l'instinct défensif. Fermer les yeux sur bien des choses, s'abstenir de les écouter, ne pas les laisser venir à soi, c'est le premier commandement de la sagesse, la première façon de prouver qu'on n'est pas un hasard mais une nécessité. Le mot qu'on emploie couramment pour désigner cet instinct de défense c'est celui de « goût ». Son impératif ne commande pas seulement de dire « non » quand le « oui » serait une marque de « désintéressement », mais encore de dire « non » le moins souvent possible. Eloignons-nous, séparons-nous de ce qui nous obligerait à répéter le « non » sans cesse. Rien de plus raisonnable : car, si petites qu'elles soient, les dépenses de force défensive, quand elles deviennent la règle habituelle, amènent une pauvreté extrême et parfaitement superflue. Nos grandes dépenses sont faites de la répétition des petites. La défensive, la faction constante constituent - qu'on ne s'y trompe pas - une vraie dilapidation, un vain gaspillage des forces. En prolongeant l'état précaire que représente la défensive on s'affaiblit facilement au point de ne plus pouvoir se défendre. Supposez qu'en sortant de chez moi, je trouve, au lieu du calme et aristocratique Turin, la petite ville allemande : mon instinct m'obligerait à me replier sur moi-même pour repousser l'envahissement de tout ce plat et lâche monde. Ou encore, je serais en face de la grande ville allemande, ce stupre en pierre de taille, ce sol où rien ne pousse, où tout s'importe, bien et mal. Comment ne pas s'y transformer en hérisson ? - Mais les piquants sont un gaspillage, un double luxe, alors qu'il est loisible non seulement de n'en point avoir mais de tenir les mains ouvertes...
Une autre mesure de sagesse et de tactique défensive consiste à réagir le plus rarement possible, à se soustraire aux situations, aux conditions qui vous condamneraient à suspendre en quelque sorte votre initiative et votre « liberté » pour devenir un simple réactif.
(F.N. — EH2§8)

cf. décorps
cf. CHAPITRE : physio-logique
cf. comment s'en sortir sans sortir


2008-11-11

à pied marin

Si l'on suivait les voies ferroviaires / Qui aurait le pied marin ?
((A.B.))

cf. marin

mourir par définition

Mourir d'un accident : d'un choc inhumain, par définition.
(O.K.)

à prendre ou à laisser

Est-ce que vous en avez ? / Des doutes, des idées / Des rêves de douceur éveillée / Le goût du danger / Des routes à prendre ou à laisser / Est-ce que vous en avez ? / Du réseau, des rougeurs, des nerfs d'acier ? / Est-ce que vous en avez ?
((A.B.))

2008-11-09

filer sa piste

Et j'ai lu ça, (...) j'ai lu ce bouquin, et je me suis dit « mais! finalement... », pour la première fois de ma vie je me suis dit « c'est pas difficile d'écrire... Il suffit de prendre... c'est comme une piste à prendre... on prend un truc, on fonce tout droit et on y va » et là j'ai commencé la rédaction (...) très peu de temps après.
(P.M.)

Non, c'est venu d'un jet. Parce que... Tu sais, c'est pareil quand on compose une chanson, peut-être : Quand tu trouves une phrase musicale que tu sens bien, le reste vient ; tout est sur le même ton.
(P.D.)

... et l'instinct, l'intuition du départ, il faut pas l'oublier.
(M.D.)
cf. l'émouvement

2008-11-08

ça va

[Ils sont morts sur l'autoroute ? Sans que ça perturbe la circulation ? Et c'est terrible ?] Oui, oh! c'est la vie, quoi ! Flux constant. C'est exactement pareil dans la savane. La vie n'est pas sentimentale. Il n'y a que nous! qui le sommes. Et c'est précisément notre problème. Le seul remède c'est de s'en guérir un peu, justement ; un peu, seulement. C'est-à-dire en tout cas ne surtout pas s'y complaire, comme c'est la mode (depuis le romantisme peut-être) — du ramollissement. Mais relever la tête. Sur la savane.
(O.K.)

du culminant

Il existe un certain point culminant de la vie : (...) maintenant que nous pouvons cons­tater que toutes, toutes choses qui nous frappent, tournent toujours à notre avantage. (...) que ce soit n'importe quoi, le beau comme le mauvais temps, la perte d'un ami, une maladie, une calomnie, la non-arrivée d'une lettre, un pied foulé, un regard jeté dans un magasin, un argument qu'on vous oppose, le fait d'ouvrir un livre, un rêve, une fraude : tout cela nous apparaît, immédiatement, ou peu de temps après, comme quelque chose qui « ne pouvait pas ne pas se produire », - quelque chose qui est plein de sens et d'une profonde utilité, précisément pour nous. (...) Eh bien! — je veux dire : malgré tout cela, — laissons en repos les dieux et aussi les génies serviables, pour nous contenter d'admettre que maintenant notre habileté, pratique et théorique, à interpréter et à arranger les événements atteint son apogée. Ne pensons pas non plus trop de bien de cette dextérité de notre sagesse, si nous sommes parfois surpris de la merveilleuse harmonie que produit le jeu de notre instrument : une harmonie trop belle pour que nous osions nous l'attribuer à nous-mêmes. En effet, de-ci de-là, quelqu'un joue avec nous — le cher hasard...
(F.N.)
voir aussi : chancellerie, Œ, le bon génie de l'audace, confchance dans le réel..

chancellerie

La chance fait partie du talent.
(F.T.)
On faisait, devant napoléon, l'apologie de tel ou tel nouveau général. Et lui : « oui, bon, d'accord, très bien, mais est-ce qu'il a de la chance ? » L'entourage de l'empereur pensait alors qu'il voulait plaisanter. Erreur. Pas de question plus sérieuse que celle de la chance.
(P.S.)

demeurer cochon ?

Il est absurde à la fois d’aimer la vie et de vouloir, par tous les moyens de l’art, l’attirer dans son camp, la gagner aux mélancoliques raffinements, à toute cette aristocratique morbidité de la littérature. On voit ici-bas le règne de l’art étendre son terrain tandis que se réduit celui de la saine innocence. Il faudrait s’attacher avec le plus grand soin à conserver ce qu’il en reste encore et l’on devrait s’abstenir de convertir à la poésie des gens qui préfèrent tellement lire des livres sur l’équitation avec des clichés instantanés !
(T.M.)

> pas... sage
> filosophe
 

2008-11-06

et main tenant...


(B.B.) :: 1'36''::
Note postsexuelle : « On est pas bien, là ? (...) Décontracté du gland... Et on bandera quand on aura envie de bander !... »

B.A.nal

Un livre bien neuf et bien original serait celui qui ferait aimer de vieilles vérités.
(V.)
Une infime correction de l'essentiel importe plus que cent innovations accessoires.(...)
Depuis le temps qu'il y a des hommes (...) tout est dit et peu sont venus en tirer profit. Parce que nos connaissances sont en soi banales, elles ne peuvent profiter qu'aux esprits qui ne le sont pas.
Le monde moderne doit apprendre ce qu'il sait déjà, devenir ce qu'il est, à travers une immense conjuration d'obstacles, par la pratique.
(R.V.)

existençart

L'essentiel dans l'art, c'est qu'il parachève l'existence, c'est qu'il est générateur de perfection et de plénitude.
(F.N.)

that isn't the question

En toute occasion, gardez-vous de penser à tort et à travers. Comprendre ou ne pas comprendre, tout cela est faux.
(L.-T.)

cf. dès lors : niet
cf. pour faire simple

gauchehcuag droitetiord = gauchetiord ?

Moi ? Je suis gauche-droite — comme à la boxe.
(o.K.)
Je me sens de droite avec les gens de gauche et de gauche avec les gens de droite.
(J.B. - cité par M.M.)
Mais non (...)! Je suis toujours d'extrême gauche, mais trop à l'extrême gauche de la gauche pour que la gauche me considère encore de gauche... À l'extrême gauche de la droite, je me sens même à l'extrême gauche de l'extrême droite. Tu comprends ?
— Non.
(M.-E.N.)
[Intellectuel de gauche ?] à condition d'entendre la gauche non pas comme une idée mais comme une sensibilité obstinée. Dans mon cas : un fonds inaltérable d'anarchisme, au sens le plus étymologique du mot. (...) Aussi ai-je le sentiment que ma guerre à moi, ce n'est pas le pouvoir, ce sont les pouvoirs, où qu'ils soient. C'est en cela peut-être que je suis plus « gauchiste » qu'« à gauche » ; ce qui brouille les choses, c'est que, du gauchisme je n'ai pas le « style ».
(R.B. - GV286)

(J.-L.G.)(O.K.) :: 1'54''::

cf. no place to hide
cf. dès lors : niet
cf. l'anti-fascistique

res : pont sable chien lit boue sol marais...


Bon, j'aimerais parler au responsable... J'aimerais parler au responsable ! hein ?
— Quel responsable ? Et responsable de quoi ?
— Ben, alors, c'est la chienlit !
— T'as qu'à rentrer chez toi !
— Et comment ? Il y a quelque chose de prévu, pour le retour ? Il y a une navette ?... Et puis d'abord, où est-ce qu'on est ici ? Vous avez des boussoles ? Vous avez des cartes ?
— Mais pour quoi foutre ! T'es pas bien, là ?!
— Hah, bravo, dis ! On marche à l'aveuglette !... On risque de s'embourber dans des marais...

je bande : allonge-toi


(J.S.)(J.-P.M.) :: 4'00''::

c'est en le faisant qu'on le fait

Par exemple, je me suis entendu dire à quelqu'un il y a un an : « vous souffrez d'une phobie ; mais, ne cherchez pas à savoir où est la solution. Il y a une solution. Si vous arrivez à vous concentrer sur vos difficultés sans connaître le chemin et sans connaître le but, alors tout va bien.
— D'accord, et comment je vais faire ?
— Eh bien en le faisant
».
(...) C'est en tentant d'amener des gens à cette expérience de dépouillement, d'abandon, que j'ai pu formuler des choses comme ça. (...)« ne savoir ni le but ni le moyen », comme condition sine qua non pour que quelque chose se passe dans la vie.
(F.R.)

cf. le ... : action
cf. consciance

des coincés


» tu as tort d'avoir peur «

2008-11-05

auto[v]rité

Certains doivent trouver difficile... d'avoir fait de l'autorité leur vérité, plutôt que de la vérité leur autorité.
(G.M.)


(A.G.) :: 1'41''::
cf. véri t.

2008-11-04

le bon génie de l'audace

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.
(S.)

À partir du moment où l'on s'engage vraiment, (...) toutes sortes de choses viennent à l'aide qui ne se seraient pas produites en d'autres circonstances, tout un courant d'événements découle de la décision, apportant toutes sortes d'incidents imprévus, de rencontres et une aide matérielle que personne n'aurait pu prévoir. Quoique vous fassiez ou rêviez de faire, commencez-le. L'audace a son génie. Son pouvoir, sa magie.
(G.)


(I.B.)
cf. règle hoptique
cf. le... : action

2008-11-02

lui aussi je suis tous les noms de l'histoire

Sollers n’écrit pas sur Nietzsche, ou Breton, ou Céline, ou Sade, ou Saint-Simon. Il trace le portrait d’un [artiste] global, qui porte des noms différents mais qui n’est jamais que la même pomme vue sous d’autres angles, comme chez Cézanne. Rêve, génial d’ailleurs, et visionnaire, pour le coup, d’un [artiste] unique, du seul [artiste] qui serait au monde et qui s’appellerait, selon les heures du jour et de la nuit, selon les temps de gloire ou d’obscurité, Nietzsche, Breton, Céline, Sade, Saint-Simon. Et puis quand même aussi Sollers.
(D.J.)

plutôt une bande de cons

Il faut reconnaître que les gens sont plutôt des cons, dans l'ensemble.
(O.K.)

meurs, meurs et deviens

Tant que tu n'as pas fait tien / ce — MEURS, MEURS ET DEVIENS / tu n'es qu'un hôte morne / au sombre de la terre
(G.)

après nous les robots

La possibilité d'une existence humaine indéfiniment prolongée se dessine à l'horizon. (...) extraordinaire nouveauté : l'enfant contemporain, comme l'observe le sociologue Paul Yonnet, est élevé comme un immortel, dans l'ignorance de la mortalité. Ces symptômes sociaux traduisent l'emprise croissante d'une bio-utopie : celle de la vie n'évoluant ni vers le vieillissement ni vers la mort. L'homme contemporain a perdu un peu de son âme en n'affrontant plus la mort. Son esprit est déjà celui du temps où la mort n'existera plus.(...) Or, comme la sensation du temps qui passe fabrique l'étoffe de notre vie intérieure, l'humain ignorant de la mort court le risque de n'être qu'une machine vivante sans âme, désanimée. La philosophie nous l'enseigne : l'homme est l'être-pour-la-mort, le vivant tire son être de son rapport à la mort.
[Cette] fin de la mort entraîne une conséquence politique, déjà à l'oeuvre [!]
(R.R.)

Qui a appris à mourir, il a désappris à servir.
(M.d.M.)

2008-11-01

je suis unfini

— Une définition de moi-même ?
— Oui.
— C'est comme demander une définition de l'infini ! (...) Quand je pense à moi-même, je pense à quelque chose d'infini ! C'est impossible de [me] définir, pour moi. Pour vous je suis une chose bien finie, mais pour moi je suis infini ! Je suis le miroir de l'infini extérieur — c'est impossible pour moi, de me définir. Je pourrais inventer des slogans, des choses un peu drôles, dans la conversation de salon!... peut-être...
(P.-P.P.)

cf. que les qu'on ne pressente
 

2008-10-31

laissons le romantisme

Il y avait sur une plage
Une fille qui pleurait
Je voyais sur son visage
De grosses larmes qui coulaient
Laissons la plage aux romantiques
Ce soir j'ai envie de t'aimer
Laissons la plage aux romantiques
Je veux t'aimer à mon idée
(...)
Et mes mains sur son visage
L'ont soudain consolée
Il restait la belle image
D'une fille qui riait
Laissons la plage aux romantiques
Ce soir j'ai envie de t'aimer
Laissons la plage aux romantiques
Allez viens ! (...)
Viens!... Viens!...

(P.D.)(sic!)

2008-10-30

à l'écar

j'ai traqué les toujours, désossé les déesses / goûté aux alentours, souvent changé d'adresse / ce qui nous entoure, l'extension de nos corps / quand nous sommes à l'écart, mineurs, chercheurs d'or
[A.B.]

tout à lego

...
Quelqu'un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant
Les maisons, les lacs, les continents
Comme un lego avec du vent

La faiblesse des tout-puissants
Comme un lego avec du sang
La force décuplée des perdants
Comme un lego avec des dents
Comme un lego avec des mains
Comme un lego

Voyez-vous tous ces humains?
Danser ensemble à se donner la main
S'embrasser dans le noir à cheveux blonds
A ne pas voir demain comme ils seront

Car si la terre est ronde
Et qu'ils s'y agrippent
Au delà c'est le vide
Assis devant le restant d'une portion de frites
Noir sidéral et quelques plats d'amibes

Les capitales sont toutes les mêmes devenues
Aux facettes d'un même miroir
Vêtues d'acier, vêtues de noir
Comme un lego mais sans mémoire
Comme un lego mais sans mémoire
Comme un lego mais sans mémoire
...
(G.M.)

me tutoyer

Un jour je parlerai moins / Jusqu'au jour où je ne parlerai plus.
[A.B.]

2008-10-29

vita vie

C'est la dolce vita / Il faut bien qu'on oublie / Cette vie qu'on ne vit pas / Qu'on s'est pourtant promis[e]
(Z.)

des poissons dans l'eau

Si l'on ne voit pas pleurer les poissons
Qui sont dans l'eau profonde
C'est que jamais quand ils sont polissons
Leur maman ne les gronde

Quand ils s'oublient à faire pipi au lit
Ou bien sur leurs chaussettes
Ou à cracher comme des pas polis
Elle reste muette

La maman des poissons elle est bien gentille

Elle ne leur fait jamais la vie
Ne leur fait jamais de tartine
Ils mangent quand ils ont envie
Et quand ça a dîné ça r'dîne

La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron

La maman des poissons elle est bien gentille
(B.L.)

2008-10-23

défense inhibitaire

La satisfaction protège même d'un rhume. — Une femme qui se sait bien habillé a-t-elle jamais pris froid — (et ce, même à peine vêtue ?)
(F.N. — CDI 0§25)

la forme seule

Laisse la pensée tranquille, je lui dis. Rien à cirer de ce que tu penses, la forme seule. La forme, si elle est creuse, comme soufflée, c'est que la pensée n'y est pas, n'en sort pas.
(J.P.)

2008-10-21

comment améliorer son existence occidentale


Si on évite de parler et de penser, c'est le corps! qui va se mettre à penser. Et il va penser comment ? Il va penser en fonction! justement du contexte. Et alors c'est peu à peu la vie qui change. (Quand on a affaire à des gens qui entendent ça du premier coup...)
(F.R.)


Il faut commencer par risquer d'être tout seul. (...) Si on se met à essayer de consoler, si on se met à essayer de protéger quelqu'un, de le materner, on ne fait que retarder... on n'en fait un bébé à vie, et on complique la tâche. (...) Si vous voulez être materné, je peux vous donner une adresse, mais moi, non, pas question. Je crois qu'il y a un immense respect dans la violence avec laquelle on parle à qqn en disant « mais maintenant fini de rigoler, on y va ! »
(F.R.)


Bien des thérapies se passent à dire et expliquer longuement ce dont on souffre, et on oublie que la question fondamentale est de savoir : comment sortir de cette souffrance. (...) Alors que (...) souvent (...) le souci premier de la psychanalyse c'est de dire : parlez, et il en sortira quelque chose.
Mais le but, à savoir l'amélioration de l'existence, n'est pas quelque chose qui est mis en avant premièrement. Or pour moi ça a toujours été le problème.
(F.R)


Est-ce que vous voulez changer, ou est-ce que vous voulez répéter ? Alors s'il vous plaît, prenez les armes que vous avez et déposez-les.
(F.R.)


Quand quelqu'un a exprimé sa souffrance pendant un certain temps (...) il est absolument nécessaire d'arrêter ce récit et de se demander comment on peut changer. Et je pense que quand on est suffisamment attentif aux personnes et qu'on a vraiment entendu cette souffrance on peut très bien leur dire "stop maintenant". (...) Pour moi de plus en plus il s'agit d'éteindre la parole, comme il s'agit d'éteindre les émotions, comme il s'agit d'éteindre les sentiments. Fatiguer la parole, fatiguer les sentiments, fatiguer les émotions, de telle sorte qu'elles n'aient plus besoin d'être (...) exprimées, et que finalement on en revient à un silence où quelque chose peut se passer. Donc c'est vraiment aux antipodes (...) de notre culture et de l'importance de la parole !
(F.R.)
cf. (malgré tout) couper court
cf. ab.

éthologie

Cette science des mœurs préconise un système social ayant des valeurs fortes imposées pour éviter la dégénérescence d'une civilisation hyper-domestiquée.
(W.)

planque

Les vérités (...) finissent toujours par s'imposer. Parce que la vérité ne triomphe jamais, mais ses ennemis finissent par mourir.
(M.P.)

2008-10-17

la stratégie du contrejour

Pour échapper à l'ordre du jour sans sombrer dans la nuit, il nous reste cette tangente : le contrejour.
(o.K.)

cf. chapitre : s'en sortir sans sortir
cf. chapitre : angle mort

notre religion spectaculaire

Il ne faut pas réduire le Spectacle aux media ni à la passivité du citoyen électeur, il est un système de gestion matériel et psychologique du monde, dans tous les domaines. À l'aliénation économique de l'exploitation de l'homme par l'homme s'est ajoutée une aliénation de nature religieuse : le spectacle. Le capitalisme commercial, industriel puis financier s'est transformé en capitalisme bureaucratique qui des seuls rapports de travail et de propriété s'est vu étendre ses logiques sur l'ensemble des conditions d'existence (et de non-existence). L'individu est entouré de prêt à penser, prêt à jouir, prêt à voir au quotidien. Il était conscient de ne pas être maître de sa force de travail, il est désormais inconscient de n'être qu'un gadget qui se croit libre de consommer et de s'auto-consommer. L'aliénation du travail forcé a trouvé un alibi dans l'aliénation à la consommation forcée, que se soit celle des loisirs, de la culture ou de l'homme et de ses semblables. Le spectacle est la religion de la consommation où l'individu se croit aussi libre qu'un croyant est aliéné. La première production sociale est le spectacle qui se concrétise sous les formes essentielles de l'image-objet, de l'image-individu et de l'image-idée (l'idéologie). Le spectacle masque ainsi la réalité de l'objet et de l'individu comme il masquait à ses débuts par une série d'image-idées la fausse opposition entre les régimes capitalistes libéraux et les régimes capitalistes d'État.
(A.C.)

(c'est frais) mais c'est pas grave

2008-10-16

mis-ère de la valsification

La société moderne a pour coeur la misère et pour veines la falsification. La société n'est pas soumise à un complot mais à la misère des mesquines ambitions de ceux qui la font tenir debout. Pour que la misère de leur conception de la vie n'apparaisse pas, ces derniers ont institué la falsification comme norme.
(A.C.)

2008-10-08

saint-justice

La servitude consiste à dépendre de lois injustes ; la liberté de lois raisonnables.
(S.J.)

mauvaise réputation

Je ne fais pourtant de tort à personne / En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome / Mais les braves gens n'aiment pas que / L'on suive une autre route qu'eux...
(G.B.)

2008-10-05

système de pure débauche

Vous trouvez que je perds mon temps en vivant de [cette] façon (...) avec une jeune femme sans importance sociale ? Détrompez-vous, c'est un choix, c'est le bon écart. (...) surtout pas trop d'argent : au lieu de libérer, il étouffe, il abrutit, il gangrène, il augmente la peur du néant. Il faut être discipliné et pratique, s'appliquer la recette contre les migraines employée par jules césar, et imitée, en toute modestie, par nietzsche : « longues marches, vie sobre, continuelles stations en plein air, travail forcené ». Ainsi soit-il. (...) Rien d'ascétique, au contraire, un système de pure débauche. Personne n'a osé faire ce que je fais, je suis un cas (K.), soleil, poison, dynamite.
(P.S.)

divine philosophique

La protection de la vie philosophique est à ce prix, voilà la leçon des siècles. Nietzsche, par exemple, à Turin, à un moment crucial de son destin, a manqué d'une bonne petite couturière, ronde, frivole, légère. Elle l'aurait dorloté, elle aurait scrupuleusement tenu son intérieur, elle serait restée tranquille et admirative devant ses élucubrations bizarres. La gaieté aurait régné dans la maison, quel luxe, quelle détente, quelle paix.
(P.S.)

2008-10-03

mais vivre

Je ne souhaite pas expier, mais vivre.
(R.W.E.)

empereur-né

... recopié une lettre de napoléon à joséphine : « J'ai le droit de répondre à toutes vos plaintes par un éternel 'je suis ce que je suis'. Je suis à part de tout le monde, je n'accepte les conditions de personne. Vous devez vous soumettre à toutes mes fantaisies, et trouver tout simple que je me donne telles ou telles distractions. »
(P.S.)
cf. au faît de son égoïsme

2008-09-29

chef-d'oeuvreur insoupçonné

On ne pourrait jamais soupçonner, dans sa Correspondance de 1917, que Proust est en train d'écrire un des plus grands livres de l'humanité. Tout enveloppé d'apparences : ne vous en faites pas, je suis très malade, je perds mon temps dans des centaines de situations pour rien.
(P.S.)
associé à : modérer l'inter, net.

2008-09-23

Œ

Le génie artistique agit à la façon de ces températures extrêmement élevées qui ont le pouvoir de dissocier les combinaisons d'atomes et de grouper ceux-ci selon un ordre absolument contraire, répondant à un autre type. (...)
De même, il arrive souvent qu'à partir d'un certain âge, l'oeil d'un grand chercheur trouve partout les éléments nécessaires à établir les rapports qui seuls l'intéressent. Comme ces ouvriers ou ces joueurs qui ne font pas d'embarras et se contentent de ce qui leur tombe sous la main, ils pourraient dire de n'importe quoi : cela fera l'affaire.
(M.P.)

cf.du culminant

2008-09-22

cynologie

Vous savez très bien que les hommes ne méritent pas qu'on recherche leur suffrage ; cependant, on a la faiblesse de le désirer, ce suffrage qui n'est que du vent. L'essentiel est d'être bien avec soi-même et de regarder le public comme des chiens qui tantôt nous mordent, et tantôt nous lèchent.
(V.)

une esthéthique ®

Une esthétique par une éthique.
(O.K.)
Une éthique par une esthétique.
(P.S.)

cf. esthéthique

dés—ordre

Le désordre c'est l'ordre — moins le pouvoir.
(L.F.)

[Refus du pouvoir ?] Disons une sensibilité extrême à l'égard de son ubiquité — il est partout — et de son endurance — il est perpétuel.
. une sensibilité obstinée. Dans mon cas : un fonds inaltérable d'anarchisme, au sens le plus étymologique du mot.
(R.B. — GV286)

Mais c'est toujours « l'ordre l'ordre l'ordre »... Moi je voudrais (...) quelque chose qui serait le désordre juste. Arriver à (...) expliquer aux gens qu'il peut y avoir un désordre qui est juste. C'est pas « l'ordre » qui est intéressant dans [le slogan] « l'ordre juste », c'est (...) « juste ». Il faut que ce soit (...) la justice.
(M.-E.N.)

2008-09-21

définition d'un film d'auteur

Définir ce qu'est un film d'auteur est toujours un peu con... En france, c'est en général un film à la première personne : un auteur donne de ses nouvelles à travers ses films, envoie des lettres régulières en racontant ce qui lui arrive dans la vie.
(C.H.)

plutôt somnoler

Je pouvais dormir encore (...) ; je préférais « somnoler » qui impliquait le plaisir de dormir à moitié dans la bonne chaleur lénifiante du cocon.
(J.P.)

2008-09-06

le monde aura gagné

La perche dans le chlore / Me semble hors de portée / Dans un instant je plonge / Le monde aura gagné.
(D.A.)

2008-09-04

vertus

Dans un itinéraire politique tout se tient, en effet. Et je crois que les vertus privées et les vertus publiques doivent être les mêmes, et doivent être en cohérence.
(S.R.)

2008-09-03

belle endormie

De temps en temps, j'allais voir dormir K. au visage détendu, enfantin, au souffle égal. Quel plaisir ! Ma fatigue reculait d'un cran.
(J.P.)

2008-09-02

unité d'action

... elle s'est tournée vers moi (...) et je ne me suis pas dit : « Il faut que je la regarde avec le désir qu'elle attend. » J'ai réellement éprouvé ce désir et je l'ai regardée naturellement comme une femme qu'on désire. Je ne me forçais en rien, j'étais un homme simple, je l'ai prise dans mes bras, serrée très fort, émerveillé de la serrer aussi fort sans me dire : « Je la serre dans mes bras, elle va être contente. » Je ne me dédoublais pas, je me sentais agir dans mon unité.
(J.P.)
(cf. pour une sexualité performative)

2008-08-31

l'envergure des corps

C'est d'ordinaire avec notre être réduit au minimum que nous vivons, la plupart de nos facultés restent endormies, parce qu'elles se reposent sur l'habitude qui sait ce qu'il y a à faire et n'a pas besoin d'elles.
(M.P.)

Il s'agit d'occuper sa vraie dimension. C'est la recherche de sa vraie dimension. Je crois que nous vivons tous un peu au-dessous de nos moyens (...) alors notre véritable envergure où se trouve-t-elle ?
(M.M.)

Je n'avais qu'un seul but du matin jusqu'au soir : me tailler une existence à mes propres mesures.
(F.N.)

2008-08-26

notre valise en carton

Qui soutient la littérature ? Vous, moi. C’est-à-dire des gens sans revenus. La littérature est soutenue par une clientèle de déclassés. Nous sommes des exilés sociaux et nous emportons la littérature dans nos maigres bagages.
(R.B.)

lacTEL

Souvent, l'essentiel se trouve dans l'anecdote.
(M.O.)

2008-08-21

déjeuner sur de l'herbe sous le pied dans la tombe

– Oui, à cette œuvre, cette idée du temps, que je venais de former, disait qu’il était temps de me mettre. Il était grand temps, cela justifiait l’anxiété qui s’était emparée de moi (...) ; mais était-il temps encore ? L’esprit a ses paysages dont la contemplation ne lui est laissée qu’un temps. J’avais vécu comme un peintre montant un chemin qui surplombe un lac dont un rideau de rochers et d’arbres lui cache la vue. Par une brèche il l’aperçoit, il l’a tout entier devant lui, il prend ses pinceaux. Mais déjà vient la nuit, où l’on ne peut plus peindre, et sur laquelle le jour ne se relèvera plus ! (...)
car mon heure pouvait sonner dans quelques minutes. (...)
Je n’avais plus mon indifférence (...), je me sentais accru de cette œuvre que je portais en moi (comme de quelque chose de précieux et de fragile qui m’eût été confié et que j’aurais voulu remettre intact aux mains auxquelles il était destiné et qui n’étaient pas les miennes).
Et dire que tout à l’heure, quand je rentrerais chez moi, il suffirait d’un choc accidentel pour que mon corps fût détruit, et que mon esprit, d’où la vie se retirerait, fût obligé de lâcher à jamais les idées qu’en ce moment il enserrait, protégeait anxieusement de sa pulpe frémissante et qu’il n’avait pas eu le temps de mettre en sûreté dans un livre [ou autre]. Maintenant, me sentir porteur d’une œuvre rendait pour moi un accident où j’aurais trouvé la mort plus redoutable, même (dans la mesure où cette œuvre me semblait nécessaire et durable) absurde, en contradiction avec mon désir, avec l’élan de ma pensée, mais pas moins possible pour cela puisque les accidents, étant produits par des causes matérielles, peuvent parfaitement avoir lieu au moment où des volontés fort différentes, qu’ils détruisent sans les connaître, les rendent détestables, comme il arrive chaque jour dans les incidents les plus simples de la vie où, pendant qu’on désire de tout son cœur ne pas faire de bruit à un ami qui dort, une carafe placée trop au bord de la table tombe et le réveille.
Je savais très bien que mon cerveau était un riche bassin minier, où il y avait une étendue immense et fort diverse de gisements précieux. Mais aurais-je le temps de les exploiter ? J’étais la seule personne capable de le faire. Pour deux raisons : avec ma mort eût disparu non seulement le seul ouvrier mineur capable d’extraire les minerais, mais encore le gisement lui-même ; or, tout à l’heure, quand je rentrerais chez moi, il suffirait de la rencontre de l’auto que je prendrais avec une autre pour que mon corps fût détruit et que mon esprit fût forcé d’abandonner à tout jamais mes idées nouvelles. Or, par une bizarre coïncidence, cette crainte raisonnée du danger naissait en moi à un moment où, depuis peu, l’idée de la mort m’était devenue indifférente.(...)
à force de se renouveler cette crainte s’était naturellement changée en un calme confiant. (...)
Ces morts successives, si redoutées du moi qu’elles devaient anéantir, si indifférentes, si douces une fois accomplies, et quand celui qui les craignait n’était plus là pour les sentir, m’avaient fait, depuis quelque temps, comprendre combien il serait peu sage de m’effrayer de la mort.
Or c’était maintenant qu’elle m’était devenue depuis peu indifférente que je recommençais de nouveau à la craindre, sous une autre forme il est vrai, non pas pour moi, mais pour mon livre, à l’éclosion duquel était, au moins pendant quelque temps, indispensable cette vie que tant de dangers menaçaient. Victor Hugo dit : « Il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent. » Moi je dis que la loi cruelle de l’art est que les êtres meurent et que nous-mêmes mourions en épuisant toutes les souffrances pour que pousse l’herbe non de l’oubli mais de la vie éternelle, l’herbe drue des œuvres fécondes, sur laquelle les générations viendront faire gaiement, sans souci de ceux qui dorment en dessous, leur « déjeuner sur l’herbe ».
(M.P.)

s'AéRer

Il y eut de petits groupes de peintres venus de montparnasse (...) Simplement je leur disais : « Votre montparnasse, où est le mont ? Ici, j'ai de l'air et autour de moi, personne ne peint. Comment pouvez-vous vivre dans une si forte odeur de peinture ? » Il m'assuraient : « Nous ne nous gênons pas ; nous nous protégeons. » Je le voyais bien ; il suffisait de regarder leur peinture, un terrible pompiérisme d'avant-garde. Quand ils étaient vingt à faire un peu près le même truc, ils croyaient avoir fondé une école. (...) Et je pensais : après avoir gratté, comment peuvent-ils se retrouver tous au café, presque tous pauvres, inconnus, crasseux ? Moi ça me casserait les pattes, j'aurais une telle trouille de leur ressembler...
Evidemment, j'avais de la chance ; ils me la reprochaient. (...)
Eux aussi, ils avaient croupi depuis quarante ans. — « Mais je n'ai pas croupi, leur disais-je. Il ne faut surtout pas croupir ; il faut s'aérer tout le temps et peindre au milieu des hommes. Les sociétés d'artistes sont des sociétés de singes dans un marécage où pointent quelques arbres, jamais assez pour se percher. » Et pour leur montrer que je n'avais pas croupi, je leur disais les travaux que j'avais faits en Toscane, bûcheron, vigneron, étalon. Barbouiller tout le temps, c'est la mort du peintre. Ça les amusait un peu. Il y en avait toujours un qui pensait : « Bon, si je veux, demain, je vais vivre d'olives et de pain dans une petite Cyclade. Je peins quand ça me gratte vraiment. Au fond, son truc, n'importe qui peut le faire... » De savoir que, s'ils voulaient... leur suffisait pour un temps. L'année d'après, on les retrouvait enfoncés dans leur marais. Déjà, on ne voyait plus que la tête. Bientôt on entendait gloup et il n'y avait plus qu'une grosse bulle. J'en ai vu disparaître des quantités.
(J.P.)

2008-08-20

vivant professionnel

D. aspirait à la maîtrise. Et son métier, c'était la vie.
(J.P.)

Vivre est un métier ; celui du philosophe est de vivre bien.
(O.K.)

2008-08-19

poten... tiel

Chaque jour où nous manquons à vivre au maximum de notre potentiel, nous tuons le shakespeare, le dante, l'homère, le [rimbaud] qui sont en nous.
[H.M.]

voeux pi(†)eux

19/02/07
Seigneur, pour mon amie Monique [à qui l'on vient] d'annoncer un cancer. (...) Fortifie notre foi en l'Espérance...


29/03/07
Pour Monique qui supporte mal son traitement, aide la seigneur.


11/04/07
Pour Monique que tu as rappellé. (...) qu'elle repose en paix.


(merci à dj kl de lepostier.fr)

2008-08-18

O+

Elle souffrait que je puisse m'accommoder des règles qu'elle avait elle-même édictées, que je n'eusse pas assez de force pour les enfreindre. Le premier jour, déjà, elle m'avait dit que je pouvais tout casser, c'était dire : tu peux tout faire pourvu que ce soit fait avec une force, un désir suffisants. Le « non, je ne veux pas » d'une femme ne signifie [pas forcément] une volonté formelle. [Mais bien souvent un :] « Sois plus convaincant, sois plus amoureux, transporte-moi dans la région où je n'ai plus de volonté, où ma volonté devient la tienne par amour et non par faiblesse. »
(J.P.)[O.k.]
cf. king/kang
cf. couple mégéré
cf. les trop chères tyrans chéries

2008-08-16

des-ordres

Je fais des phrases avec des choses. (...)
Le comble de l'art c'est de mettre un peu d'ordre ; à la fois dans sa tête et dans ce qui est autour.
(L.P.)

2008-08-15

otto mobile

... bourgeois.
C'est désormais la forme raciale de l'humanité.
Peut-être que s'engager contre tout ça
ne veut pas dire écrire, en homme engagé,
dirais-je,
mais vivre.
(...)
Voilà.
Voilà, ce sont les oeuvres que je voudrais faire,
qui sont ma vie future — mais aussi passée —
et présente.
Tu sais — je te l'ai dit, vieil ami (...) —
que rien ne vaut la vie.
C'est pourquoi je ne voudrais que vivre,
même en tant que poète,
parce que la vie s'exprime aussi par elle-même.
Je voudrais m'exprimer avec des exemples.
Jeter mon corps dans la lutte.
(...)
— en tant que poète je serai poète de choses
Les actions de la vie
ne seront que communiquées,
et seront, elles, la poésie,
puisque je le répète,
il n'y a pas d'autre poésie que l'action réelle
(...)
Je ne ferai pas cela de bon coeur
J'aurai toujours le regret de cette autre poésie
qui est action elle-même,
dans son détachement des choses,
dans sa musique qui n'exprime rien
sinon son aride et sublime passion
pour elle-même.
(P.-P.P.)

le récepteur idéal

Montrer mes dernières peintures à S., c'était toujours la même fête, le plus grand plaisir d'intelligence. Il comprenait aussitôt tout ce que j'avais voulu faire, s'émerveillait de ce que tout autre eût pris pour une faute.
(J.P.)

en avant ? gare !

Que se passe-t-il dans l'esprit d'un créateur pour qu'il secrète sa propre beauté [ou vérité] tellement à contre-courant du goût populaire ?
(J.P.)

2008-08-14

disciplination

Je discipline le fouillis, j'allège ; ce dont je suis parti n'est plus qu'un souvenir, mais je peins toujours, avec le même force.
(J.P.)

UNdivisiblE

Je dois me presser à fond. Une si longue toile, qui sera à la fois une et divisible.
(J.P.)

2008-08-13

le mariage

Le mariage est la cause principale de divorce.
Le mariage c'est résoudre à deux les problèmes qu'on n'aurait pas eus tout seul.
Avec le mariage, quelque chose finit pour les hommes. Pour les femmes, c'est l'inverse : quelque chose commence.
Beaucoup de divorces sont nés d'un malentendu. Beaucoup de mariages aussi.
Le mariage est une expérience chimique dans laquelle deux corps inoffensifs peuvent, en se combinant, produire un poison.
Le mariage doit incessamment combattre un monstre qui dévore tout : l'habitude.
L'amour est un plat vite écoeurant, quand le mariage lui sert de sauce.
Ne sois pas déçu en surestimant le bonheur dans le mariage. Souviens-toi des rossignols qui chantent seulement dans les mois du printemps, mais sont généralement silencieux lorsqu'ils ont pondu.
Que d'époux ne sont séparés que par le mariage !
Le mariage n'est pas le plaisir, c'est le sacrifice du plaisir, c'est l'étude de deux âmes qui pour toujours désormais auront à se contenter l'une de l'autre.
Le plus grand malheur de l'homme, c'est un mariage heureux. Aucun espoir de divorce.
Le mariage est un état trop parfait pour l'imperfection de l'homme.
Les chaînes du mariage sont si lourdes qu'il faut être deux pour les porter. Quelquefois trois.
Le mariage est un dîner qui commence par le dessert.
Le mariage est comme la mort : peu de gens y arrivent préparés.
Le mariage est la mort morale de toute indépendance.
Le mariage, au contraire de la fièvre, commence par le chaud et finit par le froid.
La familiarité engendre le mépris, on le sait bien.
L'amour est aveugle, et le mariage, c'est le contraire.
La haine, comme l'amour, se nourrit des plus petites choses, tout lui va.
Le mariage révèle le masochiste qui sommeille en vous.
L'une des seules joies des gens mariés, c'est d'assister au mariage des autres... une joie bien perverse !
Le mariage semble inventé pour récompenser les pervers.
Faire la cour avant le mariage est un charmant prologue pour une pièce bien ennuyeuse.
Le mariage fait les êtres vieux et routiniers avant l'âge.
Le mariage met fin à beaucoup de brèves folies par une longue sottise.
Je suis pour l'indissolubilité du mariage. C'est le seul moyen de ne pas faire l'imbécile deux fois.
Le mariage vaut plus par ce qu'il nous épargne que par ce qu'il nous procure.
Tenter le mariage n'est pas grave en soi. Il y a de plus en plus de mariages à l'essai. Ce qui est plus grave, c'est qu'il n'existe pas encore de formule pour les « enfants à l'essai ».
Un bon mariage serait celui où l'on oublierait, le jour, qu'on est amants, la nuit, qu'on est époux.
[divers]

révolte individuelle de bien commun

Tu peux serrer une abeille dans ta main jusqu'à ce qu'elle étouffe, elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué, c'est peu de chose, mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles.
(J.P.)

2008-08-04

si... la vie!

Je guérirai très souvent si je rencontre des amours, des amis comme vous ou des livres ; je guérirai tous les jours si je travaille tous les jours.
(J.P.)

le grand secret de la petite vie

- Pourquoi restez-vous curé ?
- Parce que j´ai commencé. C´est le secret de la vie de bien des gens.
(J.P.)
cf. la vie en creux

2008-08-02

la vie en creux

Moi, votre vie, je la comprends. Ça s´est passé tout doucement. Les chemins se sont fermés un à un et il ne vous en est plus resté qu´un seul. Vous y êtes et vous le trouvez bougrement étroit, tocard et pourtant vous continuez. Vous avez vaguement conscience que vous pourriez encore tout foutre en l´air, mais il y a les gosses, le creux du matelas, le boulot sûr, l´ignorance du monde.
(J.P.)

cf. le grand secret de la petite vie
cf. contre la misère misérable
cf. statistuquo
cf. la routine ça n'arrive qu'aux autres

2008-08-01

artiste conscient

Il y a des artistes inconscients et d´autres parfaitement conscients.
Les premiers ne sont ni inférieurs ni supérieurs aux seconds. Mais les seconds sont indispensables aux périodes de transition.
(J.R.)

La mission d´un artiste est de précéder le troupeau. Il doit réveler les sentiments cachés, ouvrir la fenêtre sur des paysages qui, bien sûr, existaient déjà, mais que nous discernions mal, cachés qu´ils étaient par le brouillard des fausses traditions.
(J.R.)

cf. créateur, de conscience
cf. le grand homme

2008-07-27

aternel

La mort n'existe pas pour ceux qui ont fait quelque chose.
(J.R.)
La vie de celui qui a fait cette oeuvre n'a pas fin, comme son champ de vision de n'avait pas de limite.
(M.P.)

2008-07-26

pourquoi nul n'est prophète

Les hommes ne croient jamais les autres capables de ce qu'ils ne sont pas capables de faire eux-mêmes.
(C.d.R.)

2008-07-24

conditionnel impératif

Nous passions notre temps à nous oublier pour rafraîchir nos regards et raviver notre passion.
(J.P.)

2008-07-23

affinitude

Je ne suis jamais certain non pas seulement d'avoir fini [un livre], mais d'avoir bien fait de commencer. Il y a peut-être un indice — il est très ténu — : je serais peut-être un petit peu plus libre, ou un petit peu moins asservi... un peu plus libre que je n'étais quand j'ai commencé. Des choses que je ne comprenais pas, qui m'échappaient, qui étaient donc une source de déplaisir, de souffrance, m'apparaissent peut-être avec une plus grande netteté : je sais où elles finissent, donc je sais où je commence. Ce que j'appelle, moi, cette chose à laquelle mon destin se trouve lié, me paraît m'appartenir un petit peu plus que devant, puisque j'ai peut-être réussi à briser ou à réduire la tutelle qu'exerçait sur cette chose toutes les autres choses : Il me sera un petit peu moins difficile de mourir, parce que j'ai fini ce livre.
(P.B.)

cf. le bénéfice d'avoir écrit

2008-07-20

le facile d'être triste

J'ai laissé là-bas dans les remous d'une hélice le dégoût et la haine / Et j'ai laissé là-bas le facile d'être triste en pensant à toi (...) / Il me suffisait de plonger dans mon coeur / Une main avide de magnifiques douleurs / Pour fournir ma boucherie d'une viande si tendre / Qu'au souvenir de ton icône j'en faisais l'offrande / (...)
Et j'ai laissé là-bas les couteaux dans leur plaie / (...) Et j'ai laissé là-bas ma peine à jamais.
(M.S.)

Souffrir est une faiblesse, lorsqu’on peut s’en empêcher et faire quelque chose de mieux. Exhaler les souffrances d’une splendeur non équilibrée, c’est prouver, ô moribonds des maremmes perverses ! moins de résistance et de courage, encore.
(I.D.)

2008-07-18

touche-à-tout

Nous ne pouvions rien attendre de ce que nous n'aurions pas modifié nous-même[s].
(G.D.)

2008-07-17

gagner l'aéroport

Chacun veut que se relance l'hélice / Chacun aime rêver de ça / Chacun veut que tous les mécanos réagissent / À la moindre alerte bleue / Pour un feu / Des brindilles / Un lapsus / Une ortie / Loin de son quartier nord / Chacun veut gagner l'aéroport
(...)
Chacun veut du réacteur d'émoi / La mise à feu / Pour un oui pour un non / Une voix / Chacun veut / Veut quitter le point mort / Et cacher au fond / Oh mes amis / Gagner l'aéroport

Chacun tapant sur sa cloche d'airain / Murmure les temps ont changé / Mais leur système nerveux interpose des chiens / Mieux vaudrait ne pas broncher / Se déchaînent molécules / Des ailes que nous sommes / Par les branches du ciel / On gagne l'aéroport
(J.M.B.)