N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2015-03-27

témoign-âge d'être non-mère par stérilisation

Avec le recul, je crois que je l'ai toujours su. Pendant que mes amies jouaient à la poupée, je préférais jouer à l'enseignante, ou alors j'habillais mes Barbies à la fine pointe de la mode et je prétendais qu'elles étaient les femmes les plus puissantes du monde.

À 24 ans, j'ai commencé à demander à mes médecins si je pouvais être stérilisée. Année après année, lors de mon examen médical annuel, je tentais de faire valoir mes arguments, les mêmes que lors des années précédentes. À chaque fois, le médecin me disait que j'étais trop jeune et que ferais-je si jamais je changeais d'idée? Non seulement n'ai-je jamais changé d'idée, mais ma détermination à ne pas avoir d'enfants était plus ferme après chacune de ces visites.

Il faut comprendre que cette décision ne m'est pas venue du jour au lendemain; déjà au lycée j'étais très franche quant à mon désintérêt en ce qui concerne la procréation. C'est aussi à cette époque que j'ai eu droit à mon premier "tu vas changer d'idée" paternaliste, ce qui était d'autant plus choquant que ce commentaire provenait immanquablement des mes amies. C'était comme si, soudainement, mes opinions n'avaient aucune importance, car elles ne correspondaient pas à la vie que toutes les femmes sont censées désirer.
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des non-parents des raisons

Qui sont ces hommes et ces femmes qui [de nos jours] refusent d'avoir un enfant? Selon une note de l'Institut national des études démographique (Ined) intitulée "Rester sans enfant: un choix de vie à contre-courant" publiée le 12 février [2014], 6,3% des hommes et 4,3% des femmes déclarent ne pas avoir d'enfant et ne pas en vouloir.
Très rare, l'infécondité volontaire n'est pas davantage en augmentation. Car comme le relèvent les chercheuses Charlotte Debest et Magaly Mazuy, le désir de fonder une famille demeure fort à tous les âges. Alors pourquoi ne pas vouloir d'enfants ?
(...)
« (...) je n'ai déjà pas assez de temps pour faire tout ce dont j'ai envie, alors si en plus faut s'occuper d'un gluant, non merci », plaisante à moitié Pascal.
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Première raison invoquée dans les enquêtes comme dans vos réponses: la liberté, mise en avant dans 80% des cas. Souci de profiter de la vie, de se conserver un espace...
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Opter pour sa vie plutôt que de donner la vie, c'est le choix qu'a fait Queenie, 41 ans:

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2015-03-18

dans le giedrÉ mil...




Je ne suis pas méchante
C'est le monde qui est pourri
Si la vie était moins violente
Je le serais aussi
(G., Je ne suis pas méchante)

Il faut regarder la vie
Avec le sourire
Sinon
On a envie de mourir
(…)
Non non non non, ne croyez pas
Que le monde ne soit qu'un gros caca
Regardez dessus on a planté des fleurs
C'est ce qu'on appelle le bonheur
(G., Avec le sourire)

Mais dans le fond tu le sais bien que ta vie c'est de la merde
Que tout ce que tu fais ne sert à rien
Parce que la vie c'est de la merde
Que tu auras beau essayer tant que tu veux
La vie sera toujours de la merde
Que tu ne seras jamais vraiment heureux
Parce que la vie c'est de la merde
La vie c'est de la merde
La vie c'est de la merde
La vie c'est de la merde
(…)
D'ailleurs toute ta vie t'emmerde
Mais maintenant tu fais comme tout le monde et tu te démerdes
Maintenant tu te démerdes, allez tu te démerdes
Maintenant tu te démerdes
(G., la vie c'est de la merde)

Et tu sais la vie c'est pas comme dans les romans, ça ne peut pas être romantique tout le temps.
Tu sais la vie c'est plutôt comme le disait ta mère, ferme ta gueule et apporte-moi une bière.
(G., ferme ta gueule et apporte-moi une bière)

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2015-03-13

demande de par(ental)ité

D'une manière générale, on accorde désormais moins d'importance au père, qui semble devenu aléatoire et un brin maltraité. Aujourd'hui, un homme ne peut plus échapper à sa paternité, mais on peut, par ailleurs, la lui voler, en lui expliquant qu'il n'est pas le père, ou en lui laissant ignorer qu'il l'est.

R. F.: Il y a un seul domaine dans lequel on demande obligatoirement l'accord du père potentiel: c'est l'implantation d'embryon, dans le cadre de la PMA. Pour sortir du laboratoire un embryon congelé, il faut l'avis de l'homme autant que celui de sa femme.

M. I.: Pour le rapport sexuel, c'est pareil! Mais l'homme ne peut pas refuser ni exiger un avortement. Il ne peut pas accoucher sous X ni empêcher sa femme de le faire. Il y a une vraie dissymétrie.

R. F.: Moi, j'ai le sentiment que les hommes comme les femmes ont gagné en possibilités. L'homme, aujourd'hui, vit intensément la naissance de son enfant.

M. I.: C'est un double discours: d'une part, on exalte la paternité et, d'autre part, on la précarise. C'est facile de reconnaître un enfant pour un homme qui n'est pas le géniteur, mais c'est aussi facile de le déloger de sa position. Il y a, en France, des centaines d'actions en contestation de paternité par an!
 (...)
M. I.: En précarisant le lien paternel, on renforce encore et toujours la première place de la femme dans la procréation, au détriment des autres domaines dans lesquels elle pourrait s'investir. C'est une victoire à la Pyrrhus: on abandonne aux femmes l'empire de leur ventre. Mais cette puissance est le tombeau de leur liberté. Il faudrait désacraliser la grossesse pour vraiment égaliser les rôles paternels et maternels, modifier les textes pour faire en sorte que la venue au monde d'un enfant soit choisie de la même façon par l'homme et par la femme, en finir avec ces rôles distincts père-mère.

> pa(te)r(n)ité ? matern(inégal)ité

2015-03-11

8 fois raison de ne pas avoir d'enfant

"Tu ne sais pas ce que tu perds."
"Tu passes à côté de la vie."
"Tu ne te seras jamais accomplie."
"Tu le regretteras plus tard."
"Tu finiras par changer d'avis."
"Tu ne seras jamais une Femme avec un grand F."
"Tu ne comprendras jamais vraiment ce qu'est l'amour."

On m'a dit toutes ces choses parce que j'ai choisi de ne pas avoir d'enfants.
J'ai plein de raisons de ne pas en vouloir (et elles ne regardent que moi) mais on me demande sans arrêt de me justifier.
> femme sans enfant sans façon

Alors voici [encore] quelques aspects qu'il est utile d'envisager:

1. Financier
Les enfants, ça coûte cher, surtout aux Etats-Unis. En août 2013, une famille américaine de la classe moyenne dépensait 304.480 dollars (235.318 euros) pour élever un enfant jusqu'à ses dix-huit ans. Prix de l'accouchement: de 3296 dollars (2547 euros) à 37.227 dollars (28.771 euros). Prix des études supérieures, très chères outre-Atlantique: de 8893 dollars (6871 euros) à 22.203 dollars (17.156 euros) par an et par enfant. Je reviens, je vais me verser un whisky. Ces chiffres me font défaillir.
> Une (mauvaise) foi(s) pour toutes

2. Logistique
Malgré les avancées sociétales et culturelles, les femmes continuent à s'occuper davantage de leurs enfants, surtout les premières années. Elever un enfant jusqu'à son entrée en primaire est plus qu'un boulot à plein temps, c'est 24h/24, dimanche compris, et sans remise de peine pour bonne conduite.
> Pa(te)r(n)ité ? Matern(inégal)ité 
 Je ne suis pas capable d'être sociable avec des adultes quand je suis crevée, alors imaginez quand il s'agit d'un enfant qui a BESOIN. DE. MOI. EN. PERMANENCE.

3. Ecologique
Il y a environ 153 millions d'orphelins sur Terre. Je ne vois pas l'intérêt d'imposer une bouche de plus à nourrir à notre planète surpeuplée, au nom d'un instinct égocentré que je ne ressens même pas. Si je devais vraiment choisir, j'adopterais.

4. Physique
Mon corps a déjà bien souffert en trente-cinq années d'existence. (...)

5. Emotionnel
(...) Je travaille de chez moi et je choisis mes horaires, une situation idéale. Que se passerait-il si... (...)
> enFINtillage

6. Social
Je ne pense pas me tromper en affirmant que le monde va mal. (...) Je crois que je vais aller me servir un autre verre, parce que c'est horrible rien que d'y penser.

7. Culturel
(...) Et je devrais choisir de faire porter ce fardeau [ontologico-]culturel à un innocent?

8. Envie
Vivre toutes les choses horribles liées à la maternité et aux enfants ne m'intéresse absolument pas. Les déchirures du périnée, les hémorroïdes, la constipation, les contractions, les conjonctivites, les sécrétions, les vomissements, les diarrhées, les gamins à torcher, ceux qui se roulent par terre en public, qui veulent regarder [leur émission débile] en boucle, la phase critique des deux ans, la crise de l'adolescence, l'abandon de mon identité propre? NON. MERCI.

(...)

C'est pourtant simple. J'aime dormir. J'aime m'organiser comme je le souhaite. J'aime avoir du temps pour moi, pour écrire, pour rêvasser. J'aime manger quasiment 100% bio. J'aime me faire tatouer. J'aime avoir un week-end entier à faire ce que bon me semble, entre deux projets. J'aime ma liberté. Entre un travail créatif, un boulot que j'aime et un [compagnon] que j'adore et qui est d'accord avec tout ce qui précède, je me sens heureuse, en pleine forme et plus épanouie que jamais.
Tout ça disparaîtrait avec un enfant, tout simplement parce que c'est dans la nature des choses. Un petit être vient au monde, totalement dépendant de vous, et de personne d'autre. Votre univers se rétrécit jusqu'à son échelle, et il ne se développe qu'à son rythme.
Je préfère avoir accès à tout ce qui m'entoure quand j'en ai envie, et pas uniquement parce que mon enfant fait enfin sa sieste, ou dans les rares instants où je peux m'autoriser une douche, ou un petit casse-dalle. J'ai filé un coup de main à des amies qui avaient des enfants. Je sais comment ça marche.


Pourquoi suis-je régulièrement obligée de me justifier? Et pourquoi mon [compagnon] – qui a fait les mêmes choix – échappe-t-il aux critiques?

Voilà pourquoi [cette voix isolée à l'intérieur du] féminisme est indispensable : malgré toutes les avancées technologiques, sociétales et culturelles, le rôle d'une femme passe obligatoirement par celui de mère de famille.
Et voici ce que ça m'inspire:
(...)
J'ai choisi de ne pas avoir d'enfants. Et alors?
Je n'ai pas besoin d'expulser un enfant par mon vagin pour me sentir femme.
Je n'ai pas besoin d'un enfant pour connaître l'amour absolu ou faire des sacrifices.
Je n'ai pas besoin d'un enfant pour être heureuse.
Je n'ai certainement pas besoin d'avoir des enfants pour mes vieux jours. Pour ça, il y a les maisons de retraite.
Et je ne changerai pas d'avis. (...)

La culpabilisation, ça suffit.
(S.K.)(O.K.) – merci à I.K. –

2015-03-09

derrière l'oreille

Toute [l]a vie, c'est courir après des choses qui se sauvent
Des jeunes filles parfumées, des bouquets de pleurs, des roses
Ma mère aussi mettait derrière son oreille
Une goutte de quelque chose qui sentait pareil
(A.S.)

> relais 4... 100 mètres
> bougeoir
...

2015-03-01

les petites-mères

[Les petites-mères ou pubmères] sont charmantes, sans doute, mais emmerdantes. (…) Elles veulent sans cesse m'encadrer, me surveiller, m'accompagner, m'aider à marcher. Quand nous revenons ensemble (…), elles tiennent absolument à venir me chercher, à me prendre par la main, à aller à leur allure de [petites-mères] tranquilles. Elles font les importantes, les pré-mères, les responsables de mon existence. Seule solution : dégager mes bras et courir à toute allure pour échapper à cette tutelle de mauvais anges gardiens. Je cours, je cours, elles ne pourront pas me rattraper, tant pis si une voiture et un tram me renverse (…). [Les pubmères] rentrent affolées et dénonciatrices, réprimandes, une fois, dix fois, et, comme je n'arrête pas, permission enfin d'aller seul. Après quoi, nous sommes en froid, [les pubmères] et moi. (…) Elles se sont mariées, elles ont faits beaucoup d'enfants, tout est pour le mieux dans le moins mauvais des mondes possibles. Cela dit, le type qui a résisté, enfant, à [des petites-mères] plus âgées que lui, est blindé pour la vie.
(Ph.S.)(O.K.)