Denis [Diderot] se sait léger, papillonnant, curieux de tout. Il se plaît en éternel étudiant, mais il n'ignore pas que son goût insatiable d'apprendre, de rencontrer, d'échanger, de jouer sur les idées et sur les mots ne peut faire de lui qu'un superbe dilettante qui deviendra au fil des années un vieux jeune homme à la tête folle et aux mains vides. [La situation qu'il s'impose alors] lui impose (...) de produire, de cesser de butiner pour le seul plaisir, de fabriquer enfin du miel. S'obliger à gagner de l'argent, c'est s'obliger à écrire, à donner une consistance matérielle à ces pensées volatiles qui s'évaporaient dans les discussions de café et les discours de trottoir. Comme souvent dans sa vie, Diderot s'est fabriqué un joug pour se forcer à aller là où il doit.
(P.L.)
(P.L.)
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