N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-11-06

dès lors : niet

Savoir jusqu'où s'étend le caractère perspectiviste de l'existence ou même, si elle a en outre quelque autre caractère, si une existence sans interprétation, sans nul "sens" ne devient pas "non-sens", si d'autre part toute existence n'est pas essentiellement une existence interprétative — voilà comme d'habitude ce que ne saurait décider l'intellect ni par l'analyse la plus laborieuse ni par son propre examen le plus consciencieux : puisque lors de cette analyse l'intellect humain ne peut faire autrement que de se voir sous ses formes perspectivistes, et rien qu'en elles. Nous ne pouvons regarder au-delà de notre angle : c'est une curiosité désespérée que de vouloir savoir quels autres genres d'intellects et de perspectives pourraient exister encore (...). Mais je pense que nous sommes aujourd'hui éloignés tout au moins de cette ridicule immodestie de décréter à partir de notre angle que seules seraient valables les perspectives à partir de cet angle. (...) Une fois encore le grand frisson nous saisit : — mais qui donc aurait envie de diviniser, reprenant aussitôt cette ancienne habitude, ce monstre de monde inconnu ? (...) Hélas, il est tant de possibilités non divines d'interprétation inscrites dans cet inconnu, trop de diableries, de sottises, de folies d'interprétation, — notre propre nature humaine, trop humaine interprétation, que nous connaissons...
(F.N. — GS§374)

Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons.
(A.E.)

Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.
(K.M.)

Dans la vie, chacun ne saura jamais rien que ce que lui fera comprendre son unique existence singulière ; jamais rien que midi à sa porte.
De là, évidemment, aussi, tout (le) problème politique.
(o.K.)

Ce qu'il y a de terrible, c'est que tout le monde a ses [«] raisons [»].
(J.R.)

« Connais-toi toi-même ». Empruntée à l'inscription gravée au fronton du temple d'Apollon à Delphes, cette devise ne reflète pas la sagesse de Socrate dont la véritable maxime était en réalité « Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien ». Mais on peut douter qu’elle invite à s'observer, se connaître soi-même en tant que particulier ; il s'agit bien plutôt de s'observer en tant qu'homme, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions qui ne sont toujours qu’une illusion de données ; cette connaissance-conscience (...) est d’ailleurs la seule qui soit à notre portée. La science de l’Être (...) est en effet une chimère ; il reste à connaître ou observer l’homme, mais cette science de l’homme moral est d’une infinie complexité, sa recherche ne semble pas pouvoir prendre fin (...)
L’ignorance ou l'aveuglement de soi-même fait l’homme dépendant et esclave de ses opinions ou données. En revanche, la connaissance ou l'observation de notre nature, de ce que nous sommes, nous rend libres et capables de nous suffire à nous-mêmes. C’est là proprement que se constitue l’idée d’une science morale [une éthique] dont l'observation nous rend heureux. Mais cette science socratique soulève plusieurs difficultés relatives à la méthode.
(W.)

cf. les grandes raisons se rencontrent
cf. la liberté ta soeur
cf. that isn't the question
cf. pour faire simple
cf. gauchehcuag droitetiord = gauchetiord ?
cf. perspectivisme
cf. compris c'est compris
...

>> chapitre : INTELLIGENCE


3 commentaires:

  1. Pourquoi pas. Il a sûrement raison! à son point de vue.
    (G.D.)

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  2. Un article publié dans le Magazine Act dénombre les cinq étapes de ce processus d’acquisition: « Au premier niveau, atteint vers l’âge de 2 ans, il s’agit de comprendre que différentes personnes peuvent avoir des vues différentes de la même situation (Flavell, Shipstead & Croft, 1978). Par exemple, si l’on place une carte à deux faces (un côté rouge et un côté vert) entre deux individus, le premier ne verra que l’une des deux faces de la carte (par exemple, le côté rouge) et le second ne verra que l’autre face (le côté vert). Le deuxième niveau implique une prise de perspective visuelle complexe. Il s’agit de comprendre que l’on peut voir une même chose différemment. Par exemple, si une image est placée à plat sur une table entre deux individus assis face-à-face, l’image apparaîtra à l’endroit pour l’un et à l’envers pour l’autre. Ce niveau de compréhension serait atteint entre l’âge de 3 et 4 ans (Howlin et al., 1999). Au troisième niveau, les individus comprennent que voir conduit à savoir, en se basant sur le principe selon lequel on ne peut avoir connaissance que des événements que l’on a vus (Taylor, 1988). L’expérience de Pratt et Bryant (1990) illustre cette compétence. On présente à des enfants une histoire impliquant deux personnages ; l’un de ces deux personnages regarde à l’intérieur d’une boîte, tandis que l’autre se contente de la toucher. On demande alors aux enfants « Qui sait ce qu’il y a à l’intérieur de la boîte ? ». A partir de 3 ans, les enfants répondent correctement : seul le personnage qui a vu à l’intérieur de la boîte sait ce qu’il y a à l’intérieur et celui qui n’a pas vu ne peut pas savoir. »
    Arrivé à l’âge de 5-6 ans, la plupart des enfants ont acquis la capacité de remettre en cause leurs croyances et de modifier leur point de vue en le confrontant à celui des autres. Mais l’apprentissage de l’intelligence relationnelle ne cesse jamais vraiment...

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  3. Certes, ils exagèrent peut-être, mais on ne connaît jamais le fond des choses, des situations, et on n'est jamais à la place de personne.
    Comme disait cet autre surdoué, albert einstein, repris par son camarade otto karl (article : dès lors : niet) :
    « Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons. »
    Voilà notamment pourquoi je me retiens, pour ma part, de faire, comme tu dis, « régner l'ordre public » à tout prix et tout bout de champ. On en connaît les dangers. Moi, en tout cas. Comme de tout excès.
    (K.)

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