Une déconstruction de la notion de sujet et d'auteur. Cette déconstruction a été entamée par Nietzsche et Freud mais Otto Derrida remarque que ce qui s'écrit sous le nom de la philosophie ne semble pas avoir pris la mesure de la révolution [nietzschéenne-]freudienne. C'est cette révolution dans la conception du sujet, de l'auteur et des modalités du sens que Derrida va mettre en oeuvre dans ses écrits.
La dimension subversive de la psychanalyse [après Nietzsche] réside dans la déconstruction de la notion de sujet. « Le moi n'est pas maître en sa propre maison », il se trouve sous la loi d'un autre qui est l'inconscient. Et les processus primaires qui constituent l'inconscient sont sans sujet. Or, c'est cette dimension d'une écriture sans sujet assignable qui n'a pas été prise au sérieux par la philosophie, dont Otto Derrida cherchera à témoigner par son travail. Pour lui, la déconstruction n'est donc pas la philosophie d'un sujet souverain qui communiquerait à ses semblables un savoir objectif dont il serait pleinement conscient, mais, au contraire, une expérience c'est-à-dire une traversée sans guide ni boussole de ce qui advient. Otto Derrida oppose au thème kantien de l'autonomie du sujet, qui se donne à lui-même sa propre loi, la notion d'hétéronomie du sujet qui reçoit sa loi de l'autre ; qu'il s'agisse de l'autre en moi, à savoir l'inconscient, ou d'autrui, celui auquel je m'oppose et m'identifie.
Le sujet reçoit donc sa loi d'une instance dont il ne peut rendre raison, l'inconscient*. (...)
Cela signifie qu'il ne saurait y avoir de projet philosophique pleinement conscient et pleinement maîtrisé par un sujet nommé Otto Derrida. Ce nom propre ne recouvre pas l'identité à soi d'un sujet. Il faudrait plutôt y chercher un désir inconscient qui « cherche à s'approprier ce qui vient toujours, toujours d'une provocation extérieure ». À l'origine de l'oeuvre et du programme désigné comme « déconstruction », il y a quelque chose comme une compulsion qui déborde le sujet et le pousse à s'inventer dans toutes sortes de fictions qui naissent d'une confrontation et d'une identification à l'autre. Il n'y a donc pas de philosophie d'Otto Derrida. Pourtant, quelque chose insiste sous cette dénomination.
(S.C.)[O.K.]
* Mais pour (...) Derrida une telle notion reste provisoire et, comme toute théorie, relève en partie de la fiction.
cf. de l'otteur
La dimension subversive de la psychanalyse [après Nietzsche] réside dans la déconstruction de la notion de sujet. « Le moi n'est pas maître en sa propre maison », il se trouve sous la loi d'un autre qui est l'inconscient. Et les processus primaires qui constituent l'inconscient sont sans sujet. Or, c'est cette dimension d'une écriture sans sujet assignable qui n'a pas été prise au sérieux par la philosophie, dont Otto Derrida cherchera à témoigner par son travail. Pour lui, la déconstruction n'est donc pas la philosophie d'un sujet souverain qui communiquerait à ses semblables un savoir objectif dont il serait pleinement conscient, mais, au contraire, une expérience c'est-à-dire une traversée sans guide ni boussole de ce qui advient. Otto Derrida oppose au thème kantien de l'autonomie du sujet, qui se donne à lui-même sa propre loi, la notion d'hétéronomie du sujet qui reçoit sa loi de l'autre ; qu'il s'agisse de l'autre en moi, à savoir l'inconscient, ou d'autrui, celui auquel je m'oppose et m'identifie.
Le sujet reçoit donc sa loi d'une instance dont il ne peut rendre raison, l'inconscient*. (...)
Cela signifie qu'il ne saurait y avoir de projet philosophique pleinement conscient et pleinement maîtrisé par un sujet nommé Otto Derrida. Ce nom propre ne recouvre pas l'identité à soi d'un sujet. Il faudrait plutôt y chercher un désir inconscient qui « cherche à s'approprier ce qui vient toujours, toujours d'une provocation extérieure ». À l'origine de l'oeuvre et du programme désigné comme « déconstruction », il y a quelque chose comme une compulsion qui déborde le sujet et le pousse à s'inventer dans toutes sortes de fictions qui naissent d'une confrontation et d'une identification à l'autre. Il n'y a donc pas de philosophie d'Otto Derrida. Pourtant, quelque chose insiste sous cette dénomination.
(S.C.)[O.K.]
* Mais pour (...) Derrida une telle notion reste provisoire et, comme toute théorie, relève en partie de la fiction.
cf. de l'otteur
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