Où prends-je le droit de parler d'un « je », et même d'un « je » qui serait cause, et pour comble cause de la pensée ?
(F.N. - PDBM §16)
(...) l'unité du mot ne garantit nullement l'unité du référent.
(P.W.)
Tout ce qui arrive en tant qu'unité à la conscience est déjà monstrueusement compliqué : nous n'avons jamais qu'une apparence d'unité.
(F.N. - FP XII, 5)
Seul parvient à la conscience un état final ; le travail des instances infra-conscientes (...) demeure caché. (...)
(F.N. - FP XII, 1)
(...) ce qu'appréhende la conscience n'est que la résultante d'un grand nombre d'activités infra-conscientes, d'ordre instinctif, mais dont le caractère multiple est précisément masqué par « le concept synthétique du moi ».
(P.W.)
Soyons plus prudent que Descartes qui est resté pris au piège des mots.
(F.N. - FP XI, 40)
(...) la notion de sujet est induite par la croyance à la causalité[.] (...) ce préjugé est solidaire d'un préjugé plus fondamental encore, la dichotomie de la réalité en actes et en agents.
(P.W.)
(...) si la psychologie idéaliste découpe un flux complexe de phénomènes de façon à isoler un acte et un agent, c'est surtout un acte simple, et à un agent simple conçu comme la cause de cet acte qu'elle cherche à tout prix à aboutir. C'est donc une double faute (...) : la croyance à l'unité de l'acte, et ensuite, l'inférence qui pose à partir de cet acte prétendument simple, en vertu du principe de causalité, une cause simple, le sujet.
(P.W.)
La psychologie métaphysique (...) admet sans réserve l'inférence qui identifie le pôle agent au « je ».
(P.W.)
Ce que Nietzsche reproche finalement à Descartes, et avec lui à toute la psychologie du sujet, c'est de s'être laissé duper par les suggestions du langage, lui-même véhicule d'une interprétation moraliste de la réalité. Le sujet de la psychologie idéaliste n'est que la forme dérivée du sujet de la grammaire.
(P.W.)
Le langage, de par son origine, remonte aux temps de la forme la plus rudimentaire de la psychologie.
(F.N. - CDI, lrdlp, §5)
(...) une pensée se présente quand « elle » veut, et non pas quand « je » veux.
(F.N. - PDBM §17)
La pensée suivante est le signe de la façon dont la situation globale de puissance s'est entretemps modifiée.
(F.N. - FP XII, 1)
(...) contester l'idée d'un sujet conscient pleinement maître de ses représentations, traditionnellement défendue par la psychologie (...)
(P.W.)
Il est légitime de récuser la confiance dans la capacité de la pensée à se saisir elle-même dans une sorte de transparence à soi pour mettre en évidence au contraire le caractère d'emblée interprétatif et donc falsifiant.
(P.W.)
Il semble bien (...) que [la] pensée ait pour seule propriété d'assister au jeu de la machine qu'elle a l'illusion de commander. L'acte dit volontaire se réduit vraisemblablement à une intégrale de réflexes, et sans doute l'homme qui réfléchit, qui calcule, qui délibère, n'est-il pas moins assujetti dans la dernière de ses démarches que la chenille qui rampe vers la lumière ou que le chien qui répond, par un flux de salive, au coup de sifflet de l'expérimentateur. Les plus graves décisions morales, où l'homme attache tant de prix, apparaissent alors comme de purs effets des stimulations sociales, et quand il croit se conformer librement aux impératifs sacrés qu'il croit s'être choisis, il n'est qu'un automate qui s'agite conformément aux intérêts du groupe dont il fait partie.
(J.R.)
(...) « je veux » ne représente pas plus une certitude immédiate que « je pense », et résulte tout autant d'un travail d'interprétation.
(P.W.)
(...) la volonté est quelque chose de complexe, dont l'unité est purement verbale, et c'est effectivement dans l'unicité du mot que se dissimule le préjugé populaire (...)
(F.N. - PDBM §19)
(...) la conception idéaliste de la volonté montre de la façon la plus claire dans quel sens s'exerce l'influence de la psychologie rudimentaire : elle tend à imposer une interprétation morale de la réalité, et ce parce qu'en défendant l'idée d'un sujet voulant unitaire et parfaitement libre de produire ou non un effet, elle le rend responsable et de l'acte et du choix d'exercer ou non son action causale. En suscitant une conception « fétichiste » de la volonté, la psychologie rudimentaire parvient du même coup à faire accepter l'idée de libre-arbitre et l'idée de responsabilité.
(P.W.)
(...) la morale a radicalement et fondamentalement falsifié toute la psychologie – elle l'a infectée de morale –.
(F.N. - EH, pjdsbl, §5)
Mais, la récusation des notions de sujet et de volonté l'a montré avec éclat, l'usage courant, non critique du langage est inapte à traduire une telle hypothèse, qui se fonde sur le refus des préjugés de la psychologie rudimentaire. C'est pourquoi le problème de la constitution d'un « nouveau langage » représente une préoccupation si constante, une préoccupation fondamentale (...).
(P.W.)
> les grandes raisons se rencontrent
> de la physio-logique (inconsciente)
> chapitre : PHYSIO-LOGIQUE
> redevenir-événement
(F.N. - PDBM §16)
(...) l'unité du mot ne garantit nullement l'unité du référent.
(P.W.)
Tout ce qui arrive en tant qu'unité à la conscience est déjà monstrueusement compliqué : nous n'avons jamais qu'une apparence d'unité.
(F.N. - FP XII, 5)
Seul parvient à la conscience un état final ; le travail des instances infra-conscientes (...) demeure caché. (...)
(F.N. - FP XII, 1)
(...) ce qu'appréhende la conscience n'est que la résultante d'un grand nombre d'activités infra-conscientes, d'ordre instinctif, mais dont le caractère multiple est précisément masqué par « le concept synthétique du moi ».
(P.W.)
Soyons plus prudent que Descartes qui est resté pris au piège des mots.
(F.N. - FP XI, 40)
(...) la notion de sujet est induite par la croyance à la causalité[.] (...) ce préjugé est solidaire d'un préjugé plus fondamental encore, la dichotomie de la réalité en actes et en agents.
(P.W.)
(...) si la psychologie idéaliste découpe un flux complexe de phénomènes de façon à isoler un acte et un agent, c'est surtout un acte simple, et à un agent simple conçu comme la cause de cet acte qu'elle cherche à tout prix à aboutir. C'est donc une double faute (...) : la croyance à l'unité de l'acte, et ensuite, l'inférence qui pose à partir de cet acte prétendument simple, en vertu du principe de causalité, une cause simple, le sujet.
(P.W.)
La psychologie métaphysique (...) admet sans réserve l'inférence qui identifie le pôle agent au « je ».
(P.W.)
Ce que Nietzsche reproche finalement à Descartes, et avec lui à toute la psychologie du sujet, c'est de s'être laissé duper par les suggestions du langage, lui-même véhicule d'une interprétation moraliste de la réalité. Le sujet de la psychologie idéaliste n'est que la forme dérivée du sujet de la grammaire.
(P.W.)
Le langage, de par son origine, remonte aux temps de la forme la plus rudimentaire de la psychologie.
(F.N. - CDI, lrdlp, §5)
(...) une pensée se présente quand « elle » veut, et non pas quand « je » veux.
(F.N. - PDBM §17)
La pensée suivante est le signe de la façon dont la situation globale de puissance s'est entretemps modifiée.
(F.N. - FP XII, 1)
(...) contester l'idée d'un sujet conscient pleinement maître de ses représentations, traditionnellement défendue par la psychologie (...)
(P.W.)
Il est légitime de récuser la confiance dans la capacité de la pensée à se saisir elle-même dans une sorte de transparence à soi pour mettre en évidence au contraire le caractère d'emblée interprétatif et donc falsifiant.
(P.W.)
Il semble bien (...) que [la] pensée ait pour seule propriété d'assister au jeu de la machine qu'elle a l'illusion de commander. L'acte dit volontaire se réduit vraisemblablement à une intégrale de réflexes, et sans doute l'homme qui réfléchit, qui calcule, qui délibère, n'est-il pas moins assujetti dans la dernière de ses démarches que la chenille qui rampe vers la lumière ou que le chien qui répond, par un flux de salive, au coup de sifflet de l'expérimentateur. Les plus graves décisions morales, où l'homme attache tant de prix, apparaissent alors comme de purs effets des stimulations sociales, et quand il croit se conformer librement aux impératifs sacrés qu'il croit s'être choisis, il n'est qu'un automate qui s'agite conformément aux intérêts du groupe dont il fait partie.
(J.R.)
(...) « je veux » ne représente pas plus une certitude immédiate que « je pense », et résulte tout autant d'un travail d'interprétation.
(P.W.)
(...) la volonté est quelque chose de complexe, dont l'unité est purement verbale, et c'est effectivement dans l'unicité du mot que se dissimule le préjugé populaire (...)
(F.N. - PDBM §19)
(...) la conception idéaliste de la volonté montre de la façon la plus claire dans quel sens s'exerce l'influence de la psychologie rudimentaire : elle tend à imposer une interprétation morale de la réalité, et ce parce qu'en défendant l'idée d'un sujet voulant unitaire et parfaitement libre de produire ou non un effet, elle le rend responsable et de l'acte et du choix d'exercer ou non son action causale. En suscitant une conception « fétichiste » de la volonté, la psychologie rudimentaire parvient du même coup à faire accepter l'idée de libre-arbitre et l'idée de responsabilité.
(P.W.)
(...) la morale a radicalement et fondamentalement falsifié toute la psychologie – elle l'a infectée de morale –.
(F.N. - EH, pjdsbl, §5)
Mais, la récusation des notions de sujet et de volonté l'a montré avec éclat, l'usage courant, non critique du langage est inapte à traduire une telle hypothèse, qui se fonde sur le refus des préjugés de la psychologie rudimentaire. C'est pourquoi le problème de la constitution d'un « nouveau langage » représente une préoccupation si constante, une préoccupation fondamentale (...).
(P.W.)
> les grandes raisons se rencontrent
> de la physio-logique (inconsciente)
> chapitre : PHYSIO-LOGIQUE
> redevenir-événement
d'un philosophe, c'est-à-dire d'un [H]omme qui (…) fait un usage réfléchi du langage. (J.-F. Billeter)
RépondreSupprimerqui est conscient des pièges que tend le langage et en fait par conséquent un usage critique. (J.-F. Billeter)
Je prends soin de ne pas me laisser imposer des idées toute faites par les mots que j'emploie. Aussi ne serai-je sans doute bien compris que de [ceux] qui sont aussi méfiants que moi à l'égard du langage (...) (J.-F. Billeter)