N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2007-12-17

sillage

Le poème entraîne à sa suite un long sillage de silences bavards, qui creuse une trace indélébile ; un appel d'être où s'engouffrent l'esprit et son destin.
(R.G.)

2007-12-14

pour « cette clandestinité de la vie privée »

. Comment font-ils pour avoir une vie dite normale, observable, fixe, découpée, avouée ? Pour dire « ma femme et moi », par exemple ? Pour ne déclarer qu'une seule adresse, un seul amour, un seul vice, une seule tombe ? Pour se mépriser à ce point ? Contrôle, contrôle.

. C'est l'histoire d'un médecin d'une cinquantaine d'années, à l'existence apparemment normale. Tout le monde (collègues, femmes, enfants, maîtresses, patients) le croit arriviste et cynique, il s'arrange pour qu'on ait cette image de lui, alors que sa seule vraie préoccupation est d'organiser ce qu'il appelle des moments de disparition. Il a loué un studio près de chez lui, où il va s'enfermer de temps en temps en prétextant des voyages professionnels. Il dort, il va se promener dans un quartier éloigné, dîne seul, rentre, écoute de la musique, ne fait rien. Si : il lit.
(...) le personnage ne recherche aucun contact ni sexuel, ni affectif, ni même amical. Tout semble le combler, moment par moment, chaleur, pluie, trottoirs, bousculades, silences, sommeils. On dirait qu'il flotte dans un bonheur permanent sans cause. Pas d'ambition, aucune obsession, pas le moindre souci.

. La vie clandestine (...) ouvre (...) sur un pays parallèle, fuyant par-dessous. Si les [les agents secrets] pouvaient écrire leur Mémoires, on verrait sans doute que toute une existence précise, minutieuse, libère, en retrait, des hémorragies de souvenirs gratuits, à côté desquels l'imagination de la plupart des écrivains paraîtrait étroite, mesquine.

. Il faut voler du temps, une heure par-ci, une heure par-là, et parfois un quart d'heure, trente secondes, cinq minutes. On peut méditer dans les toilettes, les escaliers, les cours. S'arrêter sans motif entre deux immeubles. Marcher très lentement au troisième sous-sol d'un parking. Regarder les toits, les fenêtres, les silhouettes. Sentir à quel point on est là pour rien. Boire trois verres d'eau après un rêve. Se lever très tôt, laisser aller. S'abstenir sexuellement, ou l'inverse. Se taire ou beaucoup parler. S'allonger ou courir. Descendre dans le premier hôtel venu, écouter les bruits, repartir. Conduire une voiture au hasard, le long d'une côte. Accepter des invitations absurdes, s'amuser d'être pris pour un autre. Disparaître pendant trois mois ou un an (comme François, en ce moment, en Chine). Dire qu'on est en voyage, et rester chez soi. Se plaindre quand tout va bien (ça leur fait tellement plaisir), ne surtout rien dire quand tout va mal (ça leur ferait trop plaisir). Dérouter les Léjean, qu'ils s'appellent Fojean ou Vréjean. (...) S'entraîner sans cesse en ayant l'air désoeuvré (...). Gagner, perdre, et de nouveau gagner, perdre, gagner. Mentir, en disant la vérité. Fixer sa montre jusqu'à l'hypnose. Nager, dormir. Être aux aguets sans but, bouger sans raison. Être très sérieux, très frivole. Se reposer à fond. Tout lâcher.

. Société, famille, c'est pareil. Il faut les habituer très tôt à vos décalages, désertions, absences.

(P.S.)

2007-12-12

conpréhensiom

« Celui qui ne comprend rien, dit Maistre par provocation, comprend mieux que celui qui comprend mal. » Vérification facile, et raison pour laquelle, sans doute, ma jolie petite concierge catholique portugaise me comprend beaucoup mieux que mes connaissances, mes proches et la plupart de mes amis.
(P.S.)

cf. l'ascésure

2007-12-02

bibliothéquologie

Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Une bibliothèque est une chambre d'amis.
Étrange révélateur qu'une bibliothèque! certaines absences en disent long et toutes les présences ne sont pas significatives.
Les fonctionnaires sont comme les livres d'une bibliothèque: ce sont les plus haut placés qui servent le moins.
Que de gens sur la bibliothèque desquels on pourrait écrire: «usage externe», comme sur les fioles de pharmacie!
Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les eunuques ont un harem.
Paul Valéry avait lu tous les livres, et quand il mourut, il désigna du regard sa vaste bibliothèque et murmura: «Décidément, tout cela ne vaut pas un beau cul.»
Avec tout ce que je sais, on pourrait faire un livre... il est vrai qu'avec tout ce que je ne sais pas, on pourrait faire une bibliothèque.
Les bibliothèques sont particulièrement utiles pour les livres médiocres qui, sans elles, se perdraient.
Un intellectuel, c'est quelqu'un qui entre dans une bibliothèque même quand il ne pleut pas.
J'en suis réduite à écrire des notes interminables dans les marges de livres qui ne sont même pas à moi mais à la bibliothèque. Un jour ou l'autre ils s'apercevront que c'est moi qui ai fait le coup et me retireront ma carte.
([A.H.A.], T.B.J., P.B, G.C., A.D., V.H., M.G., S.G., S., A.R., H.H.)

2007-11-27

ô gué, au guet, matelot !

Que faire quand on est au milieu du guet ? Regarder en arrière ? regarder en avant ? Être trop avancé pour revenir en arrière et retrouver la compassion de ceux qu'on a quittés. Pas assez loin pour savoir qu'en allant de l'avant on finira par s'en sortir. Nous en sommes là ; à mi-chemin de cette traversée du marais de la solitude.
(R.E.?)

>/ nechangerien

2007-11-19

à la jean renoir

La force de leur plan est que, comme tous les bons plans, ils ne réglaient pas à l’avance tous les détails. Ils se sont bornés à esquisser des lignes directrices simples, et pour le reste, ils ont laissé une grande liberté d’improvisation...
([L.D.])

2007-11-09

palpite

Enfant, pas de phrases !... (...) Le Jazz a renversé la valse, l’Impressionnisme a tué le « faux-jour », vous écrirez télégraphique ou vous écrirez plus du tout ! (...) Trouvez la palpite nom de foutre ! La fête est là ! Enfin ! Quelque chose ! Réveil ! Allez salut ! Robots la crotte ! Merde ! Transposez ou c’est la mort !
(L.-F.C.)

2007-11-05

la mesure et le vertige du travail

Jamais je n'irai conseiller à un enfant de ne rien faire. C'est extrêmement dangereux. On en vient à perdre la mesure du travail. On ne sait plus ce que c'est. Quand il vous arrive plus tard, bien plus tard, de vous mettre à travailler, on travaille comme un dératé. J'en ai vu de tristes exemples : un grand journaliste, un directeur de musée qui étaient restés dix à quinze ans sans rien faire du tout et puis s'étaient mis au travail. Ils se tuaient à la tâche. C'était un spectacle triste, à donner le vertige.
(J.P.)

2007-11-04

pour une aristodémocratie

Quand j'ai appris à l'école que nous avions fait la Révolution en 1789, j'ai aussitôt pensé que ç'avait été pour donner à chaque homme tout ce dont les aristocrates avaient été seuls à profiter jusque-là (...) Pas du tout. J'ai appris très vite que les révolutionnaires s'étaient trompés sur la Révolution. Ce n'était pas faute de bons conseils. En particulier les gens de ma province avaient dit très précisément ce qu'ils en pensaient. Le cahier de doléances des habitants de Caillan, en 1789, demande que tous les Français soient anoblis (...) Mais la Révolution n'a pas du tout suivi Caillan. Elle s'est contentée de supprimer les titres : de désennoblir tous ceux qui étaient déjà nobles. [Or], est-ce qu'il revient au même de mettre en liberté tous les prisonniers d'un village, ou de mettre en prison tous les habitants ? Il me semble que c'est tout le contraire. Eh bien les Français de 91 ont plutôt été portés à mettre les gens en prison. Ils n'ont pas décidé (comme il eût été naturel) que tous les Français méritaient d'être nommés ducs. Ils ont décidé que les ducs ne valaient pas mieux que les autres Français. Ils avaient pourtant des mérites...
(J.P.)

2007-11-02

lentement sûrement devenir qui on est

Que l'on devienne ce que l'on est suppose que l'on ne soupçonne pas le moins du monde de ce qu'on est. De ce point de vue, les méprises mêmes de l'existence ont leur sens et leur valeur propres tout comme les chemins détournés et les écarts du chemin épisodiques, les hésitations, les « pudeurs », le sérieux dépensé à des tâches qui se trouvent au-delà de la tâche. (...) [Car] Entre-temps ne cesse de croître en profondeur l' « idée » organisatrice, appelée à la maîtrise, — elle commence à ordonner, lentement elle ramène hors des chemins détournés et écartés, elle prépare des qualités et des capacités séparées qui, un jour, se révéleront indispensables comme moyens du tout, — elle façonne tour à tour toutes les facultés servantes, avant même de laisser transpirer quoi que ce soit de la tâche dominante, du « but », de la « fin », du « sens ». — Envisagée sous cet aspect, ma vie est tout simplement une merveille.(F.N. — EH 2§9)

La culture trace des chemins droits, mais les chemins tortueux sans profit sont ceux-là même du génie.
(W.B.)

2007-11-01

forêtre

J'errais, dans une décevante forêt, sur d'impossibles chemins ; voici la route : elle était toute proche. Quelques buissons, quelques arbres, et le silence intact me la dissimulaient.
(R.G.)

2007-10-26

nous autres chinoises

Baudelaire pense que la fin du monde a eu lieu mais que nous ne nous en sommes pas aperçu. C'est peut-être vrai. Qu'est-ce que c'est, exister ? Nous sommes des ombres et parfois des ombres chinoises.
(H.T.)

> ex-exister

2007-10-24

ô netteté !

Il est certain aussi que je suis plus honnête que la moyenne. Ce qui est parfois pris pour de la provocation.
(M.H.)
Ses apparitions se veulent souvent teintées d'une « transparence radicale et assumée », signe pour ses détracteurs d'un stade ultime de snobisme, voire d'arrogance.
(W.)

2007-10-21

carmen

L'amour est un oiseau rebelle / que nul ne peut apprivoiser, / et c'est bien en vain qu'on l'appelle, / s'il lui convient de refuser! / Rien n'y fait, menace ou prière, / l'un parle bien, l'autre se tait; / et c'est l'autre que je préfère, / il n'a rien dit, mais il me plaît. / L'amour! l'amour! l'amour! l'amour! / L'amour est enfant de Bohême, / il n'a jamais, jamais connu de loi, / si tu ne m'aimes pas, je t'aime, / si je t'aime, prends garde à toi!
L'oiseau que tu croyais surprendre / battit de l'aile et s'envola; / l'amour est loin, tu peux l'attendre, / tu ne l'attends plus, il est là. / Tout autour de toi, vite, vite, / il vient, s'en va, puis il revient; / tu crois le tenir, il t'évite, / tu crois l'éviter, il te tient!
(H.M. L.H.)

2007-10-13

in media vita

Non, la vie ne m’a pas déçu ! d’année en année je l'ai trouvée au contraire plus vraie, plus désirable et plus mystérieuse — depuis le jour où m’est venue la grande libératrice, la pensée qu'il nous était permis de voir dans la vie une expérimentation de la connaissance — et non pas un devoir, non pas une fatalité, non pas une duperie ! — Et quant à la connaissance elle-même : pour autrui elle aura beau être quelque chose d'autre, quelque chose d'autre comme un lit de repos, ou bien le chemin qui mène au lit de repos, ou un divertissement ou une flânerie — pour moi elle est un monde de dangers et de victoires, où les sentiments héroïques eux aussi ont leur place de danses et de jeux. La vie comme moyen de connaissance — avec ce principe au cœur, on peut non seulement vivre avec bravoure, mais encore vivre gaiement, et rire joyeusement !
(F.N. — GS§324)

2007-10-03

la malédiction d'edgar

Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre en jeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n'avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n'admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l'intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. Il avait su créer le lien direct avec le Président qui le rendait incontournable. Aucun ministre de la Justice ne pourrait désormais se comporter à son endroit en supérieur hiérarchique direct. Il devenait l'unique mesure de la pertinence morale et politique.
(M.D.)

Je n'aurais pas dû m'accorder le droit de dire publiquement ce que je pensais. Ça me rend fou que les hommes aient le droit de me juger, alors qu'ils n'ont pas la moindre qualité d'amour, de compréhension et d'intelligence pour le faire. Je m'occuperai donc de ça moi-même. Et je me passerai de leur pardon et du mien.
(L.-F.C.)

2007-10-01

le progrès l'implique, et le plaisir aussi !

Les mots, les couleurs, la lumière, les sons, la pierre, le bois, le bronze appartiennent à l'artiste vivant. Ils appartiennent à qui veut les utiliser. Pillez le Louvre ! À bas l'originalité, le moi servile et stérile qui emprisonne autant qu'il crée. Vive le vol, pur, éhonté, total. Nous ne sommes pas responsables. Volez tout ce qui se présente.
(W.B.-B.G. / J.-L. H.)


(J.-L.H.) :: 0'27''::

cf. pour le détournement

2007-09-26

contre la misère misérable

Sans révolte, le miséreux reste misérable.
Absent.
Et peureux.
Vivant d'expédients existentiels.
De morale cultivée par des maîtres à penser.
À rêver.
À patienter en rond.
Et en marche — au pas.
Vers le repos de la fosse commune.
(J.-M.R.)

>/ les autres suivaient sans y penser...
>/ statistuquo

2007-09-24

l'impossible : un possible

Tout ce qui est fort extraordinaire ne paraît possible, à ceux qui ne sont capables que de l’ordinaire, qu’après qu’il est arrivé.
(C.d.R.)

Ils ne savaient pas que ce qu'ils désiraient faire était impossible... alors ils l'ont fait !
(M.T.)

>/ à l'insu

2007-09-23

vilains petits anars

L'effort des adultes est de briser toutes les habitudes des enfants, parce qu'ils soupçonnent en celles-ci un noeud de résistance et d'anarchisme.
(C.P.)

2007-09-22

coquillage & rocher

C'est souvent une phrase naïve et presque sotte, dite par la femme, qui donne à l'homme l'invincible envie de baiser cette bouche enfantine, tandis que pour la femme souvent c'est au moment où l'homme est le plus grave et le plus durement logique qu'elle l'aime, elle, le plus fort.
(?)


les femmes préfèrent les monstres.

>/ king/kang

2007-09-21

joseph joseph

Lass Dich fallen.
Lerne Schlangen zu beobachten.
Pflanze unmögliche Gärten.
Lade jemand Gefährlichen zum Tee ein.
Mache kleine Zeichen die "ja" sagen
und verteile sie überall im Haus.
Werde ein Freund von Freiheit und Unsicherheit.
Freue Dich auf Träume. (...)
Schaukel so hoch Du kannst mit einer Schaukel bei Mondlicht.
Pflege verschiedene Stimmungen.
Verweigere Dich verantwortlich zu sein. (...)
Mach eine Menge Nickerchen.
Gib Geld weiter. Mach es jetzt.
Das Geld wird folgen.
Lache eine Menge. Bade (...)
Träume wilde, phantasievolle Träume.
Zeichne auf die Wände. Lies jeden Tag.
Stell Dir vor, Du wärst verzaubert.
Kicher mit Kindern. Höre alten Leuten zu.
Öffne Dich. Tauche ein. Sei frei.
Preise Dich selbst. Lass die Angst fallen.
Spiele mit allem. Unterhalte das Kind in Dir.
Du bist nicht schuldig.
Baue eine Burg aus Decken.
Werde nass. Umarme Bäume.
Schreibe Liebesbriefe.
((J.B.))

2007-09-19

bavardage philosophe

Le philosophe parle, mais c'est une faiblesse en lui, et une faiblesse inexplicable ; il devrait se taire, coïncider en silence, et rejoindre dans l'être une philosophie qui y est déjà faite. Tout se passe au contraire comme s'il voulait mettre en mots un certain silence en lui qu'il écoute. Son oeuvre entière [orale ou écrite] est cet effort absurde.
(M. M.-P.)

cf. mail de motivation
cf. carré noir sur carré blanc sur fond blanc

2007-09-17

l'air du soupçon

J'en ai marx ! / C'est à freud ! / Tout est fi nietzsche !
(L.W. ? – Merci à L.W.)

2007-09-16

hypothèse sur le bonheur

Le caractère ensoleillé de tes plus anciens souvenirs est lié au soleil de Heidi, un soleil de montagne sur un alpage et un troupeau. Un soleil de dimanche matin avec fleurs et cloches. Le bonheur est peut-être simplement la réalisation pleine et effective d'un cliché. Tu as eu la chance de vivre des années Heidi.
(M.B.)

2007-09-14

homlet

Être ou ne pas être / Telle est toujours la question / Et y a toujours jamais person / Qui y répond.
(N.F.)

même longueur d'ondes entre les lignes

Seuls les livres qui nous éclairent nous-mêmes ont de la valeur. Ce sont les livres qu'ils faut rechercher, auxquels il faut consacrer du temps — des livres qu'il faut lire et relire, méditer. En matière de livres la quantité est tout à fait indifférente. Et ceci est aussi vrai dans le registre de la lecture que de l'écriture.
(C.T.)

Peu de lectures, mais simples, fortes, qui laissent traces.
(J.M.)

... je cherche presque toujours refuge auprès des mêmes livres, en petit nombre au fond, les livres qui pour moi ont fait leurs preuves. Il n'est peut-être pas dans ma manière de lire beaucoup et dans tous les genres : une salle de lecture me rend malade. (...)
(F.N. - EH2§3)

cf. re-li-re
cf. partenaires particuliers

2007-09-13

« On ne part pas. »

Parmi l'énumération nombreuse des droits de l'homme que la sagesse du XIXe siècle recommence si souvent et si complaisamment, deux assez importants ont été oubliés, qui sont le droit de se contredire et le droit de s'en aller.
(C.B.)

cf. le droit
cf. le droit s'en aller

2007-09-12

2007-09-10

de sous la terre

L'underground, c'est (...) savoir faire un pas de côté, se risquer à faire ce que l'époque ne prend pas en compte.
(J.-F. B.)

cf. the great artist of to(day)morrow
cf. l'art règle l'exception


2007-09-07

la place (pas nette) des grands hommes

Les nations n'ont de grands hommes que malgré elles, comme les familles. Elles font tous leurs efforts pour n'en pas avoir. Et ainsi, le grand homme a besoin, pour exister, de posséder une force d'attaque plus grande que la force de résistance développée par des millions d'individus.
(C.B.)

>/ le grand homme (philosophe)

2007-09-05

la raison des fourmis...

Pourtant c'est bien normal, y faut qu' les fourmis bouffent / Mais c'est plus fort que moi, y faut qu' je voie le mal partout /
Je suis in, inadaptée.
(B.F.)

2007-08-07

« la routine ça n'arrive qu'aux autres »

Les autres suivaient sans y penser les chemins appris une fois pour toutes, vers leur travail et leur maison, vers leur avenir prévisible. Pour eux déjà le devoir était devenu une habitude, et l'habitude un devoir. Ils ne voyaient pas l'insuffisance de leur ville. Il croyaient naturelle l'insuffisance de leur vie. Nous voulions sortir de ce conditionnement, à la recherche d'un autre emploi du paysage urbain, de passions nouvelles.
(G.D.)

cf. (version audio) les autres sans y penser...

2007-07-14

la france buissonnière

...et poursuivit sa route qui n'était autre que celle que voulait sa monture. Car il était persuadé qu'en cela consistait l'essence des aventures.
(M.d.C)

2007-07-12

désir n

Je n'ai pas peur de la route / Faudrait voir, faut qu'on y goûte / Des méandres au creux des reins / Et tout ira bien / (...) Le vent nous portera.
(B.C.)

2007-07-10

acte 1, scène 0

Je dédie cette aventure (...) aux jeunes gens d'aujourd'hui fatigués de la littérature pour leur prouver qu'un [«] roman [»] peut aussi être un acte.
(B.C.)

on y est presque...

Le secret du succès est de faire de ta vocation tes vacances.
(M.T.)

2007-07-09

l'aire de la trentaine



C'est à trente ans que nous comprenons que, pour la première fois de notre vie, l'espoir n'est plus exclusivement situé dans l'avenir, mais aussi dans le passé. C'est à trente ans que nous apprenons à espérer à l'envers, à attendre autant d'hier que de demain, aussi heureux d'avoir encore à vivre longtemps que d'avoir un peu vécu déjà. Il existe, à cet âge, une sorte de futur à rebours qui, loin de se confondre avec le chagrin, contient non seulement ce que nous sommes, mais ce que nous n'avons pas encore achevé d'être. Il est trop tard pour le rêve, mais trop tôt pour le remords, et c'est cet espace intermédiaire, cette interface entre le monde des morts et celui des mortels qu'explore l'âge de trente ans. Nous visitons plus souvent les jours enfouis, nous partons en voyage dans les années abolies. Nous n'avons plus pour seule obsession celle du temps à remplir, et nous nous tournons volontiers vers le temps rempli.
Il m'avait fallu atteindre l'âge de trente ans, aussi distant du début de la vie que du début de la mort pour admettre, dans ce monde sans cesse parcouru par les mouvements convulsifs des êtres qui se cherchent l'un l'autre, que l'amour est la seule réalité possible. Toujours précaire, puisque tel est le destin d'une flamme, il était plus simple qu'à vingt ans parce que j'avais la force, enfin, de le préférer au reste. (...)
Je n'avais plus, à trente ans, à ce moment de l'existence où les certitudes deviennent des hypothèses, le souci de la fonction ni le goût de la carrière. La réussite est la forme la plus subtile de l'échec.(...)
Grâce à l'amour, la politique n'existait pas, ni les salaires, ni les cours de la Bourse. La mondialisation ne venait pas jusque dans mon lit. Autiste, irresponsable, imbécile et buté, j'acceptais enfin, à trente ans, d'éprouver une réalité parallèle à la réalité sociale du monde.
J'avais appris à ne plus vouloir être riche (...) Ce que j'avais appelé autrefois la survie n'était finalement que la vie, et l'avenir, qui m'avait semblé infini, je commençais à comprendre qu'il ne serait que la succession de journées minuscules que j'aurais à remplir sans mourir.
Notre corps est là, livré à ce qui lui reste à vivre, attendant sa fin quand nous rions, pleurons, discutons, relisons un chef-d'oeuvre. À vingt ans, nous n'imaginons jamais que nous aurons trente ans un jour. Mais à trente, nous savons que nous en avons déjà presque quarante, que ce presque, de proche en proche, s'appelle la mort.
La mort n'est pas soudaine ; elle est millimétrique. (...)
C'est la dernière fois, à trente ans, que ce corps marche aussi bien, qu'il sait si bien faire l'amour aux femmes ; plus instruit qu'à vingt ans, nous sommes plus vigoureux qu'à quarante. Nous savons la fragilité d'un instant, et c'est pourquoi chaque caresse pèse davantage, ployant sous le poids de l'approche de cette fin qui ne vient jamais, mais qui pourtant est déjà là, sur nos épaules. À trente ans, nous pouvons faire l'amour à des filles de vingt ans et à des femmes de quarante. Nous sommes les meilleurs observateurs de l'amour, situés à la meilleure place. Au centre géométrique de l'amour. Nous sommes le barycentre de la vie sexuelle. Le temps, à trente ans, se gaspille encore un peu, mais nous savons reconnaître qu'il s'agit d'un gâchis. Tout devient plus grave — et par conséquent plus précieux.
Les années passent vite, mais les secondes sont dilatables à l'infini dès lors que nous les chargeons d'étreintes, de souvenirs d'étreintes, de perspectives d'étreintes. Entre avenir et passé, le moment présent balance, hésite, et se prolonge sous un drap, mêlé de peau, de sueur et de griffes, la nuit, à l'aube, le jour, viens, tu es belle, je suis jeune et je suis vieux, j'ai trente ans : le meilleur âge pour aimer.
(Y.M.)

2007-07-08

à la truffe

Tout est en mouvement. Il suffit d'avancer pour vivre, d'aller droit devant soi, vers [tout ce] que l'on aime.
(P.E.)[O.K.]

> vademecum !

la réalisé

Au moment des Renaissances italienne et française, l'avènement de la bourgeoisie a valorisé l'art comme activité séparée de l'ensemble des productions humaines...
On reprochera aux dadaïstes d'avoir voulu supprimer l'art sans le réaliser, et aux surréalistes d'avoir cru pouvoir réaliser l'art sans le supprimer.
((A.C.))

> untro postartiste

2007-07-07

du vagabondage (2)

... parce qu’au lendemain il faut être en forme, la ville est à nous : on taille les rues, les places, les squares, à la dure, à l’arrache, la poche en bandoulière. C’est par les pieds, qu’on se fait une idée de la ville ; avant de filer sur un coup de tête. Mais tant qu’on y est on trace ou déambule, on cueille les fruits des branches qui dépassent... du privé : pommes, poires, figues... et le reste en sandwichs. Toujours on se contente d’assez peu à vivre beaucoup ; et les besoins qu’on a, eh ben... on les fait un peu partout ! — par jeu, et en attendant le rétablissement des toilettes publics, et dignes de ce nom. Sinon alors on rentre dans les mairies et les IUT pour se laver la chatte et regorger nos bouteilles d’eau... publique, grâce « à quoi » on se mijote un peu de pastis local, qu’on rafraîchit comme on peut à la flotte des fontaines... publiques, où trempent nos pieds ; ou alors dans l’eau méditerranée, qu’ici à marseille on ira trouver au large de la ville, et non moins en plein arrondissement, pour se retrouver direct à siester sur d’espèce de pavés en se disant que décidément la plage n’est sûrement pas très loin — dessous.
(o.K.)

du vagabondage (1)

Je traînai des mois en france, évitant les gendarmes et les hôtels, traversant Nivernais, Bourbonnais, Auvergne, Cévennes, Provence, tout à pied. C'était le début de l'été. Je dormais n'importe où, vivais de pain et de fromage, de fraises ou de cerises cueillies dans la campagne. Il faut si peu d'argent. Je ne comprends pas qu'il y ait si peu de vagabonds. J'invite ceux qui aiment la liberté à la grande promenade. (...) Les fruits sont gratuits. Le vin ? Se le faire offrir. Méthodes ? Nombreuses. (...) L'important c'est d'être gai et d'avoir l'air jeune. On n'aime pas les vieux qui traînent sur les routes. Ne comptez pas sur les filles. Un garçon qui passe et qui vit de rien, ça ne les attire pas du tout. Quelques femmes mûres peut-être — si ça vous dit — mais je ne le conseille pas. Ça amollit pour pas grand-chose. Le meilleur, c'est de garder l'oeil et le jarret vifs. Enfin, inutile de partir si vous êtes angoissé. Le vagabondage demande une âme légère dans un corps dur.
(J.P.)

2007-07-05

zombies

Ne les réveillez pas / Ils sont dans leur sommeil / Comme de petits soldats / Raisins sur une treille / Qu’on ne cueillera pas /Au milieu des vallons / Et des vallées sans nombre / Regardez-les dans l’ombre / De jouets insignifiants
(G.M.)

> objection du vivant

2007-07-01

pas à pas

Ceux qui envisagent le but dès les premiers pas, ceux qui veulent la certitude d'y atteindre avant de marcher n'y arrivent [pas].
(A.L.)

2007-06-29

d'avant-garde « on dirait... »

S'il m'arrivait de mourir prématurément, pour ainsi dire... là, cette année, ou juste après. Je dois filmer ce qui me plaît, pas ce qui est moche, ou qui m’intéresse simplement, non : filmer ce qui me plaît — de vivre !
(K.)

on dirait « on dirait... »

(Pendant toutes les années précédentes (époque de l'Académie), il y avait eu pour moi un contraste désagréable entre la vie et le travail, l'un empêchait l'autre, je ne trouvais pas de solution. Le fait de vouloir copier un corps à heures fixes, et un corps qui m'était par ailleurs indifférent, me semblait une activité fausse à sa base, et qui me faisait perdre des heures de vie).
Il ne s'agissait plus de présenter une figure extérieurement ressemblante, mais de vivre et de ne réaliser que ce qui m'avait affecté, ou que je désirais.
(A.G.)

2007-06-24

copierCOPIERcopierCOPIERcopier

Depuis que j'ai vu des reproductions d'oeuvres d'art, et cela remonte à ma plus lointaine enfance, cela se mêle à mes plus anciens souvenirs, j'ai eu l'envie immédiate de copier toutes celles qui m'attiraient le plus et ce plaisir de copier ne m'a plus jamais quitté.
(A.G.)

le EZ(vent)N se lève...

2007-06-22

On ira

On partira de nuit, l'heure où l'on doute/ Que demain revienne encore / Loin des villes soumises, on suivra l'autoroute / Ensuite on perdra tous les nord / On laissera nos clés, nos cartes et nos codes / Prisons pour nous retenir / Tous ces gens que l'on voit vivre comme s'ils ignoraient / Qu'un jour il faudra mourir / Et qui se font surprendre au soir / Oh belle, on ira / On partira toi et moi, où?, je sais pas/ Y a que les routes qui sont belles / Et peu importe où elles nous mènent / Oh belle, on ira / On suivra les étoiles et les chercheurs d'or / Si on en trouve, on cherchera encore.

On n'échappe à rien pas même à ses fuites / Quand on se pose on est mort / Oh j'ai tant obéi, si peu choisi, petite / Et le temps perdu me dévore / On prendra les froids, les brûlures en face / On interdira les tiédeurs / Des fumées, des alcools et des calmants cuirasses / Qui nous a volé nos douleurs / La vérité nous fera plus peur / Oh belle, on ira / On partira toi et moi, où?, je sais pas / Y a que des routes qui tremblent / Les destinations se ressemblent / Oh belle, tu verras / On suivra les étoiles et les chercheurs d'or / On s'arrêtera jamais dans les ports.

Belle, on ira / Et l'ombre de nous rattrapera peut-être pas / On ne changera pas le monde / Mais il nous changera pas /
Ma belle, tiens mon bras / On sera des milliers dans ce cas, tu verras / Et même si tout est joué d'avance, on ira, on ira / Même si tout est joué d'avance / A côté de moi / Tu sais y a que les routes qui sont belles / Et crois-moi, on partira, tu verras / Si tu me crois, belle / Si tu me crois, belle / Un jour on partira / Si tu me crois, belle / Un jour.

2007-06-20

leçon de vie d'un post(hume?)

j'avais pourtant plein de choses à dire. je vais à l'essentiel. ce qui est certain c'est que l'expérience de la vie a été géniale. finalement, je m'en suis bien tiré. j'ai évité les contraintes et multiplié les situations intenses. quand je repense à tous les fous rires, à toutes les émulations intellectuelles collectives, à tous les plaisirs, à toutes les transgressions, à tous les mauvais coups, je suis vraiment très content. (...) ce que j'ai le plus aimé c'est les rues des villes que j'ai parcourues, sans arrêt, sans jamais m'en lasser (...). et abuser des choses jusqu'à m'en rendre malade, jusqu'à l'écoeurement. et puis surtout toutes ces ivresses avec ou sans drogue. putain ça fait tellement de souvenirs. (...) salut à tous, portez des coups à ce système de merde, soyez ingérables, amusez-vous bien, soyez malins. rien n'était vrai. tout était permis.
(D.S.)

2007-06-18

sensibilité vs sentimentalisme

A-t-on remarqué que les individus hypersensibles ne sont pas sentimentaux ? Et que les individus sentimentaux sont très peu sensibles ? Le préjugé courant prétend le contraire. C'est le monde à l'envers.
(P.S.)

la voie est libre

Le vrai miroir de l'homme c'est la page blanche.
(J.L.G.)

2007-06-17

à la Ponson du Terrail

D'une main il leva son poignard, et de l'autre il lui dit : « tes mains à toi sont aussi froides que celles d'un serpent. »
((A.P.d.T.))

2007-06-16

déclaration

Moi je veux continuer à vivre. Et continuer ça veut dire aimer. Ça ne peut vouloir dire que ça. Alors j'ai décidé que j'allais vous aimer. D'ailleurs je t'aime déjà.
Vous allez me gifler ?
(C.G.)

cf. des pieds poétHiques dans le (calme) plat poétHique
cf. CHAPITRE : pour l'art rencontre 

2007-06-15

l'art règle l'exception

Car il y a la règle et il y a l'exception. Il y a la culture qui est la règle, et il y a l'exception, qui est de l'art. Tous disent la règle, ordinateur, T-shirts, télévision, personne ne dit l'exception, cela ne se dit pas. Cela s'écrit, cela se compose, cela se peint, cela s'enregistre. Ou cela se vit, et c'est alors l'art de vivre. Il est de la règle de vouloir la mort de l'exception, il sera donc de la règle de l'Europe de la culture d'organiser la mort de l'art de vivre qui fleurit encore à nos pieds. Quand il faudra fermer le livre, ce sera sans regretter rien. J'ai vu tant de gens si mal vivre, et tant de gens mourir si bien.
(J.-L.G.)

cf. de sous la terre
cf. N(ième) le maudit

sang d'encre chinois

(M.E.N.)





Ce qu'il nous faut, c'est un état d'esprit enthousiaste mais calme, et une activité intense mais bien ordonnée.

2007-06-14

antifuite

Nous avons aussi besoin de relations qui « décoiffent », nous transforment. Elles correspondent à des attentes — souvent inconscientes —, à des possibilités en nous inexploitées jusque-là. Certaines personnes — agressives, provocatrices — peuvent nous agacer ou nous déplaire, mais elles nous permettent d'avancer, de grandir. Ces relations inconfortables sont parfois le meilleur moyen de renouveler notre énergie.
(Psychologies magazine, n°230)


cf. des pieds poéthiques dans le (calme) plat poéthique
cf. inégalités (utiles)

vademecum !


(R.T.?)

> à la truffe

EN PHrASE

Je fais certainement de la peinture et de la sculpture et cela depuis toujours, depuis la première fois que j'ai dessiné ou peint, pour mordre sur la réalité, pour me défendre, pour me nourrir, pour grossir ; grossir pour mieux me défendre, pour mieux attaquer, pour accrocher, pour avancer le plus possible sur tous les plans, dans toutes les directions, pour me défendre contre la faim, contre le froid, contre la mort, pour être le plus libre possible ; le plus libre possible pour tâcher — avec les moyens qui me sont aujourd'hui les plus propres — de mieux voir, de mieux comprendre ce qui m'entoure, de mieux comprendre pour être le plus libre, le plus gros possible, pour dépenser, pour me dépenser le plus possible dans ce que je fais, pour courir mon aventure, pour découvrir de nouveaux mondes, pour faire ma guerre, pour le plaisir ? pour la joie ? de la guerre, pour le plaisir de gagner et de perdre.
(A.G.)

> henri, tome A
> pourquoi écrire quand même

2007-06-13

écriture automatique

Même si la vie ne vaut le coup / lorsqu'on y pense qu'après coup / même si la vie ne vaut la peine / que lorsqu'on roule à perdre haleine.
(B.B.)

> l'imprudence

une vie, une phrase

Il y a cette idée d'une phrase unique, qui s'étirerait tout au long de notre existence, une phrase qui durerait aussi longtemps que nous durons, et parlons.
(C.T.)

2007-06-12

objection passée goût

Désormais ce ne sont plus nos arguments, c'est notre goût qui décide contre le christianisme.
(F.N.)

> point g.

2007-06-09

sur le mur d'une église

(et pour un peu, rue auguste blanqui)


(-)(J.P.?)

sur le champ...

Nous sommes venus, nous autres, trop tôt ou trop tard. Nous aurons fait ce qu’il y a de plus difficile et de moins glorieux : la transition.
(G.F.)

2007-06-02

truffes

Le goût du public est tout faux, résolument faux, il va vers le faux, le truqué, aussi droit, aussi certainement que le cochon va vers la truffe, d'instinct inverti, infaillible, vers la fausse grandeur, la fausse force, la fausse grâce, la fausse vertu, la fausse pudeur, le faux bonhomme, le faux chef-d'oeuvre, le tout faux, sans se fatiguer.
(L.-F.C.)

2007-06-01

possibilité d'une île

On ne peut pas travailler pour les autres. On travaille pour des frères mystérieux qu'on possède à travers le monde. Il y a une île qui est brisée, dispersée à travers le monde. Et, en somme, l'art est une espèce de signal, comme un mot d'ordre pour retrouver des compatriotes.
(J.C.)

> de génération sans génération

2007-05-31

rodeo

... les hommes qui semblent perdre leur temps dans la dispersion, l’attention aux histoires des autres, capables de s’expliquer comme avec des intimes avec des inconnus qu’ils ne verront pas deux fois dans leur vie, paraissent laisser filer leur existence au fil de l’eau ; En fait ce sont ceux-là qui ont un cap véritable et des balises : Le cap et les balises que confère une certaine humanité. Eux laisseront cette trace indélébile...
(Alain Carignon (!))

2007-05-30

comme ça vient

Au risque de s'y plaire / Au moment de s'y croire / Sonnez les courants d'air / Faites donner l'exutoire /
Il faudrait qu'on s'élève / Au fond il a d'la classe / Ou alors qu'on prenne la sève / Comme elle vient / encore et encore...
(B.C.)

2007-05-28

pas de caca au paradis

quand on est en société / faut savoir se comporter / faut se cacher aux cabinets / faire caca discret / sans faire de bruit / sans que ca pue / ni vu ni connu
et ensuite tirer la chasse pour chasser la chiasse / et s'essuyer au papier, pas de caca sur les doigts / puis ressortir des chiottes sans paraître avoir chié / bien fermer la braguette, bien placer la serviette
nous sommes des anges, nous sommes des esprits / y a pas de caca au paradis
(J.L.C.)

affinités instinctives

Il semblerait en effet qu'il existe dans certains hommes un véritable instinct bestial, pur et intègre comme tout instinct, qui crée les antipathies et les sympathies, qui sépare fatalement une nature d'une autre nature, qui n'hésite pas, qui ne se trouble, ne se tait, et ne se dément jamais, clair dans son obscurité, infaillible, impérieux, réfractaire à tous les conseils de l'intelligence et à tous les dissolvants de la raison, et qui, de quelque façon que les destinées soient faites, avertit secrètement l'homme-chien de la présence de l'homme-chat, et l'homme-renard de la présence de l'homme-lion.
(V.H.) (merci à L.W.)

cf. sympathie paradigmatique

2007-05-25

no stalgie

Ils me font rigoler avec leur nostalgie des paysages français ! Je n’ai pas revu ceux de ma jeunesse, j’en ai préféré d’autres, je tiens à la Provence par un sentiment mille fois plus fort et plus jaloux.  (...) Ici ou ailleurs, pourquoi aurais-je la nostalgie de ce que je possède malgré moi, que je ne puis trahir ? Pourquoi évoquerais-je avec mélancolie l’eau noire du chemin creux, la haie qui siffle sous l’averse, puisque je suis moi-même la haie et l’eau noire ?
(G.B.)

Il n'y a pas de manque dans l'absence ; l'absence est une présence en moi.
(F.G.)

2007-05-23

meilleur monde

Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ? Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins « parfaite » et plus libre.
(N.B.)

la loi de l'oeuf

(Par Jean-Louis Costes, le 25 avril 2004)

C’est vrai que toutes ces petites salopes à la sortie de l’école, j’aimerais bien me les faire. Trop sexy à rigoler entre copines, petits jeans moulants, en matant les mecs de biais...

Mais moi je m’appelle pas Dutroux. Je rentre chez moi et je me branle en pensant à leur petit cul chauve. J’ai pas les couilles assez pleines et la queue assez raide pour m’acheter la camionnette à crédit et les embarquer de force direction ma cave à Saint-Denis.

Et que je me les saute et que je me les viole et que je me les torture... Et le top ça serait que je branche une vieille salope de trente ans pour filmer pendant que je les nique... Et de temps en temps je m’arrête de coïter la gamine pour vérifier que la chatte de la vieille salope est bien mouillée... Quoi ! Tu mouilles pas vieille salope?! C’est quoi ton problème, ménopausée ? Ça te rend jalouse, connasse, que je nique les jeunes et que toi la vieille tu te retrouves préposée à la caméra et plus à la queue? Ah vieille pute, avoue que ça t’exciterait grave que je t’attache à sa place et que je t’encule! Mais désolé poufiasse, même le violeur n’a qu’une queue et fait ce qu’il peut !

Mais bon... je fantasme, je fantasme et je me branle... Même la baise normale facile avec une pute gratuite j’y arrive pas ! Alors laisse tomber le viol ! Trop compliqué. La camionnette, les chaînes à acheter à Castorama, l’enlèvement... Et tout ça la queue raide tout du long, parce que si tu débandes t’es plus motivé. Débandade, doute du violeur...

T’imagines Dutroux qui débande au moment où nue enchaînée cuisses écartées !!!

Là c’est clair, il va être déçu. Tout cette galère pour se la faire et maintenant il débande! Il va grave péter les plombs sadique quand il repense aux deux heures de queue à Castorama pour les chaînes. Il débande le Dutroux, c’est clair, il tue.

Mais moi bof... Je fantasme, je tchatche, j’écris des conneries, mais en vrai, question cul j’assure même pas cinq minutes de queue assez raide pour pénétrer. J’appuie ma queue contre le vagin le plus ouvert et mouillé de la terre, et ma queue se tord molle comme contre une porte en fer. Alors tu m’imagines violer à travers le jean serré une chatte sèche contractée?!?

J’ai deux problèmes qui m’empêchent d’être Dutroux. Non c’est pas la morale et la punition, parce qu’un mec qui bande, il connaît plus ni morale ni punition. Il connaît plus que trou à boucher, et tout le reste il zappe.

Les deux trucs qui m’empêchent de violer c’est : Un, j’arrive pas à bander face à la chatte offerte. Tant qu’elle dit non, ça va... Mais dès qu’elle écarte « oui vaaaas yyyyy », je débande direct. Oui oui, je sais c’est bizarre, faudrait que j’aille au psy... Mais comme je jouis dix fois plus en me branlant devant elle, y’a pas urgence du point de vue de ma queue.

Et deuxième problème qui m’empêche de devenir violeur c’est : après l’orgasme, je culpabilise et déprime grave (Ouais parce que des fois je suis tellement bourré que je la baise dans sa chatte sans savoir que je suis dedans! Je crois que je suis en train de me branler entre le drap et son anus (et ça, ça me fait bander grave)... Alors qu’en fait cette maligne elle a foutu la queue du drogué impuissant dans sa chatte... Donc des fois, par erreur, je tire dans le trou.

Mais alors après putain la déprime le dégoût qui monte d’un coup ! Je lui vomis sur la gueule et elle pleure:
- Mais qu’es ce que t’as ? Je te dégoûte, c’est ça ?!
- Nannn, c’est pas toi, c’est ta chatte qui me dégoûte...

Je vous dis tout de suite les mecs, c’est pas le truc à dire. Elle se casse direct. Elle a pas fini de remonter son collant qu’elle est déjà dans la rue à me traiter de pédé. Et moi je finis de dégueuler dans le sperme froid, trop-plein de sa chatte.

Alors, tu vois le plan si j’étais Dutroux ! Un, j’arrive pas à sauter la meuf enchaînée. Et si je finis par la sauter avec un litre de Gin dans la gueule, après la giclette, je tombe en larmes à ses pieds et je me roule dans le péché. Ça va la foutre mal sur la vidéo que je voulais revendre aux pédophiles pour rembourser les courses à Castorama.

Remarque, quand j’y pense, ça se peut que Dutroux il pleure et vomisse après le viol...

La queue raide il assurait, il était le cruel conquistador de la chatte. Mais une fois couilles vidées et débandade, c’est la débandade. Il redescend de son délire. Il voit la merde. La fille qui pleure qui va le dénoncer. Il flippe, il vomit. Elle continue à pleurer. Ça lui prend trop la tête et il la tue.

Bon j’étais pas là, mais c’est un scénario possible. Je veux dire, il l’a pas forcément tuée pour s’amuser. Des fois le poids du péché...

Évidemment, tant que t’es porté par le désir la queue raide qui anéantit toute peur et tout doute, c’est le triomphe. Ce qu’il faudrait aux mecs, c’est que leur queue elle soit toujours raide. Là on serait heureux. Mais c’est mal fait. On est programmés pour bander, c’est notre seule raison d’exister, mais 99% du temps on bande pas et on est bouffés par la faiblesse, l’inutilité, et l’angoisse de plus jamais rebander.

Dutroux, ça doit être un mec 100% mec qui supporte pas de pas bander une seconde. Ce qu’il doit préférer c’est acheter les chaînes à Castorama, faire la queue à la caisse, la queue sans arrêt raide. Il se complique grave le cul en organisant des viols compliqués pour faire durer la bandaison et retarder le plus possible le coït débandade dépression grave.

Je me mets à la place de Dutroux dans sa camionnette... Emporté par la bite raide, le désir qui rend chasseur de chattes, qui conduit comme un fou. Je franchis tous les tabous comme je franchis les feux rouges, à fond la caisse en klaxonnant sans jamais freiner. Et tant pis pour les fillettes qui traversent dans les clous. Elles sont sur le chemin du chauffard en rut. Pas de chance ! J’appuie et j’écrase car j’ai la queue raide.

Attention les filles ! Méfiez vous du Prince Charmant. Sa queue raide est une dague dans son pourpoint. En rut, c’est clair, le mâle est un tueur psychopathe. Ce qu’il veut c’est tirer son coup. Tirer un trou c’est tout. N’importe quoi, n’importe qui, n’importe comment. Et les meufs ne doivent jamais oublier ça quand elles jouent à cache-cache foufoune avec le chasseur. Car chasseur c’est dragueur mais c’est aussi tueur. Dans le petit disque dur du mec, le fichier « baiser » et le fichier « tuer » sont dans le même dossier. Alors il a vite fait de bugger le chimpanzé...

Un trou merde et que ça saute! Mon royaume pour un trou ! Pour le mec en rut, tous les moyens sont bons, quel que soit le prix. Il est prêt à tout donner, tout casser, pour tirer son coup. Car derrière le désir dévastateur du violeur-tueur il y a la tyrannie de l’espèce, l’instinct de reproduction : Tu es un mâle. Fécondes l’oeuf. C’est ton devoir, ta raison d’être, ton bonheur. Fais le à n’importe quel prix. Défies la loi, défies la mort, défies la fille qui dit non. Baises la en force, quitte à mourir. Ce qui compte c’est féconder l’oeuf puis mourir en paix.

Dans la cave, le violeur et sa victime peuvent mourir en paix, sacrifiés à la déesse mère.

Le chimpanzé, mû par l’instinct crocs sortis et vit raide, avance vers la femelle. Il la saisit au cou avec les dents et l’encule sans ménagement. C’est la vie. Je l’ai vu mille fois enfant dans les parcs nationaux du Kenya. Et Dutroux aussi a vu les lions violer les lionnes au soleil couchant dans « Nos Amies les Bêtes ». Éducation télévision...

Le mâle prend la femelle de force. C’est la loi de la jungle dans la jungle et aussi dans les villes, parce que la loi de la jungle, elle est pas dans la jungle mais dans les couilles. Les couilles sont pleines, la queue est raide... Et je hurle à la pleine lune et sors chasser la femelle à minuit comme mon chat Minou, si ronron à la maison, mais si violeur fou la nuit. Le matin il rentre couvert de sang et il dort toute la journée. Kif-kif Dutroux. La nuit il viole. Le jour il dort dans son slip sperme sanglant. Et kif-kif tous les mecs. Tous des tueurs psychopathes en puissance! Si le sperme gicle pas, le sang giclera. Faut que ça gicle, faut que ça troue. Un coup c’est tout. Et si le trou résiste, je le défonce.

A quoi bon résister au chimpanzé en rut, jolie guenon? Ou tu te laisses sauter et je te jette. Ou tu te laisses pas sauter et je te saute de force (Et alors tant pis pour toi, tant pis pour la casse). Franchement c’est pas moi qui te force. Je fais genre c’est moi qui te force pour faire genre je suis le mâle macho, le vrai mec, le tueur psychopathe. Je te frappe en te baisant pour faire croire c’est moi le boss et toi la victime.

Mais en vrai je contrôle rien du tout. Je suis le mâle en rut, le violeur tueur, esclave du désir. C’est pas moi qui te forces, c’est moi qui suis forcé. J’ai senti l’odeur de ton cul et le désir est monté d’un coup si fort, je perds la tête. Je ne suis plus qu’un cauchemar de queue raide qui te court derrière. Même moi je comprends pas. Je me vois courir. Je vois ma queue raide courir devant moi. C’est pas moi, c’est ma queue qui court. Et moi je suis parce que je suis attaché à ma queue. C’est ma queue qui court derrière toi, te casse la gueule et te viole. Moi, c’est à dire le tout petit fichier « Marc, gentil fifils à sa Maman », il a été effacé dans ma tête par le désir. J’ai senti l’odeur appel de ton cul, et morale et punition sont neutralisés le temps de l’érection. Ya plus que « baiseur » et « tueur » qui fonctionnent. Je te baise et te baise. Des fois je te baise et te tue. Des fois ça merde et je te baise pas, je me branle comme ce pédé de Costes. Des fois ça merde complet et je te baise pas, je te tue comme Dutroux.

C’est vrai les filles, la plupart du temps le désir se dissout dans une flaque de sperme dans la main ou dans la chatte. Et la seule casse c’est le tee-shirt taché et Papa va gueuler. Mais reste que tous les mecs poussés par l’instinct de reproduction sont potentiellement super dangereux. Je vous jure les filles, pas seulement Dutroux. Tous les mecs quand ils bandent sont des chasseurs de moules psychopathes.

Oui, même ton copain le gentil le mou petit machin. Tu lui refuses ton cul sous prétexte les règles et il pète grave les plombs et c’est parti Dutroux à la maison! Faites gaffe les filles, même moi Costes qui peut à peine bander et préfères me branler, défoncé seul avec une fille totalement confiante dans une cave ou sur une plage déserte, seul avec une fille dans un lieu désert, loin de la loi et de la punition, plus d’une fois j’ai senti sans raison monter en moi, comme un jeu dangereux, l’envie de la tuer. Je te souriais, je t’embrassais et je t’imaginais morte sous ma main. Pourquoi ?... Comme ça, je sais pas... Dans le petit disque dur du mec, le fichier « baiseur » et le fichier « tueur » sont dans le même dossier, tu sais... Des fois ça bugge pour rien...

Tu cherches des explications à Dutroux comme tu cherches des explication quand ton PC plante. Mais franchement ton PC plante, tu vois bien, c’est n’importe quoi n’importe comment ! Le mec en rut c’est pareil, super instable, super contradictoire, super dangereux. Instable comme la queue bande et débande.

Je bande et je suis heureux. Je débande et je veux mourir ou tuer.

Non seulement le mec est prêt à n’importe quoi pour baiser. Mais en plus, il est prêt à le faire n’importe comment. Pour le bandeur fou, y’a plus de morale et de punition. Je peux faire n’importe quoi, te tuer ou t’aimer, improviser les plus beaux poèmes d’amour tout en bouffant ta merde, t’offrir la place au concert de LTNO en piquant l’argent à ma mère alors que je hais LTNO. Tu vois, vraiment n’importe quoi !

Le mec qui bande c’est toujours un psychopathe. Un psychopathe dur comme Dutroux ou un psychopathe mou comme ton mec. Il t’a offert la place à LTNO... Dis toi bien qu’il aurait pu aussi bien t’éventrer.

D’ailleurs vous le savez bien vous les salopes hypocrites qui jouez avec les mecs en rut comme avec le feu. Fort habilement le plus souvent, mais des fois ça merde.

La jeune femelle comprend vite que le mâle qui bande ne se contrôle plus, et que manipuler son désir peut rapporter gros. Fillette à cinq ans sait déjà que Tonton bisous grosse bosse dans la culotte lui donnera des bonbons. Alors elle surveille l’apparition de la grosse bosse et remarque vite que jupette cuicuisses boubouge = grosse bosse = beaucoup bonbons. Alors elle cuicuisse boubouge pour bonbons à cinq ans. Et toute sa vie la salope cuicuisse boubouge pour bonbons. Elle se met sa chatte en valeur et part à la pêche aux grosses bosses. C’est facile, c’est amusant et ça peut rapporter gros. Écarte un peu les cuisses et il va te flatter, te supplier, être gentil, te rendre service, te payer la place au concert de LTNO même si ça risque de le faire passer pour un pédé dans sa cité. Il a grosse bobosse culotte comme Tonton et les bonbons tombent.

Bon je sais les filles, c’est bon pour l’ego et le budget d’avoir des mecs qui bandent autour. Mais des fois y’en a un qui a trop envie de te sauter. Il te donne tous ses bonbons et tu lui donnes pas ton cul. Tu croyais t’en sortir avec bizou-bizou mais, manque de pot, c’est le fils Dutroux. Il pète total les plombs et te nique en force.

Ouais, tous les mecs sont pas moitié hétéro moitié pédé comme Costes. Y’en a qui sont 100% chimpanzé. Ils te mordent au cou et ils te baisent.

D’ailleurs le Dutroux, si on fait bien les comptes, il a tout perdu pour les femelles. Il bandait à mort et a fait vraiment n’importe quoi. Il a creusé la cave de son pavillon six mois en sortant 150m3 de terre dans 30000 sacs Carrefour un par un ! Résultat, scoliose grave, à moitié paralysé du dos. Même pour violer, fallait que ça soit la fille qui bouge son cul ! Il a acheté une camionnette avec un chèque en bois pour transporter la princesse qu’il voulait violer. Résultat, interdit de chéquier dix ans ! Il va carrément se servir en salopes devant le lycée de son quartier. Forcément il est direct grillé par la traverseuse de gosses dans les clous. Heureusement, elle l’a pas dénoncé contre une cassette vhs. M’enfin bon, trop grave les risques qu’il prend pour trois gougouttes dans troutrou ! Complètement esclave de sa queue, victime de son désir, le Dutroux ! Il a cru à fond aux pubs à la télé que comme quoi le cul c’est la base de tout.

Putain Dutroux, hého, débandes mec ! T’as foutu toute ta vie en l’air pour baiser une meuf, c’est à dire en vrai pas un truc super cool à la télé, mais un ridicule va-et-vient (Tu t’es déjà vu en train de bouger ton cucul quand tu baises? Remate la vidéo à froid. Ca va te faire prendre conscience de ta connerie !). T’as foutu toute cette merde, chimpanzé en rut, pour juste bouger ton gros cul et gicler trois gougouttes ?!

Houba, houba ! Trop malin le Dutroux. Tu te crois total mâle viril et effectivement tu l’es total mâle, c’est à dire total con esclave du con.

Ok j’imagine... y’a l’excitation, les course à Castorama, l’enlèvement, le moment magique ou tu enlèves le slip. Ouais mais bon, y’a aussi la fatigue, la débandade, la déception, la prise de conscience après l’orgasme de l’arnaque du coït... Et la serpillière à passer dans la cave.

Tu secoues gougoutte ta queue molle devant l’enfant en larmes en sang... Tu remontes ton slip sperme sang froid sur tes couilles... Et maintenant tu sais que tu es esclave de l’enfant. Tu t’es fait piéger par la beauté de la Princesse, sa fausse innocence, l’odeur de son cul qui tenait la rue. Maintenant que t’as baisé le trou et débandé, tu te rends compte à quel point l’instinct chimpanzé, zizi qui rebande et recommande, t’as foutu dans la merde. Tu vas faire vingt ans au trou pour un trou, Dutroux! Et ça te rend dingue et tu lui casse grave la gueule à la petite. Quel gâchis ! Si jolie, si gentille...

Tu la démolis, furieux d’être pris au piège du violeur face à la loi et la punition. Et aussi parce que poids du péché tombe sur toi aussi vite que ta queue retombe.

Dutroux, tu débandes et redeviens chrétien. « Tu as péché! Tu as péché! ». La voix de Maman et les larmes de l’enfant te bouffent la tête. Et tu tapes comme un taré pour essayer d’effacer toutes traces du péché. Mais tu ne fais qu’aggraver traces de sang. Et tu vomis en lui défonçant la chatte à coups de pieds, alors que deux secondes avant tu la caressais dedans avec ta queue ! Faudrait savoir. Tu croyais trouver le paradis dans le sexe d'un ange et tu as trouvé l'enfer dans le vagin d'une mère. Rampe et crève, mâle, après l’orgasme !

Comme moi coupable malheureux après la branlette dans le sperme froid, Dutroux est malheureux coupable dans le sperme et le sang. Et le sang aggrave l’angoisse. Moi bon, je lave le slip et ça passe. Mais Dutroux, t’as beau laver le slip, il reste le cadavre. Le sang aboie, le sperme passe.

Tu as beau frapper et frapper et frapper, tu n’arriveras pas à cacher sous les coups très puissants ton impuissance de mâle en rut jouet du vagin.

Arrête de la frapper! Ça sert à rien. T’es foutu. C’est toi le mec. C’est toi la victime. Le vagin t’a poussé à féconder l’oeuf. Elle est fécondée et, même morte, elle a gagné. C’est pas les coups d’un pauvre singe désespéré qui vont renverser le rapport de force. L’oeuf commande et la queue bande.

A partir du moment où tu bandes, Dutroux, tu as perdu face à la femme. Même le plus dégueulasse des serial-killers, à partir du moment où tu tires dans le trou, tu rends hommage au Trou. C’est pas un massacre révolte de gosse qui casse son jouet après l’orgasme qui va inverser la hiérarchie. Elle fut la Reine et tu lui rendis hommage avec ta queue.

T’as beau te débattre en la tuant, tu t’es soumis, comme n’importe quel chimpanzé de base, au rituel de la vie.

Allez violeur, arrêtes de frimer ! Reconnais que t’es qu’un gros con de singe en train de bouger connement son gros cul va-et-vient. Chatte, chatte, chatte ! Ageu, ageu ! Tu baves... Mais à peine la queue dedans, tu sais bien que ça vaut pas le prix des chaînes à Castorama. Bon d’accord, après chatte, tu peux te faire bouche anus... Et après, bof... 37 degrés dans tous les trous. Tu pouvais te foutre la bite dans le cul, ça aurait fait la même sensation de chaussette sale.

Bon... T’as eu la bouche la chatte et l’anus comme dans les films de cul. T’es content ? Et maintenant tu fais quoi ? Tu lui baises le ventre à l’Opinel? Un peu d’imagination pour retarder le moment inéluctable de la débandade et du retour de l’angoisse. Tu l’as niquée à l’Opinel et ça te fait vaguement rebander. Encore une gougoutte ok. Cinq minutes de queue raide en plus grâce au sadisme. Mais plus tu retardes, plus le retour de l’angoisse sera violent.

Après l’orgasme à l’Opinel, bonjour la moquette ! Caca partout !

Caca partout de la cave au grenier. Ta vie n’est plus qu’un gros caca. En la baisant tu t’es fais grave baiser.

Dutroux, t’es un dégât collatéral du cul!

Depuis l’école primaire, c’est la torture. Est-ce que j’ai une grosse queue ? Qui c’est qu’a la plus grosse queue? Dans les pubs de Télécaca, tu vois la machine à aspirer la queue pour la rendre la plus grosse de la classe en deux semaines. Tu t’es acheté l’aspirateur à rendre ta queue la plus grosse de la classe en piquant le fric à Maman. Premier crime pour le culte du cul. Deux cents balles l’aspirateur à quéquette et tu chopes grave un oedème, et tu peux plus bander pendant trois mois ! Trois cents balles le magazine porno... (Cette fois t’as piqué le fric à Mémé). Tu jutes sur les pages, et après tu veux le relire et les pages sont collées, et les photos se déchirent et tu vois plus que la connasse qui tire la langue. Sa chatte collée est déchirée et tu peux plus te branler...

Après dix ans de branlette et angoisse « Je suis le seul puceau au monde », tu finis, complètement bourré, par foutre un doigt dans la chatte d’une meuf. Mais là, c’est plus cher : trois mille balles ! Ah, elle a bien fait boubouge cuicuisses bonbons, la salope ! T’as payé le concert de LTNO, le resto, l’essence pour 14 allers-retours entre chez toi et chez elle dans l’espoir de la sauter mais en vain. Elle t’as fait bizou-bizou et rentrée chez papa-maman. T’es rentré seul comme un con... Plus d’essence merde ! Ta caisse est tombée en panne. T’as marché à trois heures du mat le long de l’autoroute et t’avais grave la haine. Tellement la haine qu’en rentrant tu lui as laissé des menaces de mort sur son répondeur. Et t’as même pas réussi à te branler.

Dutroux franchement, dès le départ, t’étais grave mâle chimpanzé 100%, et c’est sur, les femelles allaient te faire galérer.

La femelle qui est un trou a besoin qu’on la remplisse. Elle a un trou dans le ventre mais aussi un trou dans la tête. Elle a pas de direction, pas de projet. Ouais, parce qu’un trou forcément ça peut qu’attendre. T’as déjà vu un trou dans le sable foncer dans une direction comme un ouf ?! Non. Eh bien un trou dans de la viande c’est pareil. Elle attend dans sa viande que quelqu’un lui remplisse le cul et la tête.

La queue, elle, forcément a une direction. Faut bien que tu bandes dans un sens. Tu bandes vers le haut, y’a pas à chier. Tu bandes pas en rond comme un con de trou. Et quand t’éjacules, ça gicle vers quelque part. Un mec, il suffit qu’il bande et il a une direction. Il bande et il est automatiquement prosterné vers la Mecque du cul. Vers la chatte, il bande. Il bande et automatiquement il a un projet. Son projet, c’est remplir un trou. Ça tombe bien! Justement, la femelle a un trou à remplir !

Tout le trip de la femelle, c’est de remplir le vide de sa vie avec de la queue de mec dans le cul et du désir de mec dans la tête. Tout ce qui pourra meubler le F1 de son cul et les chiottes de sa tête, elle adore.

Dutroux, je te dis, elle adore tes déclarations d’amour, tes supplications, les mille coups de fil et lettres d’amour. Et même tes masturbations désespérées pour son trou imaginé, elle adore... Plus tu galères pour elle, moins elle se sent trou vide.

Mais attention Dutroux. Derrière son cinéma « Viens mon chéri meubler le F1 de mon cul », la femelle a un grand projet. Toi t’es comme un fou, tu bandes tu violes, tu tues. Tu fonces dans toutes les directions. Tous les trous, toutes les bouches, tous les anus, toutes les chattes, tu veux te les faire en force.

Le mâle en rut calcule rien, mais la femelle calcule pour deux.

La femelle te laisse lui arracher le slip brutalement, te laisse gicler dans sa bouche et dans son cul, te laisse croire que tu domines. Mais tu n’es, Pénetrator, que l’outil de son grand dessein. Et son grand dessein, c’est qu’à la fin tu lui jutes sur l’oeuf. Elle se laisse malmener par toi et joue la victime du viol juste pour te faire croire que la baiser est la victoire du mâle, alors que c’est en secret le triomphe de la femelle fécondée par son esclave la bite bourdonnante.

La femelle est un trou avec un oeuf dedans. Elle n’est qu’un récipient. Le centre, le seul truc qui compte, c’est l’oeuf. La mission sur terre de la femelle boite d’oeufs, c’est de se faire juter sur l’oeuf pour assurer la survie de l’espèce. Son but, devoir et bonheur, c’est de piéger une queue de connard pour gicler sur l’oeuf. Elle l’attire avec slip sexy comme l’étiquette Bio sur les boites d’oeufs. Et parfum cache odeur de caca-fromage.

Et toi Dutroux, connard, t’es tombé dans le piège la bite la première !

Ah tu fais le fier-à-bras! Tu la coupes en morceaux après l’orgasme et la fous dans un sac-poubelle. Mais t’auras beau lui hacher le vagin menu, t’arriveras pas à séparer ton sperme de son oeuf dans ce bordel de sang de merde.

Tu jettes le boudin à la poubelle. Le vagin haché menu, le caca, le sang, et l’oeuf fécondé par ton sperme avec. T’espères te débarrasser des traces de ton crime avant l’arrivée des keufs, ok. Mais avoues, t’espères aussi te débarrasser de l’oeuf fécondé, preuve de la victoire de la femelle sur toi. Tu l’as violée tuée, ok, apparente victoire du mâle... Mais ce faisant, tu l’as fécondée, victoire certaine de la femelle.

Tu la jettes en morceaux dans dix sacs-poubelles... Mais l’oeuf fécondé est solide. Tu peux anéantir la femme, le récipient, mais pas le contenu, la vie. Même dans une poubelle, haché menu, la vie respire.

La femelle morte fécondée a baisé le mâle sur toute la ligne. Les keufs arrivent et tu te tapes vingt ans de taule avec médocs anti-branlette. Dans la poubelle on retrouve un bébé sorti on ne sait d’où, mais moi je sais que c’est l’oeuf fécondé par Dutroux.

Et elle, bienheureuse maman, monte au Ciel.

Résumé : Beaucoup copulent. Pas mal se branlent. Certains tuent.

Dutroux, t’as foutu toute cette merde pour tirer un coup. T’es trop impulsif comme mec ! Y’avait pas besoin de violer : un peu de patience et la femelle finit toujours pas dire oui. Nature désir la force à se faire féconder l’oeuf.

T’énerve pas ! Elles disent pas non parce qu’elles aiment pas ta queue. Au contraire. Elles disent non pour valoriser leur chatte à l’oeil de ta queue (l’oeil de la queue est au bout du gland). Elles disent non pour créer une pénurie de chattes et faire monter la bourse du cul. Plus la chatte est rare, plus elle vaut cher. Plus les mecs bandent et veulent la baiser. Et plus ils sont prêts à payer n’importe quoi pour la bourrer. T’imagines bien Dutroux que si la sortie du lycée était le self-service gratuit du cul dont tu rêves, la moule vaudrait plus rien. T’aurais même plus envie de la baiser et les oeufs pourriraient. Alors trois milliards de coquetiers spéculent sur trois milliards de mouillettes. Ouais je veux dire... en disant non, trois milliards de salopes font monter la pression dans six milliards de couilles. Et plus y’a de pression, plus ça va gicler profond sur l’oeuf.

Les couilles sont super pleines, le gland goutte, la queue dure fait mal. Dutroux et Costes foutent la pression aux salopes pour les baiser. Mais elles disent non merde ! La pression monte monte monte dans la queue et la tête de Dutroux et Costes. Faut que ça gicle merde, ou je tue ! Les filles disent toujours non pour que la pression monte encore. Elles prennent des risques. La tête du Dutroux en rut risque de péter grave serial-killer. La queue de Costes risque de péter connement éjaculation précoce.

Mais c’est le jeu immémorial. Dangereux et pervers. Les canes fuient devant les canards, les poules devant les coqs, etc... En fuyant la femelle excite l’instinct chasseur tueur du mec pour faire monter l’adrénaline et donc la force du jet dans son cul. Mais plus le chasseur est excité, plus il devient agressif et dangereux. L’impossibilité de baiser le trou qui s’agite devant sa queue le rend fou furieux. Des fois y’en a un qui pète les plombs et tue la pute. Pour assurer une meilleure fécondation de l’oeuf, la femelle joue avec sa peau. Pour assurer la survie de l’espèce, elle risque sa survie. Paradoxe de la vie : tuer pour aimer, mourir pour enfanter.

Bon finalement, le refus de baiser de la femelle n’étant qu’un jeu érotique destiné à faire monter la pression dans les couilles, quand le mec est à point, elle cède évidemment. Et le mec disons normal a droit à un petit coup dans le cul de la pondeuse.

Beaucoup copulent...

Mais pour les mecs border-line mou pédale comme Costes ou border-line dur de dur comme Dutroux, ça part en couille.

Ca part en couille pour le minable Costes : « Pfff je suis crevé ! Elle arrête pas de courir en zigzag la poule. Trop compliquée pour la baiser. Je lâche l’affaire. »

Pas assez de désir, pas assez de pression dans ma tête et ma queue. Et en plus, si elle dit oui, ça craint. J’ai peur du trou noir gluant, piège à bite. J’ai peur de l’oeuf qui m’attend. Alors je fuis loin du trou me branler dans mon trou.

Pas mal se branlent...

Quant à Dutroux... Vous connaissez la chanson... Elle dit non, elle dit non... La pression, la pression... Et d’un coup, poum ! Dutroux pète le bitomêtre et il la nique à mort!

Certains tuent...

Tu vois Dutroux, toi t’es trop psychopathe direct de brousse. Tu te les fais à l’ancienne. Tu les mords au cou et tu les encules. Mais dans la société grande surface chrétienne, ça se passe pas comme ça. Elle dit non? C’est pas grave, mec... Joue-la psycho-vicelard, pas psycho-lourd dingue. Fais semblant de comprendre : « C’est pas grave ma chérie, je comprends : tes règles, tes parents, ta mycose, faut que tu révise l’anglais »... Bisou-bisou et va te branler.

Retiens-toi, Dutroux, joue en finesse. T’en a rien à foutre de cette conne et de ses problèmes. Moi aussi j’ai envie de lui arracher son slip direct, de la sauter devant le lycée devant les profs jaloux et les mamans mouillées. Mais tu vois, je la joue psychopathe vicelard.. J’ai envie de la tuer cette pute qui joue avec ma queue raide, mais je fais genre bisou-bisou. De toute façon c’est sûr, elle va céder le jour de la pleine lune de son œuf.

Et puis moi, franchement tu vois, les nanas je les viole pas. C’est pas par respect, c’est même pas par calcul, c’est juste que j’ai pas la queue assez dure pour les éventrer.

Alors je les viole mentalement. Je lui parle d’amour et elle se laisse sauter. Viol mental de l’amour.... Elle est heureuse sous mon coït. Elle se croit aimée et elle jouit. Elle me donne son cul mais j’ai violé sa tête. Je te saute et je te jette. Et tu restes avec le sperme dans le ventre, les maladies et le bébé. Moi esclave de la queue ok, mais toi esclave de l’oeuf.

Finalement, mâles et femelles, violeurs et violées, tueurs et tuées, baiseurs et amoureuses, on est tous soumis à la loi de l’oeuf.

Sauf qu’esclave de l’oeuf ça dure neuf mois au moins, alors qu’esclave de la queue ça dure le temps de tirer mon coup et après je te jette salope. Et tu peux chialer tant que tu veux : « Salaud, tu m’as dis que tu m’aimais ». Je t’ai menti pour te sauter mais je risque rien. Le viol mental, c’est légal. Je risque pas vingt ans de taule sous médocs anti-branlette comme ce con de Dutroux. Je passe pas en force moi, je passe en souplesse. Bisou-bisou...

My name is Costes le psychopathe normal.

Dutroux, il est pas normal humain mais normal singe. La femelle, il la mord au cou et il l’encule. Après il tue parce qu’il sait qu’être un singe ici est un crime. Il tue car panique de se faire prendre et panique du péché.

Dutroux, fallait naître chimpanzé au Kenya ! T’aurais été la star du Parc. T’aurais mordu les fillettes au cou et enculé devant les caméras. Et les touristes t’auraient filé plein de cacahuètes. Mais ici les touristes qui te regardent mordre et enculer à la télé, et les médias qui vendent tes ébats exploits, ils sont pas reconnaissants. Ils bandent en te regardant baiser à l’ancienne et ils te foutent en cage. Parce qu’ici j’en veux pas de sale chimpanzé qui baise mes filles ok !?!

Dans la jungle, Dutroux, peut-être la petite guenon tu l’aurais juste enculée et lâchée du haut du palmier? Tu te serais pas fait chier à la tuer. Dans la jungle, enculer une petite guenon, c’est pas grave. Elle a mal au cul deux minutes. La vielle guenon jalouse râle cinq minutes que t’encules sa fille. Trois bananes et ça se tasse.

Mais devant l’Eglise, entre la Synagogue et la Mosquée, fais pas ça malheureux!

Même moi Costes, je te jure, je te chope, je te fous une balle dans la tête.

Parce que je suis très catholique en secret. Et je supporte pas le spectacle d’une queue de connard coincée dans les poils du cul d’une pute comme dans des barbelés.

Celui qui a été vaincu par la femelle au point de la violer et tuer, je l’achève.

Trop soumis à la loi de l’oeuf.

(Par Jean-Louis Costes, le 25 avril 2004)

cf. l'harcelé/-ée harceleur/-euse
cf. postsexuel

2007-05-17

des paysans

Après quelques années passées à ne rien faire au sens commun du terme, nous pouvons parler de notre attitude sociale d'avant-garde. Notre comportement n'est plus seulement une énigme, il terrorise, sans qu'on puisse nous reprocher aucun geste, aucun mot illicite. Au contraire, conduite EXEMPLAIRE qui achève de déPAYSer...
(I.L.) (O.K.)

> tonus

2007-05-15

le style

Écrire, c'est se tirer une balle dans les mots.
(A.J.)

le style

Je voudrais dire ce que c’est qu’un style. C’est la propriété de ceux dont on dit d’habitude "ils n’ont pas de style... ".

Ce n’est pas une structure signifiante, ni une organisation réfléchie, ni une inspiration spontanée ni une orchestration, ni une petite musique. C’est un agencement, un agencement d’énonciation.

Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. C’est difficile parce qu’il faut qu’il y ait nécessité d’un tel bégaiement. Non pas être bègue dans sa parole, mais être bègue du langage lui-même. Être comme un étranger dans sa propre langue. Faire une ligne de fuite. Les exemples les plus frappants pour moi: Kafka, Beckett, Gherasim Luca, Godard.

Gherasim Luca est un grand poète parmi les plus grands: il a inventé un prodigieux bégaiement, le sien. Il lui est arrivé de faire des lectures publiques de ses poèmes; deux cents personnes, et pourtant c’était un événement, c’est un événement qui passera par ces deux cents, n’appartenant à aucune école ou mouvement. Jamais les choses ne se passent là où on croit, ni par les chemins qu’on croit.

On peut toujours objecter que nous prenons des exemples favorables, Kafka juif tchèque écrivant en allemand, Beckett irlandais écrivant anglais et français, Luca d’origine roumaine, et même Godard Suisse. Et alors? Ce n’est le problème pour aucun d’eux.

Nous devons être bilingue même en une seule langue, nous devons avoir une langue mineure à l’intérieur de notre langue, nous devons faire de notre propre langue un usage mineur. Le multilinguisme n’est pas seulement la possession de plusieurs systèmes dont chacun serait homogène en lui-même; c’est d’abord la ligne de fuite ou de variation qui affecte chaque système en l’empêchant d’être homogène. Non pas parler comme un Irlandais ou un Roumain dans une autre langue que la sienne, mais au contraire parler dans sa langue à soi comme un étranger.

Proust dit: "Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère. Sous chaque mot chacun de nous met son sens ou du moins son image qui est souvent un contresens. Mais dans les beaux livres tous les contresens qu’on fait sont beaux."

C’est la bonne manière de lire: tous les contresens sont bons, à condition toutefois qu’ils ne consistent pas en interprétations, mais qu’ils concernent l’usage du livre, qu’ils en multiplient l’usage, qu’ils fassent encore une langue à l’intérieur de sa langue. " Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère..."

C’est la définition du style. Là aussi c’est une question de devenir. Les gens pensent toujours à un avenir majoritaire (quand je serai grand, quand j’aurai le pouvoir...).

Alors que le problème est celui d’un devenir-minoritaire: non pas faire semblant, non pas faire ou imiter l’enfant, le fou, la femme, l’animal, le bègue ou l’étranger, mais devenir tout cela, pour inventer de nouvelles forces ou de nouvelles armes.
(G.D.)

2007-05-13

écriturer

Le plaisir d'écrire, c'est tout de même bien un peu celui d'avoir quelque chose à dire.
(H.T.)

2007-05-12

les calomniateurs de la gaieté

Les hommes profondément blessés par la vie ont jeté la suspicion sur toute gaieté, comme si elle était toujours enfantine et infantile et trahissait une déraison dont la vue ne pourrait susciter que pitié et attendrissement, comme lorsqu'un enfant au bord de la mort cajole encore ses jouets sur son lit. De tels hommes voient sous toutes les roses des tombeaux cachés et dissimulés; réjouissances, vacarme, musique joyeuse leur paraissent semblable à l'illusion volontaire du grand malade qui veut savourer une minute encore l'ivresse de la vie. Mais ce jugement sur la gaieté n'est rien d'autre que sa réfraction sur le fond obscur de la lassitude et de la maladie: il constitue lui-même quelque chose d'attendrissant et de déraisonnable qui appelle la pitié, et même quelque chose d'enfantin et d'infantile, mais de cette seconde enfance qui suit la vieillesse et précède la mort.
(F.N. - A§329)

-rvivre

La vie n'est pas généreuse ; on peut lui arracher du bonheur, mais, d'elle-même, elle ne le donne pas.
(P.M.)

2007-05-10

dernier tour(nant)

Pour ma part j'arrête de voter dès aujourd'hui. Les français sont des veaux et ne méritent qu'une bonne grosse dictature (...) Désormais je ne penserai plus qu'à sauver ma peau, les faibles n'ont qu'a aller se faire foutre, avec une droite à 67% et un vote à 85% dans le système veut bien dire que tout le monde ou presque est content de son sort. Comme je le disais ailleurs, je m'accommode de ce système matériellement parlant, tout le reste me dégoûtait, mais je vois que ceux qui vivent dans cette société de merde et en plus misérablement s'en accommodent visiblement très bien aussi, donc j'en n'ai plus rien à foutre. C'est sûrement ce qu'on appelle la fatalité...
Bon allez, faut que je vous laisse, j'ai ma passion qui m'attend, elle me coûte le prix d'un SMIC par mois, mais alors qu'est-ce que je m'éclate, quand je pense que ceux qui gagnent seulement ça votent, en masse, pour royal ou sarko ou bayrou, ils sont soit débiles soit heureux ; bah finalement on ne sauve pas les gens contre leur gré...
((St.13))

2007-05-07

de(ux) france !

L'unité de l'oppression fait l'unité de la contestation ; la cohérence des rencontres possibles.
((R.V.))

2007-05-04

le dernier mot de chirac

Aujourd'hui, les jeunes Français se sentent absolument chez eux en Allemagne. Ils n'ont plus l'image du passé. Il en va de même pour les jeunes Allemands en ce qui concerne la France.
(J.C.)

RM(inimum)I

On ne dira jamais assez aux travailleurs exploités qu'il s'agit de leurs vies irremplaçables où tout pourrait être fait ; qu'il s'agit de leurs plus belles années qui passent, sans aucune joie valable, sans même avoir... (...)
Il ne faut pas demander que l'on assure ou que l'on élève le « minimum vital », mais que l'on renonce à maintenir les foules au minimum de la vie. Il ne faut pas demander seulement du pain, mais des jeux.
(I.L.)

2007-04-29

isoloir

Ils n'ont même plus de cul, les français!
Ils ont voté... et puis, après ?
(L.F.)

2007-04-27

élections affectives

... de ces millions d’hommes qui s’abstiennent, ou votent pour des programmes ou des partis, non par attachement pour ces programmes ou ces partis, mais parce que ces programmes ou ces partis leur semblent précisément assez médiocres pour ne pas leur faire courir des périls immédiats. Lorsqu’on prévoit que la route va finir brusquement au-dessus des parois à pic d’un précipice, on ne tient pas à monter dans une automobile dernier modèle, capable de taper le cent-cinquante.
(G.B.)

2007-04-25

bon sens

Lorsque quelque chose a été dit et bien dit, n'aie pas de scrupules. Prends-le et copie-le.
(M.T.)

2007-04-17

aux petites niaises

L'extrême des passions est niais à noter.
(S.)

point g

Le goût est la qualité fondamentale qui résume toutes les autres qualités. C'est le nec plus ultra de l'intelligence. Ce n'est que par lui seul que le génie est la santé suprême et l'équilibre de toutes les facultés.
(I.D.)

2007-04-15

un Français inattendu

— Oui; il a toujours agi avec moi correctement; plus correctement que je n'aurais attendu d'un étranger, d'un Français.
— Tient-il à vous ?
— À sa manière. Mais cette manière n'est pas la mienne. D'abord, il pense trop.
— On finit par s'habituer aux gens intelligents.
— Vous, peut-être. D'ailleurs, il est pis que cela : c'est un génie. Une super-nature. Personne ne peut suivre sa conversation sophistiquée. Comme les génies, il est toujours en retard, mal habillé, mal rasé, et dès qu'il se met au lit on l'appelle au téléphone. Rien ne lui est impossible.
(P.M.)

2007-04-11

l'imprudence

Tu perds ton temps à te percer à jour
Devant l'obstacle, tu verras... on se révèle.
Laisse venir... laisse venir...
L'imprudence.
((A.B.))

2007-04-09

Rappel (au désordre)

Chaque jour j’attache moins de prix à l’intelligence. Chaque jour je me rends mieux compte que ce n’est qu’en dehors d’elle que l’écrivain peut ressaisir quelque chose de nos impressions, c’est-à-dire atteindre quelque chose de lui-même et la seule matière de l’art.
(M.P.)

C'est proust qui disait que la sensibilité était plus importante que l'intelligence, mais que c'était seulement l'intelligence qui pouvait donner à la sensibilité acte de sa supériorité.
(-)

2007-03-13

contre l'arrogance spontanéiste des blancs-becs


(A.S.) :: 0'46''::

taire

Pour me taire, il faudrait ne pas mourir.
(G.B.)

cf. bavardage philosophe

tonus

Les autres sentent bien ces différences en vous, ils les repèrent avant même que vous en ayez conscience. Leurs reproches, leur mauvaise humeur, leur aigreur vous étonnent, vous montrent la voie. En même temps, ils se trompent sur ce que vous êtes en train de désirer ou de faire : c'est épatant à vérifier, mathématique. Bref, c'est votre TON FONDAMENTAL qui les irrite au plus haut point, mais ce ton est là avant vous, il vient de plus loin que vous, il passe à travers vous, il vous crée, vous enfante, vous donne un sujet, des objets, une vie, une mort, un monde. Vous n'y êtes pour rien, vous êtes méconnaissable : n'allez pas vous plaindre, un jour, d'être méconnu.
(P.S.)

> non droit de simplicité

urgence

« L'enfer des vivants n'est pas chose à venir ; s'il y en a un, c'est celui qui est déjà là, l'enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d'être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l'enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l'enfer, n'est pas l'enfer, et le faire durer, et lui faire de la place. » (I.C.)

> voir sa
> enfer son enclave

2007-03-10

parlà

« Moins ils lisent, moins ils en sont capables, et plus leur attitude devient contradictoire. » (P.S.)