N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2011-03-28

le fin de la fin

Pour tous ceux qui adorent Miles Davis, sa mort n'a aucune importance, l'important est qu'il soit né.
(M.-E.N.)

Ce qui est important, ce n'est pas de finir une oeuvre, mais d'entrevoir qu'elle permette un jour de commencer quelque chose.
(J.M.)

2011-03-26

si la mort n'avait rien à voir, circulez

Est-ce que la nuit ou le jour donne plus de réponse que le jour ou la nuit ? (...)
Eh oui, pourquoi la mort nous serait-elle un moment d'apocalypse (au sens dernier et premier), qui nous éteindrait ou nous éclairerait sur quoi que ce soit ? Ne pourrait-on pas concevoir qu'elle nous soit un prolongement de délire, ou le passage d'un délire à l'autre inspiré du précédent ? À l'image de la veille au rêve et du rêve à la veille. (...) Après tout, nos rêves nocturnes eux-mêmes ne sont-ils pas directement nourris de nos délires éveillés, et réciproquement ? Et à laquelle de ces réalités doit-on adhérer puisqu'on en alterne sans cesse ?
(...)
En bref, la mort ne s'avère peut-être pas la coupure radicale qu'on croit (ou nous fait croire), qui nous ferait basculer soit dans le néant (...) soit dans quelque révélation (...). [La mort n'est peut-être finalement ni le temps ni le lieu d'aucune extinction radicale ni de quelque révélation que ce soit. Voilà mon idée.]

Ce que je voulais dire l'autre jour, et disais effectivement à qui pouvait l'entendre pour avoir soi-même intimement dépassé (ou très vaguement intuitionné le dépassement possible de) ces deux croyances obtuses, ces deux dogmes qui s'affrontent encore aujourd'hui (...) c'est que : peut-être bien que le mystère de l'existence se prolonge jusqu'au coeur de ladite mort, sans révélation ni extinction complète, mais au contraire continuation du délire, autant personnel que collectif, et collectif à force de communion des délires personnels. (...) À l'instar de notre situation ici-même. Alors oui, un paradis ou un enfer, et tous leurs intermédiaires surtout, mais selon une tout autre conception. (...) D'une fondation d'objectivité par confluence chorale massive des délires objectivo-subjectifs. Bon, je sais pas si je suis très clair, mais je paresse à développer, là. (...)
En tout cas, peut-être ne plus concevoir la mort comme une coupure absolue, par une chute au néant ou une entrée dans quelque arrière-monde prédéfini, objectif... (...)
Aujourd'hui je vois ça comme un dogmatisme contre un autre, une foi contre une autre. Ni plus ni moins. (...) Et comme je disais encore à [untelle] avant-hier, sur la question de savoir si je crois à une vie après la mort : je ne crois plus « rien », a priori, pas plus à la vie après la mort qu'à la mort après la vie. C'est-à-dire, ni à l'une ni à l'autre de ces croyances, qui ne sont guère que cela – n'en déplaise à l'une d'elle.
(...)
(O.K.)

Rien, c'est trop peu; Dieu, ce serait trop.
(J.R.)

cf. d'un songe à l'autre, à l'autre... ?

2011-03-24

à portée d'aujourd'hui un bonheur

L.F. : Les choses ? C'est un titre qui intrigue, qui alimente les malentendus. Plutôt qu'un livre sur les choses, au fond n'avez-vous pas écrit un livre sur le bonheur ?
G. P. : C'est qu'il y a, je pense, entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé. Une certaine richesse de notre civilisation rend un type de bonheur possible : on peut parler, en ce sens, comme d'un bonheur d'Orly, des moquettes profondes, d'une figure actuelle du bonheur qui fait, je crois, que pour être heureux, il faut être absolument moderne. Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure un possible ; car, dans notre société capitaliste, c'est : choses promises ne sont pas choses dues.

2011-03-23

être et avoir, pour rachat

À force que la vie n'ait pas de sens, chacun lui en insuffle un (autant qu'il peut) : d'emprunt le plus souvent, mais encore ou sinon peu à peu, très simplement matériel, par ces petits plaisirs et ces joies fugaces dont on prend son parti (voire parti), ces petites saveurs qu'on s'incline à savourer de plus en plus, et de mieux en mieux, pour ce qu'elles sont, modestement, mais capables aussi bien de tout recouvrir bientôt, et ainsi de tout racheter ou presque, alors que... s'annonce maintenant le temps de tout quitter pourtant… aussi bien.
(O.K.)

cf. second souffle

2011-03-21

forsythi am


Le genre forsythia est un genre d'arbustes (...) connus pour leur abondante floraison jaune, qui se produit parmi les premières en fin d'hiver et début de printemps.
(...)
Période de floraison : mars...
Exposition : plein soleil ou ombre légère
Type de sol : sol peu fertile frais et bien drainé
Utilisation : massif d'arbustes, talus, sujets isolés
(...)
Rusticité : excellente

(W.)

livre à vous

[augmenté le 8 juin 2011]

Stanley K. répugnait à donner des entretiens. Il pensait en effet que toute déclaration d'un metteur en scène sur son oeuvre était réductrice, car elle imposait une version unique de son travail ; et il préférait laisser aux commentateurs, aux spectateurs la liberté d'interpréter comme ils le voulaient, et non d'imposer son propre jugement.
(M.C.)

Il [R.G.] préfère laisser le spectateur se faire sa propre idée, interpréter son œuvre et donner sa propre explication. Il expliquera son silence longtemps critiqué : « Il fallait laisser les gens interpréter sans accompagnement explicatif. Mon silence était nécessaire pour que les discours les plus contradictoires s’épanouissent. Les commentaires font partie de l’œuvre, à leur manière. »
(F.)

P.D. — Et puis-je vous demander pourquoi vous n'avez pas indiqué le mode d'emploi au lecteur ? Dans une préface (...)
M.B. — Ce n'est pas la première fois qu'on me pose cette question, mais évidemment je crois qu'il vaut mieux que ce soit les autres qui écrivent des articles de critiques sur les ouvrages. Et un livre comme celui-là il présente un caractère déroutant. Il se présente tel quel, et il doit pouvoir tenir sans trop d'explications préalables. Quand je publie un livre, je veux qu'il fasse son effet, si vous voulez, qu'il apporte son coup tout seul. Et je veux que le lecteur soit d'abord dérouté, désemparé, je prends le risque, volontairement, que le lecteur se perde, je veux qu'il se perde dans le livre avant de s'y retrouver. Comme un voyageur se perd dans n'importe quel pays nouveau. Et lorsqu'il s'y retrouve, s'il a eu à s'y retrouver tout seul, eh bien, naturellement, l'ouvrage ou le pays lui fait un effet beaucoup plus considérable que si on lui a par trop mâché la besogne.


Tout le livre est construit sur ce que vous avez appelé ce « peu-à-peu », c'est-à-dire une compréhension peu à peu. Je sais que c'est peut-être un peu à contre-courant parce que la société d'aujourd'hui prône plutôt une espèce de facilité, de facilitation de la lecture. Moi je sais que mes grandes expériences de lecture, c'est des lectures où il faut se concentrer et où le sens se dévoile peu à peu, mais avec la participation du lecteur.  C'est-à-dire ce qu'on a appelé, peut-être un peu pompeusement, « le travail du lecteur »...
(B.C.)

[Dans ce roman] J'ai pas voulu que tout soit explicite. Je crois que c'est important pour le lecteur qu'il y ait des vides qu'il comble un petit peu à sa façon, et en fonction de ses fantasmes et de son ressenti. Je trouve que c'est toujours assez intéressant de ne pas tout expliciter, mais enfin…
(B.L.C)
 

Je crois qu'il faut de moins en moins expliquer les choses. Surtout si on s'en remet à la voie poétique (...), c'est-à-dire renoncer à la compréhension conceptuelle, et être de plus en plus ouvert à la compréhension poétique...
(C.R.)


Et à la lecture on a un rapport d'immédiateté avec ce qu'on lit. Enfin l'immédiat suppose que dans l'instant où on lit on se trouve retranché d'un passé, il n'y a pas évocation d'un passé : si le sens paraît manquant il y a appel au sens, donc on se trouve dirigé vers un futur.
(A.D.B.)

cf. comprendre un peu / beaucoup / passionnément, sans comprendre
cf. compris c'est compris
cf. s'injustifier
cf. à l'intellecteur parfait
cf. écran total 
...

2011-03-20

de passage à sage

Et ce moment si particulier où chacun d'entre nous passe la ligne de démarcation qui sépare la fin de la jeunesse du reste de la vie. Voilà.
(P.E.)

On se rend compte ainsi (...) que la vie d'un homme se divise en deux périodes, l'enfance et l'âge adulte, et qu'il est absolument inutile de raffiner l'analyse [?]
(M.H.)

Tout le monde abrite la question de savoir ce qu'est la vie adulte, quand elle commence, est-ce qu'elle finit, est-ce qu'elle a des signes avant-coureurs, est-ce qu'il y a des marqueurs qui disent que cette vie est adulte. Voilà.
(V.M.)

2011-03-19

écriture protégée

Personne ne comprend qu'un écrivain doit s'astreindre à une discipline.
(H.H.)(merci à P.S.)

La seule chose dont un véritable écrivain puisse être à peu près sûr, au cours de son existence, c'est que tout le monde essaiera plus ou moins de l'empêcher d'écrire. (…) Le premier travail d'un écrivain consiste donc à se protéger. Les cas diffèrent, les techniques aussi. Cela peut aller de la maladie à la perversion, en passant par le double jeu, l'identité d'emprunt, les virages inopinés, la retraite mutique, l'abjection revendiquée, l'alcool, la drogue ou la frivolité simulée. Hemingway, de ce point de vue, aura été un maître. Sa science de la protection rapprochée et de la désinformation de l'adversaire (l'adversaire étant l'incessant bavardage social) aura été un cirque de tous les instants. Quand le système n'a plus fonctionné : une balle dans la tête. De toute façon, un seul credo : « Tout passe et tout lasse, les nations, les individus qui les composent, autant en emporte le vent… Il ne reste que la beauté, transmise par les artistes. » (Les Vertes Collines d'Afrique.)
(P.S.)

On the other side,
on the other side
nobody's waiting for me.
On the other side
(T.S.)

s'administrer

Ne pas dire un mot de toute la journée, ne pas lire de journal, ne pas entendre la radio, ne pas écouter de commérages, s'abandonner absolument, complètement, à la paresse, être absolument, complètement indifférent au monde, c'est la plus belle médecine qu'on puisse s'administrer.
(H.M.)(merci à P.S.)

cf. actualituer

à courant d'avance

Au moment où presque personne ne voulait agir, Hemingway agit. Puis le décor change. Il faudrait maintenant (après la catastrophe) s'engager, militer, délivrer des messages, construire l'univers meilleur de l'humanité, penser à bien penser. Or c'est le moment où Hemingway, au contrainte (toujours à contre-courant), insiste exclusivement sur la littérature. Les mêmes qui étaient indifférents au fascisme font maintenant l'apologie du Bien ? Mais le Bien, devenu consensuel et abstrait, est une forme ravalée du Mal. En 1947 : « Pour ceux qui ont du talent, la bombe atomique n'est pas plus menaçante qu'une hémorragie cérébrale ou la sénilité. Qu'ils continuent à faire leur travail sans s'occuper du reste. »
(P.S.)

défiance à sa propre philosophie morale


(S.C.)(O.K.)

Puisque dès qu'on conçoit quelque chose, on s'y attache. Dès qu'on a une idée, on est content de l'avoir. C'est là le côté salonnard des idées. Mais pour le public, pour la masse, pour tout le monde au fond, une idée s'anime forcément. On y projette tout, puisque tout est affectif. Je dirais qu'il n'y a de réel que ce qui est affectif. (…) Puisqu'il y a affectivité, et qu'on projette l'affectivité dans les idées, toute idée risque de devenir passion, et donc un danger. C'est un processus absolument fatal. Il n'y a pas d'idée absolument neutre, même les logiciens sont passionnés. Je fais une petite remarque ici. Tous les philosophes que j'ai connus dans ma vie étaient des gens profondément passionnés, impulsifs et exécrables. On s'attendrait de leur part, justement, à une sorte de neutralité. J'affirme, et je ne sais pas combien de philosophes j'ai connus pendant ma vie, mais j'en ai connu pas mal quand même, que tous étaient des gens passionnés et marqués par cette affectivité. Donc, si ceux qui sont censés se maintenir dans un espace idéal ou idéel contaminent l'idée, si ceux qui justement devraient en être détachés, glissent dans la passion, comment voulez vous que la masse ne le fasse pas ? L'idéologie, qu'est-ce que c'est, au fond ? La conjonction de l'idée et de la passion. D'où l'intolérance. Parce que l'idée en elle-même ne serait pas dangereuse. Mais dès qu'un peu d'hystérie s'y attache, c'est fichu. On pourrait parler infiniment là-dessus, c'est sans issue.
(C.)

> pas sage philosophe parmi les gens
=> le milieu de la vie

2011-03-18

au fond, cioran, c'est moi (1)

L’obsession de Cioran, c’était d’aider sa famille… (...)
Cioran a essayé de s’en tirer, il faisait toujours comme ça, il essayait d’esquiver. Il a dit : je ne vais pas faire une préface, je vais écrire une lettre, une lettre à l’éditeur. (…)
Au fond, je crois qu’il n’aimait pas tellement écrire. (…)
Alors, il disait : j’ai promis d’écrire ça, pourquoi est-ce que j’ai promis, et voilà que la date arrive. II était dans tous ses états et disait : jamais je ne pourrai écrire cet article. Puis, tout d’un coup, il se retirait dans sa chambre, et il écrivait. Ça m’étonnait toujours, je trouvais ça extraordinaire qu’on puisse écrire avec cette facilité. (…)
Et Cioran répliquait : mais je ne suis pas capable d’écrire des mémoires, des récits. Je n’ai pas ce qu’il faut pour faire ça.

(…) Ce n’était pas un journal. Ce sont, je ne sais pas comment les décrire, des cahiers. (…) Cela participe aussi du cahier de brouillon il y a beaucoup de choses qu’il a reprises dans ses livres, certaines absolument mot pour mot. Pour certaines phrases, dans ces cahiers, il y a trois ou quatre versions à la suite les unes des autres. Et il veut arriver à un point de perfection dans la formulation. Mais il y a aussi beaucoup d’autres choses. (…)
— Et en quoi ces cahiers différaient-ils d’un journal proprement dit ?
— Ce n’est pas du tout quelqu’un qui écrit : aujourd’hui, j’ai vu Untel, j’ai fait ceci et cela. (…)
Certaines choses sont très travaillées, très réfléchies, d’autres spontanées au contraire. Il n’y a aucune unité. (...)
— (…) et enfin ces réflexions dont vous dites qu’elles sont si amères.
— (…) En même temps, certains passages sont comme une bouteille à la mer. (…)
Et ce qui revient, c’est toujours le sentiment d’échec. Ça me fait tellement mal de lire ces choses, penser qu’il était à ce point habité par le sentiment de l’échec, qu’il était malheureux.
— Ce sentiment d’échec, c’était par rapport à sa réussite en tant qu’écrivain, par rapport à sa renommée qu’il jugeait insuffisante ?
— (…) Nous étions absolument renversés parce que Cioran, en France, était le parfait inconnu, alors que… (…)
Le succès de Cioran est venu très très tard. (…)
Je crois que Cioran est mort sans savoir qu’il était reconnu. (...)
Certes, son attitude vis-à-vis de la gloire est ambiguë. (…)

(…) Vous savez comment était Cioran, il était très, il pouvait être très …
— Méchant ?
— Oui. C’est-à-dire, qu’il n’a jamais pu résister devant un mot drôle, une exagération. (...)
Cioran avait une manie, c’était d’aider les gens, de les conseiller, de les obliger même à faire certaines choses. Cioran aimait beaucoup donner des conseils... (…)

En ce qui concerne Cioran, le mot d’emploi du temps ne correspond à rien ! (...)
Cioran était absolument imprévisible, toujours. (…)  Avec lui, faire un projet, c’était absolument exclu. C’était quand même quelquefois compliqué pour moi, parce que je devais prévoir malgré tout. (…)
Je crois que j’ai eu au début des mouvements de révolte, mais on arrive toujours, si on doit vivre ensemble, à une sorte de modus vivendi, et lui aussi avait sans doute à supporter des choses, même si évidemment, je pense avoir été plus facile à vivre que lui !
(…) Et Cioran qui avait l’habitude de se lever et de se coucher à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, a compris qu’on ne pourrait pas tenir. (…)

(…) Pour lui, c’était comme le travail manuel, marcher, faire de la bicyclette, c’était évacuer la conscience, c’était ne plus être que dans le paysage, dans le mouvement de la marche.
Quand on faisait ces randonnées, à pied ou à bicyclette, on faisait des kilomètres, dans une journée, avec le sac à dos, on a même fait du camping. (...)
J’étais épuisée. Cioran increvable. (...)

Il adorait travailler avec ses mains. Pour lui, jardin égalait bonheur. Le revers de la médaille, c’était les conversations. (...)
Souvent, ils allaient dîner tous les trois, et c’était Cioran qui parlait, surtout. (…)
Beckett ne parlait pas, il était l’opposé absolu de Cioran, le balkanique ! Mais ils avaient des terrains d’entente très profonds. (…) Il y a la même chose chez Beckett, ce refus de la naissance : il aurait mieux valu ne pas être né, c’est tout. (…)
— Vous n'avez jamais souhaité avoir un enfant, essayé de le convaincre ?
— Vous imaginez, un enfant avec Cioran !
(S.B.)

2011-03-17

ts

J.-F. D. — C'est que, comme lui, vous êtes l'homme du fragment, et vos écrits, fragmentaires.
C — Oui. Tout. (...) Quand je me mets à développer, j'appelle cela de la frivolité. Malgré moi, j'ai approfondi certaines choses, puisque tout ce que j'ai écrit tourne autour des mêmes choses. Mais je n'aime pas insister, je n'aime pas démontrer. C'est pas la peine. Ce sont les professeurs qui démontrent.
— (…) Vous ne démontrez pas, vous affirmez ?
— Voilà ! Je ne démontre rien. Je procède par décrets – entre guillemets, n'est-ce pas ? Ce que je dis est le résultat de quelques chose, d'un processus intérieur. Et je donne, si vous voulez, le résultat, mais je n'écris pas la démarche et le processus. Au lieu de publier trois pages, je supprime tout, sauf la conclusion. C'est à peu près ça.
— Aphorismes et fragments… Dans l'un et l'autre cas, il y a la volonté de ne pas en dire trop, de se borner au minimum.
— C'est exactement ça. De ne pas convertir les gens. De ne pas les convaincre. (...)

2011-03-15

vague al'arme

Un impatient contrarié.
(...)
Après la pluie les nuages foutent le camp, et c'est le beau temps. Mais, si entre-temps la nuit est tombée…
Eh oui, quand la pluie dure
Depuis toujours cette fascination pour ceux qui arrêtent ; se « taire ». Rimbaud, Monk, . Voilà. Straight, no (more) chaser.
(K.)

cf. artistes conscients
cf. pré-tention
cf. au charbon !
cf. grand temps

avec ma carte de visite et puis sans, va

Jelly Roll Morton était le Schpountz du jazz. Le personnage de Marcel Pagnol, immortalisé par Fernandel, se présente comme le meilleur des acteurs avec une assurance invraisemblable. On se fout de sa gueule parce que, certain de réussir, il se croit l'égal des dieux, mais à la fin du film, qui retrouve-t-on bien placé dans l'Olympe ? Le Schpountz en personne ! L'histoire du jazz a donné raison à Jerry Roll Morton : il n'a pas cessé de s'autoproclamer le plus authentique pionnier du jazz… et c'était vrai ! (…)
(M.-E.N.)

Sur ses cartes de visite, on pouvait lire « Inventor of Jazz » (« inventeur du jazz »), « Originator of Stomp and Swing » (« créateur du stomp et du swing »), « World's Greatest Hot Tune Writer » (« le plus grand auteur de morceaux hot au monde ») et, plus de soixante ans après sa mort, bon nombre de critiques pensent désormais qu'il n'avait peut-être pas tort.
Bien sûr, il n'a pas tout inventé mais il a tout transformé...
(W.)

au fond, par coeur...

Charlie Parker n'avait qu'un souci : être reconnu comme étant Charlie Parker et non comme un type qui vie la vie de Charlie Parker en attendant que Charlie Parker meurt et que le monde entier puisse enfin reconnaître qu'il avait été Charlie Parker. Les plus intimes le soulignent : il était hanté par la reconnaissance. L'arrogance de ses plagiaires le minait. Le dédain des dandys le démolissait. Finalement, Bird n'est peut-être pas mort assez tôt : il a eu le temps de voir Dave Brubeck à la une du Time.
(M.-E.N)

Parker, aussi surnommé Bird, est considéré comme l'un des créateurs et interprètes exceptionnels du style be-bop. (…) il est l'un des musiciens les plus importants et influents de l'histoire du jazz.
Dans les années 1940, Charlie Parker avec Dizzy Gillespie et Thelonious Monk ont assis les premiers éléments du jazz moderne en participant activement à l'émergence du be-bop, (…)
Il décède en mars 1955 à seulement 34 ans.
(W.)

Parker n'avait pas de style. Il avait mille milliards de style qu'il combinait entre eux, inversant et retournant tout. (…)
(M.-E.N)

2011-03-13

simon oncle en avait...

J.P. — « (...) Je me connais. Si je le lisais, je l'imiterais toute ma vie ». Ou bien : « Je me suis arrêté à la troisième page. Il me ressemble trop. Si je continuais à le lire je serais influencé. »
R.M. — Est-ce que c'est là une opinion tellement sotte ?
J.P. — Sotte, je ne sais pas. Mais fausse, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. J'ai vu mille fois le contraire. Je connais des auteurs qui ont écrit du Kafka toute leur vie. On le leur disait. Ils répondaient : « Allons donc, je ne l'ai jamais lu. » Et le plus fort, c'est que c'était vrai. Ils n'en connaissaient que cinq lignes, parfois une simple citation. C'était bien suffisant. Quand on est tant soit peu sensible à ces choses-là, il suffit de cinq lignes, il suffit d'une phrase pour qu'un auteur se livre à vous tout entier.

cf. ... les moyens de ses intuitions
cf. hein ? confluences

2011-03-11

pour une marge de ménagement (de la surménagère, par exemple)



Une jeune mère livre son témoignage dans son livre Mère épuisée...
« Je n'en peux tellement plus que j'en viens à ne plus vouloir de mes enfants » : dans son récit Mère épuisée, une jeune femme témoigne du burn-out maternel, encore trop peu reconnu, ni baby blues, ni dépression d'après accouchement.
La trentaine, Stéphanie Allenou, éducatrice spécialisée de formation, est mère de trois enfants, une fille qui aura 8 ans en juin et des jumeaux de 6 ans tout juste. Elle raconte dans son livre les trois premières années de sa vie de mère, les naissances, l'allaitement, les nuits sans sommeil, les journées qui n'en finissent pas, l'isolement qui s'installe. Les mille et une difficultés quotidiennes qui s'enchaînent sans répit : séances d'habillage collectif avant les sorties, trajets marathon, bêtises à répétition... On assiste à sa descente aux enfers.
« Une sourde angoisse monte petit à petit. La rage intérieure que je tente de maîtriser est croissante, et j'explose fréquemment. Je crie fort. De plus en plus fort. Je tape maintenant facilement : des fessées le plus souvent, des gifles parfois », écrit-elle. « La relation que j'entretiens avec mes petits est devenue maltraitrante », analyse-t-elle.
« C'est un témoignage d'une honnêteté incroyable », [commente] la psychologue et psychanalyste Sophie Marinopoulos, qui dirige à Nantes un service de Prévention et de promotion de la santé psychique et un lieu d'accueil parents-enfants (...). (...) « L'épuisement maternel peut aller jusqu'au burn-out. C'est un état d'épuisement qu'on retrouve chez des personnes qui ont énormément investi leur tâche, d'une façon très émotionnelle et d'une façon très idéalisée, comme dans le burn-out professionnel », [souligne] la psychologue. « On voit ces mères petit à petit entrer dans une espèce de rythme effréné », poursuit-elle.
« On voit Stéphanie toujours faire plus et accélérer pour pouvoir correspondre à cette image de bonne mère. On voit ses symptômes arriver : fatigue, insomnie, irritabilité, hyperactivité, manque d'attention, manque de motivation. Le stress bien entendu est omniprésent. » Jusqu'à « la dépersonnalisation, (...), où elle devient un automate ».
Pour Sophie Marinopoulos, le risque majeur c'est le passage à l'acte suicidaire. (...)
Stéphanie Allenou comme Sophie Marinopoulos insistent sur la nécessité de briser l'isolement, la solitude, et soulignent l'importance des lieux d'accueil parents-enfants. « Clairement, ce qui m'a permis de récupérer, c'est de sortir du face à face avec les enfants », explique Stéphanie Allenou.
(V.M.)

cf. La maternité en question
cf. femme sans enfant sans façon
cf. grands enfants, attention au panneau !

2011-03-09

une (mauvaise) foi(s) pour toutes


Les parents se mentent sur les bienfaits d'avoir un enfant. Une nouvelle étude prouve que les parents se mentent à eux-mêmes, et croient qu'avoir un enfant est plus gratifiant que ça ne l'est en vérité.
Pour cette étude, publiée sur Psychological Science, Richard Eibach et Steven Mock (tous deux psychologues à l'université de Waterloo, en Ontario), sont partis de l'hypothèse que les parents tentent de rendre rationnel le coût énorme nécessaire pour élever un enfant, en idéalisant l'apport affectif et émotionnel.

Lors d'une première expérience, Eibach et Mock ont recruté 80 parents nord-américains, 47 d'entre eux étant mères, et tous ayant au moins un enfant mineur.
Ces parents ont été séparés en deux groupes, l'un ayant accès à des documents montrant que le coût moyen pour élever un enfant aux États-Unis s'élève à 200.000 dollars (environ 145.000 euros), l'autre ayant accès à ces documents mais aussi à des informations sur le fait que l'enfant une fois adulte sera capable d'aider financièrement ses parents.
Ils devaient ensuite noter sur une échelle (de -2, pas du tout d'accord à +2, totalement d'accord) huit affirmations concernant le fait d'être parent.
La seconde expérience ajouta un troisième groupe, appelé groupe de contrôle, qui ne reçut aucune information sur les coûts liés au fait d'élever un enfant. Elle ajouta aussi des questions sur le temps passé avec les enfants et les activités pratiquées par rapport au temps passé à pratiquer un sport ou des activités plus personnelles.
Les deux expériences montrèrent que les parents ayant eu des informations précises concernant les coûts pour élever un enfant idéalisaient bien plus que les autres parents le fait d'être parents. Ceux-ci annonçaient qu'il était bien plus probable qu'ils prennent du temps pour leurs enfants, et qu'ils apprécieraient plus les moments passés avec eux.
L'étude a ainsi montré que les parents se mentaient à eux-mêmes, cherchant à minimiser la perte d'argent [de temps, d'énergie et la part d'ennui] nécessaire pour élever un enfant, au profit de l'affection produite par la structure familiale.

Cette théorie fait partie de ce que l'on appelle la « dissonance cognitive », la « création d'une défense psychologique qui permet de justifier nos choix et croyances. [...] Cela pourrait expliquer pourquoi les parents continuent à faire l'apologie de la parentalité et croire que c'est “la” voie à suivre » (...). Ils auraient plus de difficultés à expliquer ce choix autrement, ou à admettre leurs idées négatives à ce sujet.

Le bonheur d'avoir un enfant reste ainsi ancré dans la culture, une culture qui a (...) évolué, amenant l'enfant à devenir « cet enfant sans valeur économique, mais d'une valeur émotionnelle inestimable », comme le remarquait déjà en 1994 la sociologue Viviana Zelizer.
(L.C.)

cf. par la dissonance cognitive
cf. La maternité en question
cf. femme sans enfant sans façon
cf. grands enfants, attention au panneau !

2011-03-06

se faciliter l'attache


(M.L.)(O.K.)

N’avez-vous jamais vécu cela ? Vous éprouvez soudain pour quelqu’un ce qu’on peut appeler un sentiment amoureux et il faudrait, pour que cette petite exaltation se transforme en une relation, que vous y mettiez un peu du vôtre ; or, au moment où il convient que vous soyez le plus présent à la situation, quelque chose vous en distrait : une pensée, un souvenir, quelqu’un qui passe dans votre champ de vision, ou tout simplement ce combat que mènent, à l’intérieur de vous-même, Timidité et Hardiesse, Désir et Inquiétude, Envie et Paresse, Fougue et Désinvolture. Mais d’où nous vient cette propension à l’esquive ?
(C.M.)

Dans l'ordre des renvois :
cf. l'infini hors de portée des caniches
cf. extension du domaine de l'amour
cf. l'art de rencontrer d'aimer
cf. affranchir amour-amitié
cf. pour du postsexuel 
cf. l'amour est à réinventer, on le sait
cf. l'amour inventé, à réinventer... : réinventé

2011-03-05

leipzig mon amour

Les belles aventures, comme on dit, ne peuvent avoir pour cadre, et origines, que les beaux quartiers. La notion de beaux quartiers changera.
(G.D.)

Lieu repoussant il y a encore vingt ans. Lieu repoussoir, lépreux, envahi par les herbes folles. Lieu cependant qui, dans sa laideur, a su attirer ceux qui savent regarder au delà des apparences. Ceux qui exigent d’une ville autre chose que ce qui se visite ordinairement. Ceux qui fuient l’institutionnel.
(...) Nous ne savions pas que nous étions nombreux à nous y promener. Nous ne savions pas que nous avions là, à portée de main, juste à côté de chez nous, un espace magique où notre imaginaire allait trouver à se nourrir.
(...) Il fallait vaincre sa peur et son dégoût pour arpenter tes rues désertes aux maisons murées et tombant en ruines. Il fallait savoir s’arrêter et observer (...). Il fallait savoir escalader les murailles, passer sous les barbelés, pour pénétrer les secrets de tes usines en ruines. Il fallait…
Il fallait se laisser envahir par le paisible cours du fleuve, qui te longe harmonieusement. Rêver au bord des berges, dans le silence seulement troublé par le chant des oiseaux. Sourire en apercevant l’agitation d’en face. Et enfin, un jour, à force d’y revenir, à force de s’y trouver bien, comprendre que, d’où que nous venions, les uns et les autres, nous étions d’ici. (...)
Et nous qui nous promenions ici, nous n’y étions pas solitaires. (...) Alors, peut-être, un jour, nous [y] retournerons (...). Tous ensemble. Heureux d’avoir su, grâce à nos photos, garder la mémoire d’un lieu qui aujourd’hui, après avoir été rasé presque en totalité, connaît une nouvelle jeunesse, avec un grand cinéma, un beau jardin botanique, avec la vie qui revient. Car nous ne sommes pas des nostalgiques d’une époque révolue.
Et pourtant, la vie, elle était belle (...)
Alors, nous qui ne sommes que des rêveurs, des poètes, des photographes, nous dédions aussi ce site aux Anciens (...), aux cheminots, à ceux qui, aux siècles passés, ont usé leur vie d’ouvriers dans les usines et les chantiers (...), à ceux qui y sont nés, à ceux qui y sont morts. A ceux qui ont aimé ces berges (...), ces paysages industriels, ces chantiers (...) en ruine, ces voies ferrées désaffectées, ces lieux paisibles où rien ne vient troubler la rêverie.
Car aujourd’hui, (...) l’histoire de ce faubourg ouvrier rentre enfin dans la légende. Et sa légende, et la magie de ses paysages, vont être connues du monde entier. Il l’a bien mérité, non ?
(B. L.)

    « Un Français ! Aimer Leipzig ! » Un habitant de la Körnerstrasse s'étonna de ma passion pour sa ville. (…) Il ne comprenait pas pourquoi je photographiais sa rue. (…) Il trouvait sa maison et sa rue trop grises, trop négligées. Comment lui dire que j'aimais précisément ce gris, ce négligé, ce provisoire, ce non fini à l'infini ? Que l'impeccabilité des villes de RFA me faisait peur comme la propreté de Lausanne ? Certes, pour éviter les névroses du kitsch bavarois et de l'hygiénisme helvétique, Leipzig poussait le zèle un peu loin… (…)
     Il me faudrait beaucoup de précautions, je ne voudrais pas faire de peine, je voudrais éviter le malentendu. Après avoir dit que je ne juge pas un pays à ses façades, que l'agrément d'une ville provient de la fraîcheur de ses habitants, plus que celle des crépis, après avoir dit que je trouve un plaisir éthique dans la totale absence de clinquant, je dois avouer que les délabrements de Leipzig m'enchantent. (…) Tout en craignant de faire l'éloge des ruines et de la négligence, je m'abandonne à leurs charmes. Immeubles desquamés qui montrent des briques inégales, fabriques éventrées dont la cheminée ne crache plus, linteaux rongés, gouttières interrompues, bordures de trottoirs affaissées, caniveaux rongés de sable ou de tilleul, fontaines rouillées… J'entre dans certains quartiers comme dans des laboratoires pleins de machines à remonter le temps, ou à l'abolir. Les jours sans soleil donnent le frisson d'un vieux film noir et blanc.
(M.B.)

Hiroshima mon amour (...) est un film franco-(...), [noir et blanc]. (W.)
Ce premier long-métrage d'Alain Resnais est un film phare (…). Resnais et Duras ouvraient des voies nouvelles au langage cinématographique. (CCC)
Ce film, en plus d'être un travail sur la mémoire, rappelle l'impossibilité de parler d'Hiroshima en soulignant l'écart entre représentation et réalité non-totalisable. Ce film souligne également l'écart entre l'Histoire (…) et l'histoire (…).
Le film s'inscrit dans la réflexion obsessionnelle menée par l'auteur sur la mémoire, tant collective qu'individuelle, et sa forme cinématographique.
Dans Table ronde sur Hiroshima, les critiques des Cahiers du Cinéma soulignent le fait que ce film n'a jamais eu aucun précédent dans l'histoire du cinéma et sa parenté avec la modernité dans d'autres arts (…).
(W.)

Les secteurs d'une ville sont, à un certain niveau, lisibles. Mais le sens qu'ils ont eu pour nous, personnellement, est intransmissible, comme toute cette clandestinité de la vie privée, sur laquelle on ne possède jamais que des documents dérisoires.
(G.D.)

Dans deux, cinq ou dix ans, je reviendrai peut-être à Leipzig comme on va à Hambourg, à Vienne ou Copenhague (...). Je me promènerai dans des avenues où s'élèveront des immeubles neuf et clairs à la place des maisons du XIXe siècle en ruines qu'on ne peut, paraît-il, sauver pour la plupart. Mais c'est maintenant qu'il fallait venir, dans ce temps sans nom entre deux équilibres.
(A.E.)

> l'exploration urbaine
> AVEc Michel Besnier

2011-03-04

l'exploration urbaine

L'exploration urbaine ou urbex est une activité consistant à visiter des lieux, abandonnés ou non, et en général interdits d'accès, ou tout du moins d'accès difficile. L'explorateur urbain apprécie la solitude des espaces situés en-dehors des zones d'activité et de passage conçues comme telles : ainsi, la visite guidée de la nef d'une cathédrale sera remplacée par l'exploration nocturne de ses toits, les usines abandonnées deviennent un terrain de jeu, etc.

En France, la région parisienne est propice à cette activité (métro, nombreux chantiers, usines, hôpitaux et autres bâtiments abandonnés, toits d'immeubles, monuments, souterrains, etc.), ou encore les régions sinistrées, en france ou ailleurs. L'Australie et les États-Unis comptent également des communautés importantes de pratiquants.

Centres d'intérêt des explorateurs urbains :
- Friche industrielle, maison abandonnée, galerie technique, chantiers.
- Toit, terrasse, pont, pylône, grue. On parle alors de toiturophilie.
 - Lieu de cultes, édifice exceptionnel.
- Métro, train, dépôt.
- Aqueduc, égout, déversoir.
- Carrière, Mine, cave, crypte. Notamment, la visite des carrières souterraines de Paris (parfois confondues avec les catacombes) se nomme la cataphilie.
- Bunker.
- Ouvrage troglodytique.
- Gouffre, grotte naturelle.

(…)
Cela dit, peut-être, les meilleures expériences d'exploration urbaine restent encore les plus confidentielles et secrètes. À titre personnel, par exemple, pour avoir eu la chance d'y prendre part à deux reprises, nous songeons aux inoubliables explorations urbaines, alors informelles, informulées comme telles mais quasi quotidiennes (2003-2005) d'un jeune duo franco-allemand sur le territoire d'une grande ville sinistrée d'ex-allemagne de l'est : Leipzig. (…)
(E.)

cf. leipzig mon amour
cf. l'artistisant dénatureur de ruines

2011-03-03

au fond, tricky, c'est moi

Publié initialement à la date du 3 mars 2012.

Le novateur imprévu, contesté, méconnu, mais inévitable, parce qu’il est novateur, est classique. (...) Comment, ce [gars-là] que nous avons connu et touché du doigt, avec ses manies, ses tics, ses complications, ses extravagances, c’était Racine ? Lui-même ? Ça alors !
(P.S.) 

Tricky, de son vrai nom Adrian Thaws, (...) pionnier et (...) un des piliers du trip hop... « roi du trip hop »... (w.)

(...) Tricky parle de son nouvel album dans une salle d’entraînement [de boxe] de Paris, où il vit désormais. En short et prêt au combat. (...)
Voici un peu plus d’un an qu’il a posé son sac de sport ici. Les autres licenciés connaissent Tricky, pas forcément sa musique, mais sa dégaine au moins, sa tronche. Il avoue avoir trouvé une certaine quiétude dans cette salle. (...) “Je suis un type comme les autres dans cette salle : je viens, je m’entraîne, je prends des coups, j’en donne. Je prends ma douche, je m’en vais. (...) J’ai vécu dans beaucoup d’endroits, à Londres, New York, Los Angeles, Paris maintenant. Je n’ai jamais pris le temps de m’arrêter quelque part, de me construire un environnement.”
(...) “On m’avait dit de me méfier de Paris, que j’aurais du mal à m’intégrer. C’est tout l’inverse, j’ai beaucoup d’amis ici. Je sais que je n’y finirai pas ma vie, mais je me suis attaché à cet endroit. (...)”(...). Un type de la salle passe et le checke. “Alors champion, on l’écoute quand ton disque ?” Tricky sourit humblement et se gratte l’arrière de la tête.
À Paris, il a pu prendre le temps de réfléchir à sa musique, d’aller au plus près de l’os. “Mes précédents albums étaient beaucoup plus complexes, plus difficiles d’accès. Sur ce nouveau disque, j’ai pris le temps d’élaguer, d’aller dans des directions très précises. (...).” (...)
(...) Je ne crois pas qu’on puisse changer vraiment, on peut simplement un jour décider d’assumer sa trajectoire. Je crois que c’est ce que j’ai décidé de faire depuis que je suis à Paris”, remarque-t-il, (...) alors qu’un autre boxeur “loisir” vient lui serrer la louche. “Alors mon vieux Tricky, la patate ?”
(P.S.)


cf. que les qu'on ne pressente
cf. chapitre : OTTOPORTRAIT

2011-03-01

signé otto

La spécialité de ce bonhomme consistait à mettre au bas de ses tableaux des signatures de maîtres anciens.
(G.F.)

cf. le méconnu du nord-express
cf. un nord-express

du nord-express

Réaction de Jean-Luc Godard à propos de L'Inconnu du Nord-Express, dans Les Cahiers du cinéma (1952) :
« Je ne sache pas de films, en effet, qui aujourd'hui, rendent mieux digne d'intérêt la condition de l'homme moderne, qui est d'échapper à la déchéance sans le secours des dieux ».
(W.)


Le Nord-Express était un train rapide... (...) Vladimir Nabokov a décrit sa traversée dans le Nord-Express dans ses Mémoires, pour des vacances en 1906, ainsi que de nombreux autres auteurs russes ou allemands.
(...) Lors de sa disparition en 1986, il était limité au parcours Paris-Copenhague.
(W.)


cf. au café crème