D'une manière générale, on accorde désormais moins d'importance au père, qui semble devenu aléatoire et un brin maltraité. Aujourd'hui, un homme ne peut plus échapper à sa paternité, mais on peut, par ailleurs, la lui voler, en lui expliquant qu'il n'est pas le père, ou en lui laissant ignorer qu'il l'est.
R. F.: Il y a un seul domaine dans lequel on demande obligatoirement l'accord du père potentiel: c'est l'implantation d'embryon, dans le cadre de la PMA. Pour sortir du laboratoire un embryon congelé, il faut l'avis de l'homme autant que celui de sa femme.
M. I.: Pour le rapport sexuel, c'est pareil! Mais l'homme ne peut pas refuser ni exiger un avortement. Il ne peut pas accoucher sous X ni empêcher sa femme de le faire. Il y a une vraie dissymétrie.
R. F.: Moi, j'ai le sentiment que les hommes comme les femmes ont gagné en possibilités. L'homme, aujourd'hui, vit intensément la naissance de son enfant.
M. I.: C'est un double discours: d'une part, on exalte la paternité et, d'autre part, on la précarise. C'est facile de reconnaître un enfant pour un homme qui n'est pas le géniteur, mais c'est aussi facile de le déloger de sa position. Il y a, en France, des centaines d'actions en contestation de paternité par an!
(...)
M. I.: En précarisant le lien paternel, on renforce encore et toujours la première place de la femme dans la procréation, au détriment des autres domaines dans lesquels elle pourrait s'investir. C'est une victoire à la Pyrrhus: on abandonne aux femmes l'empire de leur ventre. Mais cette puissance est le tombeau de leur liberté. Il faudrait désacraliser la grossesse pour vraiment égaliser les rôles paternels et maternels, modifier les textes pour faire en sorte que la venue au monde d'un enfant soit choisie de la même façon par l'homme et par la femme, en finir avec ces rôles distincts père-mère.
> pa(te)r(n)ité ? matern(inégal)ité
R. F.: Il y a un seul domaine dans lequel on demande obligatoirement l'accord du père potentiel: c'est l'implantation d'embryon, dans le cadre de la PMA. Pour sortir du laboratoire un embryon congelé, il faut l'avis de l'homme autant que celui de sa femme.
M. I.: Pour le rapport sexuel, c'est pareil! Mais l'homme ne peut pas refuser ni exiger un avortement. Il ne peut pas accoucher sous X ni empêcher sa femme de le faire. Il y a une vraie dissymétrie.
R. F.: Moi, j'ai le sentiment que les hommes comme les femmes ont gagné en possibilités. L'homme, aujourd'hui, vit intensément la naissance de son enfant.
M. I.: C'est un double discours: d'une part, on exalte la paternité et, d'autre part, on la précarise. C'est facile de reconnaître un enfant pour un homme qui n'est pas le géniteur, mais c'est aussi facile de le déloger de sa position. Il y a, en France, des centaines d'actions en contestation de paternité par an!
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M. I.: En précarisant le lien paternel, on renforce encore et toujours la première place de la femme dans la procréation, au détriment des autres domaines dans lesquels elle pourrait s'investir. C'est une victoire à la Pyrrhus: on abandonne aux femmes l'empire de leur ventre. Mais cette puissance est le tombeau de leur liberté. Il faudrait désacraliser la grossesse pour vraiment égaliser les rôles paternels et maternels, modifier les textes pour faire en sorte que la venue au monde d'un enfant soit choisie de la même façon par l'homme et par la femme, en finir avec ces rôles distincts père-mère.
> pa(te)r(n)ité ? matern(inégal)ité
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