N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2013-10-30

« Progrès en amour assez lents »

Vite / Tout va vite / (...) / Et pourtant / On se sent /  Sans élan / Lent / Tout cet amour qui nous invite / Je voudrais qu'on s'y précipite / Vite / (...) / Tout va vite / Et tout court / Mais toujours / Pris de court / À la bourre / Lourd / Devant cet amour on hésite / Je voudrais qu'on s'y précipite / Vite / Tout va vite / Le vent / Les avalanches / Tous les jours / Même dimanche / Tout va vite / Nous dépasse / Mais hélas / Je suis las(se) / Du sur place / Face / À cet amour je me délite / Je voudrais qu'on s'y précipite / Vite tout va vite / Tout jusqu'au sprint final / Tout file / Même les étoiles / Tout va vite / À perdre haleine / Mais déveine / On se traîne / À la peine / Oh que vienne / Cet amour avant qu'il nous quitte / Je voudrais qu'on s'y précipite...
(A.B.)

Un jour tu verras / On s’aimera / Mais avant / On crèvera tous / Comme des raaaats...
(S.)

> l'amour est à réinventer, on le sait
> àh mes petits lapins 

> chapitre AMOURÉINVENTÉ
> le partenariat propriétaire, c'est le vol
> extension du domaine de l'amour
...


2013-10-28

bougeoir

Moi, votre vie, je la comprends. Ça s´est passé tout doucement. Les chemins se sont fermés un à un et il ne vous en est plus resté qu´un seul. Vous y êtes et vous le trouvez bougrement étroit, tocard et pourtant vous continuez. Vous avez vaguement conscience que vous pourriez encore tout foutre en l´air, mais il y a les gosses, le creux du matelas, le boulot sûr, l´ignorance du monde. (J.P.)
    « Au milieu des meubles qui te venaient du déménagement d'un homme tu compris, par un après-midi étouffant, dans une pièce exiguë, le soleil frappant de taille les casseroles, alors que tes enfants tout petits transpiraient dans le sommeil de la mi-journée, que telle était devenue ta vie, ça et rien d'autre, ta famille sans appel, et un homme nerveux couvert de brillantine et de livres était le tien, ton mari, pour toujours ». (...)
    Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné quelque chose s'arrête ? Que l'on sent que l'on ne peut plus bouger, que tout est joué ? Quel est ce processus de glaciation, insidieux, constitué de mille tentations, de mouvements larvés, d'arrière-pensées inavouées, de souhaits de mort à peine voilés ? Et puis une fois, un jour, on le sait : on ne bougera plus. On restera dans ce pays, dans cette ville. Avec cette épouse, cet époux, ces enfants, les époux et épouses de ces enfants, leurs enfants... On fera jusqu'à la retraite le même trajet entre sa maison et son lieu de travail, et lorsqu'on aura ouvert la porte, le soir, c'est toujours la même voix qui vous accueillera (...). On pose son manteau, son sac. On va se laver les mains. (...) Et c'est à la première cuillerée de potage que, dans le brouhaha des rires de enfants [ou même pas], sonne en nous, tel un glas, le rappel de notre défaite. Certes, on s'était juré de ne pas retourner à la maison, où se répètent jour après jour le massacre de nos désirs, l'annulation de nos élans, la trahison de notre jeunesse... et voilà.
    À moins qu'on ressente une bizarre satisfaction à la pensée de cette invisible défaite, qu'on y revienne compulsivement en soi-même, comme passe et repasse la langue sur la dent qui fait mal. Certes, on s'était promis de rompre mais on n'y arrive pas, et on éprouve un dégoût de soi et de sa vie, un goût pourri, un peu sucré, qui n'est pas entièrement désagréable. Et dans le baiser que l'on dépose sur la joue de sa femme, il y a une tendresse et la reconnaissance que, sans être dupe, elle ait toujours à coeur de préparer ce délicieux [ou même pas] repas et de faire comme si rien n'avait changé.
Ou bien – et sur le même fond de défaite, d'impossible aveu – c'est peut-être l'insatisfaction qui l'emporte. Et l'on ne se prive pas pour la faire sentir, être odieux, avec le lâche espoir que ce geste si difficile de rompre, c'est l'autre qui va s'en charger. Que c'est elle, la désaimée, qui dira qu'elle n'en peut plus, qu'elle veut rompre. Parfois ça marche... Le plus souvent, non.
(...)
    Mais une fois, un jour, contre toute attente, quand on s'est depuis longtemps résigné à des choix qui ne nous ressemblent pas, à des amours tristes, à un travail débile, au colmatage de l'angoisse par un tissage serré d'obligations, une fois, un jour, par un après-midi étouffant, par une nuit de décembre, dans un brouillard épais, en pleine tempête de sable, on fout le camp.
(C.T.)[O.K.]

> la vie en creux
> existence mégéré (à reprendre)
> Conjug de malheur. Peut mieux faire.

> chapitre AMOURÉINVENTÉ

2013-10-26

n'est-ce pas docteur, autophilosophe

J’en ai beaucoup vu qui philosophaient bien plus doctement que moi, mais leur philosophie leur était pour ainsi dire étrangère. (...) non pas pour s’éclairer en dedans. Plusieurs d’entre eux ne voulaient que faire un livre, n’importait quel, pourvu qu’il fut accueilli. (...) mais du reste sans rien en tirer pour leur propre usage (...).
(J.-J.R.)

> même longueur d'ondes entre les lignes
> CHAPITRE  (auto)philosophe

2013-10-24

k. kong pris

     Ce K[.] Kong n’a ni bite, ni couilles, ni seins. Aucune scène ne permet de lui attribuer un genre. Il n’est ni mâle ni femelle. Il est juste poilu et noir. Herbivore et contemplatif, cette créature a le sens de l’humour, et de la démonstration de puissance. Entre Kong et la blonde, il n’y a aucune scène de séduction érotique. La belle et la bête s’apprivoisent et se protègent, sont sensuellement tendres l’une vers l’autre. Mais de façon non sexuée.
    (…)
    K[.] Kong, ici, fonctionne comme la métaphore d’une sexualité d’avant le distinction des genres (…). K[.] Kong est au-delà de la femelle et au-delà du mâle. Il est à la charnière, entre l’homme et l’animal, l’adulte et l’enfant, le bon et le méchant, le primitif et le civilisé, le blanc et le noir. Hybride, avant l’obligation du binaire. L’île de ce film est la possibilité d’une forme de sexualité polymorphe et hyperpuissante. (…)
    Quand l’homme vient la chercher, la femme hésite à le suivre. Il veut la sauver, la ramener dans la ville, dans l’hétérosexualité hypernormée. La belle sait qu’elle est en sécurité auprès de K[.] Kong. (…) Ce avec quoi elle avait des affinités. Son choix de l’hétérosexualité et de la vie en ville, c’est le choix de sacrifier ce qui en elle est hirsute, puissant, ce qui en elle rit en se frappant la poitrine. Ce qui règne sur l’île. (…)
    Dans la ville, K[.] Kong écrase tout sur son passage. (…) La bête cherche sa blonde. Pour une scène qui n’est pas érotique, mais relève plutôt de l’enfance : je te tiendrai dans ma main et nous patinerons ensemble (…). (…) Il n’y a pas ici de séduction érotique. Mais un rapport sensuel évident, ludique, où la force ne fixe pas de domination. K[.] Kong, ou le chaos d’avant les genres.
    Puis les hommes en uniforme, le politique, l’État interviennent pour tuer la bête. (…) C’est leur nombre qui permet d’abattre la bête. Et de laisser la blonde seule, prête à épouser le héros.
(…)
    Ensuite, alors, la belle a suivi son beau. (…) Elle se met sous la protection du plus désirant, du plus fort, du plus adapté. Elle est coupée de sa puissance fondamentale. C’est notre monde moderne.
(V.D.)

> Devenez postmoderne
> la loi de l'o... ffre
> le partenariat propriétaire, c'est le vol
...
> chapitre POSTSEXUEL

2013-10-20

relais 4... 100 mètres

... mais... trop tard, leur vie a basculé, (...) voilà désormais qu'ils se consacrent à leur progéniture... comme on passe un relais après 100 mètres de course exaltante alors qu'on se sentait finalement les jambes et le coeur de continuer, dans la foulée, se défouler encore, éprouver son énergie, et l'exalter encore... déployer de sa puissance sur au moins 300 mètres de plus, eh ben non, stop, on a passé le relais, à la relève prématurée, on est soudain relégué, remercié, à moitié spectateur, et bientôt largué... Il nous en restait pourtant sous le pied, et combien, oui... mais la vie est passée, et un peu notre tour.
(O.K.)

> enfintillage
> CHAPITRE :
enfantillage

2013-10-18

le partenariat propriétaire, c'est le vol

Couples ou partenariats propriétaires... « la propriété, c'est le vol ». Le vol d'« amour » à partager, diversifié, étendu, détendu... La propriété, c'est le viol.
(O.K.)

[Rien passé, copain rassuré ?] Mais rien de quoi et rassuré de quoi, au fait ? De sexuel, et que la misère tient bon ?
(O.K.)

Mais c'est pas la question. Jaloux ou pas, ou plus ou moins, la question c'est : comportement propriétaire ou pas, ou plus ou moins.
(O.K.)

Reconnais qu'il serait pas si simple que sa femme débarque chez moi toute seule en visite, par exemple. Par exemple. Mais c'est déjà énorme, ça. Ces barrières contre les échanges. Et tout ça ? Parce qu'il y a... : le Sexe – dans tous les sens du terme. (...) [Ici] non pas (...) critique particulière de ce couple-là, mais générale de notre culture... de la misère. Car oui cette misère se cultive, en nous, et en masse.
(O.K.)

...cette culture propriétaire, qui me vaut d'ailleurs un enchaînement de déconvenues ces derniers temps, et même un déchaînement presque, ha. Mais depuis toujours, en fait. Moi qui, tellement, à défaut de pouvoir revenir en deçà, voudrais vivre, convive, au delà du (sérieux) Sexuel – autrement dit postsexuel –, c'est-à-dire dégagé des luttes primaires qui co-ordonnent cette misère affective et sensuelle qu'en dessous de tout on connaît par dessus tout, mais par une familiarité et une fatalité ou résignation telles, qu'on l'identifie à peine – perdue.
(O.K.)

Au lieu du jeu (rêvé)... cet enjeu du Sexuel jette une suspicion sur la plupart de nos échanges (affectifs) intersexués – a fortiori lorsqu'ils coupent la propriété d'un couple, c'est-à-dire presque partout, toujours – « suçpicion » qui les avorte, ces échanges, ou alors les guinde, les assèche, les bride, les empêche, déséquilibre, cloisonne, empoissonne nos vies, leur désir, leur expansion... leur puissance.
(O.K.)


> extension du domaine de l'amour
> se déc(o)upler
> pour de la l'amour poli
> personne à personne
 

2013-10-12

baiser prométh... -eur

En trois questions :
Tu as un copain ? / Comment tu me trouves ? / Alors pourquoi tu m'embrasses pas ?

(...) prométhéen, pour ainsi dire. Transmettre ce savoir du feu, montrer que tout ça n'est pas si sacré, que dans le cadre d'un minimum de consentement on peut s'amuser avec ça, sans trop de conséquences, que l'érotisme (même féminin) n'est pas à ce point un sanctuaire – comme on l'aurait pourtant assimilé, pour notre misère.
(O.K.)

> cavalier non brutal
> désacralisation de tous les saints

2013-10-09

pauvre d'eux, moi

Pauvre de moi
Monsieur le surveillant des classes secondaires / Passait ses nuits à espionner.
Pauvre de moi
Du couloir des secondes au dortoir des premières / Comment les jeunes étaient couchés.
Bien sur le dos, les bras croisés / Sur la couverture de laine,
Des fois qu'on aurait des idées / Pauvre taré, pauvre chimère.

C'est pourtant là / Que durant des années j'ai rêvé d'adultère
Que je n'ai jamais consommé / Et chaque nuit quand je tiens dans mes bras
Une femme trop fière
Qui se refuse à me donner
Un peu plus que le nécessaire
Parce que j'hésite à la défaire
De son carcan de préjugés
Parce que je n'ai pas la manière
J'ai presque envie de lui confier

Qu'en ce temps-là / J´avais un surveillant des classes secondaires...
Mais ça la ferait rigoler.

(M.S.)

cf. le corps judéo-islamo-chrétien persistant
cf. encore un effort... pour con(tre)venir