N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2010-05-21

vivre presque en douceur

Entre le vivant et le milieu, le rapport s'établit comme un débat (...) où le vivant apportent ses normes propres d'appréciation des situations, où il domine le milieu, et se l'accommode. Ce rapport ne consiste pas essentiellement, comme on pourrait le croire, en une lutte, en une opposition. Cela concerne l'état pathologique. Une vie qui s'affirme contre, c'est une vie déjà menacée. Les mouvements de force (...) traduisent la domination de l'extérieur sur l'organisme. Une vie saine, une vie confiante dans son existence, dans ses valeurs, c'est une vie en flexion, une vie en souplesse, presque en douceur. La situation du vivant commandé du dehors par le milieu, c'est ce que G. tient pour le type même de la situation catastrophique. C'est la situation du vivant en laboratoire.
(G.C.)

2010-05-18

trop tard l...

... et je pense à toutes les heures que j'ai perdues. La vie se passe à gâcher le temps, à négliger une bonne occasion, à tourner le dos à l'utile pour se précipiter dans l'inutile.
[Lui] faisait partie de la très petite cohorte des êtres utiles.
Bien sûr, il était très occupé (...). Il eût été indécent d'abuser de son inlassable sociabilité. Et maintenant je regrette de n'avoir pas eu cette indécence. À tout moment sa présence me manque. Que de questions j'aurais encore à lui poser, que de coins noirs il pourrait éclairer, que de discussions passionnantes qui ne naîtront jamais.
(J.R.)

2010-05-12

redevenir-événement

Simplement ça se voit pas, on a tellement de mauvaises habitudes, on se prend pour des personnes et on est pas des personnes...


(G.D.)(O.K.) :: 18'27''::

> je pense, dont je suis
> ne soyez pas (...) même

2010-05-08

ne dire rien, suis-moi toi


(J.-L.G.)(O.K.) :: 4'33''::

Quelle fille ? (...) — Allez, viens, viens ! — Non! ça m'emmerde. Avec les filles il faut toujours jacasser. (...) — Je te parie que tu auras envie de la baiser. Elle a le même genre de bouche que leslie caron. — Non. Moi je ne couche qu'avec des filles dont je suis amoureux. — Dans ce cas, mon petit, je te parie que dans cinq minutes tu seras amoureux.

cf. dire tu

2010-05-07

filtre

C'est ce qui a généré tant de crises, d'incompréhensions... C'est ce dont j'aurais voulu te parler, d'ailleurs. Des différentes intelligences. Non pas directement supérieures ni inférieures, mais déjà différentes. Voilà pourquoi on aurait parlé d'animaux, etc.
(O.K.)

[Article] que j'ai pas encore lu entièrement, mais qui recoupe franchement une réflexion que je développe depuis quelque temps, autour d'une notion que je reformule gaiment : l'intelligence. Bref, on en reparlera, je crois que ça me devient une notion centrale. Et qui débloque à peu près tout : niveau éthique, et même évaluation éthique contre jugement moral. Mais passons, pour le moment.
(O.K)

D - Je survole pas autant que tu veux bien le croire. Je peux juste pas me pencher sur tout. (...) Après, y a des trucs qui, pour toi, paraissent essentiels, et qui m'interpellent moins, tout simplement.
OK - Analyse qui renvoie précisément à ce que j'appelle de plus en plus l'intelligence. Que je reformule en termes qualitatifs, différentiels, et non plus quantitatifs, hiérarchiques, comme l'implique la coutume.
(O.K)

Et peut-être parce que j'ai tort, d'un certain point de vue, autre que le mien – autrement dit d'intelligence divergente. (...)
Quant à la notion d'intelligence, je pars en fait de son étymologie supposée, la fait rejoindre une métaphore deleuzienne, celles des lignes, de paquets de lignes composant chaque rapport au monde individuel, et peu à peu je découvre qu'elle est en puissance chez d'autres penseurs, évidemment, qu'elle affleure souvent, même ! mais sans jamais prendre, oser prendre ce nom. À ma connaissance. (Je crois qu'on est intimidée par sa traditionnelle connotation hiérarchique, dont il faudrait faire la peau.) C'est comme pour mon concept d'esthéthique : un peu partout on s'empêtre à parler d'esthétique en la liant à l'éthique ou au politique, attention c'est lié, blabla, ou à dire « le style c'est l'homme », etc., sans jamais aller « au bout » et passer, par exemple, par cette conceptualisation toute simple, certes un peu cavalière étymologiquement. Il y en a un, que j'ai découvert récemment : Paul Audi, qui introduit ce qu'il appelle la théorie esth/éthique. Wouaw. Bien vu. Mais je crois, a priori, sans vraiment la connaître, que sa notion ne recouvre pas tout à fait la mienne. Pas tout à fait la même intelligence, donc, mais tout naturellement.
(O.K.)

• D - (...) Maintenant, je peux pressentir lorsque quelque chose n'est pas à mon goût, mais pourrait le devenir. Une sorte d'avant-garde de mon existence...
OK - Alors oui : intelligence. Intelligence à soi-même, en l'occurrence. Un dépli de l'intelligence, comme je dis. Et c'est en trouvant cette expression qui me semblait la plus adéquate — à mon intuition —, que je me suis dit : mais merde! Leibniz par deleuze !... Que je ne connais pas. Et en effet, après rapide renseignement, je crois que ça peut se rejoindre, et coller. Mais a priori Leibniz parle plutôt d'âme, que d'intelligence. D'où ma mission, tu devines.
(O.K.)

... le vocabulaire en philosophie (...) implique tantôt l'invocation de mots nouveaux, tantôt la valorisation insolite de mots ordinaires... (G.D.)
si ce n'est leur détournement. (O.K.)

cf.  lueurologique
cf. dès lors : niet

2010-05-06

d'écrire

Mais je crois vraiment que, pour écrire, il ne faut pas être paresseux et c'est justement l'une des difficultés d'écrire. Écrire est une jouissance, mais en même temps une jouissance difficile parce qu'elle doit traverser des zones de travail très dures, avec les risques que cela comporte : envies et menaces de paresse, tentations d'abandonner, fatigues, révoltes. (...) Et, effectivement, si l'on est fondamentalement paresseux, ou si l'on a décidé de l'être, ce qui se conçoit et se défend très bien, on ne peut pas écrire.
(R.B.)

2010-05-03

actualituer

Mais au-delà de ça, de voir ce blog, (trop) bien fait mais dont l'intérêt du contenu me file entre les doigts, lire son digne et bon édito, qui se vante de 30 000 lecteurs par mois... me fait faire un pas de plus, et bien pesé, vers mon désir grossissant de tout arrêter — avec l'actualité. Je ressens ça depuis un certain temps, cette montée. Par exemple avec mes voisins, déjà, et à cause d'eux ? (Deux d'entre eux, dont un, surtout, qui m'a exténué et qui pour l'heure a disparu on ne sait comment.) Mais déjà tous les gens que je croise par ailleurs, et les blogs, légion, avec ces multiples traitements commentateurs m'as-tu-vu de l'actu (autres que sur lepostier.fr), de jeunesse rebelle critique, auxquels des liens amicaux me renvoient sans cesse, inlassablement (...) Alors non, moi, ne plus parler, ne plus discuter d'actualité, ne plus rien avoir affaire avec ; ne plus la discuter, surtout ; ne plus lui faire cet honneur, en quelque sorte ; qu'elle gèle sur place! comme disait nietzsche de la morale. Il semble, oui, que j'en arrive à ce point, si j'y suis pas déjà, à ce point où...

C'est la guerre, mais la guerre sans poudre et sans fumée, sans gesticulations martiales, sans pathos et sans membres rompus - car tout cela serait encore de « l'idéalisme ». Les erreurs, l'une après l'autre, sont ignorées avec un mépris glacial, [l'actualité] n'est pas réfuté[e] - [elle] gèle ... Ici, par exemple, « le génie » meurt de froid ; un peu plus loin, c'est « le saint » qui est gelé ; le « héros » grelotte sous une épaisse calotte de glace ; à la fin, la « foi », la prétendue « conviction » est prise par les glaces - et la « pitié » aussi se refroidit singulièrement - presque partout, se congèle [l'actualité]...
(...) [Elle] n'est pas attaquée ; tout simplement, elle n'entre plus en ligne de compte. (F.N.)[O.K]

C'est mon « désir de neutre », après (celui de) barthes, de soldat couché dans la neige, sentant et pendant que la Terre tourne. Néanmoins :

Le désir de neutre n'est [peut-être] qu'une traversée : je traverse le neutre, mais peut-être demain il y aura un autre désir, et donc je traverserai autre chose. (...) Pour le moment, en moi, le neutre est purement réactif. (J'emploie un vocabulaire nietzschéen.) (...) Par exemple, petite anecdote : il y a huit ou 15 jours, j'ai reçu un livre, par la poste, de quelqu'un que je ne connais absolument pas — ce qui est normal, presque quotidien. Et hier, c'est-à-dire 15 jours après, hier ou avant-hier, ce quelqu'un m'a téléphoné pour me demander ce que je pensais de son livre. Et s'est levé aussitôt en moi, alors que j'avais le téléphone à l'oreille, encore, (...) s'est levé en moi, immédiatement, le désir du neutre. C'est-à-dire le désir de ne pas lire le livre, le désir de n'en rien penser, le désir de ne pas savoir ce que j'en pense, et le désir, si j'en pense quelque chose, de ne pas le dire. C'est-à-dire, au fond, s'est levé en moi le désir de ne pas désirer. Ou le droit de ne pas désirer. (...) Donc je traverse le neutre... (R.B.)

Je ne discute pas, je ne critique pas, je ne juge pas, — seulement, je m'en irai. C'est le seul mouvement qui dit tout, sans rien dire. (H.T.)

J’avais primitivement l’intention de répondre à de nombreuses critiques, et, en même temps, d’expliquer quelques questions très simples, totalement obscurcies par la lumière moderne (...) ; mais j’ai eu l’imprudence de lire ce matin quelques feuilles publiques ; soudain, une indolence, du poids de vingt atmosphères, s’est abattue sur moi, et je me suis arrêté devant l’épouvantable inutilité d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit. Ceux qui savent me devinent, et pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas comprendre, j’amoncèlerais sans fruit les explications. (C.B.)

(...)
Je (me) recommande bien plutôt, par exemple, les cours de barthes (enregistrés) au collège france, sur « comment vivre ensemble » (1976-77) et « le (désir de) neutre » (1977-78), précisément. Et là, je ne sais comment insister assez... mais n'insistons pas ; n'insistons plus. Avec moi le déluge.
(O.K.)

cf. en attendant, que n'ai-je... 
cf. s'administrer
cf. à courant d'avance 

2010-05-01

voilà tout

J'ai connu un homme qui a donné vingt ans de sa vie à une étourdie, qui lui a tout sacrifié, ses amitiés, son travail, la décence même de sa vie, et qui reconnut un soir qu'il ne l'avait jamais aimée. Il s'ennuyait, voilà tout, il s'ennuyait, comme la plupart des gens. Il s'était donc créé de toutes pièces une vie de complications et de drames. Il faut que quelque chose arrive, voilà l'explication de la plupart des engagements humains. Il faut que quelque chose arrive, même la servitude sans amour, même la guerre, ou la mort.
(A.C.) (merci à djkl qui remercie g.)