N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

> page d'accueil

2013-11-28

déplorer en passant ? explorer en dépassant

« J’écris pour être relu » et de là « pour aider celui ou celle qui me lit à passer outre. »
(O.K.)(A.G.)

Une première lecture pourrait facilement nous déconcerter. Que dire de ce petit texte, qu'en est-il de sa cohérence, de son message, de sa conception du monde ? Ce qui résulte d'une première lecture semble n'être que fragments épars d'une énigme. On a l'impression que le texte veut dire quelque chose, mais que cette chose nous échappe. Il y a un regard, mais regard de qui, et qu'est-ce qu'on a fait de ce regard ? On lui a fait violence, il a été « dragué ». (...) La lecture ne nous a pas fourni une information cohérente, elle nous a laissés avec des détails irréalisables ou en suspens, nous sommes restés sur notre faim. C'est ici que la lecture ne peut constater qu'un échec. Il vaudrait mieux passer outre, lire autre chose, faire autre chose.
Mais voici que cet échec de la lecture se présente tout autrement, dès qu'on la regarde comme un seuil qu'il faut franchir pour découvrir, dans une deuxième lecture, des cohérences, des correspondances, que la première lecture linéaire ne saurait révéler. Désormais nous disposons à chaque point du texte d'un double contexte (...) ; nous sommes libres de choisir n'importe quel endroit du texte comme point de départ. C'est également cette liberté qui se pratique dans la mise en relief des citations, instrument constitutif de l'interprétation, pour diriger le regard vers les côtés inexplorés du texte, pour en dévoiler un nouvel aspect. Il y a des génies de la citation comme Walter Benjamin qui, par leurs citations, savent électriser même les textes apparemment trop connus. Lire dans l'horizon de la deuxième lecture veut dire surtout être libre d'inventer son propre parcours. En effet, il semble que notre texte ne permette pas seulement une deuxième lecture, mais qu'il y invite. Seuls les lecteurs, ayant franchi le seuil érigé lors de la première lecture, sont invités à tenter l'aventure d'une lecture en profondeur. Déjà le texte du Moyen-Age, qui se veut objet d'étude, du studium, vise la lecture au ralenti, la lecture réitérée. Aux Temps Modernes, l'on pourrait définir par littérature l'ensemble des textes — à l'exception de ceux immédiatement fonctionnels — qui ne se consument pas lors d'une première lecture, mais qui permettent ou requièrent une lecture plurielle. Dans ce vaste champ, la poésie lyrique joue un rôle paradigmatique. Ici une inventivité illimitée de structurations textuelles, pour organiser une complexité de sens activant tous les niveaux de la parole, ne requiert pas seulement une lecture plurielle, mais exige une pratique de lecture à réinventer, comme dira Mallarmé dans « Le mystère dans les lettres » : « Je préfère devant l'agression, rétorquer que des contemporains ne savent pas lire — sinon dans le journal ; il dispense, certes, l'avantage de n'interrompre le choeur de préoccupations. Lire — Cette pratique - ».
C'est au moment de la deuxième lecture que le texte acquiert une nouvelle dimension. Au lieu d'être un texte-ligne, voire un texte-surface, il devient un texte-volume à explorer sous une multitude de perspectives, comme on explore un paysage. Commençons donc...
(K.S.)

> A.b.C. D emande
> CHAPITRE : attention

2013-11-27

roi + reine en avance sur l'àmouréinventer, rencontre


(A.A.)(O.K.)

Com(plé)mentaire :

O.K. — Le plus important là-dedans, c'est le « en avance ». Les seulement-pas-chiant(e)s, j’en reviens un peu et je me dis aujourd'hui que... c'est encore incomplet, niveau progrès.
J. — En avance, tu trouves ? 
O.K. — Oui, puisque c'est dit. C'est pas que ce qu'ils font là manifeste une avance, c'est que d'entrée ils se déclarent tels : « en avance ». Dans un sens ottodétourné, bien sûr. Mais ici c'est comme un code de reconnaissance, de ralliement : Ah, vous aussi, vous êtes en avance (sur l'àmouréinventer) ? Super. On peut vraiment espérer s'entendre ! « Mais j'hésite... »
(...)
Par expérience il se méfie, (...). Avancée, dit-elle, mais comment s'y fier ? et est-ce qu'elle en viendra pas à quand même le faire chier ?
Or, dans l'àmouréinventer, en théorie, il y a pas à se faire chier, (ni) l'un (ni) l'autre.
Si l'un fait bien chier l'autre, c'est qu'on s'est trompé ou se trompe quelque part. C'est qu'on est pas au point. Ça peut être d'un côté ou de l'autre, ou des deux, plus ou moins. Certes, là, c'est lui qui se méfie – eh oui, otto fait au mieux avec ce qu'il trouve –, mais dans l'« esprit » ottokarlien ça marche dans les deux sens, cette réplique vaut pour les deux parti(e)s. D'où le titre, roi + reine..., qui implique qu'ils ne soient chiants (pour l'autre) ni l'un ni l'autre.



> pour des amours reines
> deux classes de filles : reine / princesse
> adopte(z) une philosophie, de quoi réactiver un philosophe

2013-11-26

canc.r.e à vie

... on est seul. (...) on sera toujours tout seul (...). Tout le reste est illusion (...).
(...) On parle à des gens, on est seul. On a des opinions, celles des autres, les siennes, on est seul. Quand on écrit un livre, ou quand on écrit des [travaux] comme moi, alors on est encore plus seul...
Se faire comprendre est impossible, ça n'existe pas. La solitude, l'isolement deviennent un isolement encore plus grand, une solitude encore plus grande. On finit par changer de cadre à intervalles toujours plus rapprochés. On croit que des villes... (...)
Et là on va partout et on est toujours seul avec soi-même et avec son travail (...). On revient à la campagne, on se retire dans une ferme, on verrouille les portes, comme moi – et c'est souvent pendant des jours – on reste enfermé et de l'autre côté la seule joie et le plaisir toujours plus grand est alors le travail. Ce sont les phrases, les [choses] que l'on construit. En fait, c'est comme un jouet, on met les cubes les uns sur les autres, c'est un processus musical. (...) Mais alors qu'on croit qu'on est débarrassé, il y a déjà une autre de ces tumeurs, que l'on reconnaît comme un nouveau travail, (...) qui vous pousse quelque part sur le corps et qui ne cesse de grossir. En fait, un de ces [travaux] n'est rien d'autre qu'une tumeur maligne, une tumeur cancéreuse ? On opère pour enlever et on sait naturellement très bien que les métastases ont déjà infesté le corps tout entier...
(T.B.)[O.K.]

> s.e.u.l.s.
> borne(s)
> l'ascésure
> bavardage philosophe
> pourquoi écrire quand même

2013-11-23

euh... pour devenir amoureuh...


(J.-L.G)(O.K.)

Quelle fille ? (...) — Allez, viens, viens ! — Non! ça m'emmerde. Avec les filles il faut toujours jacasser. (...)  — Je te parie que tu auras envie de la baiser. (...) — Non, moi je ne couche qu'avec des filles dont je suis amoureux.
— Dans ce cas, mon petit, je te parie que dans cinq minutes tu seras amoureux.

> convainculecoeur
> [pour la suite de l'histoire :] ne dire rien, suis-moi toi

2013-11-22

convainculecoeur


Par derrière
les affaires de coeur
sont des histoires de...
convaincues
de péter plus haut.
(Mais les affaires sont les affaires
Demandez le Programme !)
 (O.K.)


L'amour, c'est le cul.
(J.-L.C.)



> l'infini hors de portée des caniches
> véri/thérapie de couple

2013-11-20

s.e.u.l.s.

On est toujours fondamentalement seul, en plus d'être emmerdé.
(O.K.)

On dort les uns contre les autres / On vit les uns avec les autres / On se caresse, on se cajole / On se comprend, on se console / Mais au bout du compte / On se rend compte / Qu'on est toujours tout seul au monde.
On danse les uns contre les autres / On court les uns après les autres / On se déteste, on se déchire / On se détruit, on se désire / Mais au bout du compte / On se rend compte / Qu'on est toujours tout seul au monde.
Mais au bout du compte / On se rend compte / Qu'on est toujours tout seul au monde / Toujours tout seul au monde. (L.P.)(M.B.)

Sauf que, puisqu'on me ramène à zéro, c'est de là qu'il faudra repartir.
(J.-L.G.)

> born(e)
> adopte(z) une philosophie, de quoi réactiver un philosophe

2013-11-18

sui...c...(urieux)...

A.M. — Est-ce que vous pensez toujours à vous suicider ?
T.B. — C’est une pensée qui est toujours là. Mais je n’en ai pas l’intention, en tout cas pas en ce moment.
— Pourquoi ?
— Par curiosité, je crois, par pure curiosité. Il n’y a que la curiosité, je crois, qui me maintienne en vie.

> su ici de sort...

2013-11-16

¿ d'aucune tance ? aucoune impor/tanz

[Un jour,] une dame sérieuse, cultivée, spécialiste de l'art moderne, dit à Picasso d'un air pincé : « Monsieur Picasso, je n'aime pas du tout vos derniers tableaux. » À quoi Picasso répond, sans chercher à améliorer son accent : « Madamm, ça n'a aucoune importanz ! »
(Ph.S.)

2013-11-14

en post(e) campagne

C’est dans la campagne sans lune, noir total, que j’ai vu pour la première fois le lapin fluo, vert intense dans son champ abandonné, menant sa vie, indifférent à l’idée de son étrangeté, dans un halo brûlant, comme on ferme les yeux sur le souvenir de quelqu’un, signal dans la nuit noire, petit point.

Sage comme une image.

Plus mangeable, ce lapin-là, le contraire du boeuf, ex-vache, viande sur pied dès sa naissance, placard de boucherie au ralenti dans les prés, le front bouclé trempé, les yeux noirs exorbités de peur quand on les fait grimper dans le camion.

Ajouter ici une histoire vraie à propos de gens qui aiment leur vache jusqu’à leur tisser des couvertures sur mesure.

C’est loin.

Un philosophe disait qu’il fallait faire exploser le passé dans le présent, il avait raison.

Construisons.

C’est flou.

Un coup de blanc mais pas trop, pas trop de peinture, attention, ou alors ne pas poncer ni enduire avant, pour garder visible le relief de ce qui s’est passé.

Il faudrait faire une étude.

Se documenter, comprendre, rattraper le temps perdu, consulter les bons traités techniques, trouver les bonnes sources, recouper, faire parler les témoins, bien recopier.

Le lapin fluo, c’est tout le contraire de vos vaches classiques.

Réalisé avec amour par un artiste de labo dans son atelier-hôpital, prototype vivant, oreilles clonées et douces, cible idéale dans campagne transparente, gibier 4D pour nouveau chasseur.

Boum.

Planqué dans les fossés aussi visible qu’un fugitif à l’infrarouge.

Chasseur écologique nouvelle génération.

Après chasseur, il fera artiste dans la post-campagne.

C’est dans très bientôt déjà.

Ajouter ici une traditionnelle vue de campagne avec immenses prairies ponctuées de très grands arbres au feuillage fin et dense.

Il faudrait faire une étude.

C’est compliqué, c’est parfait, on ne s’endort pas.

Imaginer les bons travaux pour une vie idéale, trouver le bon compromis entre le neuf et le vieux, il y a des solutions, il faudrait faire une étude, chauffage au charbon ? type de vêtements ? rester habillé toujours pareil dans toutes les circonstances, habillé en tous les jours, pas de panoplie spécialisée, c’est une première garantie de suspension du temps.

Ajoutez ici le début d’un livre qui attaque bille en tête : un baron dans la force de l’âge, appelons-le Édouard, etc. affinités électives, fraîcheur, belle histoire d’amour d’été, capacité à prendre quelqu’un dans les bras de manière éperdue, vita nova, rouler dans les champs, courir la nuit, sensation d’être ici et maintenant, brûlure, quelque chose de direct, un bon début, c’est simple, expéditif, franc du collier, c’est rare, est-ce que les gens à l’époque parlaient vraiment comme ça ?

C’est dans les livres qu’on parle vraiment.

Il suffit de lire un livre qui s’écarte des manières du moment.

C’est rare.

Je fais un effort énorme de compréhension, je devrais mieux me documenter, travailler sur des bases solides, c’est trop tard, j’aurais dû commencer avant.

Je perds un temps fantastique, je ne devrais pas, c’est une erreur, j’écoute trop...

... c’est pas comme ça que j’irais vendre un scénario, le bon pitch, eh oui comme au base-ball, absolument, le pitch, vous avez 5 minutes pour raconter l’histoire.

... alors qu’on est déjà un grand cinéaste encore jeune, un vrai film sur du vrai réel...

Il faut se lancer, il y a une méthode : savoir exactement ce qu’on fait et uniquement ce qu’on est en train de faire avant de le faire, sans interface mentale, et ensuite le faire tout simplement.

J’ajoute que, dans une autre partie de ma vie, je me suis trompé complètement, j’avoue, je regrette, je croyais que collectionner des choses suffisait, comme on dispose des souvenirs corporels dans une vitrine...

Je regrette.

Je suis Robinson, c’est moi...

À une époque précédente, j’avais une vie très proche de la nature, par nécessité, installé dans une cabane faite main, après avoir réglé l’essentiel, j’aurais dû m’arrêter, j’ai continué comme un canard sans tête.

J’aurais dû prendre des vacances.

... beaucoup de travail pour pas grand-chose.

J’avais du temps à perdre.

Une série de projets à dormir debout.

Le sport, c’est mieux.

Elle m’a parlé.

Cheveux d’or.


Essayons de rassembler ces *** pour les enterrer, tout mettre en tas pour les annuler en vitesse, un résumé pour les détruire d’un coup, comme quand on revit en accéléré le film de sa vie juste avant de mourir.

Un millefeuille s’écrase dans mon cerveau.

On verra plus tard qu’il faudra faire l’équivalent avec les choses aimées, un monument qui grandira.

On s’en occupe à plein temps, on travaille, on ramène des tas de choses trouvées à l’extérieur, on les colle, il faudra acheter l’appartement du dessus et percer un trou dans le plafond pour continuer, ça augmente, musée sonore d’êtres aimés, catalogue de paroles dans l’air, c’est si loin qu’il faudrait un baobab.

Un monument au mort maison.

... je suis otage passé à l’ennemi, je suis conquis par les paroles des autres, ffft, je disparais, avalé, disparu, terminé, c’est problématique, tout devient affecté d’une puissance énorme, volonté de m’en sortir par de vraies lectures, crayon en main, d’auteurs importants, mon idéal de modification dans le bon sens de tout ce qui va se passer, mon algorithme de vie.

Je fais des études et ça ira mieux après, je suis un peu en perte de vitesse ces derniers temps, j’avoue, j’ai trop parlé ? vous trouvez que je me suis bizarrement comporté chez ces gens ? ils ont voulu me torturer, absolument, je peux le prouver, alors que je me suis mis en quatre toute ma vie.

Silence.

... il faut quand même qu’une reconnaissance soit possible...

Résumé.

Je suis enfermé dans un sale petit film concret, héros principal : le corps bouillant d’organes en décomposition.

... amis perdus, problèmes sous ciment, impossibilité retour immédiat, blocage en amour, difficulté recherche en général, frein et non-influence de bonnes choses et protection, manque elle.

Elle qui ?

Avec qui dois-je entrer en rapport ? qu’est-ce qui est bon pour moi ? qu’est-ce qui va se passer ? quel est le rapport de choses en moi qui va se mettre en rapport avec des choses elles-mêmes en rapports intenses et secrets ?

Je ne comprends pas tout, je devine, j’essaye.

Qui doit comprendre quoi ?

À la recherche de ?

Voilà ce que j’aurais pu faire si j’avais eu une formation, et un atelier assez grand pour construire mes essais taille réelle.

Je vais arranger tout ça, ça va bien se passer, les choses compliquées deviendront simples, je devrais construire un endroit approprié pour réfléchir à tout ça, je dois être aidé par le cadre, une table pratique, dépliante ? un toit, quelque chose de léger mais d’assez résistant quand même.

Au travail.

Finir par tout comprendre par analogie comme se révèle patiemment un ciel de puzzle.

Construire un meuble pour faire progresser ce travail, des heures penchées sur ces petits dessins noirs, un vrai bon petit Robinson qui fait au jour le jour le travail qu’il s’est fixé lui-même, une planche étroite bien poncée pour lire debout combinée à de petites étagères dessous, on y range des outils et les éléments essentiels pour bien accomplir la tâche fixée.

J’avance.

... il faudrait corriger à l’infini.

J’abandonne.

Bienvenue à la campagne.

Pommes dauphines surgelées.

Vue 360° sur la vallée.

Venez.

Bilan provisoire, il fait partout pareil, gris avec des gens dedans, post-campagne † in memoriam, ciel sale, réverbération maximum, comme si on avait installé une batterie de spots derrière une vitre opalescente de porte de clinique.

il faut faire exploser le passé dans le présent, oui, mais comment ? comment on sort ?

J’aurais dû être artiste.

Pause.

Il cherche un[e] assistant[e].





Il me faut un[e] spécialiste, on ne peut pas avoir toujours raison tout seul.


Comment s’en sortir ? sortir vers où et pourquoi ? quels sont les risques ? que faire ? pourquoi ? pour qui ? vers où ? avec quelle partie de qui relier les parties extérieures de moi ? rester seul ? combien de temps ? pourquoi ? quel intérêt ?

Et si j’arrêtais de parler tout seul, ça ne sert à rien, vous devriez vous laisser aller, pour changer, si j’arrêtais d’entendre des phrases…

Comment penser sans voix ?

Je progresse, sport de silence total, épouser ce qui se dit, technique camouflage, sage comme une image, pas un mot, on verra plus tard l’avantage de cette méthode.

Opération Perroquet Mort.

Une vie sans paroles avec juste des gestes, cure de signes, je me coule dans le mouvement des choses, je compose, je suis habile à présenter mon corps sous des rapports qui se composent directement avec les rapports qu’entretiennent les machines entre elles.

Vous devriez vous laisser aller, ils m’ont tous dit ça, pourquoi s’énerver comme ça ? vous êtes compliqué, vous n’êtes pas vivant, au sens nature, détendu, vous en faites trop, levant les yeux au ciel, alors que c’est le contraire, je ne suis pas assez compliqué pour être vivant, je suis un mécanisme pas assez artificiel pour ressembler à un vrai vivant.

Je ne le dis pas, c’est fini, maintenant Silence.
 






J’y suis, je suis déjà tout en haut, dans le vent, la terre est ronde, je suis un point saillant sur une surface courbe, me voilà sur l’extrême branche, ça va vite.


Bulles.




Je nage.
 

(O.C.)(O.K.)



> petite annonce
« sylvie aymard, c'est moi » 
« je voudrais... »
etc. etc.

>> EN POST(E) CAMPAGNE II, LE RETOUR (version audiovisuelle)

2013-11-10

la vraie vie est... veilleur

   Je ne vis pas le jour, je vis la nuit. J’aime tout dans la nuit : le silence, les lumières tamisées, les gens qui s’abandonnent. La nuit me réconcilie avec moi-même. C’est ma façon de fuir le quotidien[?]
 La journée, je vis un peu au ralenti. Je me réveille tard. (...) je suis en vrac.  (...) je cours partout, je suis toujours en retard. On dirait que la journée n’est pas faite pour moi. J’ai besoin de plus. De remplir ma vie à ras bord.  (...)
   Ma vraie vie commence vers 19 h.
(L.C.)[O.K.]

2013-11-08

la nuit des cris censément familiers

    ... dans l’obscurité. Elle semble écouter le bruit, qui monte de toutes parts, des milliers de criquets peuplant le bas-fond. Mais c’est un bruit continu, sans variations, étourdissant, où il n’y a rien à entendre. (...)
    ... il y a seulement le bruit des criquets et le noir sans étoiles de la nuit. (...)
    Le bruit des criquets a cessé. On n’entend, çà et là, que le cri menu de quelque carnassier nocturne, le vrombissement subit d’un scarabée (...)
    Le même cri aigu et bref, qui s’est rapproché (...)
    Comme un écho, un cri identique lui succède, arrivant de la direction opposée. D’autres leur répondent, plus haut vers la route ; puis d’autres encore, dans le bas-fond.
    Parfois la note est un peu plus grave, ou plus prolongée. Il y a probablement différentes sortes de bêtes. Cependant tous ces cris se ressemblent ; non qu’ils aient un caractère commun facile à préciser, il s’agirait plutôt d’un commun manque de caractère : ils n’ont pas l’air des cris effarouchés, ou de douleur, ou menaçants, ou bien d’amour. Ce sont des cris machinaux, poussés sans raison décelable, n’exprimant rien, ne signalant que l’existence, la position et les déplacements respectifs de chaque animal, dont ils jalonnent le trajet dans la nuit.
(A.R.-G.)

2013-11-07

l'in... oui




Nous attendons quelqu’un, un événement, un signe. Nous ne savons pas exactement. Un dépaysement. Un nouvel amour. Quelqu’un qui, du jour au lendemain, va nous changer la vie, en faire une fête. Le problème est qu’attendre est non seulement très perceptible mais aussi légèrement répulsif. Attendre éloigne, tue l’excitation. Qui veut être attendu ? Qui désire combler une attente ? C’est tout le contraire. L’autre doit surgir au hasard, bouleverser le scénario. Il est l’inouï. (...) au moment où on s'y attend le moins.
(C.T.)

> existentiel espoir de di.vɛʁ.sjɔ̃
> de l'amourde
> pour l'art rencontre - un art de vivre
> dévotion à la désacralisation des femmes
> contre l'amorosité passive

2013-11-05

aller philosophiquement plus loin en poésie

Qu'on se donne seulement la peine de pratiquer la poésie.
(A.B.)

On a eu tort de trop critiquer Breton (...). D’accord, les poèmes ratés, l’obsession spiritualiste, la mauvaise peinture, le merveilleux de bazar, les hystériques pseudo-voyantes… Mais l’intransigeance morale a sa grandeur, et puis la poésie, la liberté, l’amour, le sens divinatoire des situations, les dérives dans Paris, l’inspiration sans raison, les rencontres… On devrait faire du nouveau dans ce sens, aller plus loin, philosophiquement plus loin…
(P.S.)

La poésie doit avoir pour but la vérité pratique.
(I.D.)

> otto / karl, entre science et poétHique : postphilosophes

2013-11-04

de la vie tout(e) droit(e), ou ("fête") d'intervalles


(O.K.)(A.J.)

« Tout se passe au jour le jour, dis-je. — À la nuit à la nuit ? — Voilà. » Elle ne semble pas choquée, la confiance est là, physique. (...)
    (...) Tu, vous, la danse. (...)
    Pas de pourquoi simple dans ce genre de rencontre, tout se joue dans un poudroiement de détails. Dans la parole, surtout : écoute, respiration, réserve, silence. On s'entend, expression vraie. Quelque chose se veut, se dégage, ne s'use pas, ne s'arrête pas. (...) gratuité et repos, facilité à s'arrêter, à se taire, dormir, disparaître. Du feutré. (...)
    D., depuis le début ne m'a rien demandé : ni d'où je venais, ni où j'allais, ni ce que je voulais. Elle s'en est tenue aux comportements, aux gestes. Réalisme (...). (...) Instinct transmis, sûreté d'appréciation dans les plis. (...)
(P.S.)



> pour cette « clandestinité de la vie privée »
> chapitres ci-dessous :

2013-11-03

courtes habitudes

J’aime les courtes habitudes et je les tiens pour l’inestimable moyen de connaître nombre de choses et de situations, jusqu’au fond de leur suavité et de leur amertume ; ma nature est entièrement faite pour de courtes habitudes, même quant aux besoins de sa santé corporelle et de façon absolue, pour autant que je puisse voir : du plus bas jusqu’au plus haut. Je crois toujours que ceci a de quoi me contenter de durable façon — la courte habitude elle aussi a la foi de la passion, la foi en l’éternité — et je m’imagine être enviable pour l’avoir trouvé et reconnu : — et dès lors cette croyance a la vertu de me nourrir matin et soir et de répandre une profonde frugalité autour de soi et en moi-même, si bien que je n’ai rien à désirer, sans avoir besoin de comparer, de mépriser ou de haïr. Le jour vient où la bonne chose a fait son temps : elle se sépare de moi, non comme devenue un objet de dégoût — mais paisiblement, rassasiée de moi comme je le suis d’elle, et comme si nous nous devions une reconnaissance mutuelle, donc prêts à nous serrer les mains au moment de prendre congé ! Et déjà la chose nouvelle m’attend à la porte, de même que la croyance — l’imperturbable folle, l’imperturbable sage ! — la croyance que cette chose nouvelle sera la chose juste, définitivement juste. Pour moi, il en est ainsi des repas, des pensées, des hommes, des villes, des poèmes, de la musique, des doctrines, des programmes du jour, des manières de vivre. — En revanche, je hais les habitudes durables, et je sens comme l’approche d’un tyran et comme un empoisonnement de mon atmosphère, dès que les circonstances prennent une tournure qu’elles doivent nécessairement engendrer des habitudes durables : par exemple à la faveur d’une fonction, d’une vie dans la constante compagnie des mêmes personnes, d’une résidence stable, d’un unique genre de santé. Oui, au plus profond de mon âme, je sais gré à ma santé lamentable, comme à tout ce qui est imparfait en moi, de m’offrir des centaines d’issues dérobées par où je puisse échapper aux habitudes durables. — Le plus insupportable sans doute, et ce qu’il y aurait de proprement terrible pour moi serait une vie totalement dépourvue d’habitudes, une vie qui demanderait une improvisation incessante — ce serait mon exil et ma Sibérie.
(F.N. - GS§295)

2013-11-02

véri/thérapie de couple

En dehors de ses phases reproductrices, la raison d'être du couple traditionnel est d'assurer un partenariat sexuel – en même temps qu'existentiel. Partenariat parfumé d'eau de rose, généralement, qui enivre d'abord, à faire tourner la tête, puis s'évapore plus ou moins, à faire re-tourner la tête.
(O.K.)

En allant si directement au nerf, tête baissée au noeud du couple traditionnel, avec ce relatif succès au moins provisoire, la démarche de cette suçothérapeute improvisée fait émerger un fond de vérité sur le couple traditionnel, ce qui le (fi)scelle, et sinon le fissure. Ceci étant, elle indique en même temps une voie de sortie de cette autoroute, en déroute... Autoroute du coucouple axé sur l'imaginaire du coït intégral, qui conduit... à laisser peu à peu, comme on sait, la voiture au garage. Pourquoi, voilà, ne pas introduire... plutôt ces fantaisies, ces déclinaisons érotiques, sensuelles ou affectives, ces jeux de rôles, ces périodes... de courtes habitudes si besoin, si désir... et ça, entre partenaires sexuels qui s'assumeraient en tant que tels, sinon mieux ? L'amour est à réinventer, on le sait. Non ?
(O.K.)

> dé(s) raisons d'être du couple
> amitié rentière
> l'infini hors de portée des caniches 
> convainculecoeur
> courtes habitudes

> chapitre AMOURÉINVENTÉ

2013-11-01

pour solotude

Devrions être ensemble philosophe(s). (O.K.)
Conscients et capables d'associer nos solitudes en tant que telles, d'entretenir une constellation de solitudes respectives et respectueuses – respectivement respectueuses, respectueuse du respectif.
(O.K.)


(A.J.)(J.-P.B.)(O.K.)

> adopte(z) une philosophie, de quoi réactiver un philosophe
> de l'amourde
> le couple en astieries
> CHAPITRE amouréinventé 

2013-10-30

« Progrès en amour assez lents »

Vite / Tout va vite / (...) / Et pourtant / On se sent /  Sans élan / Lent / Tout cet amour qui nous invite / Je voudrais qu'on s'y précipite / Vite / (...) / Tout va vite / Et tout court / Mais toujours / Pris de court / À la bourre / Lourd / Devant cet amour on hésite / Je voudrais qu'on s'y précipite / Vite / Tout va vite / Le vent / Les avalanches / Tous les jours / Même dimanche / Tout va vite / Nous dépasse / Mais hélas / Je suis las(se) / Du sur place / Face / À cet amour je me délite / Je voudrais qu'on s'y précipite / Vite tout va vite / Tout jusqu'au sprint final / Tout file / Même les étoiles / Tout va vite / À perdre haleine / Mais déveine / On se traîne / À la peine / Oh que vienne / Cet amour avant qu'il nous quitte / Je voudrais qu'on s'y précipite...
(A.B.)

Un jour tu verras / On s’aimera / Mais avant / On crèvera tous / Comme des raaaats...
(S.)

> l'amour est à réinventer, on le sait
> àh mes petits lapins 

> chapitre AMOURÉINVENTÉ
> le partenariat propriétaire, c'est le vol
> extension du domaine de l'amour
...


2013-10-28

bougeoir

Moi, votre vie, je la comprends. Ça s´est passé tout doucement. Les chemins se sont fermés un à un et il ne vous en est plus resté qu´un seul. Vous y êtes et vous le trouvez bougrement étroit, tocard et pourtant vous continuez. Vous avez vaguement conscience que vous pourriez encore tout foutre en l´air, mais il y a les gosses, le creux du matelas, le boulot sûr, l´ignorance du monde. (J.P.)
    « Au milieu des meubles qui te venaient du déménagement d'un homme tu compris, par un après-midi étouffant, dans une pièce exiguë, le soleil frappant de taille les casseroles, alors que tes enfants tout petits transpiraient dans le sommeil de la mi-journée, que telle était devenue ta vie, ça et rien d'autre, ta famille sans appel, et un homme nerveux couvert de brillantine et de livres était le tien, ton mari, pour toujours ». (...)
    Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné quelque chose s'arrête ? Que l'on sent que l'on ne peut plus bouger, que tout est joué ? Quel est ce processus de glaciation, insidieux, constitué de mille tentations, de mouvements larvés, d'arrière-pensées inavouées, de souhaits de mort à peine voilés ? Et puis une fois, un jour, on le sait : on ne bougera plus. On restera dans ce pays, dans cette ville. Avec cette épouse, cet époux, ces enfants, les époux et épouses de ces enfants, leurs enfants... On fera jusqu'à la retraite le même trajet entre sa maison et son lieu de travail, et lorsqu'on aura ouvert la porte, le soir, c'est toujours la même voix qui vous accueillera (...). On pose son manteau, son sac. On va se laver les mains. (...) Et c'est à la première cuillerée de potage que, dans le brouhaha des rires de enfants [ou même pas], sonne en nous, tel un glas, le rappel de notre défaite. Certes, on s'était juré de ne pas retourner à la maison, où se répètent jour après jour le massacre de nos désirs, l'annulation de nos élans, la trahison de notre jeunesse... et voilà.
    À moins qu'on ressente une bizarre satisfaction à la pensée de cette invisible défaite, qu'on y revienne compulsivement en soi-même, comme passe et repasse la langue sur la dent qui fait mal. Certes, on s'était promis de rompre mais on n'y arrive pas, et on éprouve un dégoût de soi et de sa vie, un goût pourri, un peu sucré, qui n'est pas entièrement désagréable. Et dans le baiser que l'on dépose sur la joue de sa femme, il y a une tendresse et la reconnaissance que, sans être dupe, elle ait toujours à coeur de préparer ce délicieux [ou même pas] repas et de faire comme si rien n'avait changé.
Ou bien – et sur le même fond de défaite, d'impossible aveu – c'est peut-être l'insatisfaction qui l'emporte. Et l'on ne se prive pas pour la faire sentir, être odieux, avec le lâche espoir que ce geste si difficile de rompre, c'est l'autre qui va s'en charger. Que c'est elle, la désaimée, qui dira qu'elle n'en peut plus, qu'elle veut rompre. Parfois ça marche... Le plus souvent, non.
(...)
    Mais une fois, un jour, contre toute attente, quand on s'est depuis longtemps résigné à des choix qui ne nous ressemblent pas, à des amours tristes, à un travail débile, au colmatage de l'angoisse par un tissage serré d'obligations, une fois, un jour, par un après-midi étouffant, par une nuit de décembre, dans un brouillard épais, en pleine tempête de sable, on fout le camp.
(C.T.)[O.K.]

> la vie en creux
> existence mégéré (à reprendre)
> Conjug de malheur. Peut mieux faire.

> chapitre AMOURÉINVENTÉ

2013-10-26

n'est-ce pas docteur, autophilosophe

J’en ai beaucoup vu qui philosophaient bien plus doctement que moi, mais leur philosophie leur était pour ainsi dire étrangère. (...) non pas pour s’éclairer en dedans. Plusieurs d’entre eux ne voulaient que faire un livre, n’importait quel, pourvu qu’il fut accueilli. (...) mais du reste sans rien en tirer pour leur propre usage (...).
(J.-J.R.)

> même longueur d'ondes entre les lignes
> CHAPITRE  (auto)philosophe

2013-10-24

k. kong pris

     Ce K[.] Kong n’a ni bite, ni couilles, ni seins. Aucune scène ne permet de lui attribuer un genre. Il n’est ni mâle ni femelle. Il est juste poilu et noir. Herbivore et contemplatif, cette créature a le sens de l’humour, et de la démonstration de puissance. Entre Kong et la blonde, il n’y a aucune scène de séduction érotique. La belle et la bête s’apprivoisent et se protègent, sont sensuellement tendres l’une vers l’autre. Mais de façon non sexuée.
    (…)
    K[.] Kong, ici, fonctionne comme la métaphore d’une sexualité d’avant le distinction des genres (…). K[.] Kong est au-delà de la femelle et au-delà du mâle. Il est à la charnière, entre l’homme et l’animal, l’adulte et l’enfant, le bon et le méchant, le primitif et le civilisé, le blanc et le noir. Hybride, avant l’obligation du binaire. L’île de ce film est la possibilité d’une forme de sexualité polymorphe et hyperpuissante. (…)
    Quand l’homme vient la chercher, la femme hésite à le suivre. Il veut la sauver, la ramener dans la ville, dans l’hétérosexualité hypernormée. La belle sait qu’elle est en sécurité auprès de K[.] Kong. (…) Ce avec quoi elle avait des affinités. Son choix de l’hétérosexualité et de la vie en ville, c’est le choix de sacrifier ce qui en elle est hirsute, puissant, ce qui en elle rit en se frappant la poitrine. Ce qui règne sur l’île. (…)
    Dans la ville, K[.] Kong écrase tout sur son passage. (…) La bête cherche sa blonde. Pour une scène qui n’est pas érotique, mais relève plutôt de l’enfance : je te tiendrai dans ma main et nous patinerons ensemble (…). (…) Il n’y a pas ici de séduction érotique. Mais un rapport sensuel évident, ludique, où la force ne fixe pas de domination. K[.] Kong, ou le chaos d’avant les genres.
    Puis les hommes en uniforme, le politique, l’État interviennent pour tuer la bête. (…) C’est leur nombre qui permet d’abattre la bête. Et de laisser la blonde seule, prête à épouser le héros.
(…)
    Ensuite, alors, la belle a suivi son beau. (…) Elle se met sous la protection du plus désirant, du plus fort, du plus adapté. Elle est coupée de sa puissance fondamentale. C’est notre monde moderne.
(V.D.)

> Devenez postmoderne
> la loi de l'o... ffre
> le partenariat propriétaire, c'est le vol
...
> chapitre POSTSEXUEL

2013-10-20

relais 4... 100 mètres

... mais... trop tard, leur vie a basculé, (...) voilà désormais qu'ils se consacrent à leur progéniture... comme on passe un relais après 100 mètres de course exaltante alors qu'on se sentait finalement les jambes et le coeur de continuer, dans la foulée, se défouler encore, éprouver son énergie, et l'exalter encore... déployer de sa puissance sur au moins 300 mètres de plus, eh ben non, stop, on a passé le relais, à la relève prématurée, on est soudain relégué, remercié, à moitié spectateur, et bientôt largué... Il nous en restait pourtant sous le pied, et combien, oui... mais la vie est passée, et un peu notre tour.
(O.K.)

> enfintillage
> CHAPITRE :
enfantillage

2013-10-18

le partenariat propriétaire, c'est le vol

Couples ou partenariats propriétaires... « la propriété, c'est le vol ». Le vol d'« amour » à partager, diversifié, étendu, détendu... La propriété, c'est le viol.
(O.K.)

[Rien passé, copain rassuré ?] Mais rien de quoi et rassuré de quoi, au fait ? De sexuel, et que la misère tient bon ?
(O.K.)

Mais c'est pas la question. Jaloux ou pas, ou plus ou moins, la question c'est : comportement propriétaire ou pas, ou plus ou moins.
(O.K.)

Reconnais qu'il serait pas si simple que sa femme débarque chez moi toute seule en visite, par exemple. Par exemple. Mais c'est déjà énorme, ça. Ces barrières contre les échanges. Et tout ça ? Parce qu'il y a... : le Sexe – dans tous les sens du terme. (...) [Ici] non pas (...) critique particulière de ce couple-là, mais générale de notre culture... de la misère. Car oui cette misère se cultive, en nous, et en masse.
(O.K.)

...cette culture propriétaire, qui me vaut d'ailleurs un enchaînement de déconvenues ces derniers temps, et même un déchaînement presque, ha. Mais depuis toujours, en fait. Moi qui, tellement, à défaut de pouvoir revenir en deçà, voudrais vivre, convive, au delà du (sérieux) Sexuel – autrement dit postsexuel –, c'est-à-dire dégagé des luttes primaires qui co-ordonnent cette misère affective et sensuelle qu'en dessous de tout on connaît par dessus tout, mais par une familiarité et une fatalité ou résignation telles, qu'on l'identifie à peine – perdue.
(O.K.)

Au lieu du jeu (rêvé)... cet enjeu du Sexuel jette une suspicion sur la plupart de nos échanges (affectifs) intersexués – a fortiori lorsqu'ils coupent la propriété d'un couple, c'est-à-dire presque partout, toujours – « suçpicion » qui les avorte, ces échanges, ou alors les guinde, les assèche, les bride, les empêche, déséquilibre, cloisonne, empoissonne nos vies, leur désir, leur expansion... leur puissance.
(O.K.)


> extension du domaine de l'amour
> se déc(o)upler
> pour de la l'amour poli
> personne à personne
 

2013-10-12

baiser prométh... -eur

En trois questions :
Tu as un copain ? / Comment tu me trouves ? / Alors pourquoi tu m'embrasses pas ?

(...) prométhéen, pour ainsi dire. Transmettre ce savoir du feu, montrer que tout ça n'est pas si sacré, que dans le cadre d'un minimum de consentement on peut s'amuser avec ça, sans trop de conséquences, que l'érotisme (même féminin) n'est pas à ce point un sanctuaire – comme on l'aurait pourtant assimilé, pour notre misère.
(O.K.)

> cavalier non brutal
> désacralisation de tous les saints

2013-10-09

pauvre d'eux, moi

Pauvre de moi
Monsieur le surveillant des classes secondaires / Passait ses nuits à espionner.
Pauvre de moi
Du couloir des secondes au dortoir des premières / Comment les jeunes étaient couchés.
Bien sur le dos, les bras croisés / Sur la couverture de laine,
Des fois qu'on aurait des idées / Pauvre taré, pauvre chimère.

C'est pourtant là / Que durant des années j'ai rêvé d'adultère
Que je n'ai jamais consommé / Et chaque nuit quand je tiens dans mes bras
Une femme trop fière
Qui se refuse à me donner
Un peu plus que le nécessaire
Parce que j'hésite à la défaire
De son carcan de préjugés
Parce que je n'ai pas la manière
J'ai presque envie de lui confier

Qu'en ce temps-là / J´avais un surveillant des classes secondaires...
Mais ça la ferait rigoler.

(M.S.)

cf. le corps judéo-islamo-chrétien persistant
cf. encore un effort... pour con(tre)venir

2013-09-26

pour l'art RENCONTRE - un art de vivre

(...) J’ai toujours considéré ces ouvrages [d'André Breton, Nadja, L'amour fou, Arcane 17] comme l’expression la plus aboutie de ce qu’il y a de fascinant dans la rencontre.
(...) l’importance de la rencontre. Je ne pouvais qu’être réceptif à cet auteur, à son approche des choses, à sa conception de la rencontre.
(...) Car une rencontre n’arrive pas n’importe quand. (...) Il faut que soient réunies certaines conditions et la première d’entre elles est la disponibilité à son surgissement. Ensuite, une rencontre s’accompagne d’une certaine réciprocité ; c’est cette qualité de la relation, ouvrant sur des rapports singuliers et troublants, qui débouche sur une alchimie.
(...)
 Des faits, ajoute-t-il, qui « fussent-ils de l’ordre de la constatation pure, présentent chaque fois toutes les apparences d’un signal, sans qu’on puisse dire au juste de quel signal ». Pour André Breton, le monde est une « forêt d’indices ».
(...) Il en ressort l’idée qu’il est possible d’entretenir un autre type de rapport, mystérieux, avec le monde. Une autre manière de concevoir la vie et de la vivre.
 (...) La meilleure explication de l’attitude de Breton se trouve dans L’amour fou : « Aujourd’hui encore je n’attends rien que de ma seule disponibilité, que de cette soif d’errer à la rencontre de tout, dont je m’assure qu’elle me maintient en communication mystérieuse avec les autres êtres disponibles, comme si nous étions appelés à nous réunir soudain. (...) »
(...) Dans Nadja, il fait part d’un autre souhait de rencontre peut-être moins incongru qu’il n’y paraît : « J’ai toujours incroyablement souhaité de rencontrer la nuit, dans un bois, une femme belle et nue, ou plutôt, un tel souhait une fois exprimé ne signifiant plus rien, je regrette incroyablement de ne pas l’avoir rencontrée. Supposer une telle rencontre n’est pas si délirant, somme toute : il se pourrait. Il me semble que tout se fût arrêté net, ah ! je n’en serais pas à écrire ce que j’écris. »
(...) Ces souhaits de rencontres sont liés au désir de faire éclater le quotidien, de faire basculer l’état des choses. Dans L’amour fou le souhait est celui d’une errance, en compagnie d’une femme (...).
(...) Le 4 octobre 1926, en fin d’après-midi (...) Breton poursuit sa route en direction de l’Opéra, traverse un carrefour lorsque « Tout à coup », cela se produit. Subitement, une jeune femme blonde lui apparaît. Elle est là parmi les autres inconnues. C’est elle qu’il remarque, elle vient en sens inverse, elle le voit aussi. Elle fait irruption dans sa vie. Sans hésitation il lui adresse la parole, elle sourit. Ainsi commence l’une des rencontres les plus troublantes vécue par André Breton.
(...) La promenade, la flânerie, nous l’avons dit, joue un rôle important dans la vie de Breton. (...) La rencontre est liée au mouvement et à une forme d’errance.
(...) une disponibilité de l’esprit à l’imprévu.
(...) « Il se peut que la vie demande à être déchiffrée comme un cryptogramme ».
 (...) Cette émotion spéciale qui relève du trouble ne peut surgir que (...) dans un état de « parfaite réceptivité ».(...) La beauté est liée à la rencontre.
(...) Selon lui, la rencontre d’un être particulier exige un concours de circonstances qui fait que l’on ne peut parler de hasard, du moins dans la définition qui lui est donnée habituellement. On sait qu’à ce sujet, réutilisant le terme de Hegel, il parle de « hasard objectif » qu’il présente comme « cette sorte de hasard à travers quoi se manifeste encore très mystérieusement pour l’homme une nécessité qui lui échappe bien qu’il l’éprouve vitalement comme nécessité ». « Il arrive, écrit-il encore, que la nécessité naturelle tombe d’accord avec la nécessité humaine d’une manière assez extraordinaire et agitante pour que les deux déterminations s’avèrent indiscernables ». Pour Breton, l’insolite des rencontres obéit à un « déterminisme » complexe qui renvoie à la fois à l’inconscient, à la force du désir, à une nécessité intérieure d’ordre subjective et à une nécessité « naturelle », extérieure, d’ordre objectif.

(...)
Précisément ce désir, à la recherche de son objet,  (...) est au cœur de la trouvaille. Cette trouvaille dans laquelle « il nous est donné de reconnaître le merveilleux précipité du désir », qui a « le pouvoir d’agrandir l’univers ».
(...) La trouvaille selon Breton joue un rôle de catalyseur. La découverte d’un objet inattendu remplit la même fonction que le rêve : « elle libère l’individu de certains scrupules affectifs paralysants, le réconforte et lui fait comprendre que l’obstacle qu’il pouvait croire insurmontable est franchi ».
(...) C’est après avoir acquis la cuillère-soulier et l’avoir posée sur un meuble qu’il fit la relation. (...) Le cendrier en forme de chausson qu’il avait désiré posséder et contempler par le passé, avait pris un autre aspect mais était une réponse à son désir. Poussant plus loin la réflexion, Breton pense que cet objet qui renvoie à l’objet perdu du conte, par extension, est lié à la femme inconnue qu’il aspire à rencontrer et à aimer.
(...)
Cette aspiration passionnée à rencontrer et aimer une femme inconnue trouve sa concrétisation le 29 mai 1934, dans une salle de café où se trouve le poète et dans laquelle entre une jeune femme blonde, « scandaleusement belle ». Il l’avait vue entrer dans ce lieu deux ou trois fois les jours précédents. André Breton déclare avoir eu, dès les premiers instants, l’intuition que le destin de cette femme, un jour, pourrait être lié au sien. A sa table, elle écrit, comme elle le fit la veille. Breton se plaît à penser que c’est à lui qu’elle écrit et se surprend à attendre la lettre. « Naturellement, rien ». Il sort et l’attend sans se montrer. Elle sort à son tour. Il la suit. Elle avance dans les rues de Montmartre selon un itinéraire capricieux. Il la suit toujours. Elle s’arrête à une station, elle lui fait face et lui sourit. Elle lui dit qu’elle lui avait écrit (la lettre rédigée au café lui était donc bien destinée…) et s’étonne qu’elle ne lui ait point été remise. Elle prend congé et lui donne rendez-vous le soir même à minuit. Trouble. Tumulte dans l’esprit du poète.
(...)
« Il faut être allé au fond de la douleur humaine, en avoir découvert les étranges capacités, pour pouvoir saluer du même don sans limites de soi-même ce qui vaut la peine de vivre ». Cette rencontre prend la forme d’une renaissance.
(...)
Outre les trouvailles, la rencontre de la femme inconnue ou de lieux inspirants, André Breton a aussi montré l’importance qu’eut pour lui la rencontre de certaines cultures.
(...) Ce que l’on peut retenir pour résumer cet état d’esprit, cette exceptionnelle disposition et disponibilité, c’est que pour ce capteur de tous les éclats du monde, la rencontre fut à la fois une raison de vivre et un art de vivre.

(D.B.)

cf. des pieds poétHique dans le (calme) plat poétHique
cf. contre l'amorosité passive

2013-09-23

àh mes petits lapins

De mon point de vue, à ce niveau, la question du temps (pour se voir) est un point de vue... donc relatif à la motivation de fond, physio-logique. Mais passons (...). La vie ensemble est un ensemble de bulles.
(O.K.)

— Tu as 25 ans ?
— À quoi tu penses ?
— J'essaie d'imaginer dans quelle bulle temporelle tu te trouves, à côté de la mienne...
(O.K.)

[Oui, enfin, décembre] (...) si on existe encore, assez sain et sauf.
Ou, pour te répondre directement, oui, on peut toujours repousser, repousser et renouveler, sauf que le rapport au temps (c'est-à-dire à l'existence) n'est pas le même à 37 ans et à 27. Je suis confronté à ça de plus en plus, en ces temps d'aujourd'hui. Mais enfin, je crois comprendre aussi qu'à mon niveau c'est même pas tellement une question d'âge, en réalité. [Mais de réalité, oui, c'est-à-dire d'intelligence.]
(O.K.)

Vos vies sont occupées. Comme peut l'être un pays, a pu l'être la France. En plus de la surveillance généralisée, de la désinformation, de l'intimidation, du harcèlement, de la persécution, de la ségrégation... le rationnement de tout et le couvre-feu. Dépaysez-vous. (Non ?)
(O.K.)

cf. que dédale
cf. pour l'art RENCONTRE - des mo(r)ts croisés

2013-09-20

pour l'art RENCONTRE - du pur cachemire

Le cachemire est une fibre animale* (...) [naturelle] fine (...) et très douce, qui est obtenue à partir de la laine de la chèvre cachemire, à la fin de l'hiver.
(w.)

— Impeccable. On dirait qu'elle a été faite sur vous.
— Ça ne gratte pas un peu, ça ?
— Ah non, non, c'est du pur cachemire ! C'est doux, c'est léger, et ça ne se repasse pas.
(E.R.)




* La sympathie est une passion animale. (G.D.)

conseulation pour pionniers

 Je crois que si dès maintenant vous commenciez à vous sentir le chef de cet atelier dont nous chercherons à faire un abri pour plusieurs, peu à peu, à fur et à mesure que notre travail acharné nous fournisse les moyens de completer la chôse – je crois qu’alors vous vous sentirez relativement consolé des malheurs presents de gêne et de maladie en considérant que probablement nous donnons nos vies pour une génération de peintres qui durera encore longtemps.
(Van Gogh, à Gauguin, 3 octobre 1888)

cf. martyr / groùpé
cf. au fond, gauguin, c'est moi  
cf. sur le champ...

cf. CHAPITRE : pionnier

2013-09-17

d'otto derrida

    Une déconstruction de la notion de sujet et d'auteur. Cette déconstruction a été entamée par Nietzsche et Freud mais Otto Derrida remarque que ce qui s'écrit sous le nom de la philosophie ne semble pas avoir pris la mesure de la révolution [nietzschéenne-]freudienne. C'est cette révolution dans la conception du sujet, de l'auteur et des modalités du sens que Derrida va mettre en oeuvre dans ses écrits.
    La dimension subversive de la psychanalyse [après Nietzsche] réside dans la déconstruction de la notion de sujet. « Le moi n'est pas maître en sa propre maison », il se trouve sous la loi d'un autre qui est l'inconscient. Et les processus primaires qui constituent l'inconscient sont sans sujet. Or, c'est cette dimension d'une écriture sans sujet assignable qui n'a pas été prise au sérieux par la philosophie, dont Otto Derrida cherchera à témoigner par son travail. Pour lui, la déconstruction n'est donc pas la philosophie d'un sujet souverain qui communiquerait à ses semblables un savoir objectif dont il serait pleinement conscient, mais, au contraire, une expérience c'est-à-dire une traversée sans guide ni boussole de ce qui advient. Otto Derrida oppose au thème kantien de l'autonomie du sujet, qui se donne à lui-même sa propre loi, la notion d'hétéronomie du sujet qui reçoit sa loi de l'autre ; qu'il s'agisse de l'autre en moi, à savoir l'inconscient, ou d'autrui, celui auquel je m'oppose et m'identifie.
    Le sujet reçoit donc sa loi d'une instance dont il ne peut rendre raison, l'inconscient*. (...)
    Cela signifie qu'il ne saurait y avoir de projet philosophique pleinement conscient et pleinement maîtrisé par un sujet nommé Otto Derrida. Ce nom propre ne recouvre pas l'identité à soi d'un sujet. Il faudrait plutôt y chercher un désir inconscient qui « cherche à s'approprier ce qui vient toujours, toujours d'une provocation extérieure ». À l'origine de l'oeuvre et du programme désigné comme « déconstruction », il y a quelque chose comme une compulsion qui déborde le sujet et le pousse à s'inventer dans toutes sortes de fictions qui naissent d'une confrontation et d'une identification à l'autre. Il n'y a donc pas de philosophie d'Otto Derrida. Pourtant, quelque chose insiste sous cette dénomination.
(S.C.)[O.K.]


* Mais pour (...) Derrida une telle notion reste provisoire et, comme toute théorie, relève en partie de la fiction.


cf. de l'otteur

2013-09-07

appel au détournement pour plutar(que)

Rendus à nous-mêmes après avoir entendu quelqu'un discourir, reprenons quelques-unes des parties qui ne nous auront pas paru convenablement ou suffisamment traitées. Travaillons sur cet objet même, et mettons-nous résolument à compléter tels endroits, à rectifier tels autres, à donner à une pensée un tour nouveau, à recomposer par le menu, sur la base d'expressions différentes, un discours en son entier. C'est ce que fit Platon pour le plaidoyer de Lysias. Car il n'est pas difficile (...) de critiquer un discours prononcé ; rien n'est plus aisé, mais y substituer une composition meilleure, c'est là une besogne des plus laborieuses.
(P[lutarque !])

cf. (otto) parler parlers autres
cf. au fond, isidore ducasse, c'est moi
cf. sur... de mes postréalisations
...
cf. CHAPITRE : compos(t)er

2013-09-02

travaïe

- à alexis -
 
Étymologie du mot travail : tripalium (latin populaire). Ce mot latin populaire tripalium désignait un instrument d’immobilisation (et éventuellement de torture) à trois pieux. On appelle encore travail un appareil servant à immobiliser les chevaux rétifs pour les ferrer ou les soigner. Le mot travail désignait autrefois l’état d’une personne qui souffre (ce sens est toujours utilisé en obstétrique). Il a été étendu ensuite aux occupations nécessitant des efforts pénibles, celles des « hommes de peine », puis à toutes les activités de production.
(APFA)

L'animal naturellement ne travaille pas. Tout animal, oiseau ou poisson, possède son domaine propre, un lopin d'air, un arpent de sol, où il chasse et pêche de plein droit. Pendant des millions d'années, l'homme n'a pas plus travaillé que le condor, la gazelle ou le rhinocéros. (...)
Le mot travail n'existe pas en grec. Il n'y a que le mot agir, faire : faire l'amour, faire la sieste.
Travailler est chose d'esclave. Platon ne travaille pas.
(...)
La civilisation du travail voilà l'ennemi !
« Travaillons à bien penser », dit Pascal. C'est tout le travail que je vous souhaite.
(J.D.)

Il ne manque cependant à l'oisiveté du sage qu'un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s'appelât travailler.
(J.d.L.B.)

cf. pour une dénaturalisation du travail
cf. chapitre TRAVALIÉNANT

2013-08-20

libéra/tten/tion

Moi, personnellement, j'aime bien, au contraire, savoir que je ne suis pas libre. Que je suis enfermé, d'abord, dans tous mes jugements de valeurs, mes automatismes culturels... tout ce qui a peuplé mon cerveau depuis ma naissance. Et malgré que je le sache, c'est très difficile d'en sortir ; alors quand on le sait pas, voyez ce que ça donne !
(H.L.)

... cette conception de la liberté comme soumise aux lois de [l'intelligence*] et, plus généralement, au déterminisme universel présente un grand avantage. [Cela] me rend attentif à ce qui se passe hors de moi et en moi, aiguise mon sens de l'observation et me rend apte, de ce fait, à tirer parti des lois de [l'intelligence] pour augmenter ma puissance d'agir. Le point de vue déterministe est favorable, voire indispensable au développement de la liberté réelle. L'idée d'une liberté (...) qui serait un privilège de l'esprit humain et le placerait hors du déterminisme régissant la réalité extérieure, conduit au contraire à l'inattention, à une appréhension insuffisante des lois de [l'intelligence] et à des modes d'action inadéquats, donc à la non-liberté.
(J.-F.B.) [O.K.]

Pour aller sur la lune, on a besoin de connaître les lois de la gravitation. Quand on connaît ces lois de la gravitation, ça ne veut pas dire qu'on se libère de la gravitation ! Ça veut dire qu'on les utilise pour faire autre chose.
(H.L.)

* au sens ottokarlien s'entend.


cf. la liberté ta soeur
cf. du détermunisme, quoi de plus ?
cf. pour le sens de la forme

cf. CHAPITRE physio-logique
cf. CHAPITRE s'en sortir sans sortir

2013-08-15

des roses et des orties

Vers quel monde, sous quel règne
Et à quels juges sommes-nous promis ?
À quel âge, à quelle page
Et dans quelle case sommes-nous inscrits ?
Les mêmes questions qu'on se pose
On part vers où et vers qui ?
Et comme indice pas grand-chose
Des roses et des orties

Les mains peintes, les mains jointes
On se courbe et on remercie
On implore, on s'inquiète
Et c'est trop tard quand on a compris
Et malgré tout ce que l'on ose et qui parfois réussit
On ne laissera pas grand-chose
Que des roses et des orties

On est lourd, tremblant
Comme les flammes des bougies
On hésite à chaque carrefour
Dans les discours que l'on a appris
Mais puisqu'on est lourd
Lourd d'amour et de poésie
Voilà la sortie de secours

On se rapproche, on se reparle
On se pardonne et on reconstruit
Et de ce seul monde qui vaille la peine
Il y aura tout ce qui nous réunit
Et de tout ce qui nous oppose on en sortira grandi
Et si on laisse peu de choses, il y aura
Plus de roses que d'orties

On est lourd, tremblant
Comme les flammes des bougies
On hésite à chaque carrefour
Aux discours que l'on a appris
Mais puisqu'on est lourd
Lourd d'amour et de poésie
Voilà la sortie de secours
(F.C.)



cf. CHAPITRE s'en sortir sans sortir

2013-08-13

2013-08-05

Vous chantiez ?

"Ni railler ni pleurer mais comprendre" et danser. (O.K.)

Trop de merde sur les ondes, on va pas faire danser le monde (O.)


> mineur de jeu

2013-07-29

la pensée humaine est de nature scientifique

    ... l'exigence d'organisation est un besoin commun à l'art et à la science (...). (C.L.-S.)

   ... l'homme s'est d'abord attaqué au plus difficile : la systématisation au niveau des données sensibles, auxquelles la science a longtemps tourné le dos. (C.L.-S.) 

    La chimie moderne ramène la variété des saveurs et des parfums à cinq éléments diversement combinés : carbone, hydrogène, oxygène, soufre et azote. En dressant des tables de présence et d'absence, en évaluant des dosages et des seuils, elle parvient à rendre compte de différences et de ressemblances entre des qualités qu'elle aurait jadis bannies hors de son domaine parce que « secondes ». Mais ces rapprochements et ces distinctions ne surprennent pas le sentiment esthétique : ils l'enrichissent et l'éclairent plutôt, en fondant des associations qu'il soupçonnait déjà, et dont on comprend mieux pourquoi, et à quelles conditions, un exercice assidu de la seule intuition aurait déjà permis de les découvrir ; (...). L'intuition seule inciterait à grouper l'oignon, l'ail, le chou, le navet, le radis et la moutarde, bien que la botanique sépare les liliacées des crucifères. Avérant le témoignage de la sensibilité, la chimie démontre que ces familles étrangères se rejoignent sur un autre plan : elles recèlent du soufre (K., W.). Ces groupements, un philosophe primitif ou un poète aurait pu les opérer en s'inspirant de considérations étrangères à la chimie, ou à toute autre forme de science (...). Or ce n'est pas là, seulement, l'effet d'une frénésie associative, promise parfois au succès par le simple jeu des chances.  (C.L.-S.)

    Dans l'histoire de la pensée scientifique, cet effet d'anticipation s'est d'ailleurs produit à plusieurs reprises. (C.L.-S.)

    Ce souci d'observation exhaustive et d'inventaire systématique des rapports et des liaisons peut aboutir, parfois, à des résultats de bonne tenue scientifique (...). Pourtant, on ne peut isoler ces réussites de tant d'autres rapprochements du même genre, et que la science déclare illusoires. Mais n'est-ce pas que la pensée magique, cette « gigantesque variation sur le thème du principe de causalité », disaient Hubert et Mauss, se distingue moins de la science par l'ignorance ou le dédain du déterminisme, que par une exigence de déterminisme plus impérieuse et plus intransigeante, et que la science peut, tout au plus, juger déraisonnable et précipitée ?
(...)
    Entre magie et science, la différence première serait donc, de ce point de vue, que l'une postule un déterminisme global et intégral, tandis que l'autre opère en distinguant des niveaux dont certains, seulement, admettent des formes de déterminisme tenues pour inapplicables à d'autres niveaux. Mais ne pourrait-on pas aller plus loin, et considérer la rigueur et la précision dont témoigne la pensée magique et les pratiques rituelles comme traduisant une appréhension inconsciente de la vérité du déterminisme en tant que mode d'existence des phénomènes scientifiques, de sorte que le déterminisme serait globalement soupçonné et joué, avant d'être connu et respecté ? (C.L.-S.)

    La pensée magique n'est pas un début, un commencement, une ébauche, la partie d'un tout non encore réalisé ; elle forme un système bien articulé ; indépendant, sous ce rapport, de cet autre système que constituera la science, sauf l'analogie formelle qui les rapproche et qui fait du premier une sorte d'expression métaphorique du second. Au lieu, donc, d'opposer magie et science, il vaudrait mieux les mettre en parallèle, comme deux modes de connaissance, inégaux quant aux résultats théoriques et pratiques (...), mais non par le genre d'opérations mentales qu'elles supposent toutes deux, et qui diffèrent moins en nature qu'en fonction des types de phénomènes auxquelles elles s'appliquent.
(C.L.-S.)

cf. la science du philosophe
cf. otto / karl, entre science et poétHique : postphilosophes